samedi 27 octobre 2012 - par Agafia

1942-2012 Stalingrad, L’honneur d’un peuple

« Un soleil d’hiver brille au-dessus des tombes collectives, au-dessus des tombes improvisées. Les morts dorment sur les hauteurs des collines, près des ruines des ateliers d’usine, dans des ravins et des combes, ils dorment là où ils se sont battus et leurs tombes se dressent près des tranchées, des casemates, des murs percés de meurtrières qui n’ont pas cédé à l‘ennemi, comme un monument majestueux à la simple loyauté payée au prix du sang. Terre sainte ! »

Ainsi Vassili Grossman, juif athée, communiste désenchanté et correspondant de guerre pour le journal Krasnaïa Zvezda, fit ses adieux à Stalingrad dans un dernier article, le soir du Nouvel An, remplacé par Konstantin Simonov sur ordre du général Ortenberg. La séparation d’avec cette ville martyre, avant même la fin des combats, attrista Grossman marqué par les mois passés au cœur de cet enfer. «  La ville est devenue pour moi une personne vivante  » confia-t-il dans une lettre à son père.

A Stalingrad, la sculpture miraculeusement épargnée par les raids aériens, ces enfants de pierre, faisant une ronde joyeuse autour d’un crocodile, apparaissait sur fond de ruines, comme le symbole de la victoire d’un peuple uni et fier terrassant le reptile nazi au prix du sang versé et de la souffrance.

Stalingrad… Hitler qui visait les champs pétrolifères du Caucase, fut stoppé dans son élan par la ville portant le nom même de son frère-ennemi. Il y a 70 ans, l’actuelle Volgograd marqua le tournant de la guerre, et fut le symbole d’un formidable espoir dans la lutte contre l’Allemagne du IIIe Reich et la barbarie nazie. Stalingrad, symbole de l‘honneur d‘un peuple et du formidable effort qu‘il sut déployer lors de sa Grande Guerre Patriotique. Une volonté farouche qui le mènera jusqu‘à Berlin, et le 9 mai 1945 à recevoir une capitulation sans conditions de l'allemagne nazie, saluée par mille coups de canon tirés du Kremlin.

Ce sera alors la fin d’un cauchemar, une fin triomphale et amère, qui aura coûté à l’Armée Rouge 9 millions de morts, 18 millions de blessés, sans oublier la mort de 18 millions de civils, des milliers de villages ravagés, incendiés corps et âmes, et une somme incommensurable de souffrances et d’humiliations sous la botte nazie considérant les slaves comme des sous-hommes. Sur les 4 millions et demi de soldats qui seront faits prisonniers par les allemands seuls reviendront vivants 1 million huit cent mille soldats.

Dès le début de l’opération Barbarossa, l’avancée rapide des armées allemandes en terre russe durant le tragique été 41, avec son cortège d’horreurs, de monstruosités, d’inhumanité la plus extrême, à l’encontre des civils comme envers les millions de soldats faits prisonniers, avait laissé croire au IIIe Reich que les Russes seraient balayés d’un revers de cravache. C’est méconnaitre la volonté d’un Russe, méconnaitre la force d’âme de ce peuple capable de tout endurer, et méconnaitre l’Histoire. Hitler, comme Napoléon devra se heurter à l’ours slave.

Je laisse de côté la stratégie purement militaire, là n’est pas mon propos. Les opérations Uranus, Orage d’Hiver, Petite Saturne et Cercle concoctées par Joukov et Rokossovki piégèrent la 6e Armée de Paulus et firent ravaler sa morgue à Hitler. Les forces allemandes, roumaines et italiennes encerclées, épuisées, gelées et affamées s‘effondrèrent sous les coups de boutoir soviétiques.

Une guerre urbaine parmi les ruines que les Russes surent utiliser à leur avantage, des immeubles et des usines défendues pierre par pierre, des quartiers effondrés perdus et repris maison après maison sous le feu nourri de l’artillerie.

Mes pensées vont à ces défenseurs, combattants hommes et femmes, officiers, soldats, et civils vivant terrés dans des caves, survivant à tout, mourant surtout.

A ces hommes, soldats et ouvriers brûlant vif plutôt que de quitter leur poste défensif, à ces téléphonistes hommes et femmes, courant sous le feu pour réparer les fils endommagés. A ces estafettes traversant la ville avec une chance de survie minime, à ces infirmières de 18 ans, la musette et le cœur en bandoulière rampant auprès des blessés et tombant sous les balles allemandes. A ces aviatrices, surnommées par les allemands "les sorcières de la nuit", volant en rase motte dans leur avion de bois et de papier, à portée de tir, et larguant leurs bombes sur les lignes ennemies. A ces sapeurs chargés de nettoyer les maisons occupés par les troupes allemandes. A ces tireurs d’élite, chasseurs de l’Oural ou sibériens ayant quitté leur lointaine taïga natale pour défendre cette ville du Sud, à tous ces soldats, comme ces fusiliers de la Garde, traversant la Volga sous les bombes, face à la ville en flammes, en route pour l’enfer. A ces officiers aussi, comme Tchouikov, Emerenko, Vatoutine, Rodimtsev, Voronov... et puis Rokossovski…

Konstantin Konstantinovitch Rokossovki, russo-polonais, soldat d’honneur talentueux, intelligent, victime des purges de 37, ayant survécu aux tortures du NKVD de Béria, et qui fut tiré de sa geôle en 40 pour pallier au manque cruel d‘officiers, victimes expiatoires de la paranoïa stalinienne. Gravement blessé devant Moscou, il sera promu commandant du front du Don par la Svatska fin 42 et désigné comme responsable de la liquidation finale de l’ennemi. Il tenta de négocier une reddition allemande, envoya par deux fois des émissaires dans les lignes allemandes afin de limiter la casse. En vain. Paulus refusa.

Et ce fut à l'aube du 10 janvier que l'ultime offensive "Cercle" fut lancée. A 6h05, l'ordre d'ouvrir le feu fut donné, et durant 55 minutes, 7000 canons, mortiers et katioucha roulèrent tel un tonnerre apocalyptique. D'une façon si intense, qu'un officier d'artillerie soviétique, le colonel Ignatov, déclara qu'il n'y avait que deux façons de sortir d'un pareil déchainement : mort ou fou. La 6e Armée affamée, épuisée, reçut le coup de grâce, malgré une résistance acharnée et même extraordinaire si l'on considère son état de faiblesse physique et matérielle. Acharnement qui coûta au cours des trois premiers jours de l'offensive 26 000 soldats aux armée soviétiques du front du Don, ainsi que la moitié de leurs chars.

C’est à tous ceux là, illustres ou inconnus, à qui je rend hommage, …

Et l’imposant monument juché sur le Kourgan Mamaï rappelle à tous, cette bataille historique. La Mère Patrie veille sur ses enfants tombés pour elle, il y a 70 ans. Et je les salue.

Que la terre leur soit légère…

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Sources :

Carnet de Guerre, Vassili Grossman

Stalingrad, Anthony Beevor

Le devoir d’un soldat, Konstanttin K. Rokossovski

La guerre n’a pas un visage de femme, Svetlana Alexievitch



107 réactions


  • Yvance77 27 octobre 2012 10:27

    Salut,

    Et oui sans cette bataille, gagnée à quel prix par les forces russes qu’en aurait-il été de l’issue de la seconde guerre ?

    Il faut rendre hommage à tous ces jeunes héros morts pour que l’Europe sorte de la tyrannie nazi, et merci à ceux qui suivirent pour nous avoir libérer du Furher.


    • jullien 27 octobre 2012 13:08

      Et oui sans cette bataille, gagnée à quel prix par les forces russes qu’en aurait-il été de l’issue de la seconde guerre ?
      Un champignon atomique se serait élevé au dessus de Berlin en août 1945. Le nazisme aurait été vaincu mais aurait étendu ses ravages plus loin, plus longtemps. L’Europe en 1946 aurait été dans un état encore plus lamentable que celui que nous avons connu.


    • Pierre Pierre 27 octobre 2012 21:39

      @ jullien,
      Vous faites bien de rappeler que les concepteurs (juifs) de la bombe atomique la destinaient à l’Allemagne et pas au Japon. Je les comprends d’ailleurs tout-à-fait.
      Mais on ne refait pas l’Histoire. Il est difficile de dire ce qui se serait passé si Moscou était tombée en 1941. Pour rappel, Moscou était un nœud ferroviaire et routier entre toutes les villes soviétiques. Plus de liaison entre l’Oural et le front. Plus de liaison entre les villes du front. La défaite totale était inéluctable et l’Allemagne se serait accaparé de toute l’industrie soviétique comme elle s’était déjà accaparée de la française et de la tchèque. 
      Est-ce que la Grande-Bretagne aurait continué la guerre ? Est-ce que les États-Unis y serait entré alors qu’ils avaient déjà été attaqués par le Japon ? Est-ce que l’Allemagne aurait développé de nouvelles armes ? Nul ne le sait !


  • filo... 27 octobre 2012 11:01

    Excellant article sur une bataille clef de la 2ème guerre mondiale. La bataille de Stalingrad était un vrai tournant de cette guerre.

    Elle a poussé les américains à s’engager dans ce conflit ; ne voulant pas laisser au soviétiques le seul mérite d’être les vainqueurs.

    Sous prétexte fallacieux de ne pas laisser l’Europe à la merci des communistes, défendant « la démocratie et le monde libre » il se sont engagés poussé et suivi par le complexe militaro industriel. Ainsi les bases d’une troisième guerre sont jetées. C’était donc le début de la guerre froide.

    La stupidité de Staline et de son oligarchie qui l’a suivis a fait le reste. Le rêve crée par la révolution d’octobre a été définitivement pervertit faisant des soviétiques les bêtes noirs, la personnification du mal.

    Aux prostaliniens aux pouvoir ne restait plus qu’a construire le mur...


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:42

      Elle a poussé les américains à s’engager dans ce conflit ; ne voulant pas laisser au soviétiques le seul mérite d’être les vainqueurs.
      C’est le point de vue que je défends également.


