Le p’tit Charles 16 avril 2016 17:21

@njama....Voilà cher « Maître »...

ENCHÈRES  : UNE ERREUR D’APPRÉCIATION QUI COÛTE CHER.( ANDREA SOLARIO )


Le plus important expert de Drouot en tableaux anciens, Eric

Turquin, a été lourdement condamné pour une faute professionnelle commise lors d’une vente aux enchères de juin 1994. Il avait attribué au maître italien Andrea Solario un Ecce homo qui a été vendu 4,9 millions de francs à Drouot, sous le marteau de Me Jean-Jacques Mathias. L’intitulé du catalogue, rédigé par Eric Turquin, mentionne : « Solario Andrea, le Christ au roseau », sans aucune référence autre qu’une simple notice iconographique précisant que l’oeuvre pouvait être datée « vers 1510, à la fin de la période française de l’artiste ». « Très bonne copie ». Le marchand suisse qui a acheté la peinture, Bruno Meissner, entre en contact avec le spécialiste mondial de l’artiste, David Brown, de la National Gallery de Washington. Il reçoit en retour une réponse fort embarrassée, accompagnée de la copie d’une lettre que David Brown a fait parvenir trois mois et demi avant la vente à Eric Turquin. Dans ce courrier, datée du 3 février 1994, il lui rappelle que dans sa monographie « page 212 », il « fait état de ce qui est apparemment une copie d’une oeuvre perdue de l’artiste, de très grande qualité, qui a déjà été proposée aux enchères chez Sotheby’s à Londres en 1979 », sous un autre titre. Il s’agit sans conteste de la même peinture. Fureur du marchand suisse qui demande l’annulation de la vente au tribunal de grande instance de Paris. L’expertise judiciaire confirmera qu’il s’agit d’une copie probablement flamande du milieu du XVIe, valant « autour de 500 000 francs ». Eric Turquin a reconnu depuis qu’il n’était « pas certain » que la peinture soit originale, et proposé de rendre ses honoraires en cas d’annulation de la vente....4,5 millions à rembourser. Dans son jugement daté du 18 mars (1), le tribunal a bien annulé la vente, et condamné l’expert à rembourser 400 000 francs correspondant aux honoraires et droits. Mais il s’est montré beaucoup plus sévère envers Eric Turquin, qui tout comme le propriétaire, Jean-Claude Lamère, avaient suffisamment d’éléments pour se douter « du défaut d’authenticité du tableau ». Il a condamné solidairement les deux hommes à rembourser les 4,5 millions de francs du prix d’adjudication au marchand suisse. En d’autres termes, si le vendeur n’est pas solvable, il reviendra à l’expert d’assumer cette condamnation. Une décision exceptionnelle ….Au hasard... !



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