Mmarvinbear Mmarvinbear 27 septembre 2011 13:08

Ah, le charme d’antan...


Le petit village avec ses cinq bistrots. Ses alcooliques notoires qui ne quittaient le zinc que pour un autre. Les charrettes de foin qui laissaient derrière elles parfois de petits tas de crottin, les deux maisons sur cinquante qui avaient l’électricité, le seul téléphone pour joindre efficacement la Kommandantur...

Bref, foin de nostalgie au relent vichyste. L’auteur ne comprend visiblement pas qu’en 2011, le villageois (ou celui qui veut l’être) n’a pas les mêmes aspirations que celui de 1941.

Déjà, il est vain et suspect d’opposer ville et campagne. La ville n’est pas un espace déshumanisé. Au contraire, elle est TROP humanisée, c’est son problème. L’ écosystème est réduit au triptyque humain-chien-pigeon. Sans parler des plantes vertes mais il y a parfois quelques efforts.

Le village ne doit pas être non plus vu comme un petit paradis qui s’ignore. Les communautés de petite taille ont tendance à s’isoler, se renfermer sur elles-même, et à y régler les différents à coup de fourches dans le bide.

Qu’est-ce qui fait le succès d’un village aujourd’hui ?

Les jeunes n’aiment pas, en général, devoir s’installer en ville. Oh, il y a des avantages. On a tout sur place, les réseaux de transport en commun sont efficaces la plupart du temps, il y a toujours de quoi s’amuser ou se cultiver quand les soirées de Marly-Gaumont se limitent au 20 heures de TF1 et à la 35 974è rediffusion de « la grande vadrouille ».

Mais il y a aussi le stress, la pollution, le studio avec vue sur l’usine électrique ou le parking à Yos avec son grand jeu matinal : ma voiture aura t-elle brulé cette nuit ou pas ?

Un village ne meurt pas. Il peut en revanche se laisser mourir, quand les élus locaux (qui sont loin d’avoir une connexion, directe ou indirecte, avec le NOM) ne réalisent pas les changements de la société, et n’adaptent pas leur offre en conséquence.

Pour faire vivre un village, il faut attirer les jeunes couples. Leur présence aidera au maintien de l’école, de la Poste. Du petit commerce local. Oh, il est certain que les courses, ils les feront au Carrefour à trente kilomètres de là, mais en semaine, pour le pain, tout ce qui manque, il ira à pied le chercher à l’épicerie. Le jeune couple urbain, à l’exception du Bobo qui dans sa vie n’a vu de la boue qu’en HD, se fiche de la bouteille d’huile à remplir. Il ne veut pas s’enterrer, ou avoir l’impression de le faire. il veut garder un lien facile avec le Monde car il appris les avantages d’avoir le plus de fenêtres ouvertes dans sa vie et dans son horizon.

Et la première chose qu’il demandera, après avoir vu la petite maison rénovée de frais et le jardin attenant, loin de la route, trois fois moins chère qu’en banlieue proche et donc dans ses prix, sécurisant pour son enfant de deux ans, c’est « quel est le débit ADSL ici ? »

Le monde a changé, les filles. Le jeune ne met plus les valeurs des années 50 en avant, ce qu’il veut, c’est Internet.

Quelles sont d’ailleurs les communes les plus courues ? Celles qui disposent d’une connexion facile et rapide. Internet a véritablement révolutionné le marché de l’immobilier.

Les villages de 800 habitants, dont le maire s’est battu pour que FT installe une liaison rapide, sont désormais plus recherchés que les petites villes de 2 000 âmes qui ne disposent que du bas-débit.

Il ne faut pas croire que l’Internet ne profite qu’aux geeks, nerds et autres otakus.

Un petit entrepreneur, qui recherche un lieu pour son activité, et qui ne veut pas payer une fortune son terrain et sa taxe foncière, favorisera le village qui lui donnera accès à l’ADSL. L’artisan pourra ainsi se faire connaître plus facilement aux alentours, et développer son activité. Cela fera un emploi de plus. Donc un couple potentiel de plus, un ou des enfants en plus, qui fera la différence au moment ou l’inspection académique regardera si cela vaut la peine de maintenir l’école ouverte ou s’il faut la regrouper.

Ajoutez-y une liaison rapide avec la ville, ne serais-ce que par bus, et vous avez la base de la survie et du maintien d’un village.

C’est comme pour tout : tout vient de la base. C’est à l’électeur qui a la charge de choisir la bonne personne, celui ou celle qui prendra les bonnes décisions pour maintenir et développer l’activité en place.

Alors cessez de vous plaindre, et bougez-vous !

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