vendredi 17 mars 2017 - par Theothea.com

« Parle-moi d’Amour » avec Caroline Silhol & Philippe Magnan à La Pépinière Théâtre

Le titre choisi par Philippe Claudel pour cette « scène de ménage » d’une heure et demie est, en soi, la clef d’une histoire d’amour de plus de trente années qu’« elle » et « lui » traversèrent de concert et sans coup férir mais qui, soudain, dégénéra malencontreusement au retour d’une soirée de mondanités où leurs postures respectives les auraient réciproquement excédés.

 

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PARLE-MOI D’AMOUR
© Christophe Vootz

 

A moins précisément qu’il ne faille comprendre que la meilleure façon de parler d’amour à son partenaire conjugal soit, selon une fréquence judicieuse, d’ouvrir la soupape du ressentiment et de lâcher la vanne des reproches clamés en parfaite mauvaise foi, de telle façon que le conjoint serait contraint de surenchérir provoquant ainsi un flot ininterrompu de griefs, toujours plus excessifs, prononcés de part et d’autre…dont acte !

Créée et dirigée en 2008 par Michel Fagadau à La Comédie des Champs-Élysées avec pareillement Caroline Silhol qui, à l’époque, faisait duo avec Michel Leeb, cette comédie de Philippe Claudel avait, selon son auteur, qu’un seul et unique objectif : « Rire et faire rire » en distribuant judicieusement le mitraillage de répliques à l’emporte-pièce qui, alors, évoluait selon une scénographie où l’inconfort provoqué par le design tenait une place prépondérante et forcément hilarante.

Tout y passe donc à propos des goûts et des mœurs de nos contemporains dans les nombreux domaines professionnels, privés, sociaux, politiques, éducatifs, psychologiques, culturels et pourquoi pas artistiques… dont « elle » et « lui » s’emparent à dose personnelle, selon des choix de sensibilité et d’affinités qui, par nature, ont l’outrecuidance d’exaspérer celui qui n’en fait pas le même usage.

 

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PARLE-MOI D’AMOUR
© Christophe Vootz

 

Les torts ainsi lancés, dans l’espace commun à la face de l’autre, ont l’immense avantage de révéler jusqu’où il est possible d’exacerber les mots sans néanmoins atteindre le point fatal du non retour … à la complice quiétude du quotidien.

Que Philippe Claudel ait choisi de situer socialement le mari et l’épouse en grande bourgeoisie parisienne vivant en autarcie idéologique dans le confort de l’entre-soi, ne change rien à la disposition humaine universelle de créer sa bulle référentielle sans cesse tentée de rejeter en déviance toute attitude différente.

A l’échelle de leur microcosme, le couple teste ainsi, en temps raccourci dédié à la caricature scénique, ce qui constitue le chapelet des clichés comportementaux dont chacun est constamment paré au regard d’autrui.

En l’occurrence, l’aptitude à composer l’indifférence et la bougonnerie colore le personnage de Philippe Magnan d’une aisance assumée, à savoir se montrer mufle et outrancier avec son épouse.

 

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PARLE-MOI D’AMOUR
© Christophe Vootz

 

Quant à Caroline Silhol, elle possède l’élégance aristocratique de pouvoir clamer les mots les plus vulgaires avec le charme toujours confondant qui n’appartient qu’à la grâce faite comédienne.

 

photos © Christophe Vootz

 

PARLE-MOI D'AMOUR - **.. Theothea.com - de Philippe Claudel - mise en scène Morgan Perez - avec Caroline Silhol & Philippe Magnan - La Pépinière Théâtre

 



1 réactions


  • Sergio Sergio 17 mars 2017 19:20

    Madame, Monsieur,


    Je ne sais pas à qui je m’adresse mais, «  je vous aime », car vous avez parlé d’Amour !

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