Pascal L 20 décembre 2016 21:55

@QAmonBra
« sa vision trop « catholique » de l’Islam me pose problème »

L’exégèse scientifique de la Bible se pratique depuis plus de trois siècles et les scientifiques ont une grande habitude de confronter les textes religieux avec tous les sources disponibles d’une époque.
Cette approche utilise toutes les connaissances scientifiques disponibles aujourd’hui.
Le Coran a subi le même examen et les sources extérieures et intérieures à l’Islam sont encore plus nombreuses, 7 siècles plus tard. Le père Gallez a écrit une thèse qui a été validée par ses pairs. Si vous voulez contester ses résultats, il faut se placer au même niveau et indiquer pourquoi son raisonnement est faux et faire également valider ce résultat. Il vous faut lire plusieurs centaines de documents, courriers, cartes... anciens. La contestation en s’attaquant directement à la qualité de la personne est un procédé dialectique et non une preuve. Cela ne grandit pas la personne qui se livre à ces enfantillages.

J’ai regardé les deux documents que vous me citez et je ne vois que de la dialectique. Pas la moindre trace d’un raisonnement logique. Le procédé qui consiste à citer un Hadith pour contester un résultat mesuré sur le Coran est une ineptie. Il y a environ 6 millions de Hadîths dans la nature et chaque obédience n’en reconnait qu’une partie. On peut tout dire à partir des Hadîths...
La présentation de Jésus comme le plus grand des prophètes se fait à partir d’une reconstitution de ce que Muḥammad a pu prêcher, mais cette reconstitution n’est pas envisageable pour un Musulman, d’où le décalage entre le discours scientifique et le discours musulman. Cette reconstitution ne peut se faire qu’un rapprochant le texte du Coran des textes araméens, hébreux, syriaques, nabatéens, voire zoroastriens plus anciens. On peut alors comprendre que les auteurs du Coran avaient une connaissance très poussée de la Bible, des évangiles (l’Evangile aux judéonazaréens qui n’existe plus, mais aussi Matthieu et Jean), des actes des apôtres... Ces textes ne sont plus étudiés par les Musulmans, mais ils sont accessibles en ligne, y compris depuis l’Arabie Saoudite. On peut alors comprendre que l’Islam ne peut être né avant la prise de Jérusalem, soit après la mort de Muḥammad. La foi de Muḥammad était directement inspirée des Judéonazaréens qui plaçaient Jésus comme le plus grand des prophètes (Jésus et non Isa comme Esau, ce personnage de l’ancien testament, frère de Jacob). Muḥammad avait besoin des arabes pour conquérir Jérusalem et ces arabes étaient déjà des Chrétiens. J’imagine mal Muḥammad dire du mal du Christ pour convaincre les arabes et le premier Coran n’était pas contre les Chrétiens. Les sceaux des premiers califes contiennent une croix qui signifie leur foi dans le retour du Christ et donc que le Christ n’était pas mort comme Muḥammad. Le terme même de Coran est d’origine Chrétienne syriaque. Muḥammad ne s’est jamais considéré comme le plus grand des prophètes, ni même comme prophète ou messager de son vivant. Les quelques rares verset du Coran qui l’affirment montrent bien les traces d’un ajout. Les Corans les plus anciens que nous disposons sont le manuscript de Paris et celui de Sana’a. Sur celui de Sana’a, on peut observer trois couches successives encore lisibles avec des variantes entre chaque couche. On peut y voir que l’Esprit Saint (donc celui des Chrétiens) est devenu l’Esprit du Saint (donc Djibril, l’archange Gabriel) après grattage. Sur celui de Paris, on peut voir qu’une page a été soigneusement découpée et que la page précédente contient des lignes supplémentaires.


Le document sur les miracles mathématiques ne montre aucun miracle. Rien que des arguments d’autorité et aucune démonstration. Si le conférencier fait remonter l’écriture arabe à 1600 ans avant le prophète, il faudrait que cela soit démontrable, le texte le plus ancien connu a été écrit un peu plus d’un siècle avant la mort de Muḥammad. J’imagine qu’il fallait que ce soit un peu plus ancien que l’hébreu, mais pour l’hébreu, on dispose de sources plus anciennes encore (XIVsiècle avant notre ère)Dans l’Arabie du Sud, on utilisait un autre alphabet, plus proche de l’écriture égyptienne. 
Il y a un problème dans le discours, car l’arabe à l’époque de Muḥammad ne comportait que 16 caractères distincts et non 28 (l’araméen et le nabatéen n’avaient pas besoin de 28 caractères, ceci explique que certains caractères étaient utilisés pour plusieurs phonèmes), ce qui fait de l’arabe ancien une écriture défective, et en utilisant l’écriture ancienne, on peut trouver environ 30 sens différents pour un seul mot écrit. C’est cette ambiguïté qui fait que le texte actuel ne peut être fiable. Il y avait de toutes façons encore 7 Corans différents avant 1921 et on peu encore trouver des variantes en Afrique (avec par exemple un nombre de versets différents).

« la voie royale, c’est a dire l’échange direct, franc et quotidien »
Je ne mettrai jamais en doute la sincérité des Musulmans, mais cela ne prouve pas que le Coran n’a pas été modifié. Je suis moins persuadé de la sincérité des premiers califes qui cherchaient plus à assurer un pouvoir personnel qu’à transmettre une vérité. Sur cet aspect, même les Hadîths ou la Sunna nous permettent de douter de leur sincérité.

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