samedi 29 octobre 2016 - par Sylvain Rakotoarison

Georges Brassens, poète tendre des Trente Glorieuses

« Quel temps fait-il chez les gentils de l’Au-delà ?
Les musiciens ont-ils enfin trouvé le la ? » ("Le vieux Léon", 1958)

_yartiBrassens01

Guitare, pipe, moustache sans âge, Georges Brassens aurait-il eu le Prix Nobel de Littérature le 13 octobre 2016 à la place de Bob Dylan ? On ne le saura évidemment jamais, car cela le chanteur moustachu est mort il y a trente-cinq ans, le 29 octobre 1981. Cela faisait un an qu’il était gravement malade. Il venait d’atteindre, une semaine auparavant, ses 60 ans. Il était encore jeune, mais avait déjà une trentaine d’années de carrière derrière lui.

Il est né à Sète le 22 octobre 1921 de parents très différents, l’une très catholique et l’autre anticlérical, mais tous les deux adoraient les bonnes chansons. Adolescent, il a découvert Charles Trenet qui est devenu son modèle, tant pour les textes joyeux que pour la mélodie, le rythme. Avec lui, Brassens a chanté trop rarement, dans quelques émissions, en particulier le 12 octobre 1965 et le 21 mars 1966.

Cancre et garnement, capable de rapiner avec sa bande de copains (dirait-on de "sauvageons", aujourd’hui ?), Georges Brassens a eu beaucoup de reconnaissance pour son père qui ne lui a rien dit quand il est allé le chercher au poste de police pour une affaire de vol : « Je sais qu’un enfant perdu (…) a de la chance quand il a, sans vergogne, un père de ce tonneau-là ! » ("Les quatre bacheliers"). Ce fut un déclic pour Georges : « Il m’a donné une leçon qui m’a aidé à me concevoir moi-même : j’ai alors essayé de conquérir ma propre estime. ».

Poète, incontestablement, il l’a été toute sa vie, comme Jacques Brel, comme Léo Ferré (réunis exceptionnellement tous les trois dans une émission de radio, sur RTL le 6 janvier 1969). Reconnu comme tel par les Immortels qui lui ont attribué le 8 juin 1967 le Grand Prix de la poésie de l’Académie française, aux côtés de grands : Pierre Emmanuel (1963), Robert Sabatier (1969), Jean Tardieu (1972 et 1977), Philippe Soupault (1974), Yves Bonnefoy (1981), qui vient de disparaître le 1er juillet 2016, Francis Ponge (1984), Philippe Jacottet (1992), Alain Duault (2002), Jacques Darras (2006), etc. Mais Georges Brassens ne pensait pas le mériter : « Je ne pense pas être un poète (…). Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que moi (…). Je ne suis pas un poète. J’aurais aimé l’être, comme Verlaine ou Tristan Corbière. ».

Pas du tout versé dans le star system. Pas de paillettes, pas d’illuminations, de fioritures, de danseuses. Quand on regarde les vidéos de ses récitals, on le voit transpirant (moins que Jacques Brel), très tendu, parfois très ému, comme si le timide se forçait pour se montrer au public.

Les textes qu’il a écrits étaient pleins de saveurs, plein d’idéalisme, d’humilité, souvent drôles, jonglant avec les mots. Des textes qui se suffisaient à eux-mêmes, au point que la mélodie un peu ronronnante de Georges Brassens était compensée par l’humour et la finesse du verbe. La guerre, la religion, l’amitié, l’amour évidemment, et aussi, beaucoup, la mort, sont parmi les thèmes abordés souvent dans ses chansons.

En bon "Gaulois" (oups ! je mets entre guillemets, "gaulois" au sens d’Astérix et d’Obélix !), il ne crachait pas sur un peu de grivoiserie, plutôt masculine mais sans machisme, avec une grande tendresse, une éternelle tendresse ("Le Petit Larousse" indique d’ailleurs en synonyme de "grivois" …"gaulois" !). Il s’amusait, il aimait vivre.

_yartiBrassens02

Ronronnant, cet homme, qui adorait les chats (entre autres), a notamment écrit et chanté la célèbre chanson "Brave Margot" qui liait chaton et jeune fille, dans l’air désormais connu : « Quand Margot dégrafait son corsage pour donner la gougoutte à son chat, tous les gars, tous les gars du village, étaient là, la la la la la la, étaient là, la lala la la ! ».

