samedi 11 juin 2016 - par Monolecte

Compétition !

 

Il parait que la compétition, c’est bon pour notre poil. Personnellement, je n’y ai jamais cru. Et les derniers développements du grand cirque du sport — soi-disant près du peuple — me confortent plus que jamais dans mon dégout profond de cette vile émotion qui pourrit immanquablement le sport et le reste de la société avec lui.

Parce que ce n’est peut-être pas le fric qui corrompt l’esprit sportif, la moisissure étant probablement déjà inscrite dans le fameux esprit de compétition, célébré partout, même sur les bancs de l’école.

Alors, en attendant le déferlement mercantile de l’été, je vous propose de lire (ou de relire) cet extrait d’une très belle conférence d’Albert Jacquard, disponible en intégralité sur mon vieux site sur l’éthologie.

Imaginez une société où au lieu d’être en état de méfiance permanente, on est en état de confiance, d’ouverture ! Vous me direz : » oui mais alors on va tout perdre au début… » Peut-être… ce n’est pas sûr, c’est pas sûr ! Le fameux tendre la joue, ça n’a jamais été essayé, alors on peut peut-être imaginer que cela pourrait marcher, pourquoi pas. Mais essayons d’être concrets… Je me dis, mais, qu’est-ce qui empêche la société dans laquelle je vis d’appliquer cette règle si simple de l’ouverture à l’autre pour se construire soi ? En cherchant, il me semble que le ver est dans le fruit, car notre société a beaucoup de qualité, je ne le nie pas, nous vivons dans une démocratie, on a le droit de parler etc, je ne dis pas de mal de ma société occidentale, mais je suis bien obligé quand même d’être lucide ! Je veux dire qu’elle a quelques petits défauts ! Et elle a un défaut majeur, le ver qui fait pourrir le fruit, ce ver c’est, il me semble, l’esprit de compétition ! L’esprit de compétition, je regarde l’autre et j’ai peur,et je l’emporte sur lui, et je gagne ! Et on essaie de faire des gagnants ! Mais chaque fois qu’on fait un gagnant, on fait toute une multitude de perdants ! Je n’ai pas le droit de faire des perdants !

Alors de façon immédiate, je m’interroge sur ce qui est le plus beau symbole de la compétition et je ne vais pas chercher bien loin. Il se trouve qu’au mois d’août, il y a les Jeux Olympiques. Or, les Jeux Olympiques, c’est quoi ? C’est la compétition ! Oh, bien sûr, on m’explique qu’à la suite de Pierre de Coubertin, l’important c’est de participer mais pas de gagner. Mais il suffit d’y aller, et j’y suis allé à plusieurs reprises, et regarder pour s’apercevoir que c’est une belle hypocrisie ! Il n’est question que de gagner, on ne demande que cela, on le demande aux athlètes et on le demande aux villes qui se présentent pour organiser les jeux. Vous savez qu’actuellement Paris présente sa candidature pour organiser les jeux en 2012, mais il va s’agir de se battre contre d’autres villes, je sais pas lesquelles, pour pouvoir l’emporter sur l’autre. D’un bout à l’autre les Jeux Olympiques sont le symbole de la compétition, or on a besoin de symbole, mais celui de la compétition, non !

Alors du coup, ce n’est pas pour faire de la pub, mais je suis obligé d’en parler, il se trouve que je me suis dit qu’il faut l’écrire puisque tu le penses mon ami ! Alors j’ai fait un petit bouquin en disant : « Halte aux Jeux » ! Ça m’a appris beaucoup de choses : ça m’a appris qu’effectivement les grands sportifs, les vrais, sont ceux qui ne cherchent pas à gagner. Il se trouve qu’ils ont été bons, ils se sont bien préparés, alors ils courent vite, ils sont heureux, mais au fond ils n’en sont pas si fiers. Du coup, on pourrait leur demander le bel exemple de ne plus chercher à être les premiers. Un exemple comme ceci dans l’histoire des Jeux, j’ai appris ça en écrivant mon livre, en 1952, il y a eu a Stockholm les Jeux et il y a eu la course du 5000 mètres. Et bien, au bout de 4900 et quelques mètres 4 coureurs dont Alain Mimoun qui vit encore chez nous, Zatopek, le tchèque, Chataway, l’anglais et Chander, l’allemand, ils étaient au coude à coude. Aucun des 4 n’arrivait à gagner. On se dit que c’était une histoire tellement belle, s’ils n’avaient pas été mal préparés, ils se seraient dits : » qu’est ce qu’on fait là, moi Mimoun je suis à côté de Zatopek, il est formidable, il court aussi vite que moi, je suis à côté de Chataway, il est merveilleux, je ne vais pas essayé de le vaincre, alors on se prend par le bras et on arrive tous ensemble… » Eh bien, on m’a dit que cette fin du 5000 mètres qui aurait été merveilleuse, elle était interdite par le règlement ! Il paraît qu’on n’a pas le droit !

On n’a pas le droit de faire son maximum pour dépasser l’autre alors qu’on doit faire son maximum pour se dépasser soi ! Alors, du coup, voilà un bel exemple… J’aimerais que, effectivement, les gens comme Mimoun et cie soient capables de courir avec moi, non pas pour que je courre plus vite qu’eux, mais pour m’entraîner à courir plus vite que moi ! Cette histoire est la preuve que le fameux proverbe « il suffit de partager et pas de gagner » n’est absolument qu’une hypocrisie ! C’est que… il suffit de regarder la tête des 4ème. Je ne sais pas si vous vous souvenez le ou la 4ème ? Il pleure tout ce qu’il peut pleurer parce qu’il ne va pas monter sur le podium alors que, très probablement, celui qui arrive 4ème, il vient de réussir un exploit formidable ! Bien sûr, y en a trois qui font mieux que lui, mais quand même, c’est merveilleux ce qu’il a fait ! Mais au lieu d’être content en disant « j’ai encore dépassé mes propres records », le voilà qui pleure parce qu’il ne va pas sur le podium ! Mais de quoi s’agit-il ? Quel âge ont-ils ? C’est de l’infantilisation ! Alors du coup j’ai essayé d’écrire un petit bouquin… N’y croyez plus, ne croyez pas aux Jeux Olympiques ! Croyez à la rencontre !

Arrangez-vous pour que ces Jeux soient une vraie rencontre ! Pourquoi pas ? J’ai eu une longue conversation avec le successeur de M. Samaranch qui était l’ancien patron des Jeux Olympiques, M. (…) maintenant, où il me dit qu’il n’était pas d’accord avec moi. Je m’y attendais ! Mais au fond, il ne m’a pas engueulé et les gens que j’ai rencontrés au musée olympique m’ont tous dit que je travaillais dans la bonne direction car, pensent-ils, il y a deux cancers pour les Jeux : le dopage et le fric ! Et le dopage, à la réflexion, on n’y peut rien ! On n’y peut rien parce que, bien sûr, on peut lutter contre des substances, mais si vous vous souvenez d’une certaine année, les athlètes féminines qui venaient de l’Allemagne de l’Est, la moitié d’entre elles étaient enceintes, enceintes de quelques semaines ou de quelques mois parce qu’on pensait que dans cet état-là elles avaient un cœur qui fonctionnait mieux etc… Bon, ce n’était pas du dopage, ce n’était pas non-naturel pour une jeune femme que d’être enceinte et pourtant on est tous écœurés par ce genre de comportement ! Bien sûr, ce n’est pas sérieux, mais du coup il y a une course actuellement entre ceux qui inventent des produits nouveaux et ceux qui essaient de lutter contre à coups d’interdictions. Mais l’imagination des biologistes sera toujours plus rapide que la réaction des gens qui sortent des règlements. Par conséquent, la lutte contre le dopage, elle est perdue d’avance ! La seule chose à faire, c’est de supprimer la cause du dopage et la cause du dopage, c’est la compétition !

Quant au fric, je n’en parle pas trop, mais il faut savoir que les Jeux Olympiques ont été sauvés par l’idée de M Samaranch de généraliser le sponsoring. Le sponsoring, ce mot français, signifie que le logo des Jeux, vous savez les 5 cercles qui représentent les 5 continents, est associé à l’idée de la pureté de la performance, donc c’est un logo très positif et il y a d’autres grandes entreprises qui ont des logos qui sont nettement moins positifs… Alors pour améliorer l’image de marque de Coca Cola, eh bien Coca Cola achète, très cher, des centaines de millions de dollars, achète très cher le droit de simplement mettre le logo des Jeux à côté, sans rien dire de plus, à côté du logo de Coca Cola ! Et au fond on prend les lecteurs ou les spectateurs pour des imbéciles puisqu’on pense qu’ils diront qu’ils ont vu l’un à côté de l’autre un logo sympathique avec un logo qui l’est moins quand même, celui de Coca Cola. Alors, eh bien, ils aimeront Coca Cola à cause de ça ! Au fond c’est exactement comme si vous aviez un ensemble de jeunes femmes aux vertus plutôt douteuses. Alors, pour prendre la photo, vous mettez devant une jeune fille à la pureté absolue. Alors on dit que la pureté de la jeune fille du milieu va rejaillir sur l’opinion qu’on aura des jeunes femmes qui sont autour… C’est vraiment se moquer du monde ! C’est nous tromper sur la marchandise et du coup le sponsoring devrait être totalement interdit !

