Vous ne verrez pas le bon vieux livre papier disparaître de votre vivant
On ne compte plus les alarmistes 							s’inquiétant de l’avenir du bon vieux livre papier. 							Leur nombre augmente quasi proportionnellement avec 							l’importance du numérique dans le monde du livre. 							Cette peur frénétique de la dématérialisation du 							livre comme un mauvais tour de magie au détriment du 							papier et de l’encre n’a rien de raisonnable.
	Vous ne verrez pas le bon vieux livre papier disparaître de 	votre vivant, pas plus que l’an 2000 nous a réservé les automobiles volantes 	et la téléportation dont nous rêvions dans notre adolescence. Le livre 	papier ne tombera pas non plus comme le mur de Berlin fut abattu en novembre 	1989. Le papier résulte d’une longue évolution du support de l’écriture. Son 	impression et son assemblage en livre demeurent une technologie inégalée du 	point de vue de la très grande majorité des lecteurs. En fait, le livre 	papier fait partie de ces rares inventions avec lesquelles l’homme a 	développé une relation très intime sur le plan intellectuel, émotionnel, 	spirituel et même physique. Faut-il le préciser, une relation à long terme 	puisque l’on conserve ses livres le plus longtemps possible, un comportement 	tout à fait à contre-courant de l’esprit du prêt à jeter de notre société de 	consommation.
							 							
	Le livre électronique et les exemplaires numériques ne délogeront pas le 	livre papier de sa pole position sous peu. Car même à l’ère du tout 	numérique, on invente un moyen de préserver le livre papier : l’impression à 	la demande d’un seul exemplaire à la fois. Le livre papier est de nouveau 	l’objet d’un comportement aux antipodes de la société de consommation 	essentiellement fondée sur la production de masse. Dans ce contexte, 	l’exemplaire papier imprimé à la demande devient encore plus précieux en 	raison de son unicité et de sa rareté. Avis aux collectionneurs !
							 							
	Le livre papier tend inévitablement vers sa pérennité, comme si cette 	qualité s’inscrivait dans sa nature même. Il détrône tout les autres moyens 	de transport de la pensée. Il est et de loin beaucoup plus sûr que le livre 	électronique. Le livre papier ne perd pas sa mémoire. Plus encore, c’est lui 	qui compose la mémoire des bibliothèques. On imagine mal un conservateur 	sortir de la voûte avec toutes les précautions du monde un vieux livre 	électronique pour permettre la lecture du plus vieux livre numérique en 	format PDF car, en pareil cas, il nous dira en avoir aussi conservé un 	exemplaire papier imprimé à la demande.
							 							
	Bref, tant et aussi longtemps que le livre papier est le seul à mettre hors 	de danger son contenu, il persistera.
Lien : Qu’est-ce que l’impression à la demande ?
							
	Serge-André Guay, président éditeur
	Fondation littéraire Fleur de Lys