vendredi 26 décembre 2014 - par morice

11 Septembre : Abu Zubeidah, la doublure ratée d’un Ben Laden hors service (1)

Le cas d'Abu Zubeidah, torturé puis complètement blanchi des années après des accusations d'avoir appartenu à Al-Qaida alors que Bush, Ashcroft et Cheney l'avaient présenté comme le N°3 du groupe terroriste, voire le N°2, est très représentatif de ce qu'a été au départ le 11 Septembre, à savoir une excuse pour envahir un pays, au nom de la recherche hypothétique de l'auteur d'un complot réalisé pour le moins en interne : c'était bien un "inside job", à l'évidence, à bien y regarder, et ce ne sont pas que les seuls bâtiments abattus qui le démontrent. D'avoir pendant sept années accusé un homme d'être le leader d'un groupe nommé comme responsable des attaques du 11 Septembre pour le blanchir totalement après, ce que montre aujourd'hui noir sur blanc le rapport du Sénat américain, remet en effet totalement en cause la responsabilité de ceux qui l'ont affirmé au départ, et les raisons pour lesquelles ils ont agi ainsi. On ne peut à la fois dire que c'était un des responsables et le nier après, sans que la suspicion générale ne porte sur l'ensemble des accusations portées jusqu'ici sur le mouvement avec lequel on l'avait associé. L'élimination dix années plus tard par la porte des oubliettes (je devrais dire l'escamotage du problème, et non de sa personne, voire de son corps) de celui cité comme dirigeant principal du mouvement soi-disant à l'origine des attaques sur le sol américain participant du même principe. Avec Abou Zubeidah, on a tenté de fabriquer dans l'urgence un remplaçant à Ben Laden, car ce dernier, en 2002, était déjà... inopérant, disons, pour simplifier. Retour sur cette totale fabrication...

 

CHAPITRE 1 : Un remplaçant pour Ben Laden

Abou Zubeidah (*) a servi pendant sept années, de sa capture à l'abandon des accusations portées contre lui, à remplacer sur le devant de la scène celui qui ne pouvait plus assumer l'image de leader vivant d'Al Qaida. Zubeidah a été un substitut pratique d'une politique qui s'e'st retrouvée en panne de personne à désigner du doigt comme "axe du mal", ce qui, à l'origine, ne voulait déjà rien dire de précis et permettait de s'en prendre à n'importe qui. Une fois reconnu innocent, c'est toute une politique reposant sur le mensonge qui s'est effondrée. Les américains ont menti dès le début sur le 11 Septembre, et ont tenté d'utiliser des personnes pour qu'à coups de tortures répétées, ces dernières "veuillent" bien endosser sous les coups ce qu'il avaient eux-mêmes créé. C'est pourquoi la torture a pris une place aussi importante à partir de 2002 dans la politique d'un G.W.Bush et de ses faucons ; ayant perdu leur premier responsable désigné, qui s'annonçait si pratique pour eux, ils ont dû improviser. En continuant à maintenir une image, tout d'abord, et en faisant monter au plus vite dans les médias une autre, de remplacement. Le seul qu'ils avaient sous la main étant alors Zubeidah, qui a comme Ben Laden géré leurs camps anti-soviétiques en Afghanistan, en attendant d'en fabriquer un autre qui s'appellera d'Al Shukrijumah, que l'on chargera plus tard lui aussi de tous les maux, en augmentant encore la dose en en faisant un poseur potentiel de bombe nucléaire aux USA, une accusation portée... dans un livre, par un auteur de romans issu de l'extrême droite US. L'homme vient de tomber lui aussi dans les oubliettes de l'histoire, mort "au Pakistan" sans cadavre montré.... comme celui qu'il était censé remplacer.