Du coup, aussi, eh bien on peut imaginer un monde, pourquoi pas, peut-être par pour ce siècle-ci, quoi que… vraiment, pourquoi pas, un monde où progressivement on écarterait le goût de la compétition… On dit, pour me donner honte, puisque je suis biologiste, on me dit, mais « au cours de l’évolution, c’est grâce à la compétition que les espèces peu à peu se sont améliorées ». En tant que généticien, je dis non, c’est faux ! On vit sur une vision beaucoup trop simplette du darwinisme qui nous fait croire que ce sont toujours les meilleurs qui l’emportent. Ce n’est pas vrai ! Le meilleur exemple, je l’ai évoqué, c’est nous, les êtres humains : en tant que primates, on n’est pas beaux, on est plutôt ceux qui auraient dû disparaître ! Si vous regardez les hommes avec l’œil d’un chimpanzé ou d’un gorille, vous dites : » qu’est-ce que c’est ces pauvres gens qui savent même pas grimper dans les arbres et dont les bébés naissent de telle façon qu’il y en a les trois quart qui vont mourir avant quelques semaines ! » Autrement dit, ils sont condamnés d’avance… On n’a pas été condamnés parce que, justement, la sélection naturelle n’est pas le seul mécanisme.

Source (et intégralité de la Conférence à Vanosc (Ardêche)) : Le monde selon Albert Jacquard



125 réactions


  • petit gibus 11 juin 2016 10:39
    Ah la culture du premier ! ! !
    Depuis l’école maternelle ,
    on nous dope à cette connerie
    Il faut posséder l’intelligence de l’esprit
    et du cœur d’un Albert jacquard
    pour ne pas se laisser trop intoxiquer

    • Aristide Aristide 11 juin 2016 11:44

      @petit gibus

      Les réactions de bisounours qui croient que le monde est gentil et que nous sommes tous égaux. Certains plus égaux que d’autres.

      Cela fout les chocottes de voir plonger les neuneus dans cette recopie d’un article de Jacquart qui devait ne pas être en forme. c’est vrai que ces billets sur France Culture valaient pour leur incongruité, là il en fait des tonnes sur la niaiserie égalitariste.



    • petit gibus 11 juin 2016 12:46
      @Aristide

      Si traiter de bisounours tous ceux qui n’adhèrent pas à ton idéal de société
      permet de te conforter dans le choix de tes valeurs ....
      Je trouve ton argument assez primaire
      Mais bon personne ici demande à ce que l’intelligence
      tout comme la niaiserie soit uniformément partagée

    • Aristide Aristide 12 juin 2016 11:50

      @petit gibus


      Tu vois bien : dans ton jugement à mon égard tu admets que nous serions inégaux, toi super intelligent et moi un niais de championnat.

      Comme quoi, mon raisonnement sur le constat d’un inégalité indépassable n’est pas si primaire que cela. 

    • César Castique César Castique 12 juin 2016 15:37

      @petit gibus

      « Si traiter de bisounours tous ceux qui n’adhèrent pas à ton idéal de société... »



      Ce sont les bisounours qui cultivent un idéal de société - ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités, en se complaisant dans le déni et dans la dissonnance cognitive. Ceux qui regardent les réalités humaines en face, font avec et ne peuvent donc pas avoir d’idéal de société.

  • Jason Jason 11 juin 2016 10:50


    Billet que je viens de donner sur : DU PAIN ET DES JEUX. « Ave Caesar, morituri te salutant », juste au-dessus du vôtre.

    Le football n’est qu’une gigantesque entreprise financière. Les contribuables paient à hauteur de dizaines de milliards des stades qui ne sont que des supports à des spectacles qui ne bénéficient en fin de compte qu’à la seule FIFA, laquelle empoche des droits de diffusion énormes, des profits de produits dérivés et ceux de la billetterie. A cela s’ajoute le commerce des joueurs (le fameux « mercato » entre autres) par le truchement d’un petit système spéculatif appelé TPO, Third Party Ownership, grâce auquel des financiers achètent, à hauteur de millions, des droits de propriété sur les coûts des joueurs lors des transferts d’un club à un autre. C’est ainsi qu’on a pu voir un joueur acheté à un club 4 millions, puis revendu 12 millions au club suivant. Profits juteux pour les actionnaires/propriétaires. Les jeux sont organisés souvent de manière à faire monter le prix de certains joueurs.

    En bref, le football n’est qu’une gigantesque pompe à finance, et ce sport (si on peut l’appeler ainsi) n’est qu’un spectacle truqué pour écervelés-contribuables-consommateurs, qui se font tondre très discrètement et de façon tout à fait opaque.

    N’oublions pas aussi que les profits de la FIFA lors de l’Euro aujourd’hui, ne seront soumis à aucun impôt. Un cadeau de plus à la corruption ambiante.

    Mais quel Parlement oserait légiférer contre cette superbe machine si parfaitement pourrie ?


    • Aristide Aristide 11 juin 2016 11:30

      @Jason


      Sur les bénéfices des sociétés internationales, les salaires des PDG, les revenus des actionnaires milliardaires rentiers, les revenus des rentiers de l’immobilier, les plus value lors d’acquisition de société par Google et autres grandes industries, ...

      En fait, c’est surement le fait que ce soient des footeux, souvent issus de milieux défavorisés, qui puissent aller saloper le grand marché mondial. Comment expliquer cette haine du foot. Ses abus indiscutables et ses margoulins qui traînent ? Pas plus que dans les autres secteurs de la vie économique.

      Je serais toujours étonné que l’on stigmatise un joueur de foot mais que l’on ne se permettrait jamais de remettre en cause les revenus d’acteurs, musiciens, chanteurs, artistes ... 

      C’est vrai que ces mous du bulbe que sont les footballeurs renvoient une image du peuple assez désagréable, ils pataugent dans les mêmes palaces, ils épousent les mêmes amatrices de fric, ...



    • Jason Jason 11 juin 2016 11:53

      @Aristide

      « Comment expliquer cette haine du foot. »

      Le foot reste un sport, mais ses manifestations sont complètement gangrenées par une finance hypertrophiée, hantée par la corruption et les trafics divers. Illustration quasi emblématique du libéralisme économique.

      Je ne déteste pas le foot en soi, mais ce que la finance en a fait.


    • Aristide Aristide 11 juin 2016 14:04

      @Jason


      C’est bizarre que vous n’appréciez pas un sport que vous aimez au prétexte qu’il y aurait de l’argent. Je ne sais comment vous faites pour choisir un film, les acteurs remplissent les journaux de leurs débordements, est ce que cela enlève un once de talent à des Depardieu, et autres acteurs médiatiques.

      Je sais qu’il est de bon ton de ne pas aimer le foot, tellement populaire, cette volonté qui réunit tous ceux qui veulent s’en extraire me parait assez déplorable.

    • Jason Jason 11 juin 2016 18:47

      @Aristide

      Vous avez parfaitement le droit de fermer les yeux sur la corruption et les trafics du football. S’il n’y a rien à faire, il y a toujours à juger, à refuser d’être complice.

      Je respecte ce sport, mais je n’accepte pas ses dérives. Jusqu’où le public est prêt à aller pour un spectacle ? Surtout si ce public, dans bien des cas feint d’ignorer le dessous des cartes. Dans ces cas-là, pour l’amour du spectacle, on peut aussi accepter le dopage. Pourquoi pas, si le spectacle est beau ?

      Quant à le comparer avec l’industrie du cinéma, vous allez trop loin.


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 11:57

      @Jason


      Vous avez des écœurements sélectifs, pas touche au cinéma et à ses stars qui défilent sur des tapis rouges ou devant des panneaux publicitaires, reçoivent des cadeaux somptueux pour leur simple présence à une inauguration, ... 

      Sur le dopage, il parait que la consommation de produits illicites n’est pas l’exclusivité des footeux et autres cyclistes, il parait même que des chanteurs de petite taille se sont fracassés pour creer, d’autre en usent pour aider à la création, ...

      Décidément, avant de me donner des leçons de lucidité, je crois que vous devriez aussi essayer d’enlever vos œillères.

    • Jason Jason 12 juin 2016 12:18

      @Aristide

      Désolé, mais le cinéma et son financement (en France du moins) n’a pas un système aussi complexe et aussi tordu que la FIFA.


