LionBlanc EtincelledeMer 18 mars 2017 23:17

Peut être que pour comprendre la « pathologie » dont souffre, pas seulement la France, mais l’ensemble du monde Occidental, Durkheim apporte une réponse, qui malheureusement sonne à la perfection.
Dans son traité sur le suicide, celui ci, propose comme causes sociales (le livre I étant concentré aux causes psychopathiques) :
le suicide égoïste
le suicide altruiste
le suicide anomique

Et c’est dans le dernier et dont la dynamique est la plus difficile à saisir que se trouve la réponse :

L’Occident connaît ce que connurent, en leur temps, tous les grands empires : Egypte, Perse, Romains...et les grands systèmes : Grecs, communisme (même s’il perdure en Chine sous forme hybride) et désormais capitalisme (qui va finir par tout engloutir et finir par s’engloutir lui même, ce n’est, d’ailleurs, plus l’affaire que de quelques mois tout au plus).

Tous les historiens qui ont étudié ces périodes, sont unanimes et confirment la thèse de Durkheim : les grands systèmes ne se sont pas tant écroulés à cause des invasions qu’à cause d’une perte d’élan vital.

En clair, les invasions ne sont que l’achèvement visible d’une destruction déjà, largement entamée (l’édifice était déjà branlant).

Dans le suicide anomique, Durkheim a remarqué, qu’une singularité en ressort :

Alors que dans un premier temps, il semble que les crises économiques, sociales...soient à l’origine de ce taux fort élevé de suicides.
Il a remarqué que lors des périodes fastes, où plus aucun obstacle ne paraît, les cartes du système sont rebattues, les valeurs s’évanouissent, il y en a tout autant.
Les éléments du système n’étant plus contenus par aucun cadre, aucune règle, se retrouvent face à l’infini et l’angoisse de dilution (morcellement). Vous savez à quelle pathologie cela finit par aboutir, pas tant de se voir dilué, mais la réaction d’angoisse face à ce risque, en provoque les symptômes.

Les êtres, en tout cas, en Occident, errent dans une simili réalité teintée de délire, les « commandes ne répondent plus ». Ils ne réagissent plus, et, je le vois dans la rue, ce sont des morts vivants (le fameux regard du schizophrène : aucune expression). Et il y en a vraiment beaucoup qui adoptent ce comportement.

Et d’autres qui tentent de surnager dans une vaine gesticulation, en dénonçant ceci ou cela, mais tout aussi déconnectés que les autres. Ils ne réalisent tout simplement pas (ne le peuvent pas ? ne le veulent pas ?) l’ampleur de ce qui est en train de se passer (depuis quelques années quand même).



Mais dans un même temps, les éléments du système, arrivés à un niveau de confort, voient leur appétit toujours insatisfait et poursuivent une courses aussi effrénée que désespérée.

Cette « tension » n’étant jamais assouvie, il s’en suit, à plus ou moins longue échéance, une perte d’élan vital, une sorte d’apathie et un reflux culturel et social vers des plaisirs de plus en plus facilement « satisfaisables » (consommation excessive de..à peu près tout ce qui se consomme et plus encore), illustrée par une dégénérescence culturelle (et accessoirement intellectuelle).


Voici le traité sur le suicide de Durkheim en lien (la partie dont je parle est le livre II et le suicide anomique commence à la page 93).

Ce traité, on ne peut plus d’actualité, date de 1897 !


Le livre entier :

http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/suicide/suicide.html



La partie II (causes sociales et types sociaux) :

http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/suicide/suicide_Livre_2 .pdf






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