samedi 5 août 2017 - par C’est Nabum

Lire sur une plage de Loire

Notre roman cet été …

Lire sur la plage n’a jamais été chose aisée. Lire sur une plage de Loire ne l’est pas plus mais offre en prime ce dépaysement magnifique que seule notre belle rivière peut accorder. Et comme les romans qui ont la magnifique Dame Liger en toile de fond, sont nombreux, voilà là un programme qui peut réjouir les fins curieux, les touristes cyclistes en mal de culture locale et les épicuriens du verbe.

Mais avant de se lancer dans l’aventure, il convient de se poser quelques questions tout en s'imposant moult gesticulations pour trouver position adéquate afin que la silice ne vous prive pas du plaisir du récit. En bord de Loire, il n'est pas aisé de garder le fil de son histoire, de rester concentré sur le texte tant les sollicitations sont diverses, les perturbations nombreuses et les obstacles de toutes natures. Tout demande réflexion y compris le format du livre que l'on risque de trouver ensablé avant que de l'avoir vraiment parcouru.

La position du lecteur ligérien est un supplice à nul autre pareil. Il doit se prémunir du vent qui est un adversaire redoutable dès que le livre se donne des allures de grand. Le soleil quant à lui, est un opposant d'une toute autre dimension, il convient de choisir sa rive en fonction de la position de l’astre dans le ciel. Il demande équipement ou adaptation. Le lecteur à même le sable, s’il est proche de la nature, risque quant à lui menus visites désagréables et parasites.

Les adeptes de l’encombrement maximal fourmillent d'idées pour tenir le choc ; parasol cela va de soi mais aussi coussins pour surélever la tête, cette partie du lecteur qu'il convient de préserver pour que la lecture demeure utile. Chaises pliantes, basses, trous dans le sable, monticules ou toute autre installation qui donnent confort et repos au dévoreur de lignes sont autant de réponses possibles qu'il vous appartiendra de repousser car ce sont là stratagèmes tout à fait déplacés. Si vous tenez à l’envahissant encombrement matériel, allez donc sur les sables tristes et peuplées de nos côtes. Celles de Loire demandent un dénuement total, une ascèse de lecture en quelque sorte.

Le choix du roman est primordial. La Loire ne supporte pas les grandes sagas venues d’Outre-Atlantique ou bien les ouvrages à succès qui peuplent les têtes de gondole. Vous n’avez pas besoin d’un roman façade qui vous donnerait l'illusion de la sagesse, les voisins sont rares et il n’est pas utile de briller de cette manière. Le livre est votre unique voisin, seul le somptueux décor viendra perturber votre lecture.

Il y a une erreur à ne pas commettre : lire un roman fleuve sous prétexte que vous êtes en bord de Loire, cela constituerait une méprise tout autant qu’une faute. Vous devez prendre le temps de la contemplation, laisser votre récit pour profiter des mille nuances de ce paradis, du foisonnement animal, des parfums et des sonorités naturelles. Votre roman doit ainsi permettre arrêt et rêverie, pause et merveilleux songe.

Le livre n'est pas tout ici, il doit être porte d’entrée du spectacle qui se présente à vous. Il doit vous prendre par la main pour vous ouvrir les yeux, vous mettre en éveil sur la magnificence de la Dame, qui coule alanguie devant vous. Il sera votre guide, votre initiateur. Genevoix à ce titre, n’a pas son pareil pour vous décrire cet écrin unique et enchanteur. Osez Rémi des Rauches et vous serez comblés.

Vous pouvez tout autant faire un voyage dans le temps, découvrir alors les péripéties de la Marine de Loire. Votre choix risque d’être compliqué, nombreux sont ceux qui ont emprunté les habits des mariniers pour écrire une belle histoire qui vous fera voyager sur votre plage de sable fin. Je vous conseille Le Vent de Galerne sur la Loire d’Annick Sénotier, il vous tiendra en haleine tout en vous permettant quelques rêveries, le temps d’une petite sieste.

Si vous avez l’imagination féconde, le sens de l’ubuesque, du foisonnement, de l’abracadabrantesque et que vous ne craignez point les apparitions étranges, plongez-vous dans la série des Vouivres de l’ami Jean-Pierre Simon. Vous aurez votre saoul de péripéties et vous pourrez tout à loisir, levez le nez de votre ouvrage pour admirer le paysage. Comme il se passe quelque chose d’incroyable à chaque page, vous aurez ainsi le temps de souffler un peu.

Mais si vous souhaitez entrer pleinement en harmonie avec la rivière, ses mystères, son passé et son présent, ses peurs et ses débordements, si vous voulez vous initier à sa magie tout en préparant le prochain Festival de Loire, je ne vois qu’un roman à prendre pour lire sur sur plage de notre belle rivière. Vous l’avez sans doute compris ; il s’agit de « Règlement de Conte sur la Loire » de Nadine Richardson et de votre serviteur qui par un joyeux mystère sortira assez tôt pour que les aoûtiens bénéficient de ce bonheur rare que de pouvoir le parcourir sur une grève de notre rivière. Il suffira de contacter l’un des deux auteurs pour faire cette acquisition essentielle à la réussite de vos vacances ligériennes.

Lecteurement vôtre.



7 réactions


  • marmor 5 août 2017 14:18

    Un peu d’auto promotion avec pour pretexte un article sur un forum citoyen vous permettra peut-être de vendre le quatrième exemplaire. Nadine va rentrer dans ses fonds !! 


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 août 2017 16:18

      @marmor

      Pourquoi ne pas tancer les vedettes qui occupent à longueur d’antenne les plateaux TV et radio
      Je lutte avec mes moyens et je suis une proie facile pour vous

      Eux sont trop puissants pour risquer vos vilaines remarques


    • Aristide Aristide 5 août 2017 17:47

      @C’est Nabum

      Le pauvre auteur méconnu, tels les artistes maudits le voilà donc pleurnichant sur son anonymat bien mérité. C’est marrant de voir réuni autant de suffisance et de médiocrité.

    • C'est Nabum C’est Nabum 5 août 2017 22:08

      @Aristide

      Rassurez-vous la prochaine crue m’emportera


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 août 2017 22:09

      @Robert Lavigue

      Vos écrits ne risquent pas de faire de l’ombre


  • marmor 5 août 2017 18:51

    Comme dit justement Robert, ici c’est vous entre autre qui occupez le haut du pavé, comme les vedettes à la télé, mais le talent en moins, car si vous aviez le moindre talent, quelque promoteur l’eût sûrement découvert, ne serait-ce que pour l’exploiter. Désolé Nabu, vous cherchez les coups....


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