Commentaire de Ciriaco
sur L'âge de la régression est en marche


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Ciriaco Ciriaco 18 mai 2017 21:50
Je crois que les écrivains et plus largement les individus dont le métier est de diffuser des écrits dans la sphère publique, ont toujours une portée politique. C’est-à-dire que ces gens ont une responsabilité. Vous la verriez prise de très belle manière, par des auteurs qui ne peignent pas aussi facilement le monde, mais qui se soucient de se tenir au plus proche de la vie, dans ce qu’elle a de très souvent oublié.

Dénoncer les replis et les dangers est une chose. Les nourrir en est une autre. Ce genre de lecture est crispante (je crois que l’on sait dans quel monde on vit), parce qu’elle ne propose aucun échappatoire. En ce sens, ce livre semble tout à fait d’époque. Quitte à mener un combat (et sinon quelle caution donner à ces propos ?), pourquoi, par exemple, ne pas parler des oasis encore calmes sur terre, menacés par l’expansion sauvage des marchés ?

Je crois de plus en plus qu’il y a une complaisance envers le malsain. A mon retour d’un bout de chemin en Nouvelle-Calédonie, j’ai été frappé par le climat en renouant avec radios, journaux, conversations, etc. J’ai compris que nous vivions dans une certaine folie collective. Que la cause profonde n’en était pas le chômage ou l’immigration. Je pourrais développer, mais serais-je entendu.

Les gens ne demandent qu’à être heureux. Lorsque les portes sont fermées et qu’on martèle qu’elles le resteront, quitte à devoir rester accrocher à quelques cyniques théories du ruissellement ou autres bêtises de même étage, chacun cherche à exister d’une manière ou d’une autre.

Si le malheur semble s’y acclimater aisément, quel partage pour la joie, quelle vie et quel projet ?

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