vendredi 30 janvier 2015 - par Theothea.com

« Sans Rancune » Daniel Russo tête d’affiche au Palais Royal

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SANS RANCUNE
photo 1 © Emilie Brouchon

Suite à sa collection de succès inénarrables « Le Tour du monde en 80 jours », « Mission Florimont, « Derniers coups de ciseaux » & récemment « Coups de Théâtre » voici que le duo chic & choc Azzopardi-Danino s’essaye aujourd’hui à la réadaptation d’une comédie de Boulevard ayant eu l’énorme avantage de séduire l’adolescent Sébastien découvrant les ressorts du rire grand public, tellement communicatif, dans ce si beau Théâtre du Palais Royal que dirigeait alors son père.

En effet, la pièce avait besoin d’être remise au goût du jour car, d’origine, elle s’appuyait fort opportunément, par répliques ciselées, aux us et coutumes de l’époque ( fin du XXème) qu’il allait leur falloir essorer selon la tonalité de l’actualité contemporaine.

Ici, pas spécialement de portes qui claquent mais néanmoins, selon les codes du trio classique, l’épouse, l’amant et le mari trompé s’y retrouvent sur un tel piédestal que d’emblée la caricature s’affiche comme la bienveillante compagne d’un voyage en mauvaise foi si bien partagée par l’ensemble d’une famille recomposée en fonction des intérêts de chacun.

Donc au cœur de cette fusion décapante, une sorte de monsieur Jourdain qui découvrirait, éberlué, la liaison amoureuse de son épouse adorée mais totalement instrumentalisée par son standing de vie.

D’ailleurs, tous les proches qui gravitent autour de Victor se satellisent comme dans un jeu de rôles où l’épouse-cougar, l’amant-smicard, la fille-psy, l’associé-escroc, la meilleure amie-nympho n’ont d’autre choix que de tourner bourrique eux-mêmes ou, a contrario, de faire la danse du scalp à Victor, cet épouvantable macho si fier de lui jusqu’à l’exacerbation du savoir-vivre à sa botte.

Cependant sa dictature idéologique n’aurait d’égale que sa candeur ultra jalouse au point d’être capable de sortir, juste après l’argent vénal, le fusil de chasse comme ultime instrument de persuasion.

Bref, cette « Terreur » au cœur d’artichaut, c’est bel et bien le royaume de Daniel Russo qui s’y vautre avec un tel plaisir non dissimulé qu’on souhaiterait presque que l’acteur se ménage quelque peu, de façon à s’inspirer, sans excès nocifs, de l’image performante de Louis de Funès régnant dans ce lieu prestigieux en ange tutélaire avec également en référence, celle de Jean Poiret, Michel Serrault et Pierre Mondy, notamment.

Bref, comme à la parade, Daniel Russo emmène ses cinq partenaires en un train délirant dont la vitesse humoristique ne cesserait d’accélérer sans que quiconque n’ait l’intention d’arrêter ce vent de folie… ce dont, à l’évidence, le public lui ait totalement gré !

Alors oui « sans rancune » merci pour ce moment !

photo 1 © Emilie Brouchon

photo 2 © Theothea.com

SANS RANCUNE - ***. Theothea.com - de Sam BOBRICK et Ron CLARK - adaptation Sébastien AZZOPARDI & Sacha DANINO - mise en scène Sébastien AZZOPARDI - avec Daniel RUSSO, Anne JACQUEMIN, Xavier LETOURNEUR, David TALBOT, Nassima BENCHICOU & Jessica BORIO - Théâtre du Palais Royal

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SANS RANCUNE
photo 2 © Theothea.com

 




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