    • jullien 27 octobre 2012 15:46

      Elle a poussé les américains à s’engager dans ce conflit ; ne voulant pas laisser au soviétiques le seul mérite d’être les vainqueurs. C’est le point de vue que je défends également.
      Ce qui signifie que vous avez un problème avec la géographie et le bon sens.
      Avant de combattre en Europe, les soldats américains devaient d’abord y parvenir, ce qui signifiait en 1942 devoir nettoyer l’Atlantique des sous-marins allemands qui y patrouillaient. Je ne suis pas un expert en matière militaire mais il me semble que se retrouver torpillé à des milliers de kilomètres de la plage la plus proche et avec 3000 à 4000 mètres d’eau sous les pieds n’est pas une expérience agréable....
      De plus il n’est pas très difficile de faire remarquer que les États-Unis devaient combattre à la fois l’A


    • jullien 27 octobre 2012 15:58

      Fausse manœuvre, pardon.
      Avant de combattre en Europe, les soldats américains devaient d’abord y parvenir, ce qui signifiait en 1942 devoir nettoyer l’Atlantique des sous-marins allemands qui y patrouillaient.
      De plus il n’est pas très difficile de faire remarquer que les États-Unis devaient combattre à la fois l’Allemagne et le Japon. Au moment où les Soviétiques défendaient Stalingrad, les Américains combattaient en Nouvelle-Guinée et sur l’île de Guadalcanal pour mettre fin à l’expansion japonaise vers l’Australie.


    • jullien 27 octobre 2012 21:38

      @Omar
       Il me semble que je suis le premier à avoir parlé sur Agoravox de la bataille de Halhin Gol/Nomonhan (c’était en 2009).
       Je vous suggère de lire plus attentivement l’article sur Wikipédia : mai-août 1939 ce n’est pas « depuis 1930 »
       Cela étant dit, il est exact que la bataille de Halhin Gol (pour les Russes) ou de Nomonhan (pour les Japonais) a donné à la Seconde Guerre mondiale le visage que nous lui connaissons. C’est pour isoler diplomatiquement les Japonais et leur retirer tout espoir d’une intervention allemande que Staline a conclu le pacte germano-soviétique (vous pouvez oublier le bla-bla sur les « frères jumeaux »). Cette bataille a aussi fait connaître Joukov à Staline. Enfin les Japonais ont conclu de cette bataille qu’il valait mieux privilégier « l’expansion vers le Sud », un choix politique qui les amena deux ans plus tard à attaquer Pearl Harbor. Dans les semaines précédentes l’espion Richard Sorge avertit l’URSS que les Japonais avaient choisi l’attaque au Sud. Plusieurs dizaines de divisions furent alors retirées de Sibérie pour sauver Moscou sous le commandement de Joukov .


    • CN46400 CN46400 28 octobre 2012 11:59

      Précision exellente, la victoire éclair de 40 des soviètiques en Manchourie du Nord sur les japs oblige ceux-ci à signer, avec Staline, un pacte de non agression qu’ils respecteront (ils ont choisi d’attaquer les USA) et Staline constate alors qu’il dispose en Extrème Orient d’une armée, commandée par Joukov, au top niveau. Il fait donc, face aux nazis, un choix à la Koutouzov devant Napoléon, espaces, hiver puis contre attaque.
       Pendant six mois, l’élite des troupes allemandes va s’user contre les armées tout venant, que Staline a décidé de sacrifier par millions bien qu’elles se battent souvent avec vaillance (La forteresse de Brest résiste un mois, les partisans pourrissent les arrières nazis à comparer avec la débandade française)
       Hitler a trois objectifs (Moscou, Léningrad et Stalingrad), en décembre 41, il croit tenir les deux premiers, il va déchanter, en moins d’un mois les troupes d’Extrême Orient sortent de l’Oural et repoussent les allemands sur Smolensk. Si Léningrad s’enroule pour un siège, très dur, de 900 jours, Moscou est dégagé. Tous les ingrédients de la victoire finale ont été de sortie, les T34 en masse, les Katiouchas en batterie, les Yaks en nuées, les soldat en skis et en tenues d’hiver que les allemands attendent encore. Un an avant Stalingrad la tactique de la grosse tenaille a payé. Tout, camion, canons, tanks, munitions, soldats est alors soviètique à 100%.
      Coté allemand, il y a de tout matériel, italien, tchèque, français surtout et bien sûr les deux millions de soldats allemands remplacés à leur poste de travail en Allemagne par autant de prisonniers français !


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 22:04

      Merci pour cette intervention concise, claire et efficace smiley
      Et d’où ressort très bien ce formidable effort collectif qui m’a toujours paru admirable.


  • Soi même Soi même 27 octobre 2012 12:15

    Un bel hommage à Staline, car sans sa complicité l’Allemagne Nazie n’aurait pas peu être si triomphale sur le front de l’Ouest et de l’Est jusqu’en 42.


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 12:32

      Je crois que vous n’avez pas trop compris le fond de l’article... smiley
      C’est un hommage aux hommes et aux femmes d’un peuple, pas une thèse politico-historique...
      Que voulez-vous... Je suis une sentimentale  smiley


    • Soi même Soi même 27 octobre 2012 12:56

       O que si j’ai compris le fond de l’article, et je respect les morts, mais pas des boucheries qui auraient bien pue être éviter si les hommes n’avaient pas fermés les yeux sur ce qui se fomentait dans les années 20 !
      Quand au sacrifice héroïque des Russes, il ne faut oublier que les Biélorusses et les Ukrainiens avant dans devenir les victimes des troupes Nazis, les ont accueillies comme des libérateurs !

      Quand a la situation du Général de Gaulle vous remarquerez qu’il ne prononce pas le mot Soviétique.

      Qui en dit long sur Staline !


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 13:26

      Ce que je voulais vous faire remarquer, c’est qu’il n’est absolument pas question d’un hommage à Staline à travers mes propos...

      Les Bielorusses ont vite déchanté... Si ma mémoire ne me trahit pas, on a dénombré 16 000 « Oradour sur Glane » dans ce seul pays du fait des allemands.
      Et les Partisans (la Résistance) y étaient très actifs.

      Quant à refaire l’Histoire... , Un éternellement recommencement, malheureusement. J’ose espérer dans ma grande naïveté, que personne, sauf les purs psychopathes, admirent et espèrent des boucheries... Je commence à croire que souhaiter leur éradication est devenu un voeu pieux.... ça fait un bout de temps que ça dure, depuis toujours, et les hommes, dits Homo Sapiens, n’ont toujours acquis aucune sagesse...
      Il nous reste les yeux pour pleurer et une mémoire pour se souvenir.


    • Spip Spip 27 octobre 2012 14:04

      @ Par Soi Même


      Il est vrai que l’attitude des habitants de certaines régions « libérées » des Soviétiques par les Allemands en 1941/42 cadre mal avec les images d’Epinal de 1945.


      Par son mépris de tout ce qui était Slave, Hitler avait gâché une belle occasion de se rallier tous ces pays qui avaient eu à subir le stalinisme. Quand, par nécessité, il a changé d’avis c’était trop tard : le rouleau compresseur de l’Armée Rouge était en marche (depuis Stalingrad précisément) et ne s’arrêtera qu’à Berlin.


      Pour mémoire, les unités de volontaires de ces pays dans la Waffen-SS : Estonie : 1 division - Lettonie 2 - Caucasiens 1 brigade - Ukraine 1 division - Cosaques 1 corps de cavalerie - Russe 2 divisions. Dans la Wehrmacht : Armée Vlassov (111 bataillons).


      Quand les Soviétiques reviendront, ce sera sanglant pour eux et leurs familles...


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 14:39

      Oui, il y a eu des slaves qui ont préféré adhérer au salut nazi... et ont vu là une occasion de se libérer du joug stalinien.
      Oui, les partisans de Vlassov ont été torturés, fusillés ou envoyés au Goulag.
      Et pire encore, les prisonniers de guerre soviétiques survivants, après avoir enduré des souffrances inimiginables, car il faut avoir connaissance des conditions épouvantables dans lesquelles les allemands maintenaient les prisonniers russes... D’ailleurs, par leur endurance, et leur solidité, ils étaient très prisés des salauds du genre Mengele pour servir de cobayes), bref, même eux, soldats intègres mais malchanceux n’ont pas été mieux lotis et ont été grossir les rangs des camps sibériens, parce que soupçonnés de lâcheté et de traitrise.
      Oui, Staline, que la vue des amputés indisposait dans Moscou, a fait exiler hors de la capitale, ceux qu’on appelait non sans cynisme les « samovars », ces soldats n’ayant plus ni jambes, ni bras et qui mendiaient pour survivre.
      Oui, la Mère Patrie n’a pas été tendre avec ces enfants, et fut souvent une marâtre.

      et oui, les « glorieux français collabos » de la Division Charlemagne ont du batailler dans Berlin avec les soldats Rouges...
      (Rien à voir, mais tant qu’à parler des collabos, hein... smiley )


    • julius 1ER 27 octobre 2012 16:58

      une technique utilisée par les allemands sur les prisonniers russes était de leur faire manger de la soupe aux choux mal cuite comme çà on les nourissait , mais le remède était pire que le mal car la soupe aux choux mal cuite provoque des diarées ainsi les prisonniers se vidaient pour mourir d"épuisement.comble du raffinement il fallait moins de gardiens pour les surveiller !


    • Soi même Soi même 29 octobre 2012 13:42

      @ Spip , Soljenitsyne relate dans un de ses ouvrages que ceux qui ont participer à l’envahisement de l’Allemagne se sont retrouver à leurs retours aux goulags en Sibérie !


    • Spip Spip 29 octobre 2012 16:11

      @ Par Soi Même


      Un peu de mesure, pas tous ceux qui ont participé, quand même ? Vu les effectif de l’Armée Rouge, l’URSS n’aurait plus été qu’un gigantesque goulag...


      Ce qui est vrai, c’est que Staline a commencé à expédier dans les camps, dès la fin de la Guerre d’Espagne, beaucoup de ceux qui avaient eu contact avec l’Occident (Brigades Internationales), comme s’ils étaient porteur d’un virus dangereux. Après 45, d’autres y passeront aussi, pour la même raison.


    • manech42 manech42 29 octobre 2012 21:40

      Staline a signé un pacte de non agression avec Hitler devant le refus des Français et des Britanniques de s’associer avec lui pour combattre les nazis, c’est bien de dire une vérité mais c’est dégueulasse de ne pas la dire toute et entière, pauvre France !


