Y.Favory 16 novembre 2016 10:23

@Emile Mourey
Vous ne mettez pas en premier les textes, mais l’interprétation que vous en faites en fonction de choix de traduction contestables, ce qui est différent. Je reviendrai sur votre logique militaire. L’archéologie s’appuie sur des découvertes pas sur des supputations, c’est l’avantage pour élaborer un raisonnement. D’où son rôle central dans la compréhension des peuples proto-historiques pour lesquels les textes manquent. La connaissance de cette époque résulte de la confrontation entre toutes les sources possibles.


Je ne fais pas de crochet par Langres, je ne fais qu’évoquer une des nombreuses hypothèses sur la localisation de César à un moment de la Guerre des Gaules, la différence avec vous c’est que je n’affirme rien sur la base d’interprétations. Les défenseurs des autres hypothèses ont aussi de nombreux arguments qui s’appuient sur l’interprétation, la traduction ainsi que de pseudo-logiques militaires. Ce type d’analyse s’est déroulé en vain pendant un siècle. Personne aujourd’hui ne se base sur ce type d’analyse sans en souligner le caractère hypothétique. Les descriptions des César sont soit absentes soit très imprécises pour affirmer quoique ce soit, sauf dans les quelques cas que j’ai évoqués. D’où les débats sans fin entre philologues qu’évoque Barral et dont vous êtes avec Porte et Ferrand un des derniers représentants dans le monde amateur. Cette démarche a été abandonnée dans le monde professionnel.

Réprobation des légionnaires, vous vous égarez Je vois que vous ne connaissez pas grand chose à la logique et à la discipline militaire romaine, ces légionnaires ont traversé toute la Gaule, franchement aller à Langres c’est de la rigolade, et un légionnaire ne fait pas de réprobation à son général.

Au premier avant, les Séquanes ne sont pas à Paris et ils n’y sont jamais allés. Leur nom a été associé aux sources de Seine mais d’autres hypothèses existent mais en tout cas pas l’île de France. Quoiqu’il en soit au premier avant ils ne sont plus sur la Seine. Logique chronologique.

La comparaison avec l’antiquité méditerranéenne est très pertinente tous les auteurs qui parlent des gaulois en sont issus, il analyse donc le « puzzle Gaulois » avec leur terminologie et leur vision du monde. L’archéologie a montré leurs erreurs mais les anciens décrivent ce monde où l’interprètent, (la plupart n’y ont pas mis les pieds et reprennent des descriptions plus où moins précises), en fonction de leur bagage culturel sans comprendre tout à fait la culture gauloise. Logique d’historien = analyse critique des sources + utilisation de quelques connaissances en anthropologie historique. En méditerranée comme en Gaule une cité ou Polis (dans le sens d’un état) peut intégrer la sphère d’influence d’une autre cité (cf Ligue de Délos, territoire spartiate etc ...). Sauf qu’à l’époque de la Guerre des Gaules les mandubiens sont encore plus ou moins indépendants avec du matériel archéologique spécifique.

Lisez les auteurs antiques (César, Strabon) et regardez les découvertes archéologiques : la frontière de la Saône est bien une zone contestée entre les trois puissances et il est aujourd’hui comme d’ailleurs dans l’antiquité impossible de la déterminer précisément tant pour un général romain que pour un historien.

Aucun homme politique romain ne se débarrassera de César parce qu’il aurait hiverné au Beuvray. La plupart des romains ne savent même pas où sont les villes décrites dans la Guerre des Gaules et ignorent tout de leur climat et s’en moquent complètement. Vous imaginez des choses.

Relisez-vous, vous ne cessez de minimisez le Mont Beuvray (Mont pelé peuplé par des rustres vivant dans des cabanes) la réalité est tout autre et elle s’appuie sur des découvertes réelles et pas sur vos hypothèses.

Tout habitat antique possède de grande quantité de céramiques, où les identifie ainsi par de simple prospection de surface. La céramique ça casse et elle est mise à la poubelle. Les militaires ne sont pas les seuls à utiliser des céramiques. Vous interprétez et vous vous trompez. C’est ainsi que l’on élimine les pseudo Alésia ou les pseudo-Gergovie, pas de céramique du premier avant donc pas d’oppidum. Beaucoup de céramiques, on soupçonne un habitat important et on fouille.

Sacré logique militaire qui consiste à décrire un site que depuis ce que l’on voit. Vous faites un sacré militaire. Comment César peut connaître, dans votre logique, l’existence d’une seconde rivière sous le versant qu’il ne voit pas. Vous pensez franchement qu’il a imaginé faire le siège d’un site sans le faire inspecter par des éclaireurs. Logique militaire = il peut décrire l’ensemble du site et c’est bien une colline. Sauf que Collis peut désigner des pentes et des hauteurs très différentes chez César.

La localisation des troupes gauloises est peut-être absurde mais s’explique par le manque de place à l’intérieur des remparts, Vercingétorix ne rentrera ses troupes que quand il le pourra : après avoir perdu beaucoup d’hommes, et libéré sa cavalerie. L’entrée des dernières troupes entraînera l’exclusion des Mandubiens. D’ailleurs cette situation défavorable explique que les troupes gauloises s’y fassent massacrer par la cavalerie germaine, donc il était effectivement très imprudent de les laisser en dehors des remparts sur des pentes. Néanmoins l’intérêt de placer des troupes à cet endroit était de protéger l’entrée de l’oppidum. Entre parenthèse le rempart sous lequel campent les soldats gaulois a été retrouvé à Alise en bord de plateaux ce qui est logique on laisse l’adversaire dans la pente et on fortifie le point faible de l’oppidum le flanc Est.

Que pensez de vos thèses qui ne s’appuient sur rien d’autres que des hypothèses et des confusions chronologiques et qui ne sont validées par aucun professionnel. Vous êtes un amateur. Comme les soldats de Vercingétorix face aux professionnels de César.

Un oppidum n’est pas un oeuf et ils ne sont pas toujours fortifiés, l’enclos peut être symbolique comme le pommerium romain. Pour les historiens actuels, ce sont des habitats de hauteurs fortifiés ou pas, certains ne se contentent que de leur défenses naturelles avec de vagues défenses parfois purement symboliques. Pour César « oppidum » désigne à la fois ces habitats de hauteur mais aussi des habitats ouverts, pour les simples forteresses il utilise castelum. On a longtemps pensé que ces oppida n’étaient que des forteresses de refuge on sait aujourd’hui, grâce à l’archéologie, qu’ils possèdent un habitat permanent avant l’arrivée de César.

Quelle preuve avez vous que les murs du Mont Saint Vincent soient gaulois et donc que ce site soit un oppidum : aucune. Quand à l’école internationale phénicienne que vous y avez imaginé ça m’a bien faite rire. Il n’y a en Gaule qu’un oppidum avec des murs de type grec : c’est Sainte Blaise et ça ressemble à ça : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oppidum_de_Saint-Blaise#/media/File:Oppidum_st_blaise_1.JPG et c’est un peu autre chose que les pseudo murs grecs que certains voient partout (cf D. Porte) D’autre part sur cet oppidum on a trouvé des inscriptions en grec et de la céramique grecque. Donc là on peut parler d’influence grecque en l’occurence sans doute massaliote.

Mettez à jour vos connaissances sur la question mais aussi sur l’armée romaine reprenez une chronologie et les baba de la méthode historique et nous pourrons continuer ce débat.

Bonne journée

Y. Favory











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