Bonjour, Daniel

Il faudrait arrêter une fois pour toutes de prendre la démocratie athénienne comme modèle. Cela n’a aucun sens. Et cela pour plusieurs raisons :

1) La taille d’Athènes était grosso modo celle de l’agglomération nantaise, soit 200 fois moins que celle de la France !!! 

2) Seules les catégories supérieures de la population avaient droit de parole à l’agora, et bien évidemment les esclaves - soit 1/3 de la population  ! - étaient exclus de tout droit de vote.

3) La démocratie athénienne s’appuyait sur quelques centaines de lois et de règles. La France est régie par des centaines de milliers de lois et autres textes réglementaires.

A noter que partout où ont existé des expériences de démocratie directe, celles-ci ont disparu au fil du temps pour cause de totale inadaptation aux réalités de la société. Cela a par exemple été le cas des « assemblées populaires » de Suisse (Landsgemeinde) qui ont toutes disparu.

Sur la nécessité de revoir le mode de scrutin des législatives, c’est une évidence tant ces majorités hégémoniques et l’absence quasi totale de partis fortement implantés mais minoritaires relève, comme je l’ai écrit à différente reprises dans mes derniers articles, du « déni de démocratie ». 

Plusieurs pistes peuvent être envisagées. Et je suis d’accord que la proportionnelle intégrale serait une bonne solution dans la mesure où elle contraindrait les partis à développer une culture d’alliance dans l’air du temps : cela fonctionne très bien dans les pays du nord et c’est pourquoi l’épouvantail de la IVe République est ridicule.

Pour autant, les craintes sont compréhensibles, eu égard à nos mentalités et à nos pratiques latines. C’est pourquoi l’introduction d’une dose de proportionnelle à hauteur de 25 %, voire 50 % des sièges serait à mes yeux une excellente solution. Autre piste pour dégager une majorité : une prime de 50 % de députés supplémentaires au parti arrivé en tête, comme cela se pratique dans d’autres pays.