A la recherche du Ben Laden perdu

Très vite, en effet, au lendemain même sinon le jour même du 11 Septembre, les responsables politiques américains cherchent à démontrer le bien fondé de leur invasion de l'Afghanistan, en chargeant dès le premier jour des attentats du 11 septembre Ben Laden, leur ancien allié contre les soviétiques, dont le nom apparaît déjà sur les téléviseurs durant l'écroulement même des deux tours, ou est déjà entendu dans les commentaires des attaques proposées en continu dans les téléviseurs, des commentaires apportés par des "spécialistes" sortis de leur placard ;.. et tous d'anciens militaires reconvertis dans la com' (ici Thomas G. Mc Inerney, ancien de l'Air Force comparant en 2014 Islam et nazisme...) Tout a été soigneusement préparé à l'avance pour orienter le discours journalistique vers sa seule personne et un mouvement terroriste unique. Mais dès l'année suivante, patatras, tout s'écroule : le fameux Ben Laden, filmé amaigri dévalant à pied la montagne d'Abbottabad où il s'est déjà réfugié (la géologie du paysage le montre).... est en mauvaise santé. Il disparaît... trop vite, et il faut échafauder rapidement une autre théorie, pour meubler le vide existentiel de son absence qui va se transformer en... disparition totale (et une sortie Hollywoodienne dix ans plus tard !). Il faut faire vite, car sinon toute la communication prévue à l'avance, une diabolisation centrée sur une personne  hautement reconnaissable et non un groupuscule, plus flou à cerner dans les esprits, s'effondre. On enverra bien une équipe des Opérations Spéciales fouiller un cimetière pour vérifier si son corps n'y avait pas été enseveli. Personne à ce jour sait ce qu'elle y a trouvé. Rien dans les médias les premières années sur cette étrange expédition. Enverrait-on une équipe creuser des tombes pour rechercher une personne vivante ? Même là, l'administration Bush ne s'est pas rendue compte de l'imbécillité de la démarche ! 

Remuer la poussière... à Tora Bora

Ben Laden est en effet devenu invisible à partir de début 2002, juste après sa fuite de Tora Bora. Tous les documents le montrant après sont en effet douteux. Serait-il alors décédé ? En tout cas, on a bel et bien montré des images de fouilles d'un cimetière près de Tora Bora à la télévision américaine, mais pour dire qu'on n'y avait rien trouvé, et ce, avec une certaine insistance comme je vous l'avais expliqué en octobre 2009 déjà : "une fuite racontée de façon bien particulière à "60 Minutes" par un prétendu colonel des Delta Forces, surnommé "Dalton Fury", venu expliquer en long et en large que Ben Laden avait été quasiment attrapé.... mais que les troupes "amies" de l’Alliance du Nord, à qui on avait versé des millions de dollars, indique le reportage, qui étaient aussi à sa recherche avaient empêché sa capture... en faisant défection un soir. Un joli mensonge de plus, avec d’autres "preuves" comme quoi un Ben Laden "blessé" à l’épaule par des bombardements avait réussi à s’enfuir. L’opération se serait appelée "operation Jackal" (en fait c’est une des cinq opérations "Jailbreaker"). Une très étrange séquence d’excavation de corps "dans un cimetière dAl-Quaida" avec comme commentaire "nous avons prélevé les doigts pour la recherche de l’ADN" tenterait à appuyer l’idée comme quoi tout avait été tenté pour vérifier qu’il n’était pas mort. Une insistance que l’on trouve bien forcée, avec le recul. Pourquoi montrer le 5 octobre 2008 seulement des images des ces "recherches" ? Dans le reportage, elles sont suivies juste après de la vidéo du Ben Laden à la barbe noire, cette vidéo que beaucoup estiment entièrement trafiquée à partir de la précédente. Un ancien des forces spéciales portant la barbe longue, six ans après encore (c’est là où c’est grotesque !) pour faire plus vrai ("nous étions déguisés en talibans") venu raconter une énième fable pour faire croire à un Ben Laden encore vivant ?"...

L'épidémie de numéros trois

En revanche, et c'est symptomatique, les numéros deux et trois vont alors rapidement se succéder, au sein d'Al-Qaida, dès l'année 2002, dans les médias US (ceux sélectionnés par la CIA et mis en avant, s'entend bien). En quelque sorte selon le principe des vases communicants médiatiques : moins on voit Ben Laden bouger dans les téléviseurs des foyers américains (ce sont désormais des messages audio agrémentés de diapositives fixes), plus on verra apparaître progressivement le cas de son remplaçant dans les médias. On a donc assisté à une épidémie d'apparitions de numéros trois, tous éliminés les uns après les autres, des assassinats annoncés régulièrement ("again an again", ici, en 2010, soit 9 ans apr !s le 11 Septembre !) au point d'en faire sourire la presse américaine, qui les comptabilise en souriant. La multiplicité des personnalités bombardées numéros trois (voir des numéros 2) du mouvement est à elle seule la représentation évidente de la manipulation. Dès 2006, le sarcastique The Onion parlait de 80% des numéros 2 qui avaient déjà été supprimés !!! Une information provenant directement du Pentagone !!! Dans Slate, en juin 2010, on se posait encore la question : "pourquoi sommes nous toujours en train de tuer autant de numéros trois d'AQaida ?" Mêrme Jon Stewart, dans un hilarant Daily Show, s'était lui aussi posé la question, tellement ça devenait grotesque !!!