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 12:41

      @Jason


      Ah bon, quand on prélève sur mon disque dur de sauvegarde pour la copie des oeuvres, quand les chaines publiques financent avec la redevance des navets, quand le CNC finance les « oeuvres » de n’importe quel loulou, et l’avance sur recettes, .. ;

      Quand les produits placés, bagnoles, aliments, habits ... sont exhibés, quand les régions et autres fournissent gratuitement des services, mêmes les flics et gendarmes fournissent leur aide, blocage de voies publiques, figuration, ...


      Je n’accuse pas le cinéma de quoique ce soit, si le film est bon. Mais essayer de faire passer ce milieu comme exemplaire pour mieux accuser le foot est assez incompréhensible.

      Vous avez le droit de détester le SPECTACLE du foot et préférer le SPECTACLE du cinéma, il ne me viendrait pas à l’idée de vous traiter d’abruti ou d’ignare sous prétexte que vous croyez à ces scénarios merdiques qui soutiennent le système en place, vante le patriotisme etc ... 




    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 juin 2016 21:20

      @Aristide
      « Euro 2016 : quand Nike et Adidas payent les salaires toujours plus bas »...

      " Combien d’ouvriers vietnamiens vaut Cristiano Ronaldo, sponsorisé par Nike ?
      Combien d’ouvriers chinois vaut l’équipe d’Allemagne, sponsorisée par Adidas ?

       L’Euro 2016 s’accompagne de son déluge de dépenses publicitaires et de sponsoring de la part des grandes marques d’habillement sportif.

      Basta ! et Alternatives économiques se sont intéressés à ce qui se passe à l’autre bout de la chaîne, du côté des ouvriers qui confectionnent chaussures et maillots pour joueurs et supporters.

       Malgré les grandes déclarations sur leur « responsabilité sociale », les grandes marques sont plus que jamais engagées dans une course perpétuelle au moins disant social.

      Ils quittent désormais la Chine — où le salaire moyen connaît une certaine progression — pour des contrées où le « coût du travail » est encore plus faible."


    • Jason Jason 13 juin 2016 15:55

      @Aristide

      Mais quelle mouche vous a piqué ? Ce n’est pas moi qui ai mis en avant la comparaison avec le cinéma. Vous vous égarez complètement, et je le répète, la comparaison que vous faites ne s’applique pas du tout.

      Passez vos frustrations sur quelqu’un d’autre.


  • Aristide Aristide 11 juin 2016 11:21

    C’est assez bizarre que dès que l’on parle de compétition, le sport est là avec toutes ses inimitiés, ses antis et pros, son argent, ...


    Peut être serait-il intéressant de voir que la compétition produit ce l’on appelle la méritocratie, celle qui permet de ne pas figer la société dans une échelle des valeurs immuables. 

    Amis bon, il n’est pas étonnant que cette caricature de la compétition soit illustré par le sport, le foot ou les jeux olympiques. Si on prenait les arts la démonstration serait moins évidente, comment donc des Picasso, Manet et autres Mozart, Bach ne seraient que des peintres et musiciens au milieu de milliers d’autres.

    Cette hymne à l’égalitarisme de salon aboutit à une médiocratie et à un immobilisme qui interdit tout dépassement de soi.

    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 09:48

      @Aristide
      La méritocratie a beaucoup plus à voir avec les règles de la succession et de la reproduction sociale que celles du travail et des compétences.
      L’idée est de faire croire que seules comptent les qualités personnelles, alors même que ce qui sanctionne la réussite (et donc le mérite), c’est le statut social, lequel est fortement corrélé au capital financier et scolaire des parents.
      Si pour le capital financier, il y a assez peu de doute sur le manque de mérite d’hériter du pécule familial, le mythe de l’égalité scolaire est encore tenace, quand bien même tout prouve depuis des années que l’école est redevenue une machine à sélectionner, à trier et à éjecter au sein de laquelle le capital financier et culturel des parents est capital.

      En gros, la méritocratie est le storytelling par lequel les classes supérieures prétendent légitimer leur domination et leur accaparement des ressources sous prétexte que eux, ils le vaudraient bien.

      Le deuxième effet Kiss Cool, c’est de justifier les inégalités sous prétexte que les pauvres aussi, ils l’ont bien mérité leur place.

      Le tout est un discours justifiant une société conservatrice construite autour, précisément, de l’héritage et de l’entre-soi.


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 11:12

      @Monolecte


      Allons donc, il n’y aurait donc aucun « selfmade man » aucun cadre qui serait issus d’une famille ouvrière, aucune réussite due au travail à la prise de rsiques. Tout serait donc lié à la fortune et la position sociale. Nulle personne ne pourrait améliorer sa situation par son travail, son talent, ... 

      C’est bizarre cette généralisation à toute la société de ce qui existe bien évidement. Qu’il y ait une part de reproduction sociale est une évidence. Une part est aussi laissée à la méritocratie. 





    • tf1Groupie 12 juin 2016 11:34

      @Aristide

      C’est d’ailleurs le contraire qui est l’évidence : il n’y a pas beaucoup plus égalitaire qu’une compétition sportive.
      Combien de sportifs ont réussi uniquement grâce à Papa et Maman ?

      Combien se sont extraits d’un milieu social défavorisé grâce au foot ?

      Le chronomètre est égalitaire, il n’est pas bouffé par un tas d’ideologies prétendant aimer l’homme pour mieux le mettre en cage.

      Pourquoi détester des valeurs tels que le dépassement de soi, l’encouragement à l’effort et au progrès, la valorisation de l’investissement personnel ?

      Bientôt on va nous dire que le progrès c’est mal ...


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:33

      @Aristide
      Le mythe du « selfmade man » est lui aussi très rigolo a décortiquer par les faits.
      Reprenons le bon vieux Billou qui, nous raconte-t-on, a bâti son empire du fond du garage de ses parents. Le coup des 3 gus dans un garage est un mythe très connu du storytelling, un peu comme Messier et ses chaussettes ou même Léa Seydoux qui a cru pouvoir raconter sans rire qu’elle avait fait « l’école de la vie » smiley. En gros, on a des gens qui ont généralement disposé depuis leur tendre enfance de ressources non négligeables, que ce soit en termes de possibilités éducatives, de réseau et de subventions familiaux, de confort matériel, en gros de moyens assez importants apportés par des milieux favorisés et qui te racontent ensuite qu’ils se sont fait tout seuls.

      Dans les faits, on n’a pas 1% de gosses d’ouvriers ou de SMICards dans les chambres parlementaires, ils sont infiniment peu par rapport à leurs effectifs à pouvoir accéder à des diplômes favorisant l’ascension sociale, à des métiers valorisés, à des postes à responsabilités. Les quelques uns qui y parviennent au prix d’efforts totalement démesurés sont plus souvent issus de la classe moyenne qui appuie sur la modestie pour tenter de créer l’exemple.

      Dans les faits, tout le talent du monde peine à contrebalancer les effets dévastateurs de n’être pas né au bon endroit et au bon moment. Et dès le départ, les conditions de vie ne sont que des obstacles à l’expression de quelque capacité que ce soit.

      Là aussi, les données sur les structures sociales sont terriblement loquaces quant au caractère déterminant de l’héritage, du milieu, de l’argent dans la trajectoire des personnes.

      Et c’est pour pour cela que les classes dominantes passent leur temps à créer des récits sur la méritocratie, sur les gens qui se font tous seuls, l’égalité des chances et toutes ces légendes qui n’ont d’autres objectifs que de légitimer leur domination sana partage et de détourner la masse des perdants du bonneteau d’une bien plus légitime remise en question du fonctionnement global de la machine à transmettre entre soi et à exclure tous les autres.

      Après, bien sûr qu’il y a quelques gueux qui arrivent… mais rarement à des positions clés, et rarement de manière indéboulonnable : « obéis, sois notre idiot utile (voire notre bras armé) ou nous te renvoyons dans la fange dont tu as cru pouvoir t’extraire par ses seuls mérites. »

      Le surdéterminisme de ta classe sociale d’origine dans la trajectoire des personnes est l’un des faits sociaux les mieux documentés de notre époque.


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:36

      @tf1Groupie
      Ce n’est pas comme si le monde du sport était gangrené par la corruption ou le dopage, hein ? smiley


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 12:54

      @Monolecte


      Cette vision binaire d’une sociologue m’étonnera toujours, il me semble que la réalité est plus complexe et surement plus difficile à décrire que cette caricature sans concessions d’une société sclérosée. La méthode est assez contestable de choisir quelques exemples pris dans les réussites les plus médiatiques pour essayer de démontrer que tous les ingénieurs, cadres et autres créateurs d’entreprises seraient des privilégiés.

