Hervé Hum Hervé Hum 30 avril 2017 14:57

@Ar zen

Il y a une subtilité qui manifestement vous échappe, c’est le décalage entre légitimité et légalité. Si c’était la même chose, il n’y aurait pas lieu de les distinguer et il y aurait un seul mot.

La légalité, c’est ce qui s’impose dans l’instant présent par la détention de la force publique, c’est pour cela qu’une dictature est légale, parce qu’elle détient cette force publique. Mais vis à vis d’un démocrate, une dictature ne saurait être légitime si la preuve est faites que ladite dictature n’a pas le consentement éclairé des citoyens. Pour autant, des pays prétenduement démocratiques, traitent et passent des accords légaux avec des dictatures.

Ainsi, pour reprendre votre exemple de rouler à 250 km/h sur autoroute, vous pouvez trouver l’interdiction illégitime en arguant votre liberté individuelle et votre maîtrise de la conduite, mais pas illégale, pour cela, il vous faut détenir la force publique. Donc, il vous faudrait être le dictateur du pays en question ! Comprenez que c’est la légalité qui s’impose parce que détenant la force physique seule capable de contraindre.

La légitimité est une affaire de conscience, donc, s’appuie sur l’éthique et la raison, or, dans un pays qui se dit démocratique, la légalité doit procéder de la légitimité du peuple, selon le principe que seul le peuple est souverain. Pour cela, on définit des règles pour pouvoir connaitre et imposer la volonté du peuple souverain au travers d’un système électoral. tant que la légitimité du système est pas remise en question, le système perdure dans sa légalité, mais si le système prouve qu’il est pas légitime au sens de respecter ce pour quoi il est fait, alors, sa légalité est remise en question.

C’est ici qu’est l’importance de la distinction entre légitimité et légalité, car s’il se dégage une majorité absolue de vote blanc et nul, même si légalement ces votent ne sont pas considérés comme exprimés, ils conservent une expression légitime, celle de pas reconnaître l’élu(e). Le fait de sa connaissance ne peut être nié et la conscience qui découle de cette connaissance être ignoré. De fait, légalement l’élection est valide, mais pas légitime au regard de l’éthique qui définit la démocratie, soit, reposer sur la majorité des votants, hors abstentions !

Cela veut dire que si on s’en tient à ce que vous écrivez sur le fait que ce serait aux politiques de modifier la donne, ils ne pourront faire autrement que de reconnaître cette majorité exprimée, sous peine de prouver qu’il n’y a pas de démocratie, mais une dictature. Ici, aucun argument politique ne pourra infirmer le fait avéré que les politiciens n’accordent aucune importance à la volonté exprimé de la majorité des citoyens. La légalité sera certes invoquée, mais celle ci ne procédant plus de la légitimité (majorité du corps électoral), soit les politiques en prennent acte et proposeront d’invalider l’élection présidentielle et de lancer des assises nationales pour une nouvelle constitution, donc, de modifier la légalité pour la faire procéder de la légitimité selon le principe démocratique, soit affirmeront l’état d’urgence et donc, la dictature.

La difficulté est de comprendre le processus spatio-temporel, sinon, rien de plus simple et évident !!


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