Un candidat pris dans l'urgence

Le numéro deux reste indéboulonnable, et le numéro un... invisible. Mais pour cela, il faut aupravant bâtir des personnages, leur donner une ampleur qu'ils n'ont pas tous au départ. On sélectionne donc l'un d'entre eux, qui est responsable du camp de Khalden, un camp qui a longtemps été supervisé par la... CIA, au temps de la lutte contre les soviétiques, et qui l'est toujours en 2001. A la tête de ce camp, on a un véritable illuminé, qui joue à l'ONG islamiste, et a des contacts téléphoniques partout dans le monde, y compris avec des gens d'Al-Qaida, dont on se sait toujours pas vraiment comment a été conçu l'organigramme : on ne le connait que parce que les Etats-Unis en ont dit : c'est d'ailleurs eux qui l'ont baptisé ainsi à partir d'un fichier de noms de sympathisants appelé "la base" (d'où le nom, Al-Qaida). L'homme, déjà dérangé, se prend visiblement pour un personnage important, alors qu'il sera prouvé qu'il n'était qu'un simple factotum, celui qui se chargeait d'approvisionner le camp en nourriture ou en armes, en appelant régulièrement et directement ses correspondants au téléphone dans le monde entier pour en particulier leur demander des fonds.

Portier de camp jihadiste

Un vrai bonheur pour la NASA qui n'a aucun effort à faire pour le pister. L'homme ne rencontrera jamais Ben Laden (et pour cause après 2002...), qui ne visitera jamais le camp en sa présence. Un camp qu'un homme interrogé par le juge Bruguière décrira comme supervisé à l'époque encore par conjointement la CIA et l'ISI, ce qui aura l'art de surprendre le juge, en entendant cela de la bouche de Willy Brigitte. Un étonnant Brigitte, qui après avoir purgé sa peine en France après avoir été condamné pour préparer un attentat à Sydney en Australie rejoindra les pieds nickelés de Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), et sera détenu quelque temps lors de la rafle du groupe, après les attentats de Mohamed Merah (on avait zappé ça en réalité !). Abu Zubeidah, c'est l'homme idéal du moment, le remplaçant d'un fantôme qu'on continuera à entretenir le plus longtemps possible, en attendant de ressortir d'Al Shukrijumah, autre personnage sorti du chapeau et dont le rôle inventé sera écrit par un autre écrivain lié à l'extrême droite islamophobe US. Lui vient tout juste retiré du circuit par les pakistanais, parait-il... 

Les villas des chefs, et le trafic d'armes

Zubeidah ne vit pas sur place, dans le camp : il habite ici et là dans de luxueuses villas pakistanaises, devenues des "guest houses", des maisons d'accueil pour jihadistes. Une deuxième storyteller de substitution placera celle de Ben Laden de la même façon, un leader longtemps présenté comme "vivant terré au fond d'une grotte" par l'administration US. Une journaliste française en fera l'expérience, Sarah Daniel (ici à gauche), qui imaginait elle aussi voir des dirigeants talibans vivant en clandestinité sous la tente ou dans une maison de terre en Afghanistan sera fort surprise le 16 octobre 2008 de découvrir qu'ils résidaient en fait au Pakistan à Peshawar ou à Islamabad, dans de grandes villas, certaines en pleine ville, à proximité du MacDo local...   C'est donc Zubeidah le lampiste vivant lui aussi dans une villa que l'on va décrire comme Ben Laden bis, le second étant en fort mauvais état (sinon mangeant déjà les pissenlits par la racine dès 2002, comme beaucoup- dont je fais partie- le pensent). Sarah Daniel trouvera à Islamabad un taliban muni d'un Famas volé lors d'une embuscade meurtrière contre nos soldats, qui avait fait 10 morts. Willy Brigitte en avait vu aussi... dans le camp de Khalden, haut lieu d'un trafic d'armes dont l'ISI était partie prenante ! Un trafic qu'il ne convient pas d'aller voir de trop près. Dès la ville de Quetta (ici vue le soir), on sent bien le contrôle qu'exerce l'ISI sur la région : Quetta, bizarrement interdite aux journalistes... note en mars 2008 Pauline Garaude, l’envoyée du Point. "À Quetta, lorsqu’un étranger arrive dans un hôtel, le propriétaire fait cinq photocopies du passeport. Trois pour les services de renseignement (l’ISI, la Military Intelligence et l’Intelligence Bureau), une pour la Police et une qu’il garde. "On évite de prendre des journalistes, car ça nous attire toujours des problèmes", témoigne le gérant d’un hôtel de basse catégorie." Quetta, ou Islamabad, les villes où on organise les interviews : "Un journaliste étranger basé à Islamabad raconte lui aussi ses déboires : "Toutes les interviews avec les militants étaient organisées. Au moment d’y aller, le journaliste local avec qui je travaille est entré dans ma chambre, livide, et m’a dit : Paye-moi et tire-toi ! Il vaut mieux que tu rentres à Islamabad." Un autre journaliste, suisse, a été suivi par les services d’intelligence et a été obligé d’interrompre son travail illico, dès qu’il s’est trop approché des réseaux militants..." 

