Pascal L 8 juillet 2016 11:38

« les prêts financés par création monétaire (donc par la planche à billet) »


La création monétaire n’est pas la planche à billet.
La planche à billet, c’est de l’émission monétaire et non de la création. Ces billets sont imprimés par la banque centrale mais n’ont en principe aucune valeur, n’étant appuyé sur aucune contrepartie au moment de l’impression. La plupart de ces billets n’ont pas de vocation à circuler, mais de servir de réserve pour les banques commerciales. 
La monnaie qui circule est celle qui fait l’objet de « création monétaire » par la banque commerciale. Cette monnaie est ajoutée à un compte lors de la création d’un prêt. La somme prêtée ne modifie en rien les réserves de la banque, puisqu’elle reste dans les réserves du fait de son inscription sur le compte de l’emprunteur. Il n’y a pas de réelle création monétaire dans ce cas, c’est juste une écriture qui permet de dépenser plus de monnaie est qui augmente très légèrement le risque de défaut pour la banque commerciale lors des opérations de compensation. 

On peut déduire de ce qui précède :
 - La monnaie ne peut pas circuler si les banques ne font pas d’opérations de prêts.
 - La monnaie crée par le prêt est garantie par la confiance sur la fiabilité du remboursement du prêt. 
 - par ricochet, les billets qui servent de garantie récupèrent la valeur de la monnaie créée et la valeur de la garantie n’est que le reflet de la valeur de ce qui est garanti. on tourne en boucle.
 - la quantité de billets imprimés dans les réserves des banques est strictement sans intérêt et la banque centrale en imprime toujours la quantité demandée par les banques par peur d’un credit crunch. Si les banques ne font pas plus de prêts, c’est que la demande est absente. 

L’observation des masses monétaires nous donne des indications intéressantes : normalement la masse de monnaie en circulation devrait être équivalente à la masse des dettes. On en est loin ! Les dettes (publiques + privées) représentent plus du double de la masse monétaire en circulation. On peut penser qu’il y a eu une évaporation de plus de la moitié de la monnaie créée et cela semble poser un problème pour le remboursement des dettes.
Cette situation n’inquiète ceux qui possèdent cette dette. On peut supposer qu’il existe suffisamment de richesse pour pouvoir compenser. On en déduit qu’ils comptent se récupérer sur des richesses non gagées : vos biens peuvent assez facilement être confisqués par des impôts trop élevés sur ces biens. Ce système est bien un mécanisme de prédation.

On peut déduire également que la banque centrale ne sert à rien, ce n’est pas la monnaie imprimée qui donne de la valeur au système et les banques pourraient tout aussi bien acheter les billets directement auprès de l’imprimerie. Nous voyons par ailleurs que le pipeautage sur les taux directeurs ne permet pas de relancer l’économie.

Des solutions existent. Si elles ne sont pas mises en œuvre, c’est qu’elles n’intéressent pas ceux qui ont le pouvoir de le faire. Quand un problème n’a pas de solution, c’est qu’on préfère le problème à la solution. parmi les mesures possibles :
 - suppression de la banque centrale remplacée par un organisme de contrôle qui vérifie la réalité des contreparties et qui peut sanctionner.
 - liberté pour les banques de créer leur monnaie comme le fait la banque suisse WIR.
 - liberté pour les banques de choisir la contrepartie de la création monétaire,
 - la monnaie doit appartenir aux utilisateurs, donc aux clients de la banque,
 - l’Euro est remplacé par une simple unité de compte dont la valeur est calculée sur un pool de monnaies réputées stables.

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