Neos 2 novembre 2007 09:32

Bonjour, cet article souligne à sa manière l’étonnante subsistance en France d’un discours qui, malgré ses erreurs et ses mauvais calculs, trouve toujours (apparemment) des oreilles attentives auprès de nos concitoyens.

Il est légitime de vouloir croire à une alternative au projet actuel de construction européenne. La tendance actuelle de l’Union vise à consolider l’architecture structurelle de son marché intérieur et de digérer lentement l’élargissement de 2004. Ce qui prendra du temps. Face à ces 2 chantiers, sur lequel se grève un défi politique - trouver le moyen d’impliquer toujours + les peuples européens et tenter d’inverser la dérive du déficit démocratique - les voix qui prétendent qu’il faudrait ’faire autrement’ ne présentent que très peu d’arguments concrets pour expliquer ’une autre voie’.

Critiquer l’absence de réaction européenne à l’égard des ’non’ français et néerlandais en prétendant que ’rien n’aurait changé’ est un mensonge. Pendant plus d’un an, entre 2005 et 2006, les Etats et les institutions européennes ont consulté. Finalement, le processus engagé avec le traité établissant une constitution européenne a été abandonné. Le changement en soi porte sur ce coup d’arrêt d’un processus engagé en 2001 lors de la déclaration de Laeken (BE).

Critiquer la méthode que les Etats ont adoptée en 2007 pour porter le traité ’modificatif’ (il n’y a bien qu’en France que les médias et autres consorts parlent de ’traité simplifié’ car lisez bien le titre du projet original, c’est un traité ’modifiant’ les traités existants... par simplifiant ces textes) est un autre point sur lequel il me semble important de dire un mot.

La peur de la consultation populaire a semble t-il emporté décision au sein du Conseil de l’UE. Les Etats membres craignent cet outil qui, non seulement peut avoir des incidences politique à l’échelle nationale (le Président francais aurait il eu l’audace de faire comme son prédécesseur en 2005 et ne pas ’en tirer les conséquences’ si d’aventure un nouveau ’non’ était sorti des urnes après ce referendum hypothétique qui n’aura pas lieu à la fin de 2007), mais aussi à l’échelle européenne puisque l’unanimité est requise pour valider la ratification du texte... or, un nouvel échec sur les institutions aurait un poids négatif sur le projet de construction européenne tel qu’aucun Etat ne veut prendre la responsabilité, même collective, de la possibilité de voir cet échec se concrétiser un jour.

Alors voilà. Le Paléosocialisme français, dont M. Fabius se veut être le leader, surfe sur une logique qui est la sienne de trouver bon de continuer de croire qu’il y aurait une alternative à la stratégie de construction européenne (marché intérieur + approfondissement). Bien. On lui demandera gentiment de préciser laquelle... En 10 points par exemple.

Constituer une vague sur une base d’anti-tout, de tout-et-rien est une chose. On attendrait cependant un peu mieux de la part de quelqu’un qui a été, rapellons-le, Premier ministre de la République.


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