Fabriquer un personnage, le rôle des storytellers

Mais pour fabriquer une image forte d'un personnage aussi fantasque et aussi creux, il va falloir broder. Encore plus qu'on ne l'avait déjà fait avec Ben Laden, et presqu'autant qu'on le fera le jour où on décidera de se passer de l'image de Ben Laden. Qui est donc celui qui a chargé autant Zubeidah ? Un journaliste prétentieux et véreux (difficile en effet de le décrire autrement). Gerald Posner, auteur de "Case Closed", en effet, sorti en 1993, soit trente ans après les faits (les jours anniversaires sont plus vendeurs, on le sait) sur l’assassinat de Kennedy. Un ouvrage qui reprend tout simplement la thèse officielle, celle d'un Oswald présenté comme psychopathe ayant agi seul, alors que toutes les études récentes, notamment balistiques, évoquent depuis le tir reçu de face par le président américain, un tir en plein front visible sur le film de Zapruder. Cinq ans après, après avoir bien vendu, il récidive avec "Killing the Dream", sur la mort de Martin Luther King, dans un livre encore plus grotesque que le précédent, concluant sur une "petite conspiration" de "bas niveau", celle d’un groupuscule raciste ayant embauché un tireur payé "peut-être entre 25 000 et 50 000 dollars" selon lui. Sans amener bien sûr aucune preuve de ce qu'il avance. Marchant dans le sens exclusif des versions officielles, il est logique qu'il ait pu se faire recruter par la CIA pour rédiger une histoire montée de toutes pièces sur Abu Zubeidah. Après ces ouvrages sur Kennedy et Luther King, le voici en effet qu'il s'en prend au 11 septembre avec "Pourquoi l’Amérique dormait " ("Why america slept",chez Random House), qui met l'accent sur le rôle trouble du Prince Turki bin Faisal Al Saud, ambassadeur aux Etats-Unis et ayant des liens avec Ben Laden : ce faisant, Posner oriente les lecteurs vers un complot saoudien... pour à nouveau les éloigner d'un complot interne du pouvoir US. Posner évoque bien sûr également dans son ouvrage le rôle de Turki, notamment lors d’une réunion de 1991 au cours de laquelle Turki aurait accepté de laisser Ben Laden quitter l’Arabie saoudite et de lui fournir des fonds secrets en échange d’un promesse de ne pas importer le jihad dans le royaume saoudien : mais cela, tout le monde s’accorde à dire que c’est un fait connu et non une révélation. De même, quand il annonce une troisième réunion tenue à Kandahar en 1998 avec Turki, les américains et des agents de l’ISI, tout le monde en a connaissance depuis les faits par des fuites de la CIA ou du FBI : or Posner attribue à Zubaidah de d’avoir révélé ces faits lors de ses interrogatoires ! Le seul moyen, il est vrai, d’en faire un ponte de l’organisation ! 