    • Soi même Soi même 30 octobre 2012 13:53

      Il y a plus grave, l’armement et le pétrole qui à servie à envahir la France, c’est fait avec l’accord et l’aide des Soviétiques.
      Dans la décennies des années 1920, les Soviétiques ont permit aux Allemands d’avoir des usine d’armement en territoire Soviétique, dans c’est accord il était stipulé que ces usines allaient équiper d’armement qui lui fessait défaut à l’Armée Rouge et en même temps réarmé l’Allemagne en toute discrétion.
      Le pacte de mon agression Germano-Soveitique était bien un pacte sur l’acier et le pétrole !


  • Robert GIL ROBERT GIL 27 octobre 2012 12:16

    voici une citation de De Gaulle a mediter :

    « LES FRANÇAIS SAVENT QUE LA RUSSIE SOVIETIQUE A JOUE LE ROLE PRINCIPAL DANS LEUR LIBERATION »


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 12:49

      Je ne connaissais pas cette citation de De Gaulle. Merci Robert Gil.

      Et pourtant... Quand je me souviens des programmes d’histoire durant ma scolarité dans les années 80, on ne jurait que par les américains et le débarquement !...
      Mais je précise tout de même que j’ai tout autant de respect et d’ empathie pour les soldats américains tombés sur nos plages...


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:29

      Le vrai tournant de la guerre c’est Stalingrad.
      Une des raisons du débarquement est d’empêcher l’Armée Rouge d’arriver jusqu’à l’Atlantique, car tôt ou tard les Russes y seraient parvenus.
      Accessoirement l’Europe de l’ouest a été ’libérée’ par les américains et est tombée dans leur escarcelle au partage de Yalta.


    • titi titi 27 octobre 2012 23:58

      @Abou antoum

      Le débarquement américain en Normandie fait partie des décisions de la conférence de Moscou d’aout 42.
      Cette conférence prévoyait d’abord le « nettoyage » de l’Afrique puis un débarquement dans le Nord de la France.

      Staline y participe et connait très bien le planning.
      Stalingrad n’a pas eu lieu, et le débarquement en france est déjà décidé.

      Donc...

       


    • @ROBERT GIL

      JE TE TROUVE TRES OPTIMISTE 1 FRANCAIS SUR MILLE SAIT QUE NOS CAMARADES

       SOVIETIQUES ONT PERDU 23 MILLIONS DE SOLDATS A LA DERNIERE GUERRE

      MEMES LES PC EUROPEENS NE LE RAPPELLENT PAS ASSEZ EN NOVEMBRE MOIS DE

       la MORT... MIZ DU EN BRETON « LE MOIS NOIR »

      QUI SAIT AUSSI QU UNE ARMEE DE 100000 BRETONS STATIONNEE DANS LA BOUE DE

      CONLIE 72 ....GAMBETTA LES A LAISSE CREVER DE FROID ET LES BOCHES ONT FAIT LE RESTE 1 FUSIL POUR 6 CES CONS DE JACOBINS PENSAIENT QU ILS PRENDRAIENT PARTIE POUR LES PRUSSIENS....HONTE A L HONNEUR DE LA BRETAGNE MEPRISEE ET RABROUE DEPUIS 1530...............nous les chairs a canons ....nous les fusiliers marins...la marine....dite royale...SOUVENEZ VOUS D EUX DE DIXMUDE AUX DARDANELLES

      400000 MORTS BRETONS EN 14/18..................


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 18:57

      Z’êtes en forme le retraité du front de gauche ! smiley
      Mais je vous appuie et... vive les bretons !

      Et puisque vous êtes là, je me permet également une disgression : est-ce que le Front de Gauche français soutient activement Sergueï Oudatlsov, le leader du Front de gauche russe, qui vient à nouveau d’être arrêté, interrogé et,inculpé ce vendredi de « préparation à l’organisation de troubles massifs » et qui risque 10 ans de camp...

      Croyez-vous que cette arrestation soulèvera autant de réprobation outrée des occidentaux que celle des pussy riot ?... Est-ce que nos médias vont crier à l’oppression à longueur d’articles quotidiens pendant des semaines ? Est-ce que nos députés européens vont grimacer à grands renforts de belles tirades sur la vilenie du tsar Poutine ?
      Perso, j’ai un doute... Ces multi arrestations et grèves de la faim n’ont pas beaucoup ému nos bien pensants locaux... Faut dire qu’ Oudatslov ne se ballade pas à poil, ne s’assoit pas sur des poulets congelés, et n’a pas encore été prier la vierge à coups de guitare électrique dans la cathédrale Saint-Sauveur...Bah non.. Lui il manisfeste, défile et discoure... Pffff... Il est d’un classissisme Sérioja franchement... même pas le sens du marketing et de la subversion cathodique ! smiley ... C’est pas comme ça qu’il va s’attirer les faveurs de Madonna ! smiley

      Moi, j’ai une grosse pensée pour lui.


  • Agafia Agafia 27 octobre 2012 12:21

    Bonjour et merci à la modé d’avoir publié cet article.

    Oui, les américains ont laissé les russes se dépatouiller avec le gros des forces allemandes. Ils ont trainé les pieds et octroyé, pour faire patienter Staline, le prêt-bail, matériel, nourriture, envoyés jusqu’au fin fond des goulag. Varlaam Chalamov en parle non sans ironie, dans ses Récits de la Kolyma.

    Les soviétiques ont payé un très lourd tribut. Il ne faut pas oublier qu’ils crevaient littéralement de faim pendant la guerre, travaillaient des journées de 10 à 12h, dans des usines déplacées à l’Est au-delà de l’Oural, où les machines tournaient dans des bâtiments sans toit, et où un retard ou une absence pouvait vous emmener tout droit dans un camp. Et malgré tout, ils sortaient des chars, des armes et des munitions à une cadence infernale, dans des conditions infernales.

    La rage des russes était à la mesure de l’horreur qu’ils ont découvert au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’Allemagne, face à ce que les allemands avaient fait subir à leur peuple. Rajoutons les incitations et la propagande comme le «  Tue l’allemand ! Fais ravaler sa morgue à la femme allemande !  » d’Ilia Erhenbourg assénée sans cesse à des hommes qui n’étaient pas rentrés chez eux depuis 4 ans, et ayant vécu un enfer permanent. Ceci n’excuse rien mais permet de comprendre, ou du moins expliquer certaines dérives.

    Durant la marche sur l’Allemagne, Rokossovski qui commandait le front de la Prusse Orientale était conscient des abus perpétrés par ses troupes sur les civils, puisqu’il a fait passer un ordre, l’Ordre numéro 6, incitant ses hommes à concentrer leurs forces sur les seuls soldats ennemis, et à se comporter honnêtement envers la population. (Certains officiers n’ont d’ailleurs pas hésité à exécuter les soldats coupables d’exactions.)

    D’autant moins évident à gérer que les troupes de Rokossovski étaient aussi composées d’unités de détenus de droit commun, les truands des camps, à qui les autorités du Goulag avaient octroyé une remise de peine en échange d’un engagement. Certaines de ces unités ont eu par ailleurs des comportements héroïques, d’autant qu’elles étaient utilisées pour les missions quasi suicidaires, et servaient de chair à canon. Les généraux soviétiques n’ont jamais été économes de la vie de leurs soldats.

    Un excellent livre de témoignages d’anciens soldats sur cette période : Splendeur & misère de l’Armée Rouge, de Jean Lopez et lasha Otkhmezuri, Ed. le Seuil.


    • jullien 27 octobre 2012 13:26

      Oui, les américains ont laissé les russes se dépatouiller avec le gros des forces allemandes. Ils ont trainé les pieds et octroyé, pour faire patienter Staline, le prêt-bail, matériel, nourriture, envoyés jusqu’au fin fond des goulag. Varlaam Chalamov en parle non sans ironie, dans ses Récits de la Kolyma.
      Nous avons déjà eu ce débat au moins huit fois.
      Alors mettons les choses au clair :
      1°) les soldats soviétiques ont fait preuve d’un héroïsme admirable,
      2°) les Américains n’ont pas « trainé les pieds » en 1942 (allez la question aux survivants de Guadalcanal ou de la bataille de l’Atlantique).
      3°) la puissance de l’Allemagne nazie était telle qu’il a fallu l’union de tous les États civilisés pour la vaincre. Les Américains sans les Russes n’auraient pas pu libérer l’Europe mais les Russes sans les Américains en auraient été tout autant incapables. Et sans les Britanniques conduits par Winston Churchill Hitler aurait conquis non seulement l’Europe mais aussi le monde entier.


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 13:50

      Ah bah, désolé, j’étais pas là les 7 premières fois smiley
      On ne peut pas être partout ^^

      La victoire sur le IIIe Reich a été possible grâce à une somme d’efforts de part et d’autre et j’en suis bien consciente. Ne vous méprenez pas, car loin de moi l’idée de dénigrer les efforts des alliés de l’Ouest ainsi que leur propres tragédies...


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:32

      D’autant moins évident à gérer que les troupes de Rokossovski étaient aussi composées d’unités de détenus de droit commun, les truands des camps, à qui les autorités du Goulag avaient octroyé une remise de peine en échange d’un engagement.
      Oui, et ce sont les mêmes qui ont majoritairement défendu Stalingrad. Il faut le dire.


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:34

      Les généraux soviétiques n’ont jamais été économes de la vie de leurs soldats.
      Depuis toujours le soldat russe n’a pas le droit d’être fait prisonnier, il doit lutter jusqu’à la mort. Les prisonneirs de guerre quand ils survivent essaient de ne pas rentrer car c’est le camp qui les attend, ils ne seront pas accueillis en héros mais en traîtres.


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:38

      mais les Russes sans les Américains en auraient été tout autant incapables.
      C’est un point qui a toujours fait et qui fera toujours débat. Pour moi ce n’était qu’une question de temps, l’issue finale ne faisait pas de doute car les forces en présence étaient déséquilibrées, l’URSS disposait de ressources énergétiques et humaines sans commune mesure avec l’Allemagne nazie.


