Commentaire de Luniterre
sur Le salaire universel ou le grand tournant de la valeur


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Luniterre Luniterre 12 mai 2017 14:50

Pour en revenir au fond du sujet proposé par l’auteur sur « le grand tournant de la valeur »,

la question qu’il semble poser, in fine, est celle de la connexion entre valeur et travail productif.

Il reproche aux économistes classiques d’y voir un lien strict et limitatif. En même temps il semble aussi considérer comme « créateur de valeur » le travail d’un trader...


On ne peut pas, dans un post, examiner chaque situation cas par cas, mais on peut peut-être tenter une approche résumée sur la notion de travail « productif ».

Si l’on suit l’approche de l’auteur, on pourrait résumer, de façon approximative, en considérant que dans la situation actuelle il compte pour « productive de valeur » toute activité qui produit une augmentation du numéraire, que ce soit celle de l’ouvrier ou celle du trader.

Ce à quoi il proposerait pour alternative de tenir compte du travail bénévole, et d’une manière plus générale, du « travail non marchand ».

Or en fin de compte, comme j’ai déjà tenté de le rappeler dans mon premier post, ce qui est déterminant, dans la notion de valeur, au delà de la notion de travail, c’est la notion d’échange.

Or, ce qui change précisément, entre capitalisme et socialisme, c’est la nature de l’échange.

On pourrait tenter de reformuler cela en disant que le but du socialisme est de valoriser l’échange socialement utile.


(par opposition à l’accumulation du capital, pour l’essentiel socialement inutile)

Échange socialement utile, c’est tout fait le cas, par contre, effectivement, de biens des travaux bénévoles, et de nombreux types de travaux actuellement caractérisés comme « non marchands », dans les services publics et diverses associations « d’utilité publique », ou autres, plus locales.

Il est donc simplement logique et tout à fait naturel de considérer que ces activités auront leur place pleine et entière dans un nouvel équilibre économique, y compris en tant que créatrices de valeur sociale et économique.

En un sens, la tendance actuelle à la « marchandisation », et notamment celle de la plupart des « services » jusque là supposés « publics », va paradoxalement aussi dans ce sens en indiquant, par leur remplacement déjà effectif ou potentiel, quelle est leur valeur économique réelle, indépendamment de leur valeur sociale.

Bien entendu, le but d’un nouvel équilibre économique est de privilégier cette dernière approche, celle de la valeur sociale, mais même d’un point de vue comptable, si l’on se place du point de vue de la loi de la valeur, telle qu’elle conditionne le nouveau type d’échange, ce n’est donc pas du tout incompatible avec un équilibre budgétaire, stricto-sensu, évalué en valeur-travail, ou « monnaie-travail », telle que résumée dans l’un de mes posts ci-dessus.

Luniterre


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