Détourner l'attention... vers l'Arabie saoudite

Or tous ces faits ont été connus avant l’arrestation de Zubaidah, et Posner n’a rien d’autre comme preuves de ce qu’il énonce que les prétendus aveux du prisonnier torturé !. Le journaliste a reçu une mission, à n'en point douter : celle de diaboliser au maximum Abu Zubeidah, le seul "responsable" d'Al-Qaida (il ne l'était en rien), à ce moment-là, le premier aussi à avoir été "capturé " rapidement par les américains. Le public US, dopé à la propagande bushienne via Fox News, réclame alors avec insistance des têtes ; en "l'absence" de Ben Laden "l'introuvable", on lui en offre une sur un plateau. Rien sur son frère, rien sur son séjour aux Etats-Unis, rien sur sa manie de téléphoner dans le monde entier sans prendre aucune sécurité. Zubeidah est un véritable malade mental, dont on déjà témoigné des visiteurs de son camp, et cela Posner fait l'impasse sur le sujet. Pour convaincre son auditoire, le journaliste a trouvé (ou on lui a dicté) une "preuve" imparable de ce qu'il raconte : le décès successif de plusieurs personnalités saoudiennes, tuées selon lui car elles en savaient trop. Le prince Ahmed bin Salman bin Abdul Aziz, un neveu du roi Fahd richissime propriétaire de chevaux de course (il avait remporté le derby d’Epsom en 1999 avec Oath et du Kentucky en 2002 avec War Emblem - tout un symbole), mort en juin 2002... d’une attaque cardiaque. Celle du Sultan bin Faisal bin Turki al-Saoud, 41 ans, dans un accident de voiture (il roulait beaucoup trop vite !), ou celle d'un homme qu'il avait ajouté au "complot" saoudien et avec lequel Zubeidah aurait été en contact : Mushaf Ali Mir, le maréchal de l’air pakistanais mort dans un accident d’avion avec sa famille et les 16 autres passagers dans le Fokker F-27 qui les emmenait. L’avion avait heurté la montagne Taulanj près du village de Gambat à 17 miles de Kohat le 20 février 2003. Or Zubeidah n'avait jamais eu de lien avec lui. Car Posner invente, et présente cela comme des vérités. Selon lui, par exemple, la famille royale saoudienne aurait été également derrière l'attaque de l'USS Cole. Comme beaucoup de ses confrères doutaient de cette affirmation, Posner répondra à leurs critiques de façon étonnante en affirmant ceci :je ne peux pas assurer si ce que le terroriste - Abu Zubaidah - a dit, est vrai, et si les personnes qu’il nomme le faisaient sur demande du gouvernement et sous la conduite de la famille royale"... en reprenant les délires d'un Zubeidah avouant tout après avoir été frappé et en les prenant à la lettre. Pour Posner, les "aveux" de Zubeidah, obtenus par la torture, sont des éléments assez sûrs pour établir une théorie. En fait, il passe même à côté de faits beaucoup plus probants (ceux qu'on va voir plus loin), pour évoquer une liaison possible avec les saoudiens ; preuve qu'il écrit avec une grande légèreté, en ne se basant que sur ce qu'on lui donne à ronger...

Posner, un plagiaire

Je vous avais fait part dès 2007 de ces délires présentés comme vérités. "Mais on n’en a pas fini avec Posner, qui va dilapider une partie de ses gains à se faire refaire le visage à plusieurs reprises, à en devenir assez... monstrueux. En mars 2010, Posner arrive au sommet de son art... du mensonge et de la dissimulation, en se voyant accusé de plagiat pour son dernier opus sur la pègre de Miami, où une fois encore on n’apprend rien qu’on ne sache déjà et qui surtout occulte une partie du problème ; comme pour en protéger davantage une autre comme à son habitude. Posner à effectivement recopié des pans entiers de l’ouvrage "Clubland : The Fabulous Rise and Murderous Fall of Club Culture", de Frank Owen, sorti en 2003. Un exemple de la page 323 donné en pâture sur le net, avec d’autres, est en effet affligeant pour l’auteur du principal livre à charge sur Zubaidah. Posner lâchera cependant que "je sais maintenant que la méthode de compilation d’informations que j’ai utilisé avec succès depuis 1984 sur la recherche de livres ne fonctionne pas de toute évidence de manière infaillible à la vitesse de l’internet". Pour Zubaidah, il n’y avait pas de livre préexistant : d’où provenaient donc ces fameuses "compilations" ? Ne lui aurait-on pas apporté sur un plateau tout ce qu’on voulait faire paraître ? Et qui, sinon l’administration de G.W. Bush, empêtrée avec un lampiste et non un "top leader" ? Dans Time, en tout cas, le relais de presse du pouvoir, on y a crû dur comme fer. Time, qui le 31 août 2003 avait déroulé le tapis rouge à Posner pour rédiger un article retentissant intitulé "Confessions d’un terroriste"... qui avait fait la couverture du magazine ! En fait de confessions, Posner n’était même pas entré dans le confessionnal... mais avait tout inventé, ou presque. Posner "la clé de voûte de la fraude en Amérique aujourd’hui" comme avait dit de lui dès 1998 Harrison E. Livingstone, l’auteur de "High Treason". Posner, qui écrit la vie fantasmagorique de Zubaidah comme ceux qui ont rédigé les aventures de Jessica Lynch, qui avaient fait la une elle aussi... en fait de "real story", on avait eu la version de propagande, plutôt. De loin le plus bel exemple du genre ! "Nous avions avec nous un cameraman avec nous" dit un militaire sans réussir à esquisser un sourire !!! La une du Washington Post, sur le cas Lynch, dans le genre, vaut aussi le détour ! Lynch-Zubaidah, même (faux) combat !" 