Capable de remettre en place les "bien-pensants" (religion, armée, pouvoir, etc.), il rejetait tout jeunisme : « Quand ils sont tout neufs, qu’ils sortent de l’œuf, du cocon, tous les jeunes blancs-becs prennent les vieux mecs pour des c@ns. Quand ils sont devenus des têtes chenues, des grisons, tous les vieux fourneaux prennent les jeunots pour des c@ns. » pour "balancer" (lui "entre deux âges") : « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est c@n, on est c@n. Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père, quand on est c@n, on est c@n ! » ("Le temps ne fais rien à l’affaire").

L’amitié, c’est sans doute Georges Brassens qui a chanté son plus bel hymne à d’après-guerre (aidé aussi par le cinéma puisque c’était d’abord le générique du film d’Yves Robert sorti le 14 janvier 1965 avec Philippe Noiret, Guy Bedos, Michael Lonsdale, Pierre Mondy, Claude Rich, Jacques Balutin, Claude Piéplu, Hubert Deschamps, Jean Lefebvre, etc.) : « Des bateaux, j’en ai pris beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup, qui n’ai jamais viré de bord, mais viré de bord, naviguait en père peinard sur la grand-mare des canards et s’appelait les Copains d’abord » ("Les copains d’abord", album sorti en novembre 1964),

Parmi ses réflexions, celles qui encourageaient l’originalité et la créativité. Dans "La mauvaise réputation", il parlait même de "corde" : « Ils me la passeront autour du cou. Je ne fais pourtant de tort à personne, en suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome. Mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux… ».

Son antimilitarisme était très marqué dans cette chanson : « Le jour du Quatorze juillet, je reste dans mon lit douillet. La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas. Je ne fais pourtant de tort à personne en n’écoutant pas le clairon qui sonne. ». Répondant à Bernard Pivot dans l’émission "Apostrophes" sur Antenne 2 le 14 mars 1975, il affirma : « Je suis devenu antimilitariste parce que très jeune, j’ai détesté la discipline. ».



Cette originalité et ce besoin illimité de liberté lui ont donné plus un fond anarchiste et libertaire qu’un air révolutionnaire (il était antistalinien). Il a même milité à la Fédération anarchiste de 1946 à 1948. Il se méfiait de toutes les idées reçues, même celles des révolutionnaires : « Et la question se pose aux victimes novices : mourir pour des idées, c’est bien beau, mais lesquelles ? Et comme toutes sont entre elles ressemblantes, quand il les voit venir, avec leur gros drapeau, le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau. » ("Mourir pour des idées").

Il demandait donc à y réfléchir : « Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure, allons vers l’autre monde en flânant en chemin, car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure pour des idées n’ayant plus cours le lendemain. Or, s’il est une chose amère, désolante, en rendant l’âme à Dieu, c’est bien de constater qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée. ».

D’où ce refrain également très connu : « Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente. D’accord, mais de mort lente. ».

Le thème de la mort est revenu dans plusieurs de ses chansons. Regrettant "Les funérailles d’antan", il en a profité pour parler …de sécurité routière : « Maintenant, les corbillards, à tombeau grand ouvert, emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert. Les malheureux n’ont même plus le plaisir enfantin de voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin. L’autre semaine, des s@lauds, à cent quarante à l’heure, vers un cimetière minable, emportaient un des leurs quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis. On s’aperçut que le mort avait fait des petits. ».

Enfin, pied de nez à la mort, et déclaration d’amour à sa ville natale : « Pauvres rois, pharaons, pauvre Napoléon, pauvres grands disparus gisant au Panthéon, pauvres cendres de conséquence, vous envierez un peu l’éternel estivant qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, qui passe sa mort en vacances. » ("Supplique pour être enterré sur une plage de Sète").

Difficile de choisir les nombreuses chansons de Brassens. Comme le Web le permet, en voici une trentaine, dont certaines à faire découvrir, d’autres très célèbres. À chacun d’apprécier…


1. "La Mauvaise Réputation" (1952)






2. "Le Gorille" (1952)






3. "Les amoureux des bancs publics" (1953)






4. "Ballade des dames du temps jadis" de François Villon (1953)






5. "Il n'y a pas d'amour heureux" de Louis Aragon (1953)






6. "Brave Margot" (1953)






7. "Chanson pour l'Auvergnat" (1954)






8. "L'enterrement de Verlaine" de Paul Fort (1955)






9. "Je me suis fait tout petit" (1956)






10. "Les croquants" (1956)






