Pascal L 19 juillet 2016 18:29

@Ouam
Le site de David Abbasi est intéressant,mais applique un filtre Musulman à tous ses textes. Il part du principe que le Coran est entièrement la parole de Dieu et ne peut être discuté. C’est l’approche de l’Université Al-Azhar au Caire qui est légitime lorsque l’on veut expliquer l’Islam du point de vue de l’Iman mais pas d’un point de vue scientifique.

Le problème, c’est que la science ne fonctionne pas comme à Al-Azahar en Europe. Les seuls point de départ admis sont ceux qui ont déjà fait l’objet d’une démonstration. Le principe est de rassembler le maximum de sources possibles, quelles soient religieuses ou pas. Pour examiner les origines de l’Islam, on va prendre le Coran bien sûr, mais aussi les chroniques des pays voisins, les courriers échangés et l’ensemble des manuscrits et des livres qui peuvent aborder le sujet, même marginalement. A partir de là, on va essayer de relier les différents éléments disponibles pour construire une image. Le raisonnement se fait toujours à partir des sources vers les conclusions et jamais en sens inverse. Par exemple, pour Al Azhar, le Coran se justifie par lui-même, il s’agit d’un raisonnement en boucle qui est interdit par la science occidentale. Nous cherchons les preuves.
La quantité de documents disponibles est astronomique et tout n’a pas encore été examiné. 
Parmi les documents disponibles, on trouve par exemple les inscriptions de la mosquée d’Omar à Jérusalem qui est une des plus anciennes encore debout. Ces inscriptions sont riches par ce quelles disent et ce qu’elles ne disent pas. Par exemple, elle ne parlent pas du voyage de Muḥammad de la Mecque à Jérusalem pour aller chercher le Coran alors que cet événement est censé être l’événement le plus important qui se soit passé dans ce lieu. Un scientifique en déduit que cette doctrine n’existait pas encore à la construction de la mosquée.
L’analyse du vocabulaire du Coran montre de nombreux mots d’origine araméenne. A Al-Azhar, on dira que ce sont des mots nouveaux créés pour le Coran, mais la comparaison des vocabulaires arabes et araméens ne laisse aucun doute. Le mot même « Islam » est araméen. On en trouve la source la plus ancienne dans l’évangile de Matthieu, mais avec un sens légèrement différent et plus positif de « s’en remettre à » plutôt que « soumission ». L’écriture utilisée dans le Coran est syrienne et non originaire du sud de l’Arabie où les caractères étaient plus proche des caractères égyptiens. Un scientifique en déduit que Muḥammad n’a jamais vécu à La Mecque, mais dans le nord de la Syrie. Il existe des centaines d’autres pièces qui confirment l’image mise au point par les scientifiques. Cette image contient encore des erreurs, mais l’impression générale semble la bonne.
Les Chrétiens et les Juifs ont déjà passé la Bible sous le regard de la science et on peut dire que la partie historique de la Bible est passé à la dynamite (voir « la Bible dévoilée » d’Israël Finkelstein), mais curieusement, la connaissance de Dieu a progressé dans le même temps. Il ne faut pas avoir peur de ce que la science dévoile. Cela peut paraître déstabilisant d’autant plus que vous être culturellement programmé pour ne rien remettre en cause. Tout le volet politique et social tel qu’il est connu va disparaître, mais la connaissance de Dieu peut aussi progresser et c’est le plus important.

« parce que de nombreux musulmans contrairement aux prejugés ne parlent pas arabe  »
Je suis bien au courant. Le problème est surtout que la lecture du Coran, traduit ou pas, demande une explication de texte. La connaissance des racines arabes (ou araméennes) est une aide. Les problèmes dans le rythme du chant permettent aussi de détecter des modifications. Je ne parle pas non plus l’arabe, mais j’utilise la thèse d’Edouard-Marie Gallez (ben oui, un Chrétien) comme support pour comprendre. Il comprends l’arabe, l’araméen, l’hébreu et le Grec.

J’ai beaucoup de tendresse pour les soufis qui cherchent Dieu et je leur souhaite sincèrement de le trouver.

«  l’hidjab, la bourka etc... sont bien les apparats culturels et les fers de lance du wahhabisme (salafisme)  »
j’habite dans une banlieue avec des citées ou la barbe et le voile sont obligatoires et je vois bien ce qui se passe. C’est encore plus dur pour les Chrétiens d’origine nord-africaine qui subissent sans arrêt les vexations des barbus. Enfin, c’est grâce aux barbus que me suis mis à étudier l’Islam pour le comprendre (pas pour me convertir, le Christ est toujours présent pour moi).

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