mercredi 4 février 2015 - par Pelletier Jean

Le streaming, l’avenir de la musique ?

Le marché de la musique, depuis l’émergence des nouvelles technologies continue sa lente descente aux enfers. Le streaming, à savoir l’écoute de la musique sans téléchargement, connaît, lui, une nette progression en 2014 et semble une alternative économique crédible aux yeux des majors.

Le marché de la musique connaît encore en 2014 une baisse de 5,3 % pour atteindre 570,6 millions d’euros (603,2millions en 2013) selon les chiffres rendus publics par le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), lequel représente pas moins de 80 % du marché français à lui tout seul.

De son côté le streaming connaît une nette croissance de 34 % en 2014 et pourrait à terme représenter enfin une véritable alternative à l’effondrement du marché physique du disque. Celui-ci représente encore 71 % du marché, mais il ne cesse de baisser. Avec moins de 11% en 2014, auquel s’ajoute la baisse du téléchargement à l’acte de -14%, ils expliquent la baisse du marché.

Au cours de la conférence de presse Guillaume Leblanc, délégué général du SNEP a manifesté son optimisme par « quelque chose est en train de changer et nous assistons à une restructuration du marché autour du streaming  ». Ce serait donc un nouveau modèle économique qui serait en train d’émerger.

Nombreux sont les observateurs qui ont annoncé cette mutation et le SNEP a mis du temps à reconnaître l’évolution des usages de la musique par les consommateurs.

C’est sans doute l’inversion des courbes de revenus de ces deux modèles en 2014 qui a ouvert les yeux du SNEP. Le streaming pèse 73 millions d’euros en 2014, contre 54 millions d’euros pour le téléchargement. Avec ses 16% du marché total de la musique, le streaming a de beaux jours devant lui. Sans compter que ce modèle n’existe que depuis seulement 7 années avec sur le marché français des acteurs tels que : Deezer, Spotify, Qobus etc… qui cherchent encore leurs marque et leur notoriété.

2015 verra un changement notoire, celui de la fin, de l’offre lié d’Orange à Deezer.

On retiendra la conclusion de Pascal Negre, patron d’Universal Music France : « la musique est en train de connaître sa quatrième révolution numérique. Après la piraterie, les sonneries téléphoniques et le modèle iTunes, la musique change à nouveau de paradigme avec l’avènement du streaming qui consiste à payer pour un usage et non pour une possession »,

Et ce n’est pas les 2 millions d’abonnés (contre 1,44 millions en 2013) à un service de streaming audio qui vont le démentir. Mais ce n’est pas suffisant, à ce stade, pour garantir la rentabilité pour les producteurs et surtout les artistes, il faudra atteindre au moins les 8 millions d’abonnés.

Tout au long de ces années d’errance, où le modèle du gratuit s’est imposé par la force, la propension à payer des consommateurs a chuté. Elle était beaucoup plus élevée en décembre 2005, au moment du vote de la licence globale, trop vite avorté.

Avec 30 millions de titres au catalogue, l’offre de streaming devrait connaître encore une forte progression, d’autant plus que des offres nouvelles améliorant la qualité du son sont déjà sur le marché, on passerait du MP3 à une qualité égale à celui du studio d’enregistrement.

L’audiovisuel est en passe de connaître la même mutation, avec les fonctions replay des chaines et surtout le streaming que propose Netflix avec un accès illimité à un important catalogue de séries et de films. La même chose est en test pour le livre numérique en Allemagne.

A terme c’est la fin des bibliothèques, de l’ère du support, notre société devient celle de l’accès illimités à toutes sortes de catalogues.



10 réactions


  • bourrico6 4 février 2015 11:58

    Oui, l’avenir c’est la dématérialisation... enfin l’avenir, façon de parler.
    Vous n’aurez bientôt rien qu’un « terminal » chez vous, tout sera stocké ailleurs.

    Comme c’est déjà le cas pour les jeux, vous ne payez plus le jeu, mais un droit temporaire d’utilisation, sur lequel vous n’avez d’ailleurs aucun droit. smiley
    Et la ou ça devient drôle, c’est qu’au moindre problème, vous n’avez plus rien !
    Et mieux, on peut vous priver de service sans préavis, sans avoir à fournir un motif, et sans le moindre dédommagement.