11. "Oncle Archibald" (1957)






12. "Au bois de mon cœur" (1957)






13. "Le pornographe" (1958)






14. "Le vieux Léon" (1958)






15. "À l'ombre du cœur de ma mie" (1958)






16. "Les funérailles d'antan" (1960)


https://youtu.be/bwb5k4k2EMc



17. "Le mécréant" (1960)


https://youtu.be/KyTO-UuebJQ



18. "Le temps ne fait rien à l'affaire" (1961)


https://youtu.be/7rUyfaiZHVQ



19. "Les Trompettes de la renommée" (1962)


https://youtu.be/gWRzopyZBSA



20. "Jeanne" (1962)


https://youtu.be/TFDiZjXSJ3Q



21. "Les Copains d'abord" (1964)


https://youtu.be/rslShTbqNbo



22. "Le mouton de Panurge" (1964)


https://youtu.be/XK2I70BDMJc



23. "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (1966)


https://youtu.be/iS46IzvCemI



24. "La Fessée" (1966)



https://youtu.be/Z1ooazTQ4iE



25. "La non-demande en mariage" (1966)


https://youtu.be/I9OXwNd8EUs



26. "Misogynie à part" (1969)


https://youtu.be/CVaUBBH3KZ0



27. "Fernande" (1972)


https://youtu.be/n3zLP21va4s



28. "La Ballade des gens qui sont nés quelque part" (1972)


https://youtu.be/WscVYSu-O2w



29. "Mourir pour des idées" (1972)


https://youtu.be/p-ZI28nbSDQ



30. "Le boulevard du temps qui passe" (1976)


https://youtu.be/KJECg66AgGY



31. "Élégie à un rat de cave" (1979)


https://youtu.be/lLrAeboZaqI



32. "Ballade à la lune" d'Alfred de Musset (1979)


https://youtu.be/CQMH7am1JfQ



33. "La nymphomane" chanté par Jean Bertola (1982)


https://youtu.be/QqbbfTqplwk



34. "Chansonnette à celle qui reste pucelle" chanté par Jean Bertola (1982)


https://youtu.be/kIf8XuqPd4s



Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 octobre 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Georges Brassens.
Léo Ferré.
Grace Kelly.
Coluche.
Thierry Le Luron.
Pierre Dac.
Christina Grimmie.
Abd Al Malik.
Yves Montand.
Daniel Balavoine.
Édith Piaf.
Jean Cocteau.
Charles Trenet.
Michel Galabru.
Bernard Blier.
Gérard Depardieu.

_yartiBrassens04

 



29 réactions


  • howahkan 29 octobre 2016 10:13

    Encore de la récupération comme avec férré..facile avec les morts..

    il y a un vrai article de rosemar sur le sujet en modération...


  • Albert123 29 octobre 2016 10:16

    votre job c’est d’encenser les ordures pas de salir la mémoire des gens biens et résolument opposées à votre idéologie.


    laissez donc Brassens et Ferré tranquilles.



  • amiaplacidus amiaplacidus 29 octobre 2016 10:45

    Après avoir vu un Rokotoarison faire l’éloge de Georges Brassens, je crois que l’on peut mourir : on aura tout vu, même l’inimaginable : le parangon du conformisme et du léchage de bottes glorifier un anarchiste.


  • Fergus Fergus 29 octobre 2016 13:17

    Bonjour, Sylvain

    Merci pour cet hommage à Brassens.

    J’ai eu la chance de le voir deux fois sur scène à Bobino et j’en garde un souvenir très fort tant ce poète a su, sans le moindre artifice de scène, amuser ou émouvoir avec la même force, aidé par Joël Nicolas à la contrebasse.


    • lahalle 29 octobre 2016 13:54

      @Fergus

      Vous avez tapé pile poil au milieu..... Pierre Nicolas...et.  Joël Favreau....

    • Fergus Fergus 29 octobre 2016 16:14

      Bonjour, lahalle

      Effectivement ! Cette erreur vient du fait que je voulais citer les deux et j’ai envoyé mon commentaire un peu rapidement, sans l’avoir relu : la première fois (1969), Brassens était seulement accompagné par Nicolas, et la 2e (1972) par Nicolas et Favreau. Mon épouse l’a même vu 3 fois : elle était présente en 1964 lorsque Barbara est passée en 1ere partie.

      Merci d’avoir rectifié.


