Dudule 29 juillet 2017 01:22

Je vois les choses du point de vu agricole et uniquement agricole, même si je ne suis pas un spécialiste. De mon point de vue, s’il y a beaucoup, beaucoup de monde, ça n’est pas grave si on peut se nourrir correctement. Le reste est un peu du superflu, on pourra toujours se débrouiller tant qu’on arrive à se chauffer l’hiver.

Ce que je vois c’est que les accords de libre échange et un productivisme mal dirigé ont tué l’agriculture vivrière africaine, tout comme ils tuent notre agriculture traditionnelle. On perd et on continuera à perdre des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, chez nous, pour entasser les gens dans les grandes villes aux loyers super chers et pleine de chômeurs en laissant des départements entiers en friche. Au point que la couverture forestière recommence à augmenter dans tous les pays d’Europe. C’est complètement débile... Ce qu’il se passe chez nous se passe à encore plus grande échelle ailleurs, notamment en Afrique.

On perd et on continue à perdre des millions d’hectares de terres agricoles à travers le monde et on continue à nourrir les gens, cahin caha. Mal souvent, c’est vrai, mais pour le moment les vrais famines sont quand même rares et on souvent des causes politiques (guerres, etc.). Donc, il nous reste pas mal de marge à condition d’appliquer des politiques moins stupides.

Le divin « marché » s’équilibre peut être tout seul, mais son point d’équilibre est-il souhaitable ? En matière agricole surement pas. Sans régulations, les paysans sont toujours dans la bouse : bonnes années il y a surproduction, les cours s’effondrent, mauvaises années il n’y a pas ou peu de production, les concurrents étrangers prennent les « marchés » et ruinent les paysans. Dans les deux cas, des agriculteurs disparaissent. Il n’y a que les années ou la production égale à peu près la demande que tout va bien.

C’est tellement vrai que les états ont toujours régulés les marchés agricoles (jusqu’à l’arrivée en masse des fous dingues libéraux). Le premier truc qu’a fait ce dingue de Turgot (ministre de Louis XVI), un des premiers libéraux cinglés, à été de démanteler l’office des grains, mis en place depuis des siècles pour réguler le cours des céréales, donc le prix du pain. Ça n’a pas raté : disette, montée en flèche des prix, émeutes (« guerre des farines »)... Forcément. Bien sûr, il y avait eu une très mauvaise récolte, mais ce n’était pas la première, et ça s’était bien passé avant. Avant, on importait du blé d’ailleurs où les récoltes étaient meilleurs, et on régulait les cours pour que les paysans et les gens s’en sortent. On le sait peu, mais les grandes famines du moyen age ont presque toujours eu la guerre et les pillages pour origine.

Je me demande d’ailleurs si la régulation des marchés agricoles n’était pas l’un des principaux objectifs des premières cités états. Je ne suis pas historien, mais il est bien possible que ce soit un des fondements de la civilisation.

Bref, le libéralisme et son dogmatisme sont un ENORME problème, pour ce qui est de nourrir les populations, bien plus que la démographie.

Comme ça a été mentionné à juste titre par d’autres intervenants, le taux de natalité est directement lié à l’éducation, surtout des jeunes filles, et ce n’est pas en entassant les gens dans les bidonvilles des grandes villes africaines que ça va s’arranger...

Des politiques volontaristes d’éducation, de soutient aux cultures vivrières avec l’objectif de l’auto suffisance sont évidemment ce qu’il faut faire, et ne surtout pas chercher le point d’équilibre des « marchés », et cesser d’encourager la spéculation sur les produits agricoles au niveau mondial. Et bien sûr, que ces pays ne sois pas poussé à exporter tout et n’importe quoi au détriment des cultures vivrières. Ça fera monter le prix du café et du cacao mais tant pis.

Et je rejoints aussi pas mal d’intervenant sur ce point :

Cette dénonciation de la démographie comme cause de problèmes majeurs à venir me met toujours très mal à l’aise. Elle implique et sous entend qu’il y a des surnuméraires, des gens en trop. Qui sont les gens en trop ? Il semble que les auteurs de ces mises en gardes ne se comptent jamais parmi les surnuméraires...


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