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 15:03

      Durant ces trois années d’incarcération, on suppose que Rokossovski a été déporté à au camp de Vorkouta... mais les preuves manquent, et il ne l’a jamais évoqué.
      En tout cas, ironie de l’histoire ou volonté éclairée, c’est à lui qu’on a confié ces troupes de truands « repentis » et combattants.
      Dans « Le cri de la taïga » d’Aron Gabor, témoignage d’un hongrois envoyé au goulag dès 1945, l’auteur évoque un truand notoire, à qui Rokossovski écrivait et envoyait des colis.
      Car après la guerre, ces truands-soldats retrouvaient bien souvent leurs anciennes activités, donc le juge, donc le camp...
      Et c’est ce qui déclenchera la « Guerre des chiennes » , un conflit sanglant au sein des goulag, et habilement utilisé par les autorités, conflit entre les truands ayant combattu, donc servi le pouvoir, donc traitres à la Loi des voleurs et qu’on appelera les « chiennes », et ceux ayant refusé d’aller combattre...
      M’enfin, je m’égare... Ceci est une autre histoire...


    • jullien 27 octobre 2012 16:01

      2°) les Américains n’ont pas « trainé les pieds » en 1942 (allez la question aux survivants de Guadalcanal ou de la bataille de l’Atlantique).
      Mais où avais-je la tête ? C’est bien sûr « 2°) les Américains n’ont pas »trainé les pieds" en 1942 (allez poser la question aux survivants de Guadalcanal ou de la bataille de l’Atlantique)" qu’il fallait lire.


  • non667 27 octobre 2012 12:35

    mourir pour libérer la france pour en fin de compte la donner aux immigré ! c’est retuer nos soldats  ! smiley smiley smiley


    • Agafia Agafia 27 octobre 2012 13:02

      Vi vi vi... mais encore ? smiley
      J’ai beau chercher, j’arrive pas à trouver Stalingrad sur ma tite carte de France ^^


    • focalix focalix 27 octobre 2012 14:07

      Bonjour Agafia,

      Merci pour ces précisions éclairées, présentées de façon très pédagogique (le sujet l’exige) sur ce que fut Stalignrad.
      Comme vous le voyez, face aux montagnes de sottise, la pédagogie ne fait pas de miracles.
      Que cela ne vous décourage pas de continuer !


    • Spip Spip 27 octobre 2012 15:18

      @ non667


      Et les immigrés (des mêmes pays) qui sont venus mourir pour nous en 14/18 et 39/45, ils ne vous dérangent pas, ceux-là ?


    • DanielD2 DanielD2 27 octobre 2012 16:09
      De mémoire, le nombre de perte des troupes coloniales Françaises :

      1 er guerre mondiale : 75.000 morts sur 1,4 millions de militaires tués, on peut pas dire que ça soit extraordinaire.
      2eme guerre mondiale : entre 10.000 et 15.000 sur 250.000 militaires tués. Là non plus, pas de quoi dire que les immigrés ont libéré la France.

      Donc les histoires de « Ils nous ont libéré, ils ont le droit de s’installer chez nous », je les laisse à Jamel Debouze. 

    • non667 27 octobre 2012 19:20

      à spip
      qui sont venus mourir pour nous en 14/18 et 39/45, ils ne vous dérangent pas, ceux-là ?

      1°-pas du tout ils sont venu se libérer . Rommel était en Afrique ! smiley smiley smiley

      2°-c’est vrai que pour les enrôler Gaulle leur avait promis l’indépendance !
      a ce propos je tiens d’une relation d’un membre présent à une réunion secrète de Gaulle / émissaires du fln que ceux -ci avaient mis en avant d’anciens combattants 39/45 arborant toutes leurs médailles et qui l’ont interpelé en lui rappelant sa promesse !
       degaulle a répondu : l’indépendance ça ne se donne pas , ça s’arrache ! en faisant un grand geste d’arracher avec le bras ! et en quittant aussitôt la réunion  !

      malgré tout il à tenu sa promesse leur accordant l’indépendance alors que le fln était battu sur le terrain intérieur comme expliqué dans l’article de ce jour :

      Si Salah avait pu, si De Gaulle avait voulu....
       comme quoi c’est pas si simple  !

    • Spip Spip 28 octobre 2012 00:04

      @ non667

       « ils sont venu se libérer . Rommel était en Afrique. » On sait bien que les Français ne sont pas bon en géographie, mais quand même, faites un effort... Rommel était en Cyrénaïque, la Lybie actuelle. Il a poussé au maximum vers l’Egypte et en Tunisie (sous contrôle italien). Nos colonies de l’époque n’ont jamais été occupées par les Allemands ! Curieuse réécriture de l’histoire par une non moins curieuse géographie.


    • L’immigré 28 octobre 2012 20:26

      Merci à l’auteur pour cet article qui se veut, dans une certaine mesure, complet. Mais, nous aimerions en savoir davantage.

      @L’écureuil à Spirou
      Les Français sont effectivement nuls en géographie, pour la plupart.
      Merci de le rappeler, bien que je le sache depuis longtemps.
      Erwin Rommel était sans doute le meilleur combattant de la campagne de l’
      Afrika Korps en … où déjà ? Devinez !

      « Curieuse réécriture de l’histoire par une non moins curieuse géographie. »
      Je suis sûr que certains Français s’imaginent que Paris fut libérée par les Américains alors que, à ce que je sais, les Résistants (qui ne sont pas à proprement parler des militaires) firent l’essentiel du travail et la seconde division blindée du général Leclerc (Non ! Pas le PDG de la société du même nom !) n’entra qu’après... sans les Américains,
      bien sûr.

      D’autres Français doivent se dire qu’ils doivent leur victoire au débarquement en Normandie. Réponse claire de ma part : Que non ! La France doit sa libération à Stalingrad, le tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Je rends hommage à tous ceux et celles qui sont tombés en ce lieu mythique, symbole de la lutte contre la bêtise humaine. Sans vouloir minimiser les autres faits d’armes, le monde que nous connaissons découle directement de ce moment-là : 3 février 1943 à Stalingrad. Si la Wehrmacht avait vaincu les Soviétiques à Stalingrad, le grenier à blé (Ukraine) de l’Europe et les raffineries de Roumanie (très à l’Ouest, certes) seraient mieux sécurisés (du point de vue nazi). L’oural (au Nord-Est, certes) auraient été plus facile à envahir et les champs pétrolifères de Bakou seraient aux mains des nazis : métaux (pour les chars, les avions, les chemins de fer) et pétrole (pour le carburant et les objets divers). Tout ce qu’il faut pour une armée moderne...
      Plus jamais ça !

      Pour ceux qui veulent refaire l’histoire, il existe encore des logiciels de jeux...


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 21:06

      Bonsoir l’immigré,

      Raconter Stalingrad d’une façon complète... j’aurais bien voulu, mais ça aurait été un peu long smiley même en synthétisant le plus possible, et même si une fois lancée, je peux noircir des pages car effectivement, il y a tant de choses à relater, je préfère conseiller le livre d’Anthony Beevor, par exemple... 585 pages en format poche^^

      Mon but premier était plus de l’ordre de l’hommage, ce que tout le monde a bien compris, puisque en octobre 42, il y a tout juste 70 ans, la bataille de Stalingrad battait son plein, et entrait dans sa dernière phase...
      Ce petit article sans prétention se veut surtout comme une brassée d’oeillets rouges posés au pied d’un mausolée.


    • non667 28 octobre 2012 21:31

      à spip
      Nos colonies de l’époque n’ont jamais été occupées par les Allemands

      montgomery y était pour rien ?


    • Spip Spip 29 octobre 2012 10:56

      « montgomery y était pour rien ? » Il était loin et ce n’était pas sa mission. Reprenons encore une fois l’histoire et la géographie. A part les quelques territoires où les gaullistes ont pu s’implanter, tout le reste était resté sous l’autorité de Vichy, en échange de « facilités » logistiques pour les Allemands, jusqu’au débarquement des Alliés au Maroc et en Algérie (opération Torch), le 8 Novembre 1942.


      Montgomery était bien trop occupé à contenir puis à contre-attaquer Rommel en Egypte. El Alamein se terminera début Novembre 42, soit au moment ou Torch était exécuté. (parallèlement, Stalingrad c’est du 17 Juillet 42 au 2 Février 43).


  • alberto alberto 27 octobre 2012 13:57

    Superbe hommage Agafia !

    Oui la victoire de Stalingrad a été le tournant décisif de cette guerre inhumaine !
    Oui les russes seraient arrivés à Berlin avec ou sans les américains !
    Oui les américains ont mis toutes leurs forces en action pour ne pas laisser les russes arriver seuls à Berlin, voir...à Paris !

    Bien à toi.


    • DanielD2 DanielD2 27 octobre 2012 15:38

      « Oui les russes seraient arrivés à Berlin avec ou sans les américains ! »


      Certainement pas. Les alliés ont livré des quantités astronomiques de matériels aux Russes ( Exemple : 400.000 véhicules terrestres de toute sortes d’après Wikipédia !!! ) et ont harcelé durant toute la guerre l’Allemagne avec des bombardiers dans des missions quasiment suicides. La menace d’un débarquement et les batailles contre les alliés en Afrique et ailleurs dispersaient les troupes Allemandes. Et même avec tout ça, ça a failli tourner au désastre pour la Russie. Donc non, l’URSS n’aurait certainement pas gagné la guerre seule. 

    • DanielD2 DanielD2 27 octobre 2012 15:56
      PS : Ce qui ne veut pas dire que les USA n’ont pas laissé le sale boulot aux Russes, bien évidemment. 

      J’ajoute que si on regarde objectivement la 2eme guerre mondiale, on se rend compte que démographiquement et industriellement, l’Axe avait perdue d’avance. L’Allemagne et l’URSS avaient a peu près la même capacité industrielle, les USA, monstre industriel, les dépassés largement, quand au Japon c’était une puissance industrielle dérisoire, produisant 1 porte avion quand les USA en produisait 10. On peut donc dire en gros que la 2eme guerre mondiale a été une bataille à 2 contre 1, voir plus.

      La chose vraiment étonnante dans cette histoire, c’est que l’Allemagne n’est pas passé loin de la victoire, c’est le pouvoir de nuisance d’un petit pays composé d’industriels d’exceptions, de scientifiques qu’on s’arracha après-guerre, d’une armée dirigée par d’authentiques vétérans de la 1er guerre ( Hitler avait été blessé plusieurs fois, Göring était un authentique as de l’aviation, etc, pas des généraux vieux et planqués comme en France par exemple ) et fanatisée par une idéologie puissante. 

