Antenor Antenor 17 novembre 2016 18:55

@Y.Favory

Bonsoir,

Nous sommes donc d’accord qu’au Mont-Auxois comme à Autun ou au Mont-Saint-Vincent nous ne connaissons que ce qui a été fouillé. L’impression générale est que les archéologues appellent faits, leurs interprétations de sites fouillés. Et qu’ils appellent élucubrations, nos interprétations de sites non fouillés. L’occupation du Mont-Beuvray est un fait, son identification à Bibracte est une interprétation.

Au Mont-Auxois, je demeure très perplexe face aux deux principales étapes de construction de la ville maçonnée. La ville aurait été construite juste après la conquête romaine puis détruite en 269 avant d’être immédiatement reconstruite et redétruite quelques années plus tard en 276. Un peu étrange, tout de même.

Je ne comprends pas non plus cette classification entre sites médiévaux et sites antiques. Comme si on pouvait diviser l’espace de manière chronologique. Au Crest, une petite campagne de fouilles a révélé des traces d’occupation remontant au fin fond de l’âge du bronze. Ajoutez à cela que techniquement l’âge du fer ne s’est pas achevé avec la conquête romaine mais au 19ème siècle et que les armes de guerre des soldats de Vercingétorix et César n’étaient guère éloignées de celles des combattants médiévaux. Pourquoi donc les citadelles auraient-elle changé de place ?

D’accord aussi pour la spécialisation des sites de Gergovie. Le problème étant d’arriver à bien déterminer la fonction exacte de chaque site et de ne pas cantonner la réflexion à trois sites sous prétexte qu’ils sont les plus fouillés. La localisation de la citadelle de Gergovie à Merdogne n’est pas convaincante. Le site est le plus compliqué à défendre du secteur, seul le plateau de Chateaugay fait pire. Alors qu’alentour on trouve des forteresses médiévales bien connues, il serait bon de se demander pourquoi il n’y en avait pas sur le plateau de Merdogne.

Corent, capitale économique arverne, c’est moins aberrant que le Mont-Beuvray mais ça reste quand même douteux. Cela oblige les commerçants venant de Lyon par la Durolle et se dirigeant vers la Dordogne et Bordeaux à faire un crochet par le Sud. La route par Clermont est plus rapide et donc moins chère. Comment expliquer alors que des site comme Corent et le Mont-Beuvray aient pu connaître une activité aussi brève qu’intense ? A mon sens, ce sont des capitales politico-religieuses de pagus ou de cité. Leur localisation n’a rien à voir avec le commerce ou la défense mais est avant tout symbolique. Ce sont des symboles de pouvoir. Ces capitales ont ensuite été transférées dans les cités marchandes les siècles suivants sans doute parce qu’elles coûtaient trop cher.

Merci également de reconnaître que si on a fouillé le Mont-Beuvray (et Corent et Merdogne etc...) c’est parce qu’on savait déjà qu’il s’y trouvait des vestiges. Cette démarche ne vous paraît pas un peu limitée ? Comment effectuer de nouvelles découvertes avec une telle approche ?


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