Mise en orbite médiatique de Zubeidah comme leader

Mais déjà, Posner à mis sur orbite le personnage d'Abou Zubeidah, et lui a confié une mission qui dépassait de loin ses facultés : devenit le remplaçant d'un Ben Laden devenu introuvable. Rédigé dans l'urgence, la biographie de Zubeidah est remplie de contradictions. Mais avec des médias aux ordres et la manipulation issue du projet Mockinbird, qui fonctionne toujours, on va faire d'un cas psyschiatrique un leader de groupe terroriste capable de grandes choses, y compris d'avoir organisé les attentats du 11 Septembre. Avec le recul, on s'aperçoit que ce choix malencontreux, ou fait faute de grives, remet à lui seul en cause ce fameux 11 Septembre. Car sinon, pourquoi donc s'être efforcé autant de mentir à propos d'un tel lampiste ? Nous verrons demain un peu plus de détails sur cette accumulation de mensonges.

(*) cela peut aussi s'écrire dans le monde anglo-saxon Abu Zubaydah.



33 réactions


  • Donbar 26 décembre 2014 15:16

    Très intéressant. Les pièces du puzzle continuent de se mettre en place, ici comme ailleurs. Le travail paie ; travaillons plus....
     
    Effectivement les remises en cause officielles, et au premier chef la sortie du rapport sur la torture, font ressortir qu’il y a eu tromperie majeure.
     
    Qu’attend Obama pour lâcher les 28 pages déclassées ? S’en sert-il comme d’une menace agitée tous les mois sous le nez de quelque un (ou de quelques uns) ? Il le(s) met à la torture ! Et cette attente en est une pour nous !


    • morice morice 26 décembre 2014 16:51

      Qu’attend Obama pour lâcher les 28 pages déclassées ? 


      de sortir avant les photos d’Abou Grhaib « trop dures pour être regardées » ??

    • JCBeaujean 26 décembre 2014 17:42

      Dites donc, camarade compositeur des 4 vérités, un peu de retenue !
      Puisqu’il convient « d’aller enquêter sur le terrain », épatez-nous avec vos recherches et enquêtes courageusement top secrètes ! Aller sur le terrain... Concernant le 11 septembre, et les guerres américaines, ça manque pas de sel...
      Je ne sais pas si monsieur Morice enseigne bien, il renseigne sur des éléments que beaucoup de Béotiens dans mon genre n’ont pas eu l’occasion de lire. C’est tout.
      Après, on est effectivement assez grand (ce qui semble douteux au vu de vos majuscules ridicules) pour faire travailler notre esprit critique.
      Merci de se la jouer moins vivace et plus mezzo voce.


    • jacques 26 décembre 2014 17:53

      Bravo Beaujan


    • morice morice 27 décembre 2014 14:29


      VOUS N’ETES PAS ICI UN PROF FACE A DES ELEVES

      nulle envie, je ne suis plus depuis 35 ans...
      comme quoi vous êtes fort mal renseigné....

      mais jaloux, ça à l’évidence, vous l’êtes..

      le critique de Sarko qui se présente sous l’étiquette « indépendant »


      mort de rire...


      Montbard
      Candidats
      – Réunir Montbard (Michel PROTTE, RPR) maire sortant
      – La gauche plurielle pour Montbard (Robert FOURGEUX, PCF)
      – Indépendants (Angelo DIANO, IND)
      Le maintien de la liste Diano devrait permettre au maire sortant, Michel Protte, très en avance dimanche dernier, d’être réélu.

      et hop là = la droite élue..

    • trash1981 30 décembre 2014 12:18

      nulle envie, je ne suis plus depuis 35 ans...comme quoi vous êtes fort mal renseigné....

      Ecrit par le gars qui se présente comme « jeune retraité de l’Education Nationale ». smiley


    • foufouille foufouille 30 décembre 2014 12:29

      il se fout d’un procès : c’est pas lui qui payera mais jesoutiensagoravox


  • jacques 26 décembre 2014 17:16

    Très curieux tous ces grands défenseurs de la liberté d’expression qui s’en prennent à Morice, curieusement les mêmes personnes.


    • Alpaco 26 décembre 2014 18:07

      Le problème des articles de Morice est que la forme est tellement mauvaise (multiples copié/collé douteux, traductions approximatives, liens qui n’aboutissent pas, fautes de grammaire, phrases alambiquées, etc.), que le fond se perd dans un grand brouhaha écolier.
      Du coup ces articles sont indigestes, manquent d’approche synthétique, et sont tellement rébarbatifs qu’ils ne servent pas à grand chose.

      L’élève Morice pourrait mieux faire, mais s’en donne-t-il vraiment les moyens ?


