Luniterre
8 octobre 2016 20:29
Afin de « démonter » l’œuvre de Lénine, Bibeau nous dit :
"Sous l’impérialisme capitaliste, ce n’est pas le rattachement formel avec nomination d’un résident général, d’un gouverneur ou d’un vice-roi qui fait foi de l’appartenance à une zone d’influence, mais l’emprise économique réelle que détient le capital international sur le territoire et ses ressources, sur sa main-d’œuvre et sur le capital national en somme. "
De quoi s’agit-il ici, sinon de la domination du capital exporté par les métropoles impérialistes ?
Évidemment, le but est l’élargissement de ce capital, et il se fait notamment par l’« exportation » de marchandises partir des pays semi-colonisés, vers les pays où la revente est plus profitable, et au profit de ce capital réellement exporté !
Mais ces marchandises sont fabriquées essentiellement pour le compte des « investisseurs » venus des métropoles impérialistes, et en tant qu’« exportations de marchandises » elle sont encore un aspect de cette domination impérialiste.
Lénine n’a pas dit autre chose.
Le cas de la Chine, à partir du pacte Mao-Nixon, en 1972, est l’illustration de ce cycle, exactement tel que décrit par Lénine, et précisément à propos...de la Chine !
Ce
qui ne signifie pas qu’une puissance impérialiste ne puisse se former
ou survivre à partir de l’exportation de marchandises originaires de sa
propre métropole, mais ce n’est pas le signe d’une puissance supérieure,
par rapport au processus néo-colonial d’exportation de capitaux.
L’histoire comparée des USA et de l’Allemagne illustre assez bien cette différence.
Sur ce thème essentiel de la « scission dans l’évolution du mode de production capitaliste » Bibeau se contredit donc tout à fait.
D’une manière générale, au lieu de s’attaquer au texte de Lénine lui-même, il s’attaque au résumé de Vila, qui vaut ce que valent les résumés de ce genre, avec leurs qualités et leurs défauts.
Luniterre
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