Christian Labrune Christian Labrune 5 mars 2017 12:51

Faire du FN le mal absolu, c’est s’interdire de se confronter aux questions que le vote pour ce parti pose
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@Amaury Grandgil
Sur ce point, on est tout à fait d’accord. Si la politique ne prend pas en compte le réel, il n’y a plus de politique. Or, depuis trente ans, on a substitué à l’analyse du réel une fiction politiquement correcte qui n’a plus aucune espèce de rapport avec la réalité. On l’a bien vu, ces derniers jours, avec l’affaire Meklat : si un quelconque « identitaire » avait écrit sur le Net le centième des ordures qu’’un Meklat y a déversées depuis tant d’années - et il apparaît que c’était connu de tout le monde !- toute la presse bien-pensante lui serait tombé dessus à bras raccourcis, et la justice se serait immédiatement saisie de l’affaire. Comme il s’agit d’un pauvre gars des banlieues (et ça, c’est bien la forme ultime du mépris social), le sexisme et le racisme le plus infect deviennent tout à fait tolérables.
On en est arrivé peu à peu à la « double pensée » décrite dans le roman d’Orwell, et personne n’a plus les yeux en face des trous. Des millions de Français sont dans une situation des plus précaires et inconfortables à tous égards, ils ne cessent de le répéter, mais on refuse de les entendre et de prendre en compte des exigences qui sont pour beaucoup très légitimes. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils se jettent dans les bras de démagogues fascisants. A qui la faute ?
A la limite, si cette hallucination des élites politiques ivres de bien-pensance devait perdurer et si le peuple continuait de se comporter d’une manière aussi peu conforme aux bienséances qu’on définit à Bruxelles, il n’y aurait probablement plus d’autre solution que celle de le dissoudre.
 


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