Christian Labrune Christian Labrune 30 septembre 2016 12:41

à l’auteur,
Vous paraissez considérer que le capitalisme serait le mal absolu et qu’il faudrait encourager ceux qui en souffrent (et de fait, ils sont nombreux !) à voter pour ceux qui paraissent s’y opposer de la manière la plus radicale.

Comme si ces derniers, à l’inverse des autres, étaient parfaitement sincères et cohérents, ennemis de tous les processus de manipulation de l’opinion, et dépositaires des seules solutions capables de faire le bonheur des hommes dans une société rationnelle et parfaitement équitable.
Faudra-t-il vous rappeler que les principes du communisme, en théorie, étaient parfaitement estimables ? On disposait enfin, avec le matérialisme dialectique, d’une science de l’histoire qui allait permettre de renverser un système injuste pour transformer la terre en un véritable paradis. Ces théories politiques, faute de pouvoir organiser une révolution mondiale, ne purent mettre en place que des paradis locaux : Union soviétique, Chine, Cuba, Kampuchea démocratique. Corée du nord. Bref, en un peu moins d’un siècle, cent millions à peu près de morts. Dont la seule consolation sera probablement de n’être pas morts du capitalisme, mais de s’être sacrifiés, comme le disait très bien le Camarade Staline, « pour le bonheur des générations futures ».

Vous avez tout à fait raison de citer Condorcet, mais en France depuis trente ans, on a complètement tourné le dos à ces belles conceptions héritées des Lumières, et l’Education nationale n’est plus qu’une usine à crétiniser et à produire en masse des bacheliers illettrés comme on produirait des briquets ou des stylos. On les voyait très bien cet été sur la place de la République, ces insomniaques incultes, amateurs de solutions aussi naïves que radicales, très prompts par ailleurs à verser dans les pires formes du fanatisme.

A la différence des utopies totalitaires articulées à un dogme rigide, le capitalisme est protéiforme et ne cesse de changer. Il changera donc nécessairement. L’inertie des masses de plus en plus confusément sceptiques et incrédules, qui ne vont plus voter désormais qu’en traînant les pieds, c’est un signe politique des plus intéressants, que le système devra bien finir par prendre en compte s’il tient à perdurer. Par conséquent, la solution ne me paraît pas être d’encourager les électeurs à rejoindre les partis d’extrême « gauche » actuels qui, du NPA aux verts en passant par le tribun fumeux du Front, sont d’authentiques fascismes récupérateurs des pires thématiques de l’idéologie d’extrême droite des années 30. Leur stratégie actuelle étant, puisqu’ils sont très minoritaires, d’utiliser comme masse de manoeuvre, pour renverser le système, les masses déjà fanatisées par l’islamo-fascisme des salafistes ou des Frères musulmans.


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