Analis 11 décembre 2016 13:50

@Fifi Brind_acier

La France ne fait que copier le fonctionnement anti démocratique de la Commission européenne, 80% de nos lois sont d’origine européenne. Quand on lit les compétences de la Commission, on constate qu’elle est à l’initiative des lois et chargée de les appliquer, là non plus il n’y a pas séparation des pouvoirs.

"La théorie de Montesquieu établissait trois pouvoirs à l’application de l’autorité étatique : judiciaire, exécutif et législatif. Or, la coexistence des différentes institutions européenne ne recouvre pas la traditionnelle dichotomie entre pouvoirs exécutif et législatif."

Parce que cette dichotomie n’est violée que par l’UE ? Et pas par ses pays membres, vraiment ? Mais dans beaucoup d’entre eux, sinon la totalité ou quasi-totalité, l’exécutif est maître de l’ordre du jour parlementaire et a l’initiative de la plupart des lois, et est en outre chargé de l’application de ces lois, qu’il peut bloquer en ne passant pas de décrets. Cela est particulièrement vrai en France. Pire, non seulement le gouvernement y contrôle complètement l’ordre du jour législatif, à un point qui n’est dépassé nul part ailleurs et y est rarement égalé, non seulement il dispose de la possibilité d’interrompre la navette parlementaire et d’imposer des votes bloqués (par le biais du 49-3), mais il dispose en plus d’un pouvoir législatif propre, appellé avec pudeur pouvoir réglementaire propre, mais qui est bien purement législatif, car il ne consiste pas à signer des décrets d’application de lois, ni même à passer des décrets-lois provisoires en situation d’urgence ou en attendant une confirmation parlementaire, mais bien à légiférer en première et dernière instance, sans que le parlement puisse intervenir en quoi que ce soit. Rappelons d’ailleurs qui a mis en place cette brillante disposition : Charles De Gaulle, l’homme qui trouvait que le vrai pouvoir devait être mis dans les mains de l’exécutif et que le parlement ne faisait que le gêner. C’est bien à l’homme d’État le plus anti-européen qu’on doit cette superbe construction d’inspiration autoritaire.

C’est bien la peine de critiquer l’Union Européenne quand chez soi on fait bien pire. À ce que je sais, Asselineau n’a aucune envie de corriger les immenses défauts de la constitution française, où la notion de séparation des pouvoirs n’est qu’une farce au profit du pouvoir personnel.

Mais j’ai peur que sous peu, on va accuser l’UE d’être responsable de la soit-disante entrave à l’indépendance de la justice commise par Valls, indépendance qui n’a de toute façon jamais existé et qu’il pouvait ainsi difficilement entraver.


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