  • Agafia Agafia 27 octobre 2012 14:47

    Focalix et Alberto, je vous remercie smiley et j’en profite pour remercier aussi Filo et Juluch pour leur passage.

    Et non, je ne me découragerai pas... Chacun a le droit d’émettre ses opinions, c’est la règle du jeu, et c’est là tout l’intérêt d’Agoravox smiley


  • Abou Antoun Abou Antoun 27 octobre 2012 14:48

    La rage des russes était à la mesure de l’horreur qu’ils ont découvert au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’Allemagne, face à ce que les allemands avaient fait subir à leur peuple.
    Le comportement bestial des troupes allemandes s’explique partiellement par une consommation massive et forcée de drogues d’un nouveau type (méthamphétamines, pervitin). Les russes sont restés dans la tradition (vodka), mais la propagande a joué aussi un grand rôle.
    Quelles que soient les exactions de l’Armée Rouge dans son avance (viols, etc.), il n’y a aucune commune mesure avec la sauvagerie des nazis. Les historiens s’accordent à écrire que l’armée rouge a nourri les habitants des terres conquises, inversement ce n’est pas vrai, la plupart des morts sont morts de faim.


  • Agafia Agafia 27 octobre 2012 15:27

    En dehors des dérapages, certes nombreux et certes motivés par l’alcool, les témoignages sur le comportement des russes, s’accordent effectivement en ce sens.
    Dans « le journal d’une femme à Berlin » écrit par cet anonyme témoignant de l’arrivée des russes, et de sa stratégie de survie en tant que femme, on se rend compte que les soviétiques ont tenté de ramener assez vite un minimum d’ordre dans la ville.
    Les civils allemands étaient effectivement nourris, même si en échange de la nourriture, ils (et surtout elles) devaient aller travailler.
    Ce témoignage est intéressant, car pris au jour le jour, sur le vif... Et malgré ce qu’elle subit, l’auteur conserve une lucidité et une objectivité qui nous éclairent sur les relations entre les allemand(e)s et les soldats russes. Sur le comportement de ces derniers.
    Ils étaient loin d’être les sous-hommes comme le déclarait l’idéologie nazie .


    • BOBW BOBW 28 octobre 2012 10:38

      Témoignage de mon père prisonnier de guerre français : Les soldats russes étaient« friands » et collectionneurs de montres abondamment récupérées sur les soldats allemands blessés ou prisonniers (C’était quand même moins barbare que des scalps smiley)


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 13:28

      C’était souvent la première chose qu’un soviétique rackettait à l’ennemi. Posséder une montre à cette époque pour un russe était ... un rêve quasi inaccessible. Tout le monde connait la fameuse photo des soldats plantant le drapeau soviétique sur le Reichtag, photo qu’on s’empressa de rectifier quand on s’aperçut que l’un des hommes portait une montre à chaque poignet. smiley
      Il n’était pas rare qu’ils se les volent parfois entre-eux, pendant leur sommeil. 

      Aron Gabor (Le Cri de la Taïga) raconte un périple d’une ville à l’autre en Hongrie avec deux compagnons, alors que les Russes sont arrivés. A chaque rencontre avec un ou des soldats russes, ils sont tour à tour dépouillés qui de son pantalon, qui de son manteau, qui de ses bottes, qu’ils doivent échanger contre des frusques aléatoires, et puis requinqués une heure après par d’autres soldats, souvent des officiers qui prenaient pitié de leur tenue loufoque. Le récit est très drôle, même si la situation est parfois tendue.

      Moins anecdotique, je me souviens du témoignage d’un vétéran de la Grande Guerre Patriotique se remémorant sa traversée des campagnes allemandes lors de l’avancée sur Berlin. Lui et ses compagnons étaient totalement ahuris devant le confort, la « richesse » d’un paysan allemand, parfois toute relative, mais combien étonnante pour un soviétique des années 40. Et en découvrant tout ce que possédait le plus simple des fermiers allemands, leur première réflexion fut : mais pourquoi ce peuple qui vit si bien a voulu la guerre puisqu’il a tout ? Aux yeux d’un simple moujik, le fait de posséder deux pantalons semblait être le comble de la richesse. Alors quand il voyait une horloge trôner dans la pièce de chaque paysan allemand ! Ce confort dont disposait toute famille allemande...


  • DanielD2 DanielD2 27 octobre 2012 15:41

    « fut le symbole d’un formidable espoir dans la lutte contre l’Allemagne du IIIe Reich et la barbarie nazie.  »


    Pour pouvoir continuer la barbarie communiste qui a aussi tué des millions de gens ...

    • julius 1ER 27 octobre 2012 16:48

      personnellement je ne mélangerai jamais le communisme et le stalinisme, c’est pour cela que j’ai toujours été Trotskyste car les dictatures se revendiquant du communisme sont légions, il n’y a qu’à voir l’exemple de la Corée du nord de nos jours et pour remonter le temps j’étais pour l’intervention vietnamienne au Cambodge pour mettre fin au régime khmer rouge qui se prétendait aussi communiste(d’ailleurs la Chine qui soutenait les khmers a fait payer tès cher aux vietnamiens leur invasion du Cambodge) caricaturer et balancer des chiffres,c’est très facile et puisqu’on est dans les chiffres que dire de Staline qui a éliminé toutes les têtes pensantes les premiers vrais bolchéviques , les Zinovievs,Kamenev, Boukharine, Trotsky, Rikov, cad 200 têtes qui étaient l’élite du parti bolchévique et l’on parle des principaux on ne parle pas des cadres subalternesqui ont disparu par milliers ( imagine un seul instant si tu faisais de même avec le parti socialiste ) comment pourrait-il diriger le pays ???? je n’ai pas vu beaucoup d’historiens avoir de la compassion pour les communistes éliminés par Staline !
      Là aussi l’histoire est à réecrire avec un peu plus de rigueur et d’objectivité !!!


    • DanielD2 DanielD2 27 octobre 2012 17:07

      Il faut arrêter avec ce lieu commun. Il suffit de lire le manifeste du parti communiste de Marx avec notre recul actuel pour comprendre pourquoi ça a mal fini. Quand on propose que toutes les terres agricoles soient nationalisés et que les paysans deviennent tous une armée agricole, par exemple, on voit déjà ce totalitarisme insensé et cette planification étatique absolu qui va mener l’URSS à la catastrophe et l’Europe de l’Est à ce qu’elle est aujourd’hui par rapport à l’Ouest.


    • filo... 27 octobre 2012 21:16

      Staline était stupide et primaire. Son coté primaire était accompagné par la cruauté ; il était quelqu’un de très cruel. Son manque inintelligence il compensé par la ruse. Il était très rusé.

      Et c’est bien connu que le pouvoir soule et rend avide. C’était un vrai fou dangereux.

      Les américains avec la guerre froide ont faits de lui une  véritable bête sauvage.
      Il a ruine le rêve d’un monde juste et meilleur ; rêve nait avec la révolution d’octobre.

      Il a détruit le communisme pour ériger stalinisme, système à son image pour son culte de personnalité.

      Khruschev l’a mis dans les poubelles de l’histoire. Brejnev a essayé de le déterrer. Ce digne stalinien et fossoyeur de l’URSS.

      Avec invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 c’était début de la fin de l’union soviétique...


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 01:52

      Ils ont défendu leur terre... Là est leur courage...
      Et même si ce n’est pas vraiment le propos, vous n’avez pas tort...
      Mais entre deux maux, choisissons le moindre... Et entre la botte nazie et la botte soviétique, bizarrement je n’hésite pas une seconde... Mais peut-être ce ne sont que les gènes qui parlent... smiley


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 02:00

      Ce message étant destiné à Daniel D2...
      ----------------
      Merci Filo pour votre commentaire auquel j’adhère à 100 %


  • julius 1ER 27 octobre 2012 15:48

    moi-même ayant été militaire en casernement à Verdun, j’ ai pu étudier sur place notamment Douaumont et Vaux ce qu’est le prix du sang ;
    par la suite et au début des années 80,j’ai visité Stalingrad(Volgograd) et notamment la Fameuse colline Mamaiev qui surplombe Stalingrad prise et reprise par les russes et les allemands à peu près 7 ou 8 fois et ou l’ on compte des dizaines de morts au mètre carré, d’ailleurs le mausolé construit la-bas avec les noms des combattants tombés est quelque chose d’impressionnant par sa hauteur mais aussi avec ses listes interminables de noms gravées dans le marbre en lettres de sang. Stalingrad a été important certes mais ce qui a été déterminant dans le conflit c’est la bataille de Koursk quelques mois après Stalingrad, cette bataille longtemps minimisé par les historiens libéraux est pourtant la plus grande bataille de l’histoire en effectifs humains et matériels à peu près 3millions d’hommes impliqués, 4000 avions, 6000 chars, 30 000 canons et autres pièces d’artilleries sur une ligne de 100 kms
    cette bataille ou les allemands jettent toutes leurs forces est vraiment la fin pour eux, car après Koursk ils ne feront que reculer et n’auront plus la maitrise de l’offensive !


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 07:58

      @ Julius 1er

      Je dirais que la bataille de Stalingrad a été importante par son impact psychologique, mais je suis d’accord avec vous que la bataille de Koursk que l’on évoque moins, et à tort, a été une bataille magistrale, et la confirmation que les allemands pouvaient réellement être refoulés. Une bataille où les chars furent les rois.

      Quant au colossal monument du Kourgan Mamaïev, je n’ai jamais trouvé les mots pour exprimer ce que j’ai ressenti en y pénétrant.


  • julius 1ER 27 octobre 2012 16:03

    @daniel2d

    les bombardements américains au dessus de l’allemagne ne deviennent vraiment significatifs qu« à partir du mileu de l’année 1943, à cause du rayon d’action des bombardiers mais aussi à cause de l’absence d’escorte par les chasseurs (à cause du rayon d »action des chasseurs, il faudra attendre la généralisation du système des réservoirs supplémentaires pour que ceux-ci puissent offrir une protection suffisante aux bombardiers car les premiers raids sans escorte se sont avérés être une effroyable hécatombe en termes de matériels et de vies humaines .


