Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2017 17:05

Après Charlie Hebdo, Hollande déclarait sans rire que cela « n’avait rien à voir avec l’islam ». C’est après le Bataclan, si je ne me trompe pas, -en tout cas, après Nice, il avait parfaitement compris - qu’il a commencé à parler de terrorisme « islamiste ». S’il avait pu rester cinq ans de plus à l’Elysée, peut-être qu’il aurait fini par remarquer qu’il n’y a jamais eu une seule exaction commise ou commanditée par l’Etat coranique, qui n’ait été très correctement légitimée par la citation d’un ou plusieurs versets du Coran, que la véritable illustration de l’islam pris au sérieux et mis en pratique, si on veut la connaître, c’est à Raqqa ou à Mossoul qu’il faudra se rendre.

Dans son bouquin « Vaincre le terrorisme islamique », Fillon a un peu d’avance, comme on peut le voir : il ne parle pas d’un « islamisme » terroriste qu’on voudrait nous faire prendre pour un islam dévoyé, mais carrément d’un terrorisme très conforme - hélas ! - à la leçon du Coran et donc simplement « islamique ». Tous les excès fanatiques sont déjà dans le Coran.

Quand l’auteur de cet article se moque d’un Hollande trop souvent en retard sur la compréhension de l’état des choses, c’est donc l’hôpital qui se fout de la charité puisqu’il paraît en être resté à croire (ou plutôt, nous prenant pour des cons, à vouloir nous faire croire) que l’islam serait une religion d’amour et de paix.

Kepel qui publiait une très intéressante étude, au début de ce siècle, sous le titre « Jihad » et le sous-titre « Expansion et déclin de l’islamisme » s’était un peu « planté », comme on dit  : « le déclin », on l’attend encore. Il n’empêche, lorsqu’on veut comprendre quelque chose à ce qui se passe aujourd’hui, si on ne connaît rien des origines du jihad moderne, des théories d’un Hassan al Banna ou d’un Sayied Qotb, on sera bien empêché de se faire une idée à peu près exacte de la situation actuelle. On répétera bêtement le couplet des islamo-gauchistes : la cause de tout ça, c’est les Américains en Irak, le colonialisme occidental, et tutti quanti. Sombres âneries : le fondateur du wahhabisme, contemporain des philosophes des Lumières, est mort en 1792 ! Les Frères musulmans de Hassan el Banna apparaissent en 1929, bientôt très bien soutenus financièrement et idéologiquement par l’Allemagne nazie. Un Sayied Qotb, plus fanatique encore qu’al Banna mourra pendu en 1966 sur l’ordre d’un Nasser qui le jugeait trop dangereux.

Les origines du fanatisme que nous voyons se développer en ce moment ne datent pas d’hier. Elles sont directement inspirées par le texte coranique, et Kepel n’est assurément pas le seul à le dire. N’importe qui sachant lire peut ouvrir le Coran. C’est l’affaire d’une quinzaine d’heures en tout, à condition de fractionner la lecture, voire d’utiliser quelques pilules contre la nausée.


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