    • Fergus Fergus 29 octobre 2016 16:29

      Bonjour, Jeekes

      En quoi le fait que j’aie pu assister à 2 concerts de Brassens vous défrise-t-il ? Rien de plus facile : j’habitais à Paris dans le 13e et je travaillais dans le 6e. Il nous était en outre très facile d’avoir des places en nous relayant avec mes copains de l’époque pour faire la queue au guichet des réservations de Bobino, rue de la Gaîté.

      Au risque de vous agacer, je sous signale également que les fans de toujours que nous sommes, ma femme et moi, participons lorsque nous sommes disponibles à la « Ballade avec Brassens » qui est organisée en alternance à Rennes et Saint-Brieuc tous les ans au mois de septembre depuis 2004. J’ai même consacré un article à l’édition de 2010 : Ballade avec Brassens.



    • Fergus Fergus 29 octobre 2016 16:33

      @ jeekes

      Cela dit, vous avez raison, j’ai la mémoire qui flanche : mon épouse vient de me rappeler qu’elle à vu Brassens 4 fois sur scène et non pas 3 comme je l’ai écrit en répondant à lahalle ci-dessus. smiley


  • cevennevive cevennevive 29 octobre 2016 14:37

    Bonjour Sylvain,


    Moi, je le trouve bien votre hommage au Grand Georges. Et je vous en remercie.

    J’ajoute, pour ceux qui veulent savourer les mots, les tournures et les phrases de Brassens, qu’il existe un recueil complet de toutes ses chansons. En les lisant, point n’est besoin du son de sa guitare, on l’entend dans son coeur et dans sa tête.

    Bien à vous.



  • juluch juluch 29 octobre 2016 15:08

    Brassens passait en boucle sur le radio K7 de la voiture des parents....beaucoup de souvenir.


    merci pour le partage !  smiley

  • Nowhere Man 29 octobre 2016 17:55

    Tonton Georges pris de fou-rire en chantant « Mysogynie à part » à Bobino. C’’est délicieux et évidemment non calculé.

    http://www.ina.fr/video/I04069096

    Les jeunes lecteurs n’ont sans doute jamais eu l’occasion d’écouter « Hécatombe ». Quel média oserait diffusé ce bijou « blasphèmatoire » par le mauvais temps qui court ?

    https://www.youtube.com/watch?v=KzmnDy7zzDw

    Sur ce sujet Brassens a écrit « l’épave » un pur joyau, méconnu, mais bon comme « tout est bon chez lui y’a rien à jeter... »

    https://www.youtube.com/watch?v=RRI8ucVs_Fc


  • petit gibus 29 octobre 2016 18:30
    Brassens n’appartient bien sur à personne
    Mais quand même pour certains...

    Bonjour la récup smiley

  • Pierre Pierre 29 octobre 2016 21:21

    Quelques mots d’hommage à Brassens et aux autres grands « B » et une anecdote d’Adamo. Il a d’ailleurs oublié de citer Barbara parmi les grands « B ». Une bonne fourchette, ce sacré Georges !


  • Antoine 30 octobre 2016 15:35

    Brassens, la banalité musicale sublimée par la (rarissime) magie des mots.


    • alinea alinea 30 octobre 2016 16:33

      @Antoine
      Sa musique est si banale qu’elle a été reprise par les meilleurs jazzmen du monde entier !
      Je crois que vous confondez « épure », la simplicité, quintessence de l’art, avec banalité ; mais cela n’a rien à voir. La banalité, c’est ce qu’on voit tout le temps, la mineur, do, ré, ladoré !!
      L’épure, la simplicité, est le but, rarement atteint !


    • Nowhere Man 30 octobre 2016 18:23

      @alinea
      +1
      La musique ( grande ou moins grande, c’est sans importance...) qui reste est celle qui est portée par une mélodie qui vous prend la tête.
      A propos de Carmen, Jérôme Savary, qui l’a mis en scène, affirmait que c’était le plus grand opéra : « une enfilade de tubes, comme les Beatles... ».

      Brassens est du même tonneau, et a toujours affirmé que ce qui faisait le succès d’une chanson, c’était d’abord sa musique. Evidemment si les paroles sont à la hauteur on touche alors au sublime.

      Je peux sans peine citer 50 titres de Brassens qui sont portés par une ligne mélodique fabuleuse.

      Voici un contre-exemple qui illustre mon propos : dans un post précédent je cite comme un des plus grands titres de Brassens « L’épave » pourtant méconnu. Les paroles sont fabuleuses et si Le grand public ne l’a pas retenu c’est à mon avis parce que la musique qui est pourtant de grande qualité, n’atteint pas les sommets habituels.