    Il n’était déjà pas question que je paie pour télécharger un mp3 à la qualité dégradée, il est encore moins question de payer pour avoir le droit d’écouter du « streaming. »

    Bref, certains y voient l’avenir, moi j’y vois une gamelle.
    Le concept est à la ramasse, résilience nulle, redondance nulle, pérennité nulle, internet dans toutes sa splendeur, éphémère et illusoire.


  • Txotxock Txotxock 4 février 2015 12:20

    « Le straming, l’avenir de la musique ? »

    Non, l’avenir des marchands de musique et de tous ses macs.


  • César Castique César Castique 4 février 2015 13:00

    « A terme c’est la fin des bibliothèques, de l’ère du support, notre société devient celle de l’accès illimités à toutes sortes de catalogues. »


    Et comme ça, les pouvoirs forts n’auront plus aucun problème pour faire disparaître les mauvais livres des « rayons ». 

    Mieux, un ouvrage devenu « mauvais » aux yeux de Big Brother pourra être rayé de toid les catalogues de la planète, d’un seul clic.

    • San-antonio San-antonio 4 février 2015 14:27

      Oui et pourront aisément pister les opinions et activités de chacun...
      Finalement,m pas besoin d’implanter de puces sous la peau, big brother peut même connaitre vos pensées passées et présentes easily. Et dire que certains écrivent des articles a la glorification de cette catastrophe...


  • paoum 4 février 2015 14:56

    et les zicos ne toucherons encore que des miettes, comme d’hab !
    les maisons de disques se sont rabattues sur les droits d’auteurs des artiste, les appauvrissant encore plus qu’ils ne l’étaient déjà ( les stars représentent pas 1% de la profession de musicien, par ex) .
    c’est bien joli tout ça, mais il faut savoir que le streaming c’est du mp3 de merde, qualité sonore=0, sur lequel le musicien, auteur, compositeur touche peanuts, ça par contre tout le monde se gave sauf lui.
    dommage que l’article ne parle de rien de tout ça et ne voie la musique que du point de vue du consommateur egoïste.
    moi je préfererai, quitte a crever plus la dalle, que la musique soit gratuite a écouter, rien que pour mettre en faillite l’industrie musicale qui pisse sur les zicos


    • Doume65 4 février 2015 19:46

      « streaming c’est du mp3 de merde, qualité sonore=0 »

      Tu dois être jeune. Tu n’a pas dû connaitre les mange-disques puis les lecteurs de K7 qu’on utilisait il y a 40-50 ans. Le son de n’importe quel lecteur MP3 est admirable comparativement à ces matériels d’alors. Et on était portant content, on achetait sana hésiter une fortune des disques qui prenaient rapidement des craquements, des k7 qui s’emmêlaient dans le cabestan. On ne parlait pas d’une « qualité = 0 », vu qu’on entendait quand-même de la musique au milieu des craquements ou du souffle des K7 (c’était avant le dolby).


    • bourrico6 5 février 2015 11:21

      Les cassettes des années 80 sont comme au premier jour. J’ai été obligé de changer de voiture et je n’ai plus qu’un lecteur CD où je trouve le son moins bon.

      Je me souviens de ma première audition d’un CD, c’était comme la découverte d’un nouveau monde, zéro souffle, tous les détails perceptibles, mêmes les plus subtils.
      Alors entendre dire qu’une K7 âgée de + de 30 ans aurait un meilleur son .... smiley


    • Doume65 6 février 2015 14:42

      Si tu trouves qu’un CD a un son moins bon qu’une K7, inutile de discourir avec toi.
      Et c’est un mec qui, aux derniers temps de K7 enregistrait sur des Sony UX pro avec une platine DBX qui te le dis (pas vraiment ce qu’on appelle des K7 de merde sur un magneto de merde), chose qui n’existait pas il y a 40-50 ans (c’est de ça que je parlais). Ton post n’est là que pour démontrer ta fatuité.


  • cathy30 cathy30 5 février 2015 10:57

    Et c’est un plus la dématérialisation, plus besoin de faire brûler les bibliothèques, un gain de temps énorme. 


  • L'enfoiré L’enfoiré 5 février 2015 17:52

    Le marché de la musique, c’est comme celui du livre et celui de l’image.

    Tout se joue et tout se lit. Tout se photographie ou se peint.
    Pour ce qui est de la musique, c’est plutôt le support : le CD qui descend aux enfers.
    Pour le texte, c’est l’image qui remplace un long texte par une caricature.
    Pour l’image, c’est le numérique qui a blackboulé l’analogique du papier.
    Tout se tient par la barbichette.

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