Pierre-Yves Martin 18 mai 2017 09:26

@Bernard Dugué

En matière électorale, il y a quant même des constantes.

Éliminons d’abord les sondages qui ne veulent pas dire grand’ chose à un mois d’un scrutin mais deviennent exacts quelques jours avant, car les instituts de sondage jouent alors leur crédibilité.

Aux élections présidentielles, ce qui prime ce sont les chances des candidats de l’emporter (les électeurs ont bien compris qu’elles se jouent au premier tour) et leur grande tendance politique telle qu’elle est perçue. Viennent ensuite leur campagne et leur image (au sens star system). Le parti politique compte assez peu.

Aux élections législatives, l’investiture des partis politiques reste très importante. Viennent ensuite la notoriété et l’image politique locale. Les soutiens locaux, notamment municipaux, et les services rendus ne sont pas non plus sans influence.

Cela fait trois fois que l’élection législative suit immédiatement l’élection présidentielle et toujours au profit d’un des deux partis dominants : 2 fois pour l’UMP et une fois pour le PS.

Il s’en dégage certes une tendance à donner une majorité au parti du président élu. Mais il faut regarder cela avec précaution.

On n’a jamais vu le cas d’un président non rattaché à un parti dominant, et encore moins d’un président tentant de pêcher des voix des deux côtés.Les déplacements de voix entre partis aux législatives sont assez limités. En nombre d’élus, par contre, les différences sont énormes en raison du scrutin majoritaire.Les partis de candidats non élus mais ayant fait beaucoup de voix aux présidentielles (M. Mélechon, M. Bayrou, les Le Pen père et fille) ne récupèrent qu’une partie, souvent faible, de ces voix.

La stratégie de M. Macron ne me semble pas être de donner un rôle essentiel à son nouveau parti. Je pense qu’il ne s’agissait que d’un outil pour les présidentielles, mais il fallait bien récompenser...

Ce que les grands financiers qui dominent le monde veulent, c’est un seul parti dominant qui leur soit totalement inféodé, un parti Bruxelles-Bildenberg, comme en Allemagne. Il s’agit de rassembler l’UMP, amputée de ce qu lui reste de gaullisme et de catholicisme (car gaullisme et catholicisme entrent en conflit avec la domination absolue des profits mondiaux), et PS affairiste, amputé de ce qui lui reste de gauche. Quant aux autres partis, leur division garantira leur impuissance, tout en donnant l’illusion de la démocratie.

Le contrôle des opinions publiques par les media, la possibilité de contrôler ceux qui comptent grâce au big data (chantages) rendent malheureusement ce schéma assez réaliste.


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