Antenor Antenor 9 juillet 2017 18:46

@Pascal L

Chez Irénée comme chez les autres auteurs chrétiens anciens, il n’est dit nulle part que les Nazaréens ou les Ebionites attendaient un messie guerrier. Ce sont les Juifs rabbiniques issus des Pharisiens qui ont maintenu cette espérance d’un messie guerrier rétablissant le Royaume d’Israël. Les Nazoréens se réclamaient de Jacques, rejetaient Paul et utilisaient un Evangile proche de celui de Matthieu.

L’Evangile de Matthieu, rédigé par Jacques, est un évangile non pas chrétien mais bien nazaréen qui prône l’application de la Loi jusqu’à la fin des temps (Mt 5-17). Au contraire de l’Evangile de Luc, rédigé par Paul, l’évangile chrétien par excellence qui affirme que la Loi s’arrête avec Jean-Baptiste et que depuis n’importe qui peut entrer dans le royaume de Dieu (Lc 16-16).

Dans l’épître aux Galates, Paul condamne l’utilisation d’un Evangile différent du sien. Lors du conflit entre les Chrétiens d’Antioche et les Nazoréens de Jérusalem, Jacques a été contraint de faire des concessions pour éviter le schisme. Pierre essayant de ménager la chèvre et le choux.

Les Nazoréens fidèles à Jacques ont quitté Jérusalem au début de la guerre de 70 mais sont revenus sous la conduite de Simon Cléopas. Après la guerre de 135, ils se sont faits expulsés de la ville car ils étaient juifs. Les Chrétiens n’ont pas eu à faire beaucoup d’efforts pour récupérer la place.

La littérature dite pseudo-clémentine, du nom du dernier évêque nazoréen de Rome, semble assez éclairante sur ce thème.


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