  • julius 1ER 27 octobre 2012 16:25

    je ne partage pas l’opinion de Jullien disant que les Russes n"auraient pas vaincu les allemands seuls sur le front européen et bien non la mère des batailles c’est la bataille de koursk en juillet 43 et là géographiquement on se trouve aux confins de l’ukraine et de la biélorussie ; les allemands concentrent là 90% pour de leurs force et malgré cela ils sont défaits et ne feront que reculer, il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaitre cela ; je pense que les Russes seraient arrivés à Berlin même sans les américains mais ça pour beaucoup c’est très difficile à valider car la propagande anti- soviétique(communiste) a été telle pendant 50 ans que cela a rendu la chose totalement inenvisageable pour ne pas dire inacceptable !


    • jullien 27 octobre 2012 17:32

      Et que faites-vous d’un « détail » : le débarquement anglo-américain en Sicile dont le succès décide Hitler à arrêter l’offensive à l’Est alors que les généraux sur le terrain comme Manstein par exemple préconisaient la poursuite ?
      Je ne conteste pas la part immense des peuples alors soviétiques (Russes, Ukrainiens, Tatars...) dans la destruction du nazisme mais pourquoi vouloir nier la contribution américaine ?


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 12:10

      Certes Wotan, la pression du NKVD et des commissaires politiques sur les soldats était constante, et s’intensifiait à mesure que l’on s’éloignait des zones de combat.

      Car il faut noter également que parmi les troupes au plus près du feu, régnait une liberté de parler assez étonnante, suivant le mot d’ordre officieux voulue par les officiers respectant le vieil adage de l’Armée Impériale de 1812 « Quand les soldats grognent, les officiers ne doivent pas écouter » et tolérée par la Stavka. A la demande des offciers, les commissaires politiques lâchaient du lest, et en première ligne, les soldats s’exprimaient ouvertement des incompétences, des tyrannies et des corruptions du pouvoir soviétique. La mort en face, les hommes se lâchaient sans peur, suivant quant à eux une devise pleine de bon sens moujik : quelle différence entre une balle allemande et les 9 grammes de plomb du NKVD ?
      Cette étonnante liberté de ton qu’ils connurent, ainsi que la victoire triomphante sur l’Allemagne, fit espérer un temps, au peuple soviétique, un changement d’attitude de la part du pouvoir. Telle une reconnaissance pour avoir sauvé la Patrie. Ils déchantèrent assez vite.

      Derrière les lignes, la paranoïa du NKVD n’était pas en berne, et nombre de soldats en firent les frais. La terreur pouvait régner, comme cette technique du 1 sur 10 pour les « paniquards », afin que l’ordre numéro 227 de Staline, « Plus un pas en arrière » s’imprime dans leur cerveau. Un officier passait devant les troupes alignée, comptait 9 soldats et flanquait une balle dans la tête du 10e.. Plus un pas en arrière...


  • Dwaabala Dwaabala 27 octobre 2012 17:05

    Très bel article.

    Un mot sur les « frères-ennemis » néanmoins.

    Le nazisme portait en lui la négation de l’humanité.
    Il est la chose immonde qui sortit des entrailles du capitalisme.

    C’est précisément ce capitalisme que le mouvement communiste prétendait abattre pour permettre à une forme supérieure d’humanité ( non pas une race supérieure) d’émerger. selon des voies qu’il leur appartient de trouver, dans la vie et non par la mort.

    L’épisode historique désigné par le vocable « ère stalinienne », fut un drame pour l’humanité encore plus douloureux et plus grave que celui de l’hitlérisme car il frappa un corps jeune, peut-être prématuré, alors que le second ne fut qu’une péripétie de l’agonie du vieux monde qui se perpétue.


  • Pierre Pierre 27 octobre 2012 17:13

    Je me joins à vous pour ce bouleversant hommage à tout ces soldats anonymes qui se sont sacrifiés pour que leur pays ne devienne pas une colonie de l’Allemagne nazie. 
    Quel que soit la motivation profonde de l’entrée en guerre des États-Unis, je crois qu’il faut rendre le même hommage aux soldats étasuniens, britanniques, canadiens, d’Afrique et d’Asie qui ont contribué à nous libérer de l’enfer nazi. N’oublions pas qu’il se battaient à 7000 km de chez eux et que le plus beau jour de la vie de millions d’Européens a été le jour où ces héros sont entrés dans leur ville ou leur village.
    J’ai une remarque à faire concernant les commentaires ci-dessus.
    Le tournant de cette guerre n’a pas été la bataille de Stalingrad. Le tournant a été la bataille de Moscou que les Allemands ont perdu en 1941-42. Les Soviétiques n’avaient alors pas encore reçu l’aide massive des États-Unis et ils ont pourtant contrattaqué et fait reculer la Wehrmacht en la décimant. A partir de ce moment, Hitler ne pouvait plus gagner contre l’Union-Soviétique dont les usines situées dans l’Oural produisaient plus de matériel de guerre que les Allemands. Du matériel, du reste, équivalent ou supérieur à leur adversaire. 
    Beaucoup de gens ignorent que Staline avait commencé à industrialiser son pays depuis 1930, c’est-à-dire trois ans avant l’arrivée de Hitler au pouvoir.
    Concernant Stalingrad, j’ai lu que des usines situées à 500 m du front continuaient à produire des chars pendant le plus fort de la bataille. Là aussi, il faut rendre hommage à des hommes et à des femmes.
    Dernier point. J’ai récemment lu que Vladimir Poutine veut renommer Volgograd en lui rendant son ancien nom de Stalingrad pour le septantième anniversaire de cette victoire.
    C’est difficile de prendre parti. Staline est un monstre du passé mais le nom de la ville de Stalingrad évoque tellement de souffrance et de sacrifice qu’on ne peut pas l’oublier.


    • focalix focalix 27 octobre 2012 19:23

      Je vois mal l’intention de Poutine de renommer Volgograd (la ville de la Volga) en Stalingrad autrement qu’une tentative de restalinisation. Au passage, la nostalgie de l’ère stalinienne n’est pas un signe de réussite de la Russie post-soviétique...

      L’argument selon lequel cela honorerait les héros de cette bataille ne tient pas la route : ce serait surtout une injure à la mémoire des millions de victimes du stalinisme et à leurs descendants.

      Les héros de Stalingrad resteront les héros de Stalingrad puisque tel était le nom de la ville à lépoque.


    • Pierre Pierre 27 octobre 2012 20:58

      @ focalix,

      Vous voyez trop la Russie d’aujourd’hui à travers le regard que les médias occidentaux nous la présentent. Si vous aviez des contacts avec des gens qui y ont travaillé ou qui fréquentent actuellement la Russie, vous ne parleriez pas ainsi.

      • Les Russes n’ont pas la nostalgie de l’époque de Staline qui n’était d’ailleurs pas Russe mais Géorgien. Ils disent que Staline a su éveiller le patriotisme qui a fini par balayer les Nazis. Il n’y en a pas beaucoup qui voudraient revivre cette époque. C’est vrai qu’ils regrettent les avantages (gratuité des soins, de l’enseignement, les prix dérisoires du logement et de l’énergie) de la fin de l’époque communiste mais ils ne voudraient pas revenir en arrière.
      • Les Russes sont conscients des exécutions et des déportations massives de populations souvent réfractaires mais aussi souvent innocentes à l’époque de Staline. Ils imputent plutôt la responsabilité de ces actes à un autre Géorgien, le chef du NKVD, Lavrenti Beria. C’est par exemple lui qui rédigea l’ordre d’exécution des officiers polonais à Katyn.
      • Vladimir Poutine ne changera pas le nom de la ville si la majorité des Russes s’y opposent et si les habitants de Volgograd ne le veulent pas. Ce ne sera d’ailleurs pas lui qui en décidera. Il fera une proposition et la Douma votera.
      • Si on en arrive là, ce sera parce que les relations entre la Russie et l’Occident se seront envenimés au point que la Russie voudra marquer son indépendance par une provocation. Les médias français vont pouvoir se déchaîner dans l’indifférence absolue des Russes

    • focalix focalix 28 octobre 2012 00:06

      Bonjour Pierre,

      « Vous voyez trop la Russie d’aujourd’hui à travers le regard que les médias occidentaux nous la présentent. Si vous aviez des contacts avec des gens qui y ont travaillé ou qui fréquentent actuellement la Russie, vous ne parleriez pas ainsi. »
      Qu’en savez vous ?

      « Les Russes sont conscients des exécutions et des déportations massives de populations souvent réfractaires mais aussi souvent innocentes à l’époque de Staline. Ils imputent plutôt la responsabilité de ces actes à un autre Géorgien, le chef du NKVD, Lavrenti Beria. C’est par exemple lui qui rédigea l’ordre d’exécution des officiers polonais à Katyn. »
      Bien sûr. Mais le maître de l’URSS était bien Staline. A propos, réfractaire et innocent sont ils antinomiques ?

      « Vladimir Poutine ne changera pas le nom de la ville si la majorité des Russes s’y opposent et si les habitants de Volgograd ne le veulent pas. Ce ne sera d’ailleurs pas lui qui en décidera. Il fera une proposition et la Douma votera. »
      Hem... J’ai l’impression que la démocratie russe est plus compliquée que la démocratie française qui déjà n’est pas si simple...

      « Si on en arrive là, ce sera parce que les relations entre la Russie et l’Occident se seront envenimés au point que la Russie voudra marquer son indépendance par une provocation. Les médias français vont pouvoir se déchaîner dans l’indifférence absolue des Russes. »
      Le régime russe n’en est pas à une provocation près. Puisqu’il est question des médias français, et pour ne donner qu’un exemple, je me bornerai à dire qu’il est plus facile et moins risqué pour un journaliste parisien que pour un journaliste moscovite de chercher à savoir pourquoi Anna Politovskaïa est morte.

      Cela dit, je pense que, comme toute nation, la Russie a ses atouts et ses faiblesses. Sur le plan culturel, ça va plutôt bien. Cela va moins bien sur le plan économique et sur le plan politique, les deux étant liés. On en parlait déjà du temps de Tolstoï...

      Cordialement.