      C’est bizarre de poser des postulats sans autre démonstration que la vision simpliste marxiste dominants dominés. Je sais que la discussion est sans fin sur ce sujet, le marxisme est indépassable, on peut lui opposer qu’une classe moyenne très large et très diverse s’est immiscée entre les dominants et les dominés. Il sera impossible de se mettre d’accord sur ce fait.

    • tf1Groupie 12 juin 2016 13:18

      @rocla+

      Ce que d’aucuns appellent un « ascenseur social » n’existe pas .
      Il faut en réalité parler d’escalier social : c’est à chacun de faire l’effort de l’emprunter ou non.

      Faire l’ascension par ses propres moyens est la meilleure manière de se rapprocher du sommet, et en plus c’est écologique.

      Ceux qui se tournent les pouces en attendant qu’ont viennent les chercher critiqueront toujours ceux qui gravissent les marches, parce que monter c’est forcément créer de l’inégalité.


    • tf1Groupie 12 juin 2016 13:27

      @Monolecte

      Qui a dit le contraire ?

      Mais des corps gangrénés il y en a partout, alors vous jetez le bébé avec l’eau du bain.

      Pour un dopé vous allez insulter 100 sportifs biens. Je pourrais faire pareil avec les syndicalistes.

      Si vous vous intéressez au sport de haut-niveau vous êtes forcément consciente de ce que le sport de haut-niveau apporte à la médecine .... et donc à tous !

      Le sport est d’abord et surtout « gangréné » par la générosité et les initiatives personnelles.

      Le cauchemar pour moi ce n’est pas le sportif de compétition, c’est l’Homme Nouveau.
      Vous savez aussi que c’est l’idealisme forcené qui a le plus contribué au dopage, non ?


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 13:53

      @rocla+
      Je suis une gueuse, je peux donc en parler.
      Dans la vraie vie, je suis toujours espantée par le nombre incroyable d’incapables qui se maintiennent en place, leur capacité de survie étant fortement corrélée à leur absolu manque de scrupules.


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 14:03

      @tf1Groupie
      Tous ceux qui sont au sommet vous le diront : la façon la plus efficace d’y arriver est encore de s’y faire héliporter.
      Et il ne faut pas ensuite hésiter à tirer à vue sur tous les gros naïfs qui pensent arriver au même résultat en grimpant à la corde à nœuds depuis le sous-sol…

      Cela dit, la compétition sur les marchepieds du bas est très utile : pendant que les piétons s’y entretuent pour un degré de mieux, ils sont trop occupés pour grimper réellement et voir le ballet des hélicos au sommet !


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 14:12

      @tf1Groupie
      Bon, admettons gentiment qu’il y a 1 dopé pour 100 honnêtes.
      Quel est LE principe de la compétition sportive ? Gagner.
      Donc qu’est-ce qui se passe dans votre exemple ?
      Le dopé gagne. Il a les sponsors, le pognon et la médaille.
      Que font les autre sportifs ?
      Ils vont se doper, parce que l’essentiel, c’est de gagner.

      On peut dire que le dopage c’est vilain, mais le mieux dopé gagne. Donc, on se dope.
      Et sans dopage, comment faire du spectacle et continuer à faire tomber les records ?
      Parce que c’est bien ça qui se cache derrière le candide : « repousser les limites ».

      Donc, ça ne peut pas marche, le mythe d’un sport plein de pognon en enjeu avec que des types honnêtes qui sont juste portés par l’esprit du geste. Parce qu’il y a compétition et sanction.

      Sinon, je vois bien la différence parce que je pratique (très logiquement) un sport sans compétition.
      Mais comme le fric pourrit tout, les équipementiers sont en train de se tirer la bourre, de vouloir créer des événements, avec donc envie d’avoir des figures emblématiques, donc des champions, donc des gagnants, donc compétition et donc, à la marge, on sent arriver les emmerdes dans un sport basé sur la confiance et la coopération.


    • tf1Groupie 12 juin 2016 14:15

      @Monolecte

      La caricature n’est pas spécialement ma tasse de thé.
      Combien de compétiteurs tuent leurs concurrents ?

      Je note que vous prétendez bien connaitre « ceux qui sont au sommet ».

      Vous aviez certainement plus de chances de réussir personnellement que Lilian Thuram ou Karim Benzema. Vous devez pensez qu’en bonnes racailles des cités ils ont volé leur hélico !!

      Peut-être avez-vous choisi de ne pas tirer parti de vos talents, cela aurait été inégalitaire envers d’autres moins favorisés que vous par la nature, cette vilaine méchante nature.


    • tf1Groupie 12 juin 2016 14:19

      @Monolecte

      Ben non, le mieux dopé ne gagne pas .

      Ou dans certains cas il gagne et puis il se fait condamner après.

      C’est juste comme dans la vraie vie : il y a des tricheurs.

      Même chez les communistes, même chez les catholiques, même chez les syndicalistes, même chez les associations humanitaires, même chez les benevoles, les blogueurs désintéressés etc, etc ...

      C’est la vraie vie qui vous intéresse ?


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 juin 2016 21:28

      @Monolecte
      Vous avez raison, c’est ce que j’ai constaté pendant les années mitterrandiennes, sans doute pas totalement disparues, chez bon nombre de responsables politiques et syndicaux de Gauche.
      Leur aide précieuse à l’élection de Dieu, a été bien récompensée par des postes de promotion, si possible avec logement de fonction, qui avait bien plus de liens avec leurs actions politiques, qu’avec leur mérites professionnels...
      Un peu comme a toujours fait la Droite, si vous voyez ce que je veux dire...


    • Jason Jason 13 juin 2016 16:01

      @Aristide

      Cette expression qu’on entend partout : « dépassement de soi » est tellement usée et dénuée de sens. C’est tellement narcissique !

      Quelqu’un peut-il expliquer de quoi il s’agit ? Je n’y vois qu’un dépassement de l’autre, au mieux.

      Sortons des lieux communs, le sport vaut mieux que ça.


    • Auxi 13 juin 2016 16:05

      @Monolecte
      Si tu te lances dans une compétition de connerie contre TF1 Croupi et Raclure+, tu n’as pas l’ombre d’une chance de gagner, même dopée jusqu’aux yeux.


    • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 13 juin 2016 18:30

      @Aristide
      Allons donc, il n’y aurait donc aucun « selfmade man » aucun cadre qui serait issus d’une famille ouvrière, aucune réussite due au travail à la prise de rsiques
      J’en connais un : Bernard Tapie smiley


  • Sarah 11 juin 2016 11:35

    Bravo pour cet article !

     

    À mon avis sont responsables de cela, dans l’ensemble des activités humaines, ceux qui acceptent d’entrer dans le jeu de la compétition.


    • Aristide Aristide 11 juin 2016 11:45

      @Sarah


      Vous vivez sur quelle planète ?

    • Auxi 13 juin 2016 16:06

      @Aristide
      Celle des bisounours, vous savez bien. T’as pas des légumes à éplucher, là ?


    • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 13 juin 2016 19:04

      @Auxi
      T’as pas des légumes à éplucher, là ?
      Etre d’un avis contraire n’oblige pas à la réflexion sexiste. Réflexion que vous ne feriez (naturellement) pas à un homme.
      Votre contradicteur est un contradicteur et non un contradicteur femme qui serait différent d’un contradicteur homme.
      Sur ce, j’ai une lessive à pendre ...


    • Auxi 13 juin 2016 21:51

      @Frédéric Van der Beken
      Je m’adressais à Aristide, qui est un prénom masculin, il me semble. Essayez de contrôler vos réflexes pavloviens. En haut, à gauche du message : « @Aristide ». OK ?


    • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 14 juin 2016 12:13

      @Frédéric Van der Beken
      J’avais vu mais ça prêtait à confusion avec le Vous vivez sur quelle planète ? d’Aristide vers Sarah et l’histoire de légumes pouvait être interprété comme la suite pour la même personne.
      Alors mes excuses smiley


    • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 14 juin 2016 12:15

      @Auxi
      J’avais vu mais ça prêtait à confusion avec le Vous vivez sur quelle planète ? d’Aristide vers Sarah et l’histoire de légumes pouvait être interprété comme la suite pour la même personne.
      Alors mes excuses 


  • Daniel Roux Daniel Roux 11 juin 2016 11:37

    La compétition est un vrai danger pour tout le monde, à commencer pour les enfants.

    Les associations sportives s’organisent pour gagner les compétitions, sources de gloire pour les entraîneurs et les présidents, sources de subventions de la part des collectivités locales.

    Des sélections rigoureuses sépareront les enfants « qui ont du potentiel » des autres.

    Ceux qui ont du potentiel formeront des équipes de combattants. Ils devront se montrer agressifs, voire violents. Ils devront donner leur maximum jusqu’à l’épuisement, pour leur club, pour leurs supporteurs, pour l’équipe.

