Ciriaco Ciriaco 14 juillet 2017 12:01

Ce n’est pas la première fois que la politique se penche sur les datas, et il est bien normal que cela ne soit pas ignoré.


Mais je voudrais attirer votre attention sur un point mal connu. Etudiant, je m’étais spécialisé dans le domaine de l’intelligence artificielle. J’ai ensuite travaillé dans le domaine de l’informatique, à savoir de la construction, de la gestion et de l’optimisation des systèmes d’information.

Travaillant en entreprise et n’ayant plus de point de contact avec l’université, je me suis étonné ces dernières années de l’absence à peu près totale d’informations sérieuses sur l’état de l’art en matière de traitement des données issues du Big Data, tout en subodorant des avancées technologiques radicales.

Lorsque j’ai assisté à un colloque d’une entreprise que je ne citerai pas sur cette question, je me suis rendu compte que mes craintes étaient fondées. Des entreprises privées ont actuellement des moyens d’analyses et de classification des informations (tout contenu : textes, vidéos, images, données publiques et privées) particulièrement efficaces.

Je ne sais pas si nous nous comprenons bien (je ne peux pas être trop long), mais il s’avère que cela est relativement grave.

Premièrement, ces solutions d’analyses des données peuvent permettent d’obtenir un point de vue extrêmement fin sur les opinions, les tendances, les modes. Elles ouvrent la voie à des techniques d’intelligence artificielle permettant de vendre autant du conseil que de la prédictivité, pour qui aura les moyens d’utiliser ces techniques.

Deuxièmement les entreprises du secteur privé ne communiquent que rarement auprès du grand public sur cette question ; le débat n’existe quasiment pas.

Troisièmement, le caractère privé de ces technologies est problématique : des brevets sont déposés régulièrement pour interdire à toute découverte ultérieure de concurrencer et de proposer des solutions disponibles aux alternatives politiques et populaires (communauté Open Source, démocratisation et partage du savoir).

Quatrièmement, le législateur ne se positionne jamais sur ces questions.

Cela me rappelle l’inconnu débat sur les formats ouverts qu’avait vaillamment gagné les informaticiens de l’Open Source par leur travail, et qui permet d’une part d’aller au cinéma sans payer une taxe pour Microsoft ou Google, et d’autre part aux créateurs de produire des contenus sans obligation de licence.

Mais je crois que pour cette affaire, c’est déjà perdu (les moyens de l’Open Source sont trop faibles en R&D, et je rappelle d’ailleurs que Microsoft entre peu à peu dans les conseils d’administrations des centres névralgiques du développement informatique libre et gratuit).

L’heure est grave pour qui est conscient des enjeux sociétaux de la technologie et du pouvoir.


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