    • Pierre Pierre 28 octobre 2012 08:32

      Bonjour focalic,

      J’ai fait, cet été, un voyage de cinq semaines dans l’est de l’Europe. Dans les villes et dans les campagnes. J’y ai rencontré des gens ordinaires, pas des opposants / activistes du petit monde de blogueurs qui cherche à déstabiliser le pays. Mon impression est que la façon dont les médias français présentent la Russie est complètement biaisée. La Russie a d’immenses défis à relever et les Russes le savent mais ils veulent régler leurs problèmes entre eux, sans les conseils des Occidentaux. Je n’ai que rarement rencontré une opposition absolue à Vladimir Poutine. Il garde la confiance de la grande majorité des Russes même si on ne peut plus parler de poutinmania comme au début des années 2000.
      Mon impression est aussi que, excepté pour le groupe de blogueurs cité plus haut, les Russes ne veulent pas d’une démocratie à l’occidentale. Ils ne vont pas se rapprocher de notre système. Les valeurs traditionnelles ont beaucoup plus d’importances que chez nous. Je crois qu’ils se dirigeront vers une démocratie différente, parallèle, à la nôtre.
      Pour vite commenter les points que vous relevez.

      • Je voulais relever que votre phrase « Au passage, la nostalgie de l’ère stalinienne n’est pas un signe de réussite de la Russie post-soviétique... » est le genre de réflexion qu’on peut couramment lire dans la presse française. Vous avez raison de dire que je ne sais pas si avez des contacts avec des Russes qui vivent là-las mais c’était mon impression. Désolé.
      • Je vous parle du sentiment des Russes. Ils pensent que la responsabilité de Staline est atténuée par celle de Beria. D’ailleurs, je ne crois pas que Staline avait les moyens pour écarter Beria. La rumeur dit même que Staline a été tué par Beria parce que Staline voulait le démettre en 1953.
      • Les réfractaires ne sont pas nécessairement innocents. Prenez l’exemple de la collectivisation des terres. Elle a été décidée parce que les associations de grands propriétaires terriens (réfractaires) ne voulaient pas vendre leurs récoltes aux conditions dictées par le pouvoir. La conséquence finale a été les famines du début des années trente.
      • Vladimir Poutine proposera le changement de nom si les sondages montrent qu’une très large majorité de Russes l’approuvent. Il en va de sa popularité auprès de ses concitoyens. Il se fout de ce que pense les autres. Les États-Unis prennent aussi leurs décisions en toute souveraineté.
      • Politovkaïa : la justice et le pouvoir russes savent très bien que les commanditaires sont des Tchétchènes qui tournent autour du président Kadirov. Pour des raison d’État, il est impossible de les inculper. Cela relancerait la guerre. C’est injuste mais c’est ainsi. Je remarque aussi que les assassinats de journalistes avaient commencé avant l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir et qu’ils étaient commis par des maffieux liés au pouvoir. A ma connaissance, il n’y a plus eu d’assassinat de journalistes depuis des années.

      Ceci pour juste bien préciser mes pensées.

      Bien cordialement.


    • focalix focalix 28 octobre 2012 11:52

      Hem... Il me semble qu’en Russie il y a de vieux journalistes, des journalistes indépendants mais guère de vieux journalistes indépendants...

      http://www.ifex.org/russia/fr/0
      http://www.ifex.org/russia/chechnya/fr/

      Bonne journée (et bonne lecture !).


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 12:31

      (..) Mon impression est que la façon dont les médias français présentent la Russie est complètement biaisée. La Russie a d’immenses défis à relever et les Russes le savent mais ils veulent régler leurs problèmes entre eux, sans les conseils des Occidentaux. Je n’ai que rarement rencontré une opposition absolue à Vladimir Poutine. Il garde la confiance de la grande majorité des Russes même si on ne peut plus parler de poutinmania comme au début des années 2000.
      Mon impression est aussi que, excepté pour le groupe de blogueurs cité plus haut, les Russes ne veulent pas d’une démocratie à l’occidentale. Ils ne vont pas se rapprocher de notre système. Les valeurs traditionnelles ont beaucoup plus d’importances que chez nous. 
      (...)

      Je rejoins totalement Pierre sur cette analyse, en me fiant également à ma propre expérience. Les russes qui ont connu les années 90, dites de plomb, remercient Poutine, qui a tout de même rendu un peu de sa fierté au pays. Et la fierté d’un Russe... smiley c’ est pas rien ^^
      Ils ont toutes les valeurs en eux pour parvenir à trouver un équilibre... Ils le feront à leur façon, à la Russe.


  • jullien 27 octobre 2012 17:55

    @ Agafia
    Je n’ai toujours pas pensé à vous féliciter pour ce très bon article. Voilà, c’est fait.
    Les Bielorusses ont vite déchanté... Si ma mémoire ne me trahit pas, on a dénombré 16 000 « Oradour sur Glane » dans ce seul pays du fait des allemands. Et les Partisans (la Résistance) y étaient très actifs.
    Malheureusement exact : hormis les Juifs, les Biélorusses sont le peuple ayant le plus souffert de la Seconde Guerre mondiale. On estime que un quart des Biélorusses a alors disparu.


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 14:54

      Merci Jullien smiley

      Effectivement, le peuple Bielorusse a connu un sort tragique durant ces années de guerre.

      Svetlana Alexievitch, elle-même biélorusse, a construit son ouvrage « La guerre n’a pas un visage de femme » autour de témoignages et de confidences recueillies auprès de femmes ayant combattu, que ce soit chez les partisans ou dans l’Armée Rouge. Et elles furent très nombreuses, que ce soit dans la cavalerie cosaque, dans l’aviation, dans l’infanterie, même dans les chars, sans oublier les femmes snipers maitrisant l’art du camouflage, que certains officiers estimaient plus douées encore dans cet art que leurs homologues masculins, sans oublier les infirmières, médecins et chirurgiennes, les dactylos, les téléphonistes, les lavandières, les cuisinières, etc
      Livre extrêmement émouvant, où des femmes livrent leur guerre, leur vécu, et la manière dont l’Armée Rouge intégrait et traitait ces volontaires qui s’engageaient en masse. Ce livre offre une perspective qui change un peu de celle des récits maculins. 
      Et les récits de femmes bielorusses ayant combattu avec les Partisans témoignent des conditions extrêmes dans lesquelles il leur fallait survivre, et du sens du sacrifice dont la Résistance faisait preuve.


  • travelworld travelworld 27 octobre 2012 19:02

    Hitler prenant les commandes de l’armée, décidat à la stupéfaction de l’état major de diviser son armée en trois, pour attaquer la Russie, nous conaissons le résultat !
    Si Eric Von Manstein ( le meilleur stratège allemand, qui a conçu l’attaque sur la France) avait dirigé l’opération, les russes étaient très mal partis, et nous avec
    A noter également l’absence des services secrets de l’Allemagne en Russie, ce qui fait que les nazis sous estimaient leurs adversaires ....


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 octobre 2012 21:39

    Il y eu d’abord Charles XII de Suede ,puis Napoléon et enfin Hitler .
    Géographie ,climat plus patriotisme du peuple russe ......
    La Russie est imprenable de l’extérieur .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 octobre 2012 21:43

      Et les ressources ....


    • titi titi 28 octobre 2012 00:05

      Guerre de Crimée de 1853-56
      Guerre Russo-Japonaise de 1905

      Et ne l’oublions pas victoire allemande en 1917 avec occupation de pratiquement toute la russie d’Europe.

      Donc faut pas dire n’importe quoi.

      J’ajoute que suivant les « lois de la guerre » comme on les appelaient au XIXè siècle, la Russie a bien été défaite par Napoléon.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 28 octobre 2012 10:55

      La Crimée ,la Mandchourie ,la Partie européenne de la Russie ,,,,,,
      Certes des défaites ,mais jamais l’ours est au sol .
      Quant aux lois de la guerre ,LOL !


    • Abou Antoun Abou Antoun 28 octobre 2012 16:23

      J’ajoute que suivant les « lois de la guerre » comme on les appelaient au XIXè siècle, la Russie a bien été défaite par Napoléon.
      Évidemment non, c’est une contre vérité. Je ne connais aucune loi de la guerre, la guerre c’est l’état de non-droit, le vainqueur c’est celui qui reste debout. Ce que je voulais dire à propos de l’épopée napoléonienne, c’est que, paradoxalement, Napoléon n’est pas impopulaire en Russie malgré les ravages causés par son armée, c’est incompréhensible mais c’est comme ça. N est même ’fashion’ le gâteau mille-feuilles s’appelle là-bas ’Napoleon’.


    • COVADONGA722 COVADONGA722 28 octobre 2012 19:27

      yep abou anton , plus exactement comme disait Napoleon le vainqueur c’est celui qui couche sur le champ de Bataille.
      Parlant de l’heroisme russe il me semble que beaucoup font l’impasse sur l’appel à
      la Rodina la mére patrie par staline la remise en avant des grands ancien Alexandre newsky ,Koutouzoff , on recrée les decoration et le décorum de l’armée imperial russe retour des épaulettes ont recrée les regiments de la garde bref accompagnant la poigne de fer
      du regime l’elan patriotique est soustendu par le nationnalisme grand russien !!


    • Agafia Agafia 28 octobre 2012 19:59

      Tout à fait exact ! Et je vous remercie de le rappeler... smiley
      On a ressorti les symboles de la Russie Blanche, et redoré les épaulettes des officiers... A leur grande surprise d’ailleurs ^^.
       Za Rodina Mati ! 


    • titi titi 28 octobre 2012 23:03

      « Certes des défaites ,mais jamais l’ours est au sol . »

      Pour ce qui est de 1917, je trouve votre jugement hatif.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Brest-Litovsk
      Si c’est pas une branlée, ca y ressemble quand même

      D’autre part à l’issue de la guerre froide, la russie perd 5 millions de km2 (9 fois la France), et 150 millons d’habitants (3 fois la France de l’époque)
      Si c’est pas une branlée, ca y ressemble quand même.... et sans un coup de fusil...

      « Quant aux lois de la guerre ,LOL ! »
      Aujourd’hui LOL peut être. Mais au XIX perdre sa capitale signifiait l’humiliation et la défaite.
      A noter que pendant la campagne de France de 1814, les alliés n’ont pratiquement gagné qu’une bataille : celle de Paris... et Napoléon a capitulé. Parce qu’à l’époque c’est comme cela que ca se passait.


