Francis, agnotologue JL 4 janvier 2014 16:23

Le second degré c’est comme l’humour c’est possible sur tous les sujets, mais pas avec n’importe qui. Passer outre, c’est s’exposer à des déconvenues.

Explication : l’humour bien compris suppose une communauté de valeurs et d’intérêts, et ça relève de l’affect  ; le second degré s’appuie sur des savoirs communs, et ça relève de l’intellect. On peut cacher que l’on a compris une allusion ; on ne peut pas cacher qu’on a compris un trait d’humour (*).

Desproges faisait l’unanimité par ses valeurs et ses objectifs communs à tous ceux qui s’exprimaient et s’expriment encore sur ce sujet.

Dieudonné professe des valeurs qu’une certaine communauté ne respecte pas ; ou bien ne respecte pas des valeurs que ladite communauté respecte.

Est-ce à dire que Desproges était universaliste et Dieudonné non ?

Je crois que la réponse tient en ceci : de même que ’’la communauté internationale est classiquement utilisée pour désigner Washington et tous ceux qui en viennent à s’aligner avec elle, pas seulement sur cette question, mais d’une manière assez générale’’ (Chomsky), on va dire que les journalistes des grands médias désignent par ’communauté nationale’ tous ceux qui ne contestent pas le système qui les nourrit eux, les journalistes qui font l’opinion. Et ceci explique cela : Dieudonné n’en fait pas partie.

(*) Pale Rider écrit ci-dessus : ’’Je reconnais que Dieudonné a quelque talent, au point de me faire rire même quand je n’en ai pas envie. Mais c’est jaune que je ris.’’

Les explications qu’il fournit relèvent non pas de l’affect mais de l’intellect et ne sont que l’expression de son refus de reconnaitre une quelconque communauté de valeurs avec Dieudonné : le rire jaune stigmatise non pas l’humoriste mais le rieur.

Mais c’est bien tenté, Pale Rider, vous avez apporté votre petite contribution à la cause de la ’Communauté nationale’ si bien protégée par Manuel Valls !


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