     Les risques d’accidents, du bénin au très grave, seront en proportion. Des enfants seront blessés et souffriront de séquelles toute leur vie. Les plus faibles ou les moins motivés seront rejetés.

    Les rares « gagnants » seront célébrés comme des vedettes. Ce sont les nouveaux gladiateurs qui devront tenir leur rang, sous peine de déchoir rapidement, sur les stades, ces cirques de notre temps.

    Les autres seront désignés à tous, leurs copains d’école, leur famille, leurs voisins, leurs copines, comme des « laisser pour compte », des perdants. S’ils veulent persévérer dans le sport, ce sera dans des structures sans moyen et sans encadrement.

    Et tout ceci avec la complicité des hommes politiques et des sponsors, grands profiteurs des jeux des stades.

    Perso, si j’ai toujours pratiquer un sport et encouragé mes enfants à le faire, j’ai toujours refusé les compétitions pour moi et pour mes enfants.

    De là, à tendre l’autre joue ! Je ne pense pas que ce soit souhaitable d’enseigner la soumission à nos enfants, les médias s’en chargent. Dans un monde où la seule loi qui compte est celle du plus fort, il vaut mieux apprendre à se défendre.

    Être un mouton dans un monde où les loups dominent, n’est pas une position ni enviable, ni souhaitable.

    Pour en revenir à la compétition, le processus est quasi identique dans les écoles et les entreprises.


    • Sarah 11 juin 2016 11:57

      @Daniel Roux
       

      Ajoutons que ces sportifs sélectionnés finissent trop souvent usés par les excès physiques, vieillies prématurément, et malades de dopants et drogues diverses qu’ils sont poussés à prendre pour gagner à tous prix, ne serait-ce que parce que les autres en font autant.

       

      Et d’un autre côté, les organisateurs et profiteurs de tout cela vantent les bienfaits du sport sur la santé  smiley smiley


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 09:50

      @Sarah
      Très juste tout ça !


    • papakill papakill 13 juin 2016 07:21

      @Daniel Roux

      Quand j’étais enfant je faisais du Judo en club. J’aimais bien ça mais je n’aimais pas les compétitions.

      Ma mère est allé voir l’entraîneur pour lui dire que je ne ferai plus de compétition, que je participerai uniquement aux entraînements.

      C’était rapide, l’entraîneur a dit qu’il ne m’entraînerait plus car nous étions là pour faire des compétitions et rapporter des médailles et coupes pour le club.

      Voilà comment j’ai arrêté le judo. Je ne dis pas que tous les entraîneurs réagiraient comme ça heureusement mais voilà comme lui était abîmé par la compétition.


    • Monolecte Monolecte 13 juin 2016 09:22

      @papakill
      C’est très exactement ce qui est arrivé à ma fille : même sport, même « combat ». Si ce n’est pas pour la compet’, ne viens pas.


  • Sarah 11 juin 2016 11:37

    Pour le football, le premier responsable n’est-il pas le spectateur ? 


    • Aristide Aristide 11 juin 2016 11:49

      @Sarah


      Comme au cinéma, au concert, au musée, ... Les « ceux qui gagnent dans leur domaine » sont encouragés par ceux qui aiment ce qu’ils font.

    • Sarah 11 juin 2016 12:22

      @Aristide
       

      Cinéma : je ne choisis pas un soir entre deux films parce l’un serait « gagnant » (= aurait plus d’entrées) que l’autre mais parce qu’il m’intéresse plus ou intéresse plus ceux avec qui je suis.

       

      Concert : il n’y a pas de chefs d’orchestre « gagnant » sur un autre ; chacun peu avoir une interprétation différente, un auditeur appréciera peut-être plus l’interprétation de telle symphonie par l’un deux par rapport à d’autres mais les deux peuvent être tout aussi valables.


    • Sarah 11 juin 2016 12:25

      Entre deux groupes de Metal que j’écoute, je peux préférer un morceau de l’un et moins un de leurs autres morceaux ou un morceau de l’autre groupe sur tous ceux du premier mais il ne m’est jamais venu à l’idée que l’un était « gagnant » par rapport à l’autre  smiley


       Je ne m’occupe pas de savoir si un des groupes gagne plus d’argent que l’autre ou si un morceau s’est mieux vendu qu’un autre  smiley


    • Sarah 11 juin 2016 12:29

      Musée : je ne vous comprend pas du tout smiley

       

       Il y a des musées mondialement connus qui attirent des millions de visiteurs et aussi de très petits musées dans de petits villages, présentant des choses uniques  smiley

       

      Il ne m’est jamais venu à l’esprit que le Louvre était « gagnant » par rapport à un ces petits musées smiley


    • Aristide Aristide 11 juin 2016 13:59

      @Sarah


      Vous parlez de choix dans l’excellence, le problème ne se situe pas à choisir entre les « gagnants entre eux », reconnaissez qu’il existe une selection pas naturelle qui détermine les « gagnants » dans tous les domaines et que c’est dans ces gagnants que vous faites un choix..

      Que vous préfériez tel chef d’orchestre ou tel autre n’est pas du domaine de la compétition. Par contre, interrogez ces mêmes chefs d’orchestre, lisez leur biographie, vous verrez que leur place est largement du à la selection par le talent, le travail, les risques pris, leur créativité.

      C’est bizarre que vous ne reconnaissiez pas que ceux que vous connaissez sont les meilleurs dans leur domaines, les médiocres et les mauvais sont les perdants inconnus.

    • JMichel (---.---.55.16) 12 juin 2016 10:42

      @Aristide
      "Par contre, interrogez ces mêmes chefs d’orchestre, lisez leur biographie, vous verrez que leur place est largement du à la selection par le talent, le travail, les risques pris, leur créativité."

      En tant que musicien et pour avoir cotoyer orchestre symphonique et chef d’orchestres c’est certainement la plus grosse connerie que j’ai pu entendre de toute ma carriere.


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 11:03

      @JMichel


      Ah bon, on aurait donc les plus mauvais qui seraient connus ? Les moins talentueux, les plus faineants, les moins créatifs, ...

      Encore un spécialiste ...

    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 11:55

      @Aristide
      Il se trouve tout de même que @JMichel est musicien et donc, oui, de ce point de vue, il a une meilleure vision des mécanismes internes que nous.

      Cela dit, je partage son constat : dans tous les organismes et corps de métiers que j’ai pratiqués, le schéma est toujours le même : ce ne sont pas les plus talentueux, travailleurs ou créatifs qui ont les meilleures places et les promotions, mais les plus habiles en manœuvres politiques, flagornerie envers les échelons hiérarchiques supérieurs, sans compter la cooptation (copinage et népotisme), la corruption, la manipulation.

      Et donc, au final, je n’ai pas vu beaucoup d’organisations qui fonctionnaient au mieux de leurs possibilités, voire beaucoup qui dysfonctionnaient gravement. Ce qui, appliqué à l’ensemble du système social explique pas mal d’autres choses.

      D’où la nécessité du storytelling de la méritocratie pour légitimer ce qui est en fait souvent de l’entre-soi et de la médiocratie.


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 12:11

      @Monolecte


      Je sens une certaine désillusion plus surement provoquée par des échecs répétés que par une vision de la réalité. (Ca, c’est pour vous énerver d’entrée)

      Et ben, oui, il existe des mecs qui ont obtenus leur postes par copinage et autre manoeuvres, ... Il y a même des femmes qui jouent de leurs atouts. Je n’ose penser que vous croyez que toutes les femmes qui ont réussi un tant soit peu dans leur métier le doivent à leur ... mérite allongé. Vous etes assez paradoxale, le capital n’a pas de morale, comment pourrait il se passer de talents reconnus et laisser toute les places à des incapables. Votre raisonnement ne tient pas, cela existe bien sur, mais ne représente jamais qu’une minorité. 

      Comme vous connaissez les organisations, vous savez que l’acceptation du cadre passe avant tout par la reconnaissance de sa compétence. L’entreprise ne peut fonctionner sans cette règle de base ou la hiérarchie est admise. 

      Allons, vous sollicitez encore des comportements réels et marginaux pour en faire une règle générale qui satisfait votre vision du monde. 

      PS : Sur le musicien, l’argument d’autorité pour laisser entendre que les chefs d’orchestre seraient tous des nullos, qu’il n’y aurait aucune selection, compétition, ... pfffff

    • Sarah 12 juin 2016 13:51

      @Aristide
       

      « Je n’ose penser que vous croyez que toutes les femmes qui ont réussi un tant soit peu dans leur métier le doivent à leur ... mérite allongé. »

       

      Vous êtes capable d’écrire sans avoir pensé au préalable !? smiley

       

      Je vous verrai bien en train d’échanger avec ce commentateur ou ceux-ci auxquels j’ai répondu smiley


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 15:57

      @Sarah


      A votre tour de lire ce que j’ai écrit sur ce même article  :

      « Pitoyable, hypocrisie : des points d’interrogation pour dissimuler ces affirmations nauséeuses.

