Elliot Elliot 18 mars 2017 13:40

On pourrait vous accuser de tomber dans la démagogie facile : deuxième cible de la population après les politiques tous, paraît-il, à ranger dans le même sac, les journalistes, où sévissent effectivement quelques experts en dissimulation ou spécialistes du mensonge par omission et qui sont accusés souvent à juste titre de faire le jeu des puissants.

Mais ce constat juste pour le fond n’autorise pas des altérations de la forme, il n’autorise donc pas à écrire n’importe quoi.

Déjà oser adhérer aux contre-vérités de Marine Le Pen se prétendant malmenée par les médias alors qu’elle leur doit sa notoriété – que seule son incontestable talent de bateleuse de foire pourrait expliquer.

En tout cas davantage que la cohérence introuvable de son programme imbuvable dont tous les chapitres sont scandés systématiquement par la xénophobie - le seul point qui en fait intéresse son électorat frustré dont une partie est même en proie au délire de persécution - et qui ne mériterait au mieux que d’être ignoré par ces mêmes médias.

N’oublions jamais que la marque FN a été lancée par bassesse électoraliste pour des raisons que tout le monde connaît parfaitement : offrir un exutoire confortable mais limité aux aigris et aux mécontents qui devait au second tout servir de variable d’ajustement dans un sens ou dans l’autre .

Aujourd’hui les démiurges dépassé par la machine infernale qu’ils ont contribué à créer essayent maintenant, du mieux qu’ils peuvent, d’en atténuer les effets délétères en commissionnant les journalistes dits vedettes pour désamorcer l’engin.

Ils le font – sur ordre peut-être - tout simplement en faisant leur métier, en confrontant par de simples questions – qui n’obtiennent jamais qu’un informe salmigondis pour réponse - le FN à l’ineptie de ses propositions. Pourtant ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire devraient venir facilement. Ce qu’on peut trouver plus contestable, c’est qu’il n’aient pas la même gnaque avec tous ceux qu’ils reçoivent et pour qui s’affichent parfois certaines complaisances. On constate trop souvent qu’ils ont un sens du métier à géométrie variable.

Philippot trouve injurieux d’être chaque fois remis sur les rails, en toute inutilité d’ailleurs car jamais ne vient une réponse simple et cohérente, ce qui démontre que son programme est un leurre auquel lui-même ne croit pas.
Au FN, si l’on fait abstraction de son fonds de commerce classique, rien ne coule de source mais tout se libère en un torrent impétueux dont personne ne saisit le fil. 

Le FN vend du faux-semblant, du toc comme un vulgaire mercanti sur un marché vous vend l’ustensile miraculeux dont personne ne sera jamais capable de se servir et qui finira à la poubelle non sans avoir garni l’escarcelle du vendeur.

Quant à Fillon, s’il s’est retrouvé au centre de la cible, il ne le doit qu’à lui-même et à la manière extravagante qu’il a choisie pour défendre l’indéfendable. 

Bien qu’en désaccord total avec sa vision de l’avenir, je le croyais insoupçonnable de se prêter à des combines au même titre qu’un vulgaire Sarkozy qu’il fustigeait pourtant à loisir pour sa propension aux affaires scabreuses.

Ayant perdu le vernis de la respectabilité, Fillon n’a plus qu’à attaquer ceux qui l’ont démasqué, les journalistes, et apparemment vous l’accompagnez dans son combat.


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