Raoul-Henri Raoul-Henri 11 septembre 2016 22:28

Pour le distinguo entre monnaie et argent, c’est une longue explication. Aussi vais-je me contenter d’une approche qui vous incitera peut-être à aller lire mes textes (essayez au moins le premier, ils sont reconnus officieusement).

Pourquoi dit-on « argent » au lieu d’« or » ou « bronze » ? Les anglophones ne disent pas Silver mais Monney, eux. Les pièces ont été frappées dans ces différents matériaux ; alors pourquoi seulement parler « argent » ? On parle encore d’oseille, de blé, de radis, de deniers (trèfles), etc. principalement dans l’argot. Cette richesse de formes doit nous interroger quand à la substance même de la Monnaie. En résumé elle est une denrée périssable, ou du moins devrait être considérée comme telle ; ce qui est loin d’être le cas puisque thésaurisée, retenue, privée... jusqu’à la situation dramatique que nous connaissons depuis des lustres.

Globalement, la monnaie connaît trois états résumés symboliquement par leurs correspondances métalliques (Or, Argent Bronze) au vu des proportions dans lesquelles on les trouve sur Terre (supposition qui reste à démontrer mais qui se tient par rapport au reste de l’explication).
Ces trois états sont des étapes de la même monnaie, qui passe successivement de la symbolique Or à Argent, puis à Bronze quand elle a servi (retrouvez donc le sens du Trône sur lequel nous faisons quotidiennement nos Bronzes). Le Français utilise encore l’appellation donnée à ce moment monétaire de l’utilisation effective du triptyque monétaire : Argent ; et qui correspond au moment de souveraineté individuelle (mais aussi gouvernementale lorsque cet Argent est mis en réseau contributif à visée d’investissement).

Par exemple dans le monde réel, le moment symbolique Argent correspond à l’eau qui sort du robinet au moment où, souverainement, nous actionnons celui-ci. Dans cet analogie l’eau contenue au château correspond à l’Or, le potentiel indéfini dont on ne sait pas encore à quoi il servira. Pour terminer la boucle il y a d’abord la circulation de l’eau en tant qu’Argent symbolique dans les corps et ses innombrables utilités ; puis transformée (toujours symboliquement) en Bronze ; elle est ensuite stockée momentanément dans les vessies lorsque chargée de sels, avant d’être dé-pansée puis filtrée par la Terre avant son retour aux sources.
Cet exemple ne s’arrête pas là car l’on peut aussi arroser le jardin ou laver son linge, ce qui correspond dans ce cas à une monnaie d’investissement (pour l’avenir donc).
Nous respectons cette boucle car elle va de soi, et nous n’avons pas le choix. Mais il en va tout autrement avec l’abstraction monétaire. Pourtant l’humanité a déjà vécu par endroit et par moment des utilisations vertueuses de la monnaie. Manque de chance ou destin cosmique, cela ne s’est pas fait partout en même temps et il y a jusqu’à présent toujours eu un César qui désirait frapper sa propre monnaie et coller sa trombine dessus. Mais je vais m’arrêter là car nous abordons le domaine théologique de la monnaie ; et c’est beaucoup trop casse-gueule pour approcher cet aspect entre ces murs.

Merci de vos éventuelles lectures (je me permets d’insister car vous semblez bien proche du dénouement).


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