      Les femmes sont victimes de harcèlement, c’est un fait et voilà que les bas du bonnet essaient de rejeter la faute des salopards sur ces femmes qui ont réussis. Semant le doute sur leur qualité, voyons des femmes ministres, elles doivent avoir dit « oui ».Hypocrisie de salopards ... »

      Vous avez compris ou c’est votre volonté de ne pas comprendre ce que j’écrit ?

    • Sarah 12 juin 2016 16:13

      @Aristide
       

      Bien, j’en prend note  smiley


  • César Castique César Castique 11 juin 2016 11:39

    Au bisounoursisme (suicidaire) de Jacquard, Yves Coppens répond que l’homme, en tant que bon mammifère, compète, et il compète pour la possession des femelles, même s’il n’a pas toujours une conscience claire de cet objectif



    La compétition n’est donc pas près de disparaître. 



    • petit gibus 11 juin 2016 13:03
      @César Castique

      Tu oublie que si l’homme est un mammifère,
      il a une petite chose en plus
      le choix nous ait donné de développer plus ou moins
      l’une de ses composantes ....


    • petit gibus 11 juin 2016 13:21
      @César Castique

      Que pour certains ici
      Albert Jacquard soit plus un homme à abattre qu’un homme qui raisonne
      c’est une évidence qui ne demande pas beaucoup de réflexion

    • Jason Jason 11 juin 2016 14:02

      @petit gibus

      Raisonnement simplet. Toujours la même chose : la nature humaine. Mais vous oubliez que ce mammifère, cet anthropoïde vit dans des des groupes appelés sociétés, et qu’il est sorti d’une « nature » version simplifiée depuis des dizaines (centaines) de milliers d’années. Et que depuis il a fait du chemin.

      La fatalité responsable des instincts de l’homme des cavernes qui sommeillerait en nous, tout cela est bien loin. On a fait mieux, ou pire selon les opinions...


    • César Castique César Castique 11 juin 2016 15:11

      @petit gibus


      « le choix nous ait donné de développer plus ou moins l’une de ses composantes .... »

      J’ai cité Coppens, je te renvoie au chapitre « Liberté » de « L’éloge de la fuite », d’Henri Laborit, neurobiologiste et éthologue.


      « Albert Jacquard soit plus un homme à abattre… »


      Je ne suis pas de ceux qui pensent que les chimériques sont des gens à abattre, ils nous obligent, eux aussi, à réfléchir, si on ne choisit pas la facilité de les évacuer d’un haussement d’épaules.

      «  version simplifiée depuis des dizaines (centaines) de milliers d’années. Et que depuis il a fait du chemin. »


      Si peu… Ce qu’Oswald Spengler appelait les forces du mouvement (la volonté du plus fort, les instincts vitaux, la race, la volonté de posséder, et le pouvoir.  ), n’ont pas varié et Auschwitz est advenu après un bon bout de votre chemin...


    • petit gibus 11 juin 2016 18:28
      @César Castique

      Sur le sujet de la compète sportive
      telle quelle s’étale sous nos yeux
      vla que César Castique essaye..... smiley
      de prendre de la hauteur
      en nous citant Coppens , Laborit et Spengler smiley

      Ne te trouves tu pas un tout petit peu « péteux » ?




    • César Castique César Castique 11 juin 2016 20:07

      @petit gibus


      « Ne te trouves tu pas un tout petit peu « péteux » ? »


      Pas du tout. Il y a un lien, dans le cadre qui nous occupe, unissant la compétition, Spengler, Laborit et Coppens. 


      C’est tout simplement la nature humaine, contre laquelle ce pauvre Albert s’échinait en vain.

  • Sarah 11 juin 2016 11:45

    Pour ce qui est des Jeux Olympiques, n’est-il pas aberrant de faire lutter un petit nombre de sportifs spécialement entraînés entre eux ?

     

    Comme le dit Albert Jacquard, « il y a un seul gagnant » - vite oublié sauf de quelques passionnés ou candidats à des jeux télévisés - « et tous les autres perdants » et oubliés.

     

    N’est-il pas aberrant de faire lutter des pays entre eux sur ce plan et d’exciter le nationalisme ?


    • Sarah 11 juin 2016 11:45

      N’est-il pas aberrant de faire concourir le monde entier à des jeux occidentaux ?

       

      Dans les pays non occidentaux, il y a des quantités de sports et de jeux, tout aussi valable que ceux des Occidentaux et inconnus de ces derniers.


    • Jason Jason 11 juin 2016 14:14

      @Sarah

      Pour les jeux olympiques, tout ce qui compte c’est le spectacle. Se souvient-on, deux semaines après du médaillé d’or du dernier lancer de marteau ?

      Comme le disait il y a déjà longtemps Marshall McLuhan (orthographe, sorry ?) « The medium is the message » en ce que le support est le message. En linguistique on appelle ça la fonction phatique, l’exisitence du support lui-même qui dit implicitement : il y a un message et sa nature importe peu. Surtout si les véhicules de ces messages entrent dans le cycle d’une industrie très lucrative.

      Si on arrivait demain à faire un concours international de courses d’escargots ou de sauts de puces, je crois que ça marcherait tout autant.


  • petit gibus 11 juin 2016 14:52
    Je pense à un autre « bisounours » sur les tablettes compétitives de certains :

    Bernard Moitessier

    Dans la course autour du monde
    en solitaire et sans escale ,
    il renonce à franchir la ligne d’arrivée en vainqueur

    Peut on trouver plus niai ou plus intelligent
    qu’un Bernard Moitessier ?

    A lire sans modération son expérience




    • César Castique César Castique 11 juin 2016 20:28

      @petit gibus

      « Peut on trouver plus niai ou plus intelligent qu’un Bernard Moitessier ? »¨



      Celui qui se lance dans la course tout seul, sans télés, sans caméras, sans médias, sans rien, et qui se contente de connaître, lui tout seul, la performance qu’il a réalisée. Peut-être la meilleure jamais enregistrée. Moitessier, lui, il a eu la gloire, multipliée par l’élégance de ne pas « gagner ». 


      Ça s’appelle le panache et c’est payant : à part les mordus de ce type de compétitions qui connaît encore le nom de William Robert Patrick « Robin » Knox-Johnston, le faux vainqueur de la course ?

    • petit gibus 11 juin 2016 20:48
      @César Castique

      rejoindrais tu ma position pour dire
      que la culture du premier qui nous est imposé 
      comme modèle
      est une imbécillité ? !

    • César Castique César Castique 11 juin 2016 23:14

      @petit gibus

      « rejoindrais tu ma position pour direque la culture du premier qui nous est imposé »



      Je ne connais pas de « culture du premier. » Je sais qu’il y a le premier et, ensuite, le premier... des battus.



      Et, pour en finir avec Moitessier, je note qu’il a renoncé à avoir son nom au palmarès, mais ce faisant, il a, nolens volens, humilié le deuxième, en en faisant un « vainqueur mais »... 


      A la place de Knox-Jonhston, j’aurais très certainement refusé la victoire à cause de ce « mais », qu’il a sans doute traîné comme une casserole.



    • alinea alinea 11 juin 2016 23:28

      @César Castique
      D’autant plus que s’il a fait la compétition, c’est qu’il en acceptait les règles ! Il n’a pas joué le jeu jusqu’au bout, ce qui est assez ambigu.


    • César Castique César Castique 12 juin 2016 15:27

      @alinea

      « Il n’a pas joué le jeu jusqu’au bout, ce qui est assez ambigu. »


      Si on y réfléchit, il n’est pas interdit de penser que c’était peut-être un type qui avait horreur des enthousiasmes braillards, des questions stupides (c’est un pléonasme) des journalistes, des discours, des flonflons, réception à l’Elysée incluse, et qui se serait dit que le meilleur moyen d’éviter tout ça, c’était de gagner sans être vainqueur.


      C’est une explication qui me conviendrait assez...

