mardi 23 avril 2013 - par Léonel Houssam

Le mélomane de la dernière seconde : Elastik

Grosse tension à la première vraie écoute du nouvel Elastik, l’E.P. 01,Instrumental... On entre dans une crypte où l’on s'y promène. Il y a de la lumière, des traces, des étincelles malgré l'obscurité, les reins pétés par la sécheresse, la bouche pâteuse...

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Elastik, l’E.P. 01, Instrumental
 
Il n'a pas rendu les armes, planqué dans sa caverne sonore, les lames affûtées au crible-coups, au percute-os, une sorte de déferlante, un halo de fumée mélodique.
 
Elastik charge l'animal qui l'écoute, il le traîne vers sa dernière demeure : un lac couvert d'un drap fin de brume matinale explosé par des éruptions de basses orgasmiques. Je ne suis donc plus emmerdé par personne.
 
Cet Opus en six instrumentaux livrés cutter en main ne laisse pas indemne, il berce, il tire parfois les larmes (Track n°3), il hérisse l'échine et livre les yeux aux obscurités, la nuit, les strasses sans paillettes, la langue pendante au-dessus d'une mégapole pleine d'écrans, d'errants, de fieffés paumés entre prison salariale et cataclysme mondial.
 
Elastik est un peu le mélomane de la dernière seconde. On y danse avec ces fantômes qui nous protègent des gesticulations, des complaintes, des crissements stridents de voies ferrées tranchant la ville, de routes les unes sur les unes sur les unes sur le lin doucereux craché par la société humaine, le trop-plein, les plis dans le ventre.
 
Elastik travaille au millimètre, et berce de ce chef-œuvre intime, nos esprits verrouillés d'angoisses.
 
Un disque à se procurer de toute urgence… (Avant que l’instant se tarisse…).
 
Site officiel : www.elastik.fr
 
 
Andy Vérol

 

 

 



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