    • jacques 26 décembre 2014 18:24

      Alpaco,la liberté d’expression ne présume pas de la qualité mais du contenu et nous en avons ici quotidiennement de nombreux exemples, ici il y a des infos que je n’ai nul par ailleurs.


    • jacques 26 décembre 2014 18:25

      et quand le dis « quotidiennement » je ne parle évidement pas de Morice


    • foufouille foufouille 26 décembre 2014 18:37

      c’est un logiciel qui écrit les articles et répond


    • foufouille foufouille 27 décembre 2014 10:20

      @sampi
      demande quelques neurones à ton pote flamby.
      ensuite instruit toi
      http://umvf.cerimes.fr/
      je me fais pas mal aux poignets pour un crétin


    • morice morice 27 décembre 2014 14:18

      on attend toujours les preuves de vos diffamations ici, cher troll....


    • morice morice 27 décembre 2014 14:20

      laissez le mossieu, il est inculte et se prétend autodidacte...



      et je ne parle pas du reste du CV

    • morice morice 27 décembre 2014 14:36

      c’est le même lot ici depuis 7 ans....


      une poignée à été virée, en 2010 et elle est revenue sous d’autres pseudos que la modération ne sait pas hélas éradiquer.

      parmi les virés, Asinus, revenu sous le nom de Covadonga 722, un hommage islamophobe.

    • morice morice 27 décembre 2014 14:37

      Les défenseurs de dieudonné vont certainement venir à son secours.


      à leur secours.

    • morice morice 27 décembre 2014 14:38

      j’adore votre style hésitant


      Par Alpaco (---.---.---.127) 30 octobre 02:09

      Excellent article de Morice, un de plus.
      Je soutiens ceux qui soutiennent son projet de thèse de doctorat de journalisme en histoire du passé et en analyse du présent.

      Certes, quelques approximations orthographiques, probablement liées à des bugs informatiques et autres histoires de « copier/coller » approximatifs ne viendront pas gâcher la saveur profonde de la substance de la réalité du discours.
      Il me semble que c’est, ou que ce soit la meilleure manière de le dire, à défaut d’une meilleure.

      Les fachos complotiste d’extrême droite : dehors !
      ha ha ha ! 
      Soutient total envers Morice, vive la république, vive la France, etc.


    • foufouille foufouille 27 décembre 2014 14:59

      pauv momo


    • COVADONGA722 COVADONGA722 27 décembre 2014 18:39



       le nom de Covadonga 722, un hommage islamophobe.
      heu un gus qui chasse les ennemis qui ont envahis son pays c’est un résistant.monsieur le professeur à moins que ça ne marche pas dans votre esprit
      si on est blanc et chrétien mmmmm ?


      asinus



    • Alpaco 28 décembre 2014 00:36

      Jacques, il faudrait être plus précis, vous dites : « la liberté d’expression ne présume pas de la qualité mais du contenu ».
      Je dirais plutôt : la liberté d’expression nécessite et présume d’une qualité d’expression qui exprime correctement un contenu ; quel qu’il soit. Autrement dit : le fond est compris/intéressant/débattu/etc. quand la forme est au plus claire et limpide.


  • Donbar 26 décembre 2014 20:19

    Le style et les sujets de morice sont maintenant assez connus. On s’intéresse ou pas aux seconds ; on aime ou pas le premier ; c’est bien normal. Comment se fait-il que certains, qui n’aiment pas, viennent quand même lire assidument  ? Du masochisme ?


    • morice morice 27 décembre 2014 14:18

      Comment se fait-il que certains, qui n’aiment pas, viennent quand même lire assidument ? Du masochisme ?


      non de la volonté de puissance : incapables d’écrire, ils viennent attaquer celui qui lit, traduit, met en place et rédige depuis des années, ou produit des textes énormément lus, comme cette année avec le meilleur score au palmarès, pour un texte qui vient juste d’avoir un écho certain auprès de Marc Dugain, dont j’admire beaucoup la prose....

      et comme j’ai tendance à les rembarrer en les traitant de fainéants, ce qu’ils sont, ça les excite. Pas un seul n’a pris son clavier pour démonter un article. En revanche j’ai droit à « y a une faute », « le lien ne marche plus » ; vous ne citez pas votre source (alors que c’est en lien en rouge dans le texte«  ! Ou que vous »recopiez « (je mets les originaux en extaits ou traduits pour une meilleure compréhension !) ou bien »c’est mal traduit« (je ne lis pas le polonais, désolé !)... Bref, des connards.

      bref, aussi, des trolls, qui viennent dire par exemple depuis 7 ans comme Asinus que je serais un »islamiste« , quand je ne serais pas un »poseur de bombes". Pourquoi dit-il ça ? Car il n’a rien d’autre à dire, et que son bagage culturel pas plus épais que sa carte d’engagé militaire de béret rouge ne lui permet pas de dire autre chose. Des masos, oui, d’une certaine manière, car jamais je ne laisse l’occasion de les rembarrer ; des pleutres incultes surtout.

