lundi 31 juillet 2017 - par C’est Nabum

La culture clef en main

Curieuse façon de faire.

Je m’étonne parfois des démarches de certains organisateurs qui font appel aux artistes en pensant que ceux-ci seront flattés de répondre à une invitation et se déplaceront gracieusement simplement pour avoir l’honneur de figurer au programme. C’est faire bien peu de cas du travail qu’un spectacle représente, de la préparation qu’il suppose, de l’achat de matériel et même des frais de déplacement.

Que l’on nomme cela Scène ouverte ou bien tremplin, musique au jardin ou bien kiosques musicaux, il convient d’avoir un tant soit peu de respect pour les groupes qui répondent à la sollicitation. Je vis actuellement une curieuse expérience dans le cadre d’une opération que je ne nommerai pas pour ne pas me mettre à dos une municipalité avec laquelle, ce n’est déjà pas toujours facile.

Un appel d’offres a été publié auquel j’ai répondu pour encourager une telle démarche : des concerts gratuits, l’été dans un espace public, voilà qui a de quoi me satisfaire. Je découvre alors, après bien des difficultés pour joindre l’organisateur, que c’est à moi de proposer une date, de choisir l’horaire et de me débrouiller sur place.

Si c’est ainsi qu’on se prétend organisateur en se contentant d’être une centrale de réservation, j’avoue ne pas tout à fait comprendre. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Les horaires du jardin public ne permettent pas de jouer en soirée, horaire plus propice à ce genre de manifestation. C’est encore à nous de nous adapter.

Puis c’est toujours à ceux qui désormais passent pour des quémandeurs auxquels on fait la faveur d'offrir un espace d’expression, de faire une affiche et la promotion du spectacle. Là j’avoue que c’est un peu fort de café. On me donne une simple adresse pour envoyer un petit message écrit sans illustration afin de figurer dans un site qui promeut les sorties dans cette grande ville.

La demande prend plus des allures d’effet d’annonce que de volonté sincère de proposer une activité culturelle que l’on souhaite voir réussir. Je me suis engagé, j’irai jusqu’au bout de cette curieuse animation qui ressemble de plus en plus à un parcours d’obstacles. Celui qui se présente maintenant est le nerf de la musique amplifiée, l’électricité.

À qui croyez vous que revient la responsabilité de s’enquérir de la chose ? Aux deux saltimbanques qui doivent entrer en contact avec les services compétents pour ouvrir un compteur. Cette fois nous sommes chez « Courteligne » car il ne me faut pas moins de six appels pour recevoir 5 numéros différents et toujours pas la bonne adresse. Je sens vraiment que le courant ne passe pas entre les services et votre serviteur.

Je doute désormais qu’il y ait le moindre responsable à l’heure choisie. Les bureaux seront fermés et nous devrons nous estimer heureux que l’on nous permette ainsi de nous exprimer en public. Public qui pour le coup risque fort d’être clairsemé ou bien même inexistant faute de relais médiatique. Essuyer les plâtres certes, mais refaire toute les fondations, c’est vraiment trop demander !

Nous voilà pris au piège de ce qu’on peut appeler un simple effet d’annonce. Rien n’est véritablement mis en place pour permettre le succès de l’entreprise. L’essentiel est de faire savoir, d’informer les concitoyens des efforts consentis pour les distraire durant les vacances. La mise en place réelle de l’opération n’est pas au programme, d’ailleurs personne n’ira vérifier.

J’ai de l’amertume et le sentiment de m’être fait avoir. Je garde le cap et assumerai quand d’autres n’en font rien. Naturellement c’est encore le même qui passera pour un effroyable ronchon. Je ne fais pourtant que décrire la réalité, pour peu glorieuse qu’elle soit, elle mérite pourtant d’être évoquée pour que chacun sache la grande légèreté avec laquelle on met en place certaines opérations ronflantes.

Grugement nôtre.

 

à suivre pour ce qui s'est passé véritablement ...



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