Alren Alren 18 février 2017 12:12

@Neymare

Il ne peut y avoir d’esprit sans qu’il « soit » et qu’il « pense ». C’est le fameux « Je pense donc je suis » de Descartes. Or « penser » c’est nécessairement enchaîner les pensées, de même qu’il n’y a pas de musique sans succession de notes ni de cinéma sans succession d’images.

Et cette succession nécessaire suppose un « avant », un « maintenant » et un « après », autrement dit une flèche du temps, autrement dit une dimension temps.

Dans certains cerveaux souffrant de grave hypoxie ou qui réagissent mal aux anesthésiques, outre la libération d’endorphines qui au réveil donneront aux malades le souvenir d’un très plaisant état de paix, il est très vraisemblable qu’un fonctionnement anormal des neurones de la mémoire envoie dans le cortex des souvenirs qui n’étaient pas sollicités à l’état normal. D’où cette impression de revoir la totalité de sa vie passée. En réalité les souvenirs marquants de celle-ci.

Bien entendu, la mémoire peut faire apparaître proches dans le temps, des moments du passé qui en sont en fait très éloignés, tout comme on peut faire voisiner des photos d’une personne, enfant et vieillard, dans le même cadre.

Mais évidemment, elles ne sont pas superposées. Il en est de même dans la mémoire. Cette impression de simultanéité est nécessairement une illusion.

[Pour] celui qui est hors du temps [..] il n’existe pas [..]un avenir qu’il pourrait prophétiser.

S’il ne connaît pas l’avenir comme le passé, cet esprit n’est pas omniscient alors que le Dieu monothéiste l’est selon le dogme. Et puis, il y a contradiction que cet esprit ne connaisse pas l’avenir alors qu’il peut voir « la fin de l’univers ».

S’il n’y a pas de pensée sans enchaînement de pensées, il faut nécessairement que « quelque chose » qui est le support de cette pensée change d’état, quelque chose qui n’est pas la pensée elle-même.

Pour la pensée humaine, ce sont bien entendu les communications synaptiques et le contenu de certains neurones qui sont modifiés. Mais pour un Éternel avant la création de l’Univers, donc de l’espace avec un contenu non vide, quel est le support de pensée qui change d’état ?

J’ajoute que la question se pose de ce que peut penser un esprit en dehors de tout univers, de tout espace, de toute donnée sensorielle et ce pendant une éternité avant la création ex nihilo de l’Univers ...

Vous dites que les religions prétendent que ce qui existe est esprit. Moi je crois savoir que toutes ont forgé le mythe d’une création matérielle avec d’ailleurs beaucoup de variétés parmi les centaines que l’Homme a créé pour s’expliquer le monde.

Seul le théologien anglais Berkeley a prétendu que la matière n’existait pas. Mais il ne pouvait pas expliquer pourquoi tous les esprits de l’univers dont les esprits humains, ne communiquaient pas instantanément entre eux ainsi qu’avec Dieu leur créateur.

La théorie des multivers (multitude d’univers) n’est pas une « observation » des physiciens qui travaillent sur les phénomènes quantiques. Elle n’est qu’une théorie parmi d’autres pour tenter d’expliquer les résultats de l’expérience des franges de Young ou du « chat de Schrodinger ».

Elle consiste à dire qu’un univers supplémentaire est créé quand un résultat d’expérience ne peut être prédit. Par exemple le chat de Schrodinger sera mort dans un univers et vivant dans l’autre, car il ne peut être à la fois vivant et mort dans notre univers.

Le problème de cette théorie est qu’elle ne prend pas en compte les phénomènes quantiques indécelés qui conduiraient à un nombre d’univers « parallèles » incommensurablement grand et en croissance permanente.

Ce qui poserait le problème du « support » (espace-temps) de ces multitudes d’univers chacun avec nos quatre millions de milliards de milliards d’étoiles !

Cette théorie est différente de celle de Feynman, la théorie du "tous chemins" : la particule non décohérée utilise l’infinité de chemins possibles pour aller d’un point à un autre jusqu’à ce qu’un détecteur de matière décohérée (notre matière) en interférant avec elle d’une manière ou d’une autre (ce qu’on appelle « mesure », mot ambigu ) l’oblige à « décohérer » (mot ambigu aussi) pour exister dans notre matière. Alors tout se passe comme si récursivement un « chemin » et un seul avait été utilisé par la particule encore virtuelle.

Il est clair que dans le « vide » quantique, plein de particules virtuelles et d’énergie en réalité, la « flèche du temps » n’existe pas comme dans la partie de particules réelles où nous vivons car tout ce qui s’y passe, et nous est inaccessible, est forcément réversible, sinon ce « vide » se viderait (!) de sa matière-énergie virtuelle en particules réelles de notre monde.

L’univers du vide quantique retourne aux mêmes états en permanence, à l’image d’une roue en train de tourner et dont en observant sa position, on ne peut dire combien de rotations ont déjà été effectuées . Dans le vide quantique, le temps est sans doute « cyclique » et il n’a ainsi pas « d’histoire ».


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