mercredi 14 septembre 2016 - par fatizo

« Comancheria » de David Mackenzie. Le film de l’année

L’été 2016 a été particulièrement médiocre au niveau cinéma. Il semblerait qu’avec l’arrivée de septembre les choses s’améliorent. J’en veux pour preuve la sortie de 2 films qui m’ont plu énormément, le très attendu « Frantz » de François Ozon, mais surtout « Comancheria » de David Mackenzie.

C’est de ce dernier dont je vais vous parler aujourd’hui.

L’histoire :

Après la mort de leur mère, Toby (Chris Pine) et Tanner (Ben Foster) vont organiser des pillages au petit matin à travers le Texas en attaquant uniquement les agences de leur propre banque. L’objectif est de réunir la somme nécessaire pour éviter la saisie du ranch familial. Mais face à eux on trouve un flic proche de la retraite (Jeff Bridges), et son adjoint (Gil Birmingham), bien décidés à les stopper.

Les première images du film donnent le ton. On voit un tag sur un mur qui dénonce le sort réservé aux soldats vétérans de la guerre d’Irak. Puis très vite on découvre deux hommes cagoulés dans une voiture.

Comancheria, qui désigne le territoire de l’ouest du Texas, est une magnifique représentation du marasme financier qui touche les USA depuis 2007 et du rôle des banques dans la crise des subprimes.

La grande force du réalisateur britannique se situe dans son approche très réaliste du sud des Etats-Unis, à représenter cette culture si propre à cette région.

Si ce film est très actuel dans la critique sociale, il est bien souvent nostalgique dans son approche.

Comment ne pas voir le John Wayne de « La Prisonnière du Désert » sous les traits de Jeff Bridges, cet intraitable ranger magnifiquement incarné par Jeff Bridges qui multiplie les blagues « racistes » contre son collègue aux origines indiennes.

Il y a d’ailleurs une scène magnifique, lorsque cet adjoint, interprété par Gil Birmingham, dit à son supérieur que c’est l’homme blanc qui a exterminé les indiens, mais que ce qui va détruire l’hommes blanc est présent là, devant eux. Et de lui montrer la banque.

On découvre aussi toutes ces fermes abandonnées où trônent du vieux matériel et des tracteurs d’un autre âge.

On pense parfois au célèbre « Les Raisins de la colère ». Des plans magnifiques du Texas rappellent les plus grands westerns des années 50. On songe aussi à Sam Pekinpah. Les films noirs des années 50 bien sûr. Et puis un petit air de « Thelma et Louise », version mecs avec ces 2 frangins paumés.

On ne peut s’empêcher de revoir des images de tous ces films lorsqu’on est devant « Comancheria »

telechargement-3

L’interprétation est remarquable. Les « deux frères », que ce soit Ben Foster, qu’on avait vu sous les traits de Lance Amstrong dans « The Program », ou Chris Pine, vu dans « Star trek », démontrent qu’ils font partie de la nouvelle génération d’acteurs dont on va parler dans les années à venir. Quant à Jeff Bridges, il retrouve enfin ici un vrai rôle digne de son immense talent.

A tout cela il faut ajouter des dialogues brillants, beaucoup d’humour aussi, et des silences toujours placés à bon escient.

Ne pas oublier de dire que derrière tout cela il y a beaucoup d’humanité.

À la fois polar et western, cette chronique d’une Amérique profonde bien malade est un film construit sur un scénario original, chose si rare dans le cinéma d’aujourd’hui.

Et le tout sur une bande-son des plus réussies .



6 réactions


  • cathy cathy 14 septembre 2016 10:24

    L’homme blanc aux EU est déjà détruit. Ce sont les guerres successifs depuis celle de Sécession jusqu’à l’Irak qui en a eu raison. La banque a rafler le reste. Je pense que le réalisateur nous donne de la blague raciste parce que c’est le quotidien d’un peuple schizophrène , alors que le sang de tous les peuples coule dans leurs veines, ils courent encore après les dollars pour payer, payer...

    Oui le film semble intéressant.

  • Clofab Clofab 14 septembre 2016 11:10

    J’irai le voir, vous m’en avez donné l’envie.


  • Fergus Fergus 14 septembre 2016 16:42

    Bonjour, Fatizo

    Je n’ai pas vu Comancheria. Sans doute irai-je le voir dans les prochaines semaines.

    Dans l’immédiat, c’est le film de Ozon « Frantz » que je vais aller voir, avec d’autant plus d’intérêt que j’ai un penchant marqué pour ce genre d’histoire.

    Hier, j’ai vu un autre excellent film : « Le fils de Jean ». Superbement interprétée, cette très belle histoire est incontestablement l’une des grandes réussites de cette rentrée.


    • fatizo fatizo 14 septembre 2016 19:07

      Bonjour Fergus

      J’ai vu aussi « Le fils de Jean », un fort joli film en effet.
      J’ai vu « Frantz », le meilleur film d’Ozon pour moi. Une histoire très belle qui nous oblige à nous poser des questions dans la période difficile que nous vivons.
      Et puis on y découvre une jeune actrice allemande divine, Paula Beer ;

Réagir