    • alinea alinea 12 juin 2016 19:21

      @César Castique
      Moi aussi, mais, d’un certain point de vue, c’est un point de vue très égocentré ! On ne peut pas soupçonner Moitessier de jouer les faux-culs, mais il a joué perso même si ce n’est pas dans un sens habituel !! smiley


  • alinea alinea 11 juin 2016 17:13

    L’esprit de compétition tel qu’il est aujourd’hui me semble bien être une perversion de ce qu’il fut et devrait être ; se dépasser soi-même est une saine volonté surtout visible au cours de l’adolescence ; pour avoir eu un fils en sport de haut niveau, et à haut risque, j’ai vu que cela pouvait se vivre en parfaite harmonie et en belle reconnaissance des autres ; les courses, les entraînements collectifs mobilisent l’énergie et la détermination, mais ne pourrissent pas du tout le mental, au contraire. Mais, dans de nombreux sports prisés par les spectateurs, il ne s’agit plus de cela, mais d’un formatage inouï ! « On » repère un gars ou une fille qui marche bien, on le capte, on lui promet monts et merveilles et on le façonne.
    J’ai rencontré une fille qui avait eu un grave accident à la dernière descente de ski avant les jeux olympiques ; cet accident a mis à bas sa carrière... elle a compris plein de trucs sur sa vie d’enfant et d’ado, et a remercié le bon dieu de lui avoir fourni cet accident !
    C’est un peu comme les djihadistes vous savez : ces gars-là sont sous propagande, sous contrôle, sous entraînement intensif, et drogués !
    Mais les spectateurs y courent encore !!


    • César Castique César Castique 11 juin 2016 20:10

      @alinea


      « ... se dépasser soi-même est une saine volonté surtout visible au cours de l’adolescence... »


      Et., à l’époque, vous n’avez jamais su qui était la belle aux yeux de laquelle il voulait se surpasser, dans l’espoir d’obtenir ses faveurs ?

    • alinea alinea 11 juin 2016 20:33

      @César Castique
      Non !! c’était un truc avec lui-même ! il n’avait pas de groupie ! Vus les contacts amicaux qu’il a gardés avec tous ses copains, en escalade aussi où il n’y a pas de compéte, je pense que c’était une belle émulation de camaraderie ; les copines, c’était à la fac !
      Vous me direz, il est probable que la personne dont on sait le moins de choses soit son fils !! smiley


  • Fergus Fergus 11 juin 2016 22:46

    Bonsoir à tous

    Il ne faut pas se leurrer : l’esprit de compétition est inhérent à l’homme, n’en déplaise à Jacquard que j’estime beaucoup mais qui a déraillé en affirmant que nos lointains ancêtres ne pratiquaient pas la compétition. Certes, ils ne disposaient pas de chronomètres, mais la lutte pour la vie imposait de fait des situations de confrontation, que ce soit pour du gibier, pour des femmes ou pour des abris sous roche moins exposés.

    Il suffit en outre d’observer les petits dans les crèches : déjà là, certains expriment naturellement une volonté de domination que doivent corriger les encadrants. Et en grandissant, dès l’école élémentaire, c’est à celui qui atteindra le premier le mur du fond de la cour, ou à celui qui pissera le plus loin en revenant de l’école. 

    Le problème n’est pas dans la compétition car elle peut être saine en étant le vecteur de valeurs collectives, foi d’ancien éducateur sportif de jeunes footballeurs. Le problème est dans les dérives liées au fric, et dans les comportements d’encadrants corrompus mentalement par un système élitiste. Personnellement, j’ai joué durant 42 ans, et je me suis toujours fichu comme d’une guigne des résultats de mes matches ou du classement de mon équipe. Mais cela ne m’a pas empêché de jouer à chaque fois en donnant le maximum pour gagner. Jusqu’au coup de sifflet final.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 juin 2016 21:39

      @Fergus
      « Pas de panique, c’est un hold up ! »
      Les organisateurs ont bien compris comment avoir le beurre et l’argent du beurre... On socialise les pertes, et on privatise les profits, et en plus, sans payer d’ impôt !

      " La construction des stades (Bordeaux, Lyon, Nice, Lille), c’est pour qui  ? Bibi !
      Et la remise aux normes des « vieilles » enceintes sportives (Marseille, Saint-Etienne, Toulouse, Lens, Paris) ? Bibi, toujours lui !
      Sans compter le développement d’infrastructures permettant le transport des supporteurs jusque sur les sites sportifs.
      Au total, ce sont 2 milliards d’euros que la République va investir.
      Et l’UEFA ? 20 millions seulement..."


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 juin 2016 23:12

    Goût de la compétition et plus encore ... L’affichage la volonté d’afficher une « image » qui dissimule la réalité : La France est outrageusement Bourdieusarde !


  • Enabomber Enabomber 12 juin 2016 05:52

    Pas facile de faire le grand écart entre Kropotkine et Riefenstahl...


  • Le p’tit Charles 12 juin 2016 08:19

    ++++++++++++++++
    Excellent article sur la connerie humaine, l’hypocrisie les mensonges et les mafieux...
    C’est là que l’on se rend compte de la dégénérescence de l’humanité..l’homme rejoint ses origines le « singe »... !


  • Deepnofin Deepnofin 12 juin 2016 09:32

    Peut-être que la compétition est « immanente » au Capitalisme ? Comme le dit Jacquard, la sélection naturelle n’explique pas tout. Je ne pense pas que la compétition soit inhérente à l’Homme, car dans les sociétés anciennes, type primitives, il me semble qu’elle n’existait pas. C’est peut-être depuis la révolution du Néolithique que la compétition a commencé à s’installer, car c’était là que l’Homme faisait ses premiers pas dans le Capitalisme avec l’apparition de la marchandise et de la monnaie ?

    Du coup, le « ver dans le fruit » ne semble pas être la Compétition, mais plutôt... le Capitalisme. Si nous n’avions aucun esprit de compétition, nous serions sûrement dans un communisme primaire ? ( Ou alors dans un monde dystopique sauce Orwell ou Huxley, là où il n’existe plus de choix individuel ? ) Il ne serait pas possible pour certains d’accumuler tant de richesses, car l’ensemble de la population considérerait ces gens là comme des malades ; aussi, leurs richesses matérielles n’auraient finalement qu’une valeur marginale et ne leur conférerait aucune légitimité supérieure, au contraire. A l’inverse, dans notre société où il existe une telle disparité dans les richesses, qui ne fait que s’accroitre, il est très utile que « l’instinct de compétition » soit ancré le plus possible chez tout un chacun. Cela permet de nous conformer dans cette quête de possessions et donc de justifier que certains soient si riches alors que d’autres ne peuvent pas vivre.

    Mais... le Capitalisme m’apparait comme un stade naturel de l’évolution de l’Humanité, tout comme ses dérives, tout comme les fameux complots qui permettent ça, etc. Donc j’imagine que c’est qu’une question de choix : ceux qui sont malades de l’argent ou de son manque n’ont plus le choix car ils sont compromis moralement. Mais le reste du peuple peut peut-être prendre conscience de tout ça ( si mon analyse est bonne ? ) et donc finir par décider que le Capitalisme n’est pas un modèle pérenne pour l’Humanité.


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 10:26

      @Deepnofin
      Bingo !
      En fait, l’un des comportements les plus efficients en terme de survie des individus (et donc des espèces), c’est la coopération !


    • JMichel (---.---.55.16) 12 juin 2016 10:46

      @Monolecte
      Exactement, et le meilleur exemple que je puisse donner en tant que participant vient du logiciel libre et open-source.


    • Sarah 12 juin 2016 11:10

      @Deepnofin
       

      Je vous rejoins aussi mais plutôt que d’utiliser le terme contemporain de « capitalisme » qui me paraît anachronique et réducteur, je dirais plutôt qu’une partie du Mal vient du culte du Veau d’Or.

       

      Rappelez-vous la parole du Christ : « L’Homme ne vit pas que de pain. »


    • Sarah 12 juin 2016 11:12

      Dans trop d’entreprises des gens se battent (et pour les personnes que je rencontre, « on » les fait se battre entre eux...) pour être promus ou augmentés :


      . un « gagne », souvent au détriment de sa santé et de sa famille, les autres perdent, au mieux restent sur place et au pire perdent leur santé aussi, leur conjoint (divorce) et même emploi.

       

      . s’ils coopéraient au lieu de se battre, ils ne seraient peut-être pas promus mais ce serait profitable à tous, y compris à eux-mêmes.

       

      J’ai constaté que ce phénomène diabolique était plus fort en France que dans d’autres pays. 


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 11:39
      Voilà donc la France un pays d’arrivistes prêts à se rendre malade pour réussir en piétinant leurs collègues de travail.

      Bonjour, la caricature, mais bon à ce niveau ce n’est plus possible de concevoir autre chose qu’une réussite professionnelle de tueur. Quoi ? Il y aurait des évolutions de carrière légitimes, le travail, le talent, la réussite de projets, .. Mais non, il faut à tout prix justifier que la réussite même modeste ne peut être que justifié par la position du papa ou l’arrivisme sauvage.

      Affligeante généralisation de comportements marginaux. 

