JCVD 24 novembre 2016 20:01

Pardon, je pensais que votre poste concernait (comme son titre semble l’indiquer) les archéologues du mont Beuvray, entre aveugles et participants d’une secte ? N’est-ce pas un peu insultant ? Je ne me permettrais pas de vous juger, néanmoins vous ne laissez que peu de place à l’archéologue normal.

Je pensais avoir répondu au titre de l’article, en expliquant point par point que votre argumentaire ne tient pas vraiment la route sur les bases des faits archéologiques concrets. Je ne remets pas en cause votre lecture des textes de César. On m’a expliqué en tant qu’Historien qu’on devait se détacher du texte, qu’un auteur antique n’a pas du tout la même rigueur qu’un auteur actuel. Naïvement je me demande encore comment on peut prendre au mot les données géographiques d’un homme qui pensait que la terre était plate (par exemple, il n’est pas à une erreur près). J’explique clairement pourquoi votre point de vue, n’est pas empirique. Vous ne tenez pas compte des faits archéologiques concrets et vous reposez sur des données dont l’exactitude a été remise en cause de longue date.

En ce qui concerne le texte, César dit dans son livre VII, Chap XVII, qu’il demande du blé aux Eduens et aux Boiens, et que ceux-ci forment un trop petit état pour répondre à sa demande car ils sont trop pauvres en ressources ? Vous l’admettez vous-même Bibracte est extrêmement riche ! Comment ça pourrait être la capitale d’un si petit état ? Si on s’appuie sur le texte de César c’est impossible.. Les exemples sont nombreux et je ne peux pas les relever dans leur intégralité. Je pense que cet argument économique contredit toute votre construction.

En ce qui concerne les monnaies, les découvertes en dépôt monétaire sur le Beuvray sont rares (proportionnellement au nombre globale de monnaie), les pièces sont surtout retrouvées dans les niveaux de remblais ou de circulation, comme témoignage d’une activité économique quotidienne et ne peuvent pas témoigner de rite épisodique. Il n’y a d’ailleurs aucune traces de bucher sur le Beuvray.
Dans toutes les autres capitales gauloises, les archéologues retrouvent des milliers de monnaies : Manching, Corent, Besançon, Mont Vully, etc, etc...

Les amphores sont un contenant méditerranéen, elles ne sont pas fabriquées en Gaule Celtique, on connait donc très bien ce qu’elles contenaient (grâce aux nombreuses épaves échouées, qui auraient conservées des graines le cas échéant grâce au milieu anaérobie) et le problème c’est que comme tout contenant, elles étaient bouchées hermétiquement. Bouchon qui difficile à enlever, obligeait souvent les consommateurs à détruire la partie sommitale de l’amphore, les rendant souvent non réutilisables (c’est un peu la même chose qu’une brique de lait aujourd’hui).On retrouve des amphores en très grand nombre dans toutes les villes gauloises (sauf en Normandie, même si on tant à revoir les chiffres). Le seul problèmes certaines capitales gauloises sont encore aujourd’hui occupées et on ne peut pas atteindre les niveaux gaulois. Les niveaux gaulois de Bourges sont parfois à plus de 6 ou 7 m de profondeur, lors de la fouille en centre ville d’Avaricum (nom du centre commercial), il n’a pas été possible d’atteindre les niveaux gaulois, malgré une profondeur de 4m des fouilles.

Les trois hautes tours de Bourges ont, malheureusement pour votre argumentaire, déjà été fouillées, elles sont médiévales. Je crois même qu’en ce qui concerne la très grosse tour de Bourges (aujourd’hui sous la Mairie), on possède encore les écrits de fondations sous Philippe Auguste et des textes expliquant les étapes de construction.

Enfin pour conclure, des gens habitent encore aujourd’hui dans le Morvan et leurs conditions de vie ne semblent pas plus dur qu’à Paris ou Arles. De même, les archéologues ne fouillent pas au Beuvray durant l’hiver, simplement car le Beuvray est fouillé par des bénévoles généralement étudiants et ce qui est rigolo avec les étudiants c’est que durant l’année scolaire, ils sont à la fac. Il y a par ailleurs des activités archéologiques au Centre jusqu’à 23 décembre (cette année, avant deux semaines de pauses pour les fêtes, selon leur site internet).


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