Diogène diogène 5 septembre 2016 17:19


S’intéresser au mythe de l’Atlantide n’a jamais été neutre.

La cité idéalisée de Platon a été récupérée et détournée par le nazisme. S’inspirant de travaux des XIXe et XXe siècles, les nazis ont considéré que l’Atlantide était le berceau de la race aryenne. Adolf Hitler, fasciné par le haut degré de civilisation des Atlantes, faisait remonter leurs origines antérieurement à celles des sémites ; il pouvait ainsi attribuer aux Aryens la paternité des sciences, de l’art, de la technique et de la civilisation. Himmler, le dirigeant des SS et de la Gestapo, était également un « atlantomane » convaincu.

Au XVIe siècle, Olof Rudbeck associait l’Atlantide à la Suède et en tirait une légitimation de l’impérialisme. Au XIXe siècle, les colons européens situaient l’Atlantide en Afrique pour y justifier leur présence. Le mythe continue aujourd’hui à être manipulé à des fins racistes pour justifier une soi-disant hiérarchie des peuples. En 1997, les revues d’extrême droite « Nouvelle Ecole » et "Études indo-européennes", se sont consacrées à l’origine nordique des Indo-Européens évoqués comme des conquérants venus du Nord pour contrôler le reste de l’Europe.

Ce mythe est un mythe et rien d’autre. Rechercher ses fondements historiques n’a pas plus de sens que de chercher à localier le jardin d’Eden ou prouver l’existence d’Hiram, l’architecte du temple de Salomon dont se réclament les Compagnons du Tour de France.



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