    • Fergus Fergus 12 juin 2016 11:54

      Bonjour, Monolecte

      « l’un des comportements les plus efficients en terme de survie des individus (et donc des espèces), c’est la coopération ! »

      Bien sûr ! Mais cela n’empêche pas des formes de compétition d’exister. Il suffit de voir nombre de tribus d’Afrique qui ont basé leur existence même sur la solidarité, mais qui, lors de fêtes traditionnelles qui remontent à la nuit des temps, s’affrontent dans des concours de danse ou de lutte. Un exemple parmi tant d’autres : le Djerewol au Nigeria.


    • tf1Groupie 12 juin 2016 12:04

      La competition est également un des comportements les plus efficients, c’est l’évidence.

      On peut même faire de la competition dans le cadre d’une coopération.

      Bref si on évite d’être simpliste on ne peut pas se limiter à dire : la competition c’est pas bien ou encore la selection c’est pas bien.

      La concurrence s’impose d’elle-même, naturellement. Le nier n’est pas très responsable. Il vaut mieux en être conscient et faire de son mieux pour limiter les effets négatifs de la concurrence et stimuler ses effets positifs.


    • Sarah 12 juin 2016 12:09

      @Aristide
       

      Ici, je vous parle de mon expérience personnelle, faite à travers les personnes que j’écoute et qui m’expriment leur souffrance et leur témoignage (souvent elles ne rendent pas compte de ce qui leur arrive et l’attribuent exclusivement à elles-mêmes) ; je suis dans ma fonction en faisant cela et en vous en faisant part.


    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:09

      @Sarah
      Oui, j’ai constaté la même chose : le mythe de la compétition permet de justifier des comportements qui sont concrètement nuisibles au fonctionnement même de l’entreprise et seulement intéressants pour les manœuvriers qui comptent bien prendre les manettes pour leur seul profit.

      La plupart des organisations dysfonctionnent gravement parce que leurs membres passent plus de temps à se tirer dans les pattes, parer les coups, retenir de l’information pour avoir un avantage sur les compétiteurs plutôt qu’à bosser réellement. La soif de la promotion et des avantages induits (qui, eux, sont bien plus réels que les compétences présupposées pour les obtenir) détourne l’essentiel des ressources intellectuelles dans des manœuvres qui n’apportent rien à la structure, sauf pour le vainqueur (et encore, à quel prix ?) et qui sont aussi des mécanismes à justifier les inégalités de traitement sans aucun rapport avec une quelconque efficience.

      Je n’ai pas trouvé que l’aspect destructif de la compétition était plus fort en France qu’ailleurs : il prend parfois des formes différentes, mais le résultat est toujours le même. Ce n’est jamais la sélection de l’optimum.
      Mais le mythe de la compétition consiste à faire croire le contraire alors que les faits sont nettement plus têtus que cela. Les exemples sont profusion : Windows n’a jamais été le meilleur OS, mais la capacité politique de ses créateurs a permis d’écraser une concurrence techniquement meilleure et imposer un monopole qui s’est ensuite créé un mythe d’efficacité. La mise en concurrence est souvent justifiée par la profusion de l’offre, la baisse des prix et l’augmentation de la qualité.
      Dans les faits, les marchés sont biaisés (corruption, cartels, lobbys, etc.), la compétition permet au plus manœuvrier d’avaler ses meilleurs concurrents (effets de masse, de seuil, voire de création de législations sur mesure) ou de les détruire jusqu’à recréer une nouvelle situation de monopole où le choix n’est plus que théorique et les prix à discrétion du vendeur.

      Et comme tu le soulignes, le prix humain et environnemental de cette doctrine est démentiel.


    • Deepnofin Deepnofin 12 juin 2016 13:08

      @Sarah Peut-être que si l’Homme est si tenté par le Mal via le culte du Veau d’Or, c’est peut-être parce qu’il s’est déconnecté de sa réalité naturelle, il a perdu la place de son existence. On se considère soi-même plus important que tout le reste, on a oublié que l’Humanité formait un tout et que par conséquent, tout le monde est important, toute personne est notre prochain.

      Peut-être qu’on devrait arrêter de cultiver l’individualisme, qui mène toujours à la compétition et donc à la verticalité des rapports humains, et considérer que toute l’Humanité forme une même famille, la notre. Que les peuples ( Nations ? ) cultivent leurs personnalités respectives tout en partageant dans la bienveillance les connaissances, les outils, les ressources, etc... afin de restaurer une horizontalité des rapports humains, une harmonie avec la Nature tout en permettant l’optimisation de l’évolution de l’Humanité.. Dans ce monde, plus besoin d’argent, chacun trouverait naturellement sa place, pourrait en changer quand bon lui semble, bref chaque individu serait libre d’occuper le rôle qu’il voudrait pour son propre bien et pour l’intérêt général. Ca parait utopique mais le meilleur moyen de le savoir est d’essayer... Faire individuellement sa révolution intérieure afin d’entrainer le monde extérieur...


    • Aristide Aristide 12 juin 2016 13:15

      @monolecte


      Le problème n’est pas de nier l’arrivisme, c’est un fait. Il provoque des méfaits et a des conséquences assez déplorables sur l’organisation ou il sévit. Ce qui est problématique, c’est que vous essentialisez ce comportement pour en faire LE comportement de tous. Que vous niez l’existence de « promotions » justifiées par la compétence ou la réussite, la prise de risques.

      Sur Windows, qui n’a jamais été le meilleur, tiens donc il y aurait donc des bons et des mauvais. Donc sur Windows, n’oubliez pas que c’est à l’apparition du PC et de son ancêtre le DOS qui a créé une « communauté » assez large de créations de logiciels. C’est son ouverture aux développement de logiciels complémentaires pour Windows et de matériels compatibles pour le PC qui en ont fait le succès. A la même époque, Mac fournissait un système fermé, le ticket d’entrée pour faire du logiciel était extrêmement cher en terme d’apprentissage. Sur le matériel, impossible. On retrouve d’ailleurs cette différence de prix encore entre monde PC/Windows et MAC. Sa diffusion en masse a permis une baisse considérable des coûts des systèmes et logiciels. 

      Sur cette affaire de Windows vous essayer d’établir des conclusions qui sont fausses. Sur les couts, c’est le PC/Windows qui a permis sa diffusion partout et un usage. Le Mac est resté un système cher et fermé. 







    • Aristide Aristide 12 juin 2016 13:22

      @Sarah


      Je ne vous reproche aucunement de faire part de vos expériences personnelles. Je regrette simplement que vous en fassiez des règles générales. De ne laisser aucune place à la nuance dans le raisonnement consistant à dénoncer les « promus » comme des arrivistes. 

      Maintenant, il me semble assez « honnête » que ces personnes s’attribuent la responsabilité de ce qu’il leur arrive, c’est une attitude assez logique et surtout qui permet de sortir de la victimisation. Il ne s’agit pas bien sur de nier que le milieu puisse avoir sa part de responsabilité dans la souffrance ressentie, mais l’introspection me semble une assez bonne méthode pour justement essayer de sortir de cette simplification « Ma faute ou celle des autres ». 



    • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 13:58

      @Aristide
      Je n’ai pas une vision essentialiste, mais une vision structuraliste : les organisations, dans leur fonctionnement, favorisent et sanctionnent les comportements de ceux qui sont plongés dedans.

      Dans une société où la valeur ultime est la capacité à entasser de l’argent sans autre considération annexe, les comportements prédateurs sont récompensés et encouragés : les agents ont donc lourdement tendance à les adopter.

      Manque Linux à votre raisonnement et le fait qu’aux débuts de l’informatique, il y avait un foisonnement d’OS, hélas souvent portés par des gens sans roublardise commerciale.


    • Sarah 12 juin 2016 14:14

      @Aristide
       

      « Je regrette simplement que vous en fassiez des règles générales. »

       

      De mon côté ; je ne généralise pas, je constate que cela existe et est très répandu.

       

      « De ne laisser aucune place à la nuance dans le raisonnement consistant à dénoncer les « promus » comme des arrivistes »

       

      Je n’ai pas écrit cela.


    • Sarah 12 juin 2016 14:20

      @Aristide
       

      « il me semble assez « honnête » que ces personnes s’attribuent la responsabilité de ce qu’il leur arrive, c’est une attitude assez logique et surtout qui permet de sortir de la victimisation. »

       

      J’ai écrit : « souvent elles ne rendent pas compte de ce qui leur arrive et l’attribuent exclusivement à elles-mêmes* »

       

      Ceci veut dire qu’une part de leur malheur vient de l’extérieur (collègues, dirigeants, méthodes de l’entreprise) mais aussi d’elles-mêmes, en entrant dans ce jeu de compétition, en étant soi-même trop ambitieuses, en ne prenant pas de distance, en ne réfléchissant pas à ce qu’elles font ni à la situation dans laquelle elles se sont mises. 

       

      *Et souvent pour de mauvaises raisons.


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