    • Alpaco 28 décembre 2014 00:17

      Bonne question Donbar : Comment se fait-il que des lecteurs qui s’intéressent aux sujets « traités » par morice, depuis tant d’années, lui reprochent son style exécrable qui dessert sa démarche et son message, et que ce dernier ne réagisse pas ?
      Pas autrement qu’en insultant les uns et les autres, avec son style si particulier : « Bref, des connards. ».
      Morice rend illisible des sujets parfois importants, il semble donc utile de le signaler, dans le cadre d’un débat objectif, voire citoyen.


    • trash1981 30 décembre 2014 12:15

      Et quand on essaie de débattre avec Morice et qu’on remet en cause son argumentation et ses articles, il refuse systématiquement le débat. Insistez un peu et vous vous faites insulter de tous les noms.

      Pour venir ensuite se gausser, comme ici, de n’avoir pas d’opposition intellectuelle, et traiter ses détracteurs de connards.

      Vous êtes juste formidable, morice. For-mi-da-ble.


    • foufouille foufouille 30 décembre 2014 12:25

      morice est un software certain jour.
      au mieux un monologue


  • Le p’tit Charles 27 décembre 2014 09:35

    L’Amérique est paranoïaque..malade de ses démons..les premiers terroristes de la planète et de loin.. !

    Quand de nos jours elle exécute un homme en 45 minutes...ce n’est pas de la torture.. ?

  • lloreen 27 décembre 2014 09:38

    Cette information mettra, je pense, tout le monde d ’accord.
    C ’est clair, net et sans fioritures.

    http://www.presstv.com/detail/2013/12/25/341790/mossad-bush-planned-executed-911/


    • morice morice 27 décembre 2014 14:07

      « tout le monde d ’accord »....


      ne prenez donc pas votre vessie pour une lanterne !

      vous citez comme source un site iranien réputé comme étant antisémite, qui vous dit que le mossad y est pour quelque chose.

      je ne suis en rien cette démarche, et la théorie des juifs pas venus travailler ce jours-là est un HOAX.

      libre à vous de croire en Meyssan, mais veuillez ne pas inclure tout le monde dans ses délires antisémites. Et cessez vous-même de l’être, par la même occasion...

      toutes vos interventions ici le sont, antisémites....


      et c’est bien ça la plaie du net que vous représentez parfaitement en embarquant tout le monde dans votre délire et vos mensonges...

    • lloreen 27 décembre 2014 21:19

      Quel ramassis de délires !
      Tout l’ amalgame du parfait troll y est en quelques phrases.

      Pour commencer, vous n’ avez pas lu une phrase du discours de Gordon Duff, mais je suppose que vous ne maîtrisez pas la langue de Shakespeare...
      Quant à Meyssan, je ne vois pas en quel honneur je croirais en lui, ni en un autre, d’ ailleurs...et vous encore moins.

      Ceci dit, mon avis est MON avis et il vaut le vôtre.

      Quant à l’ antisémitisme, vous devez rêver. Les sémites sont un peuple très honorable.
      Par contre, je n’ en dirais pas autant des talmudistes.


  • scorpius scorpius 27 décembre 2014 11:48

    Le 11 septembre, ce n’est qu’une affaire d’immeubles qui tombent verticalement !!!

    Et c’est très dur à faire ... sauf à New York !   smiley



  • Pyrathome Pyrathome 27 décembre 2014 15:10

    ..........le 11 Septembre, à savoir une excuse pour envahir un pays, au nom de la recherche hypothétique de l’auteur d’un complot réalisé pour le moins en interne : c’était bien un « inside job »,...................

    Morice,

    Pas seulement une excuse ou un prétexte mais aussi un coup d’état mondial comme le proclame ouvertement l’ancien général chef de l’OTAN, Wesley Clark ...

    Pas seulement UN pays, mais plusieurs, comme le cite ce même général.....

    Et pas SEULEMENT en interne, car il est évident que d’autres états complices ont également participé de près comme de loin, d’où cette chape de plomb médiatique occidentale.....

    Par ailleurs, il semblent qu’ils aient aussi trouvé leur idiote utile par la même occasion lors de la publication du rapport sur la torture ( la partie submergée de l’iceberg....)


Réagir