    • alinea alinea 30 octobre 2016 18:54

      @Nowhere Man
      Vous avez essayé de la chanter « l ’Êpave » ? C’est peut-être pour ça ; du reste aucune de ses chansons sont faciles à chanter, on les a en tête, mais quand on se lance.. on se plante, le plus souvent ; c’est pourquoi je n’aime guère d’autres interprétations... mais, j’ai découvert dans le lien que donne Pierre, Adamo, et honnêtement, je l’ai trouvé parfait.
      Il y a aussi « le Bistro »... dans un coin pourri du pauvre Paris sur un’ plaace, l’est un vieux bistrot tenu par un gros dégueulasse... !
      Il y a les mélodies, et l’harmonie, très jazz
      Je trouve Brassens parfait, la preuve ? Il n’a besoin d’aucun jeu de scène, d’aucun geste, sobriété et densité partout ! Ses textes aussi le sont, je n’ai trouvé nulle part la moindre concession... même chez Barbara, on peut en trouver, rarement mais on en trouve !!


    • Antoine 30 octobre 2016 22:36

      @alinea
       Je comprend l’argument, sauf que, comme tout bon français(e) éduqué par TF1 et autres chaines culturelles, vous ne connaissez pas très bien l’art musical : ce n’est pas parce qu’un musicien s’est emparé d’un thème que l’œuvre dont il est issue est sublime. Exemple : Mozart a fait de superbes variations sur « ah, vous dirai-je maman », ce qui ne fait pas en soi de cet « air » un must de l’histoire de la musique.


    • alinea alinea 30 octobre 2016 22:46

      @Antoine
       smiley
      c’était à tenter remarquez !! j’ai très peu eu la télé dans ma vie, et plus depuis longtemps, en revanche j’ai été musicienne professionnelle, pendant quelques temps ; cela ne fait pas de moi un juge parfait mais m’a donné quelques notions d’harmonie...


    • Antoine 31 octobre 2016 01:16

      @alinea
      Tiens donc, il se trouve que j’ai été premier cor dans plusieurs orchestres symphoniques dirigés par les plus grands chefs et vous, dans quelle fanfare paroissiale ?


    • alinea alinea 31 octobre 2016 09:52

      @rocla+
      Capitaine, on ne sait pas qui est Antoine, un cor anonyme ! sans doute un de mes admirateurs !! smiley
      J’étais pianiste, mais j’ai joué sur scène du bandonéon avec trois excellents musicos et nous n’étions pas des interprètes, mais des compositeurs/interprètes ; j’ai gagné ma vie comme ça, c’est pourquoi je parle de professionnel, sinon, la musique on peut la jouer gratuitement !
      Quelque soit l’appréciation que l’on fait des musiques de Brassens, on ne peut pas dire qu’elles sont banales, dès le deuxième accord fait, on sait que c’est lui ; ainsi plutôt que banal, est-il unique !
      Je vous souhaite une bonne journée capitaine


    • alinea alinea 31 octobre 2016 13:34

      @rocla+
      je ne dirais pas non ! car j’adore les musiciens qui jouent dans les rues ; pour moi, là est la vraie place de la musique !


    • Antoine 1er novembre 2016 23:24

      @rocla+
       D’abord on ne souffle pas dans un cor, on en joue car c’est le plus difficile des instruments, à tel point que des compositeurs ont été contraints de modifier leurs partitions dont les difficultés étaient insurmontables pour les instrumentistes du moment et je tiens à votre disposition des exemples pour le cas où votre culture musicale serait par trop sommaire. Pour le cor, essayez donc, cela vous changera de votre harmonica !

       Que des instrumentistes s’amusent à des choses de niveaux très divers est banal car jouer d’éventuelles bluettes avec d’autres est toujours convivial, ça m’est arrivé bien souvent mais cela ne va plus loin, du moins en général.

       Le beau Danube bleu est du bon art populaire mais pas du grand art tandis que le Boléro est une expérience purement orchestrale dont le succès, pour de mauvaises raisons, a dépassé l’auteur.

       Quant aux œuvres exceptionnelles qui ont été rejetées dès leur première exécution, elles sont en très grand nombre mais c’est normal puisque le pignouf moyen n’apprécie que le facile, voire le simplet.

