philippe baron-abrioux 7 novembre 2015 08:44

@Fifi Brind_acier

BONJOUR ,

1 :  je n’ai jamais dit ni écrit que la réforme du marché du travail était « une idée socialiste ou française »

2 : n’importe quel pays peut déroger aux demandes de la commission européenne (je vous l’ai déjà dit ) en sachant que s’il en fait le choix ,il peut être sanctionné (amendes)

3 : le rappel de la B.C.E sur l’« impérieuse nécessité de réformer » semble être une mesure de bon sens car ,avec l’empilement de textes législatifs français ,un code du travail (qui date de 1910 ) aussi indigeste et impossible à utiliser valablement y compris par les services juridiques des plus grosses entreprises dotées de services juridiques pointus et pléthoriques , il est grand temps de le « dépoussiérer » un minimum .

contrairement à ce qui est véhiculé , il n’est pas question de s’« attaquer » à ce code mais d’en faire une lecture attentive ,d’en expurger les articles qui sont de fait devenus obsolètes et donc inutiles ,de reformuler certains articles pour leur donner une efficacité adaptée au contexte économique et social pour finalement que chacun puisse en faire une lecture bien plus facile et puisse s’y référer en temps que de besoin .

par exemple ,la France est le seul pays qui en matière de travail possède une juridiction spécifique ,le conseil des Prud’hommes ,comme si ce qui concerne le travail était un champ juridique distinct de la vie de la société dans laquelle il s’exerce .

PRECISONS QUE CETTE JUSTICE EST EXERCEE PAR DES NON PROFESSIONNELS ,ce qui explique sans doute en partie le temps de réaction pour aboutir à une décision et les nombreux recours exercés qui contribuent souvent à l’abandon par les salariés qui veulent faire valoir leurs droits .

le rapport Combrexelle insiste sur le DIALOGUE SOCIAL (qui ne fait pas vraiment partie de notre histoire ) ,comme seul moyen de rétablir une CONFIANCE RECIPROQUE  pour permettre une vraie NEGOCIATION entre partenaires sociaux .

 en vous lisant depuis quelques temps ,j’ai cru comprendre (dites moi si je me trompe ) que vous étiez plutôt dans le rapport de force frontal et une posture d’opposition quasi systématique

pour respectable qu’elle soit ,cette posture et l’énergie qu’elle implique ne fait, selon moi, que crisper une situation qui entrave le dialogue social et les négociations qu’il permettrait .

c’est cette attitude qui conduit inévitablement à ce que nous soit à un moment imposé des textes (par un article 49 -3 par exemple ) pour lesquels il n’y aura eu aucune négociation réelle .

CHACUN POURRA ALORS SE DRAPER DANS UNE BELLE VIRGINITE (on n’a pas cédé ! ) .

je continue à espérer que la voie du dialogue prévaudra sur les postures car il n’est pas RAISONNABLEMENT envisageable ,ni productif que cette ambiance de défiance systématique continue trop longtemps .

remarquable de voir comment certaines organisations syndicales qui « bloquent » à chaque entrevue au niveau national entre partenaires sociaux sont désavoués par les accords d’entreprise passés à l’échelon local .

 LE TAUX DE SYNDICALISATION EN FRANCE en est le triste reflet et leur perte de crédibilité est de plus en plus évidente alors qu’il est indispensable que ce pays ait des syndicats forts et porteurs de propositions qui puissent être objets d’ un examen attentif autour d’une table .la politique de la « chaise vide » est une erreur majeure ,condamnée d’ailleurs dans les urnes lors des élections syndicales .

 à quoi sert un syndicat qui refuse ou se tient à l’écart de tout rendez vous entre partenaires sociaux ?

à force de ne reconnaitre aucune légitimité aux partenaires sociaux ,on en arrivera à un recul global des droits y compris et surtout des salariés eux mêmes .

LA COMPLEXITE DE NOTRE SOCIETE (même si on veut l’ignorer) implique un TRAVAIL lucide de réflexion et de proposition qui ne peut exister sans concertation et échange en toute clarté .

enfin ,quand on souhaite vraiment faire avancer ses idées ,son point de vue ,il est indispensable de faire l’effort intellectuel de se « déporter » ,de se décentrer et intégrer dans son raisonnement les éléments qui sous tendent le point de vue de ceux avec qui on parle/

CELA NE VEUT PAS DIRE ADMETTRE MAIS ESSAYER DE COMPRENDRE CE QUI EST EN JEU .

BONNE JOURNEE !

P.B.A

 


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