Xenozoid 2 mai 2017 18:33

L’homme bourgeois dépend de l’existence d’un courant mythique pour justifier son mode de vie. Il a besoin de ce courant parce que ses instincts sociaux sont aussi biaisées que la démocratie elle-même : il pense que quel que soit ce que veut ou fait la majorité, cela doit être vrai. Rien ne pourrait être plus terrifiant pour lui que de sentir aujourd’hui : qu’il n’y a plus une majorité, si toutefois elle ait une fois vécue

Notre société est tellement fragmentée, si divers, qu’à ce stade, il est absurde de parler d’une « majorité ». C’est un mythe en partie créée par l’anonymat de nos villes. Presque tout le monde que nous croisons dans la rue est un étranger : on relègue mentalement ces chiffres anonymes à la masse sans visage que l’on appelle le grand public, à laquelle on attribue quelque propriétés on pense à des étrangers comme possédant. Ils doivent faire partie de la majorité silencieuse, cette force invisible qui fait que le monde est ce qu’il est, on suppose que ce sont les mêmes « gens normaux » vus dans des publicités télévisées.
Mais le fait est, bien sûr, que ces publicités font référence à un idéal inaccessible, afin de garder tout le monde exclu et insignifiant. Le « grand public » est analogue à cet idéal, car il tient tout le monde en laisse sans jamais faire une apparition, et possède le même degré de réalité que la famille parfaite dans la dernière réclame du dernier dentifrice.
Personne ne se soucie de cette masse absente, plus que les enfants bohème de la bourgeoisie. Ils se chamaillent sur la façon d’orchestrer leurs manifestations pour rallier " la masse » a leurs idées radicales, comme s’il y avait toujours une masse à appeler !
Leur société est désormais composé de nombreuses communautés, et la seule question est quelle communauté ils devraient approcher ... et s’habiller conforme, parler correct, n’est probablement pas la meilleure façon de faire appel aux éléments les plus potentiellement révolutionnaire de la société.
En dernière analyse, la soi-disant audience « grand public » qu’ils s’imaginent, pour déguiser leurs manifestations et événements politique n’est probablement que le spectre de leurs bourgeois de parents, gravée au fond de leur inconscient collectif comme un symbole d’adolescent en manque d’estime et de culpabilité qu’ils n’ont jamais quitté. Ils feraient mieux de couper leurs liens avec la bourgeoisie tout en se sentant libre d’agir, de regarder, et de parler, peu importe qui les regarde, même quand ils essaient de faire avancer une cause politique : sans objectif politique atteint avec des militants en tenue de camouflage, il pourrait être plus important de commencer la lutte pour un monde dans lequel les gens n’auront pas à déguiser pour être pris au sérieux.

Cela ne veut pas dire pardonner ces bohémiens en manque d’estime qui utilisent leur activisme non comme un moyen de tisser des liens avec les autres, mais plutôt comme un moyen de se démarquer : en désespoir de cause ils s’achètent une identité, ils croient qu’ils doivent payer pour cela et pour se définir contre les autres. Vous pouvez les reconnaître par leur propre justice, leur spectacle pompeux de certitude idéologique, la manière ostentatoire de se déclarer, « activistes » à chaque occasion. Cet « activisme »politique est presque exclusivement leur sphère aujourd’hui, et « exclusif » est le mot clé ... tant que cela ne changera pas, le monde restera ce qu’il est.


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