       Et pour finir, les chansons de Brassens sans les mots qui leur sont indispensables seraient soporifiques...sauf peut-être quand, comme vous et l’immense majorité à l’oreille rustique, on considère que tout est égal à tout.

       


    • Antoine 1er novembre 2016 23:28

      @alinea
      Ah oui, je vois, que des pièces jaunes...


  • smilodon smilodon 30 octobre 2016 20:14

    @ l’auteur : Désolé, j’aime pas bien le « chanteur ». Par contre, j’adore ces « textes » !.... Je le lis plus que je ne l’écoute. Je suis plus Ferrat ou Ferré !.... Mais je pense que tous ces « gens » auraient bien du mal à « exister » de nos jours !..... Le « Monde » qui est devenu le « nôtre », n’est plus le leur !.... Mais que leurs « oeuvres » restent, me rassure !.....Même si demain, et dans un pays qui va devoir se plier à « l’islam », nul ne se souviendra plus d’eux, non plus que de Brel, Desproges, Devos ou Coluche, ou du « professeur »« Choron », même si notre « pays à venir » aura tout oublié de son « Histoire », y’aura peut-être encore 2 ou 3 centenaires pour vous raconter !.... Ce que fût ce pays !.... Du moins ce dont ils se souviendront !...Et c’était pas si mal qu’on veut bien le faire apprendre à nos mômes !.... La « FRANCE » a eut des « COUILLES » !...... Et on vient de là !.... On vient pas de « nulle part » !.... Le « blanc » est une belle couleur... Au moins aussi belle que le « noir », ou le « gris » !....... Arrêtons d’en rougir !....(Aucuns des autres n’en rougissent, de leurs « couleurs »)....Notre pays était beau !.. Et il l’est encore !..... A nous de savoir si on en est « digne » !.... Ou si on doit « s’éffacer » !...Se pendre et se repandre !...Eternellement !...Jusqu’à la fin !....Adishatz.


    • smilodon smilodon 30 octobre 2016 20:25

      @smilodon : Je vais avoir 60 piges.. J’ai rien connu de ce qui fait l’Histoire de nos « CP » actuellement... Moi j’ai grandit dans une « autre France » !... Qui n’existe plus !.... Avec les « dinky toys » ou les « norev » en « récompense » !...... Une « autre » « Histoire » !.... Le seul « prix » que j’ai obtenu, quand j’ai terminé 3ème en CM2, c’est un « bouquin » !... Je l’ai encore !... Un « beau » « bouquin » !.... « Les voyages de Gulliver » ça s’appelait !.... Un « PRIX » !.... Si vous saviez ce qu’était cette « FRANCE » parmi laquelle j’ai « poussé » !..... C’était pas la même !.....C’était « mieux » !....Y’avait des « valeurs » !... Rien à voir !... En 2016, je suis de « trop » !.... Inutile !... A virer !.... Trop « vieux » !.... ADISHATZ.


    • socrate socrate 30 octobre 2016 20:43

      @smilodon
      C’est vrai, c’était un autre temps. On allait écouter Brassens, on regardait la tête du public, on avait l’impression de rencontrer des copains.
      On sortait de la salle à la fin du spectacle, la tête toujours dans un autre monde et on était certain d’être intelligent.
      Avec Brassens et les autres, nous avons vécu des temps exceptionnels et tellement rares. Univers de poésie teinté de philosophie à quatre sous si enrichissante, une vraie fabrique d’esprits libres.
      Je plains sincèrement les jeunes d’aujourd’hui qui n’ont pas baigné dans cette ambiance fabuleuse.
      J’arrête avec La ballade du temps jadis, je gratte encore mais je ne trouve plus rien.


    • socrate socrate 30 octobre 2016 21:04

      @smilodon
      Je suis obligé de vous répondre.
      Arrivé tout jeune de ma province je découvre Paris, quelque jours après : Bobino et Brassens à l’affiche. J’ai quelques argents en poche, j’entre. En première partie une inconnue (pour moi), Madame Barbara.
      Puis le grand George. Un rêve, une soirée dont je ne me suis pas encore revenu.
      Paris ne me faisait plus peur et la rue est devenue mon univers, celui de Brassens, de ses pandores, ses cons, ses bancs public et son petit juge à jamais compromis.
      Moi aussi je me sens trop vieux mais je n’irais pas au gibet de Villon pour des bandes de connards de tous poils qui nous disent d’ouvrir le parapluie alors qu’ il ne pleut pas.


Réagir