Commentaire de Alren
sur Réhabiliter l'exercice de la dictée...


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Alren Alren 9 juillet 2017 16:23

@Christian Labrune

« Vous disiez dans votre article que ces sortes d’exercices étaient très formateurs »

Mais ce n’est pas vrai : la dictée, comme la version et le thème de langue étrangère également sans avoir le droit d’utiliser un dictionnaire, ne forment pas l’apprenant !

Ce ne sont que des devoirs de contrôle et s’il échoue, il peut en tirer la conclusion qu’il est définitivement médiocre et par réflexe de sauvegarde de son estime de soi rejeter ce type de devoir comme humiliants.

Pour cela, la dictée ne doit pas être notée selon la méthode dégressive de un ou deux points par faute qui est la plus décourageante et donc la plus contre-productive.

Le seul intérêt de la dictée non préparée résiderait dans une correction raisonnée pour chaque faute commise par un élève de la classe en distinguant faute de grammaire et faute de vocabulaire.

Pour la faute de grammaire, il faut faire rappeler la règle de conjugaison ou d’accord à toute la classe par un élève qui a commis la faute.

Pour la faute de vocabulaire on cherchera la famille du mot, ainsi regarder nous indique que regard a un « d » en finale. On en profite pour faire trouver oralement à la classe, en un jeu, un maximum de mots en « ard » en corrigeant si les mots donnés se terminent en « ar » ou « art ».

Car le principal est d’intéresser l’élève en le faisant participer activement et rien ne vaut l’apparence du jeu pour cela. C’est qu’on a appelé la pédagogie active. L’émission « Les chiffres et les lettres » durent depuis des dizaines d’années parce que le nombre de téléspectateurs qui sont de fidèles sont incroyablement nombreux. Pourtant c’est un exercice de vocabulaire-orthographe et de calcul mental ! Le Scrabble aussi à ses fidèles, ses passionnés ...

C’est cette atmosphère là qui est propice à un apprentissage efficace de l’orthographe.

Ce travail de vocabulaire-orthographe peut se faire en dehors de la dictée de contrôle.

Les élèves doivent avoir le réflexe pour des mots contenant le son « in » de chercher des mots de la famille ainsi « pané » nous dit que « pain » s’écrit a et et « pinède » que « pin » s’écrit avec un « i » seul, aucun s’écrit « un » car on dit « aucune » « parfum » car « parfume », « Européen » car « Européenne ».

Le jeu consistera pour chacun à trouver un mot comprenant le son « in » et à préciser sa graphie.

Quand le mot est un assemblage de deux racines grecques, comme orthographe ou chrysanthème, l’enseignant donne le sens de chaque racine si aucun élève ne le connaît : ici « droit, bon », « écriture », « d’or, doré », « fleur » et selon le niveau, plutôt le collège relance le jeu oral de faire trouver d’autres mot contenant « ortho » (orthopédique, orthocentre etc.) « graphe » (télégraphe, sismographe etc.) « chrys » (chrysalide : un élève peut rechercher le sens dans un dictionnaire) « antha » (polyantha).

Il n’oublie pas de faire remarquer que « ch » se prononce « k », que le « t » est le plus souvent suivi d’un « h » ainsi que « r » muet et que le son « i » est donné par « y ».

Un exercice véritable, c’est-à-dire qui exerce, qui fait progresser serait de donner aux élèves un texte écrit avec les signes de l’alphabet phonétique international pour le français en leur demandant en s’aidant de dictionnaire et de livres de grammaire de l’écrire dans la langue française.

malheureusement l’apprentissage de l’alphabet phonétique international pour le français n’est pas au programme ni du primaire ni du collège.

Je dispose de quelques feuilles d’un cahier rempli avant 1900 par un garçon de 12 ans, année à l’époque de la fin des études primaires, qui a été le mieux noté du canton au Certificat. Il a été félicité comme « Premier du canton » ce qui était très honorifique. Eh bien, alors que l’orthographe avait une place essentielle à l’époque, ses textes étaient truffés de fautes ... non corrigées  !

Il faut se garder d’embellir le passé aux dépends de la réalité !


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