  • jctheo 27 octobre 2012 22:25

    Vous qui semblez si féru en histoire il faudrait aussi vous souvenir qu’il n’y avait pas que des juifs dans les concepteurs de la bombe atomique. Attribuer les découvertes et les recherches en physique nucléaire à une ethnie ou à une religion - on ne sait pas très bien ce que vous cherchez à démontrer- est stupide


  • jctheo 27 octobre 2012 22:39

    Il ne s’agit pas de nier la contribution américaine mais la ramener à sa juste valeur.Avec leur propagande les américains ont fait croire au peuple français qu’ils étaient quasiment leur sauveur exclusif .
    Les Américains ne sont pas entrés en guerre par amitié pour le peuple français . D’ailleurs , le Général de Gaulle qui les connaissait bien , et probablement mieux que vous disait : « Les américains ne sont pas des amis mais des alliés de circonstance ». Ils sont entrés en guerre pour des raisons politiques ( la peur de l’extension du communisme ,) et pour des raisons économiques ( le marché européen qui offre à l’industrie américaine des débouchés en raison d’un fort pouvoir d’achat ) .Voilà la réalité .Même si elle vous déplait !

    Quant à la contribution respective des américains et des russes à la victoire sur l’Allemagne un seul chiffre est à retenir qu démontre l’énorme ampleur de la contribution russes : sur les 729 divisions mises en service par le IIIeme Reich , 630 ont été détruites par l’Armée Rouge !

    Que dire de plus ?

     


    • jullien 27 octobre 2012 23:12

      Ils sont entrés en guerre pour des raisons politiques ( la peur de l’extension du communisme ,) et pour des raisons économiques ( le marché européen qui offre à l’industrie américaine des débouchés en raison d’un fort pouvoir d’achat ) .Voilà la réalité .Même si elle vous déplait !
       Faux : ils sont entrés en guerre contre le Japon car celui-ci avait lancé sa grande offensive vers le Sud en débarquant entre autres aux Philippines (alors territoire américain) et en attaquant la base navale de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.
       C’est l’Allemagne qui est entrée en guerre contre les États-Unis le 11 décembre 1941 lorsque Hitler a déclaré la guerre aux Américains (un faux calcul de sa part car il espérait obtenir en échange une déclaration de guerre du Japon à l’URSS).


    • Soi même Soi même 28 octobre 2012 02:13

      @ Julien < Faux : ils sont entrés en guerre contre le Japon car celui-ci avait lancé sa grande offensive vers le Sud en débarquant entre autres aux Philippines (alors territoire américain) et en attaquant la base navale de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.>

      Il est intéresant à ce propos de lire les travaux d’Antony Cyril Sutton.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Antony_Cyril_Sutton

      Pour comprendre qu’il était implique dans cette guerre dès le début.

      Il ne faut pas se fier à l’histoire officielle, c’est une fable convenus !


  • jctheo 27 octobre 2012 22:41

    ET croyez vous que faisait l’état major français en 1917 lors de l’offensive du chemin des dames ?


  • exocet exocet 27 octobre 2012 23:49

    Nous l’avons échappé belle !
    Si les Russes avaient perdu à Stalingrad, l’Armée Allemande pouvait prendre Moscou, s’emparer des ressources stratégiques, écraser l’URSS, et....gagner la guerre.

    Que serions nous alors aujourd’hui ?
    Dirigés par des hommes politiques et fonctionnaires Allemands, nous serions obligés de rouler dans de répugnantes Mercédès flambant neuves au lieu de nos Renault et Peugeot qui nous forment si bien au bricolage et à la mécanique.

    Au lieu d’avoir la joie d’être dirigés par nos honnêtes et incorruptibles hommes politiques, d’être tirés vers le haut par nos frugaux, désintéressés, fonctionnaires Français si travailleurs, et d’avoir le plaisir réitéré de voir et entendre nos chers hommes et femmes de télévision ....mon préféré reste BHL...

    Vraiment, quelle chance nous avons eu que les Russes gagnent cette bataille !


  • titi titi 28 octobre 2012 00:25

    Au passage, la pays qui a eu le plus de morts pendant la 2èm GM ce n’est pas la Russie, mais la Chine...

    J’espère que cela relativisera la vision visiblement trop européenne des intervenants...


  • jctheo 28 octobre 2012 09:08

    A Jullien

    Vous qui faites la leçon à tous les intervenants alors que vous n’en connaissez pas plus que les uns ou les autres vous auriez pu remarquer que je n’ai pas parlé de déclaration de guerre mais d’entrée en guerre.

    Si vous regardez le calendrier et si vous relisez, entre autres, les mémoires de Churchill vous constaterez que malgré les sollicitations anglaises, les américains de fait ont bien trainé les pieds .Même si cette locution vous déplait pour des raisons difficiles à comprendre c’est bien la réalité. Pour ce qi concerne l’Europe je maintiens : c’est bien la peur de l’extension du communisme et la perte du marché européen qui a fait basculé administration américaine. Pearl Harbour n’a été que le phénomène déclencheur ;

     

     


    • Spip Spip 29 octobre 2012 16:40

      Roosevelt était partisan de l’entrée en guerre, mais il avait contre lui le Sénat, résolument isolationniste depuis le début. Et sans l’approbation du Sénat, pas de déclaration de guerre possible du moment que le territoire n"était pas attaqué. Pearl Harbour a résolu le problème...


      Après la rupture des pourparlers avec les Japonais et à propos du télégramme d’alerte arrivé très en retard à cette base, il a été dit que Roosvelt y aurait été pour quelque chose, l’attaque forçant la main au Sénat. L’homme à l’origine de ces propos était l’amiral Kimmel, commandant la base navale, que le Président avait viré après une commission d’enquête...


  • Agafia Agafia 28 octobre 2012 19:51

    Pour ceux que le sujet intéresse, à lire également de Vassili Grossman, en plus de ses carnets de guerre, deux romans : « Pour une juste cause » & « Vie et destin », tirés de ses expériences de la guerre et synthèse de tous les personnages qu’il a pu croisés durant ces années tragiques. Oeuvres très fortes et bouleversantes. 


  • jctheo 29 octobre 2012 08:39

    Merci à Agassia pour avoir rétabli une vérité historique, que la propagande occidentale a toujours minimisé à l’exception du Général de Gaulle , et montré le sacrifice de tout un peuple dans sa sa lutte contre le barbarisme.
    S’il n’y avait que les chiffres d’ailleurs ils parleraient d’eux mêmes : plus de 20 millions de morts chez les Russes ; plus de 600 divisions du IIIeme Reich détruites par la seule Armée Rouge.

    A méditer...

     


  • L’immigré 29 octobre 2012 19:30

    Tout d’abord, encore une fois, rendons hommage à ceux et à celles qui sont tombés pour que nous ayons une vie meilleure. Remercions aussi (encore une fois) l’auteure d’avoir eu le courage d’écrire sur un sujet qui n’intéresse quasiment personne, sauf, des gens comme moi. Remercions aussi l’auteure, par son récit qui se veut truculent, de nous enseigner l’humilité dans ce monde de vanité !

    Ensuite, essayons de remettre de l’ordre dans tout cela. La guerre, qu’elle soit justifiée, justifiable ou non, tente toujours de répondre à des objectifs qui n’ont aucun lien avec la guerre elle-même : maîtrise de sources d’approvisionnement, de marchés ou de technologies. Peu importe qui a tort ou raison : ce n’est pas le sujet.

    Puis, ne refaisons pas l’Histoire, mais, tentons de rapporter quelques informations factuelles et scientifiques. Bien entendu, j’aurais très bien pu me tromper.

    Ainsi, concernant la Bataille de Stalingrad, considérons d’abord le front russe (ou de l’Est) dans son ensemble :
    1- Sur le plan militaire :
    plus de 600 divisions allemandes engagées (environ 200 à l’Ouest) et vaincues
    Les meilleures troupes du monde de l’époque (avis personnel) : les Waffen SS
    2- Sur le plan technologique :
    Le meilleur char d’assaut du monde de l’époque (à vérifier !) : le T34 soviétique
    La meilleure technologie militaire conventionnelle terrestre du monde (avis personnel) : lance-roquettes multiples plus connu sous les termes affectueux de « katioucha » et ironique de « orgues de Staline »
    Un des tous premiers avions de combat utilisant des missiles : l’Ilyouchine 2 Sturmovik (on dit qu’il est l’avion de combat le plus produit de tous les temps)
    3- Sur le plan politique :
    Haine des Nazis pour le peuple slave et le bolchevisme
    Stalingrad : ville symbole
    4- Sur le plan géostratégique :
    Soit les produits stratégiques suivants :
    Agriculture : Grenier à blé du monde = Ukraine
    Pétrole : champs pétrolifères de Bakou, raffineries de Roumanie (c’est un peu à l’Ouest, certes)
    Métaux : Mines de fer et de manganèse d’Oural (c’est un peu au Nord-Est, certes)

    Certains faits historiques (oui, je sais, tout le monde connaît !) :
    22 juin 1941 : opération Barbarossa (invasion de l’URSS)
    décembre 1941 : fin du mythe de l’invincibilité de la Wehrmacht devant Moscou (Thank you Soviet Union !)
    vers fin 1942 : le début d’une série de défaites allemandes
    Octobre 1942 à février 1943 : Stalingrad
    juillet à août 1943 : Koursk, opération Zitadelle, la plus grande bataille de blindés que le monde ait connu (7000 chars, près de 5000 avions, près de 3 millions de personnes engagés) qui marquera irréversiblement la fin de l’initiative allemande à l’Est

    Que dire de Stalingrad ?
    Si je devais décider à la place des nazis, c’est justement la prise de Stalingrad qui serait un de mes objectifs les plus importants. En cas de succès, ce serait :
    1- une victoire politique (le symbole)
    2- une victoire militaire (prise d’une position stratégique et formation d’une tête de pont au-delà de la Volga)
    3- une victoire stratégique (sécurisation de l’Ukraine, de Bakou, etc.)
    4- une victoire psychologique (moral des troupes de part et d’autre et de la population)

    Par ailleurs, j’en profite pour dire que contrairement à ce qu’on a toujours fait croire, depuis fin 1942, l’Union Soviétique pouvait sans problème ‒après 1943 en tous cas‒ défaire l’armée nazie sans l’aide de qui que ce soit. Tout comme chacun sait que le pacte germano-soviétique n’avait qu’un seul objectif : gagner du temps. Pas besoin d’être intelligent pour comprendre que si on est un slave bolchevique détesté par les nazis, on se fera attaquer un jour ou l’autre, surtout, si on a éliminé ses propres généraux, donc, il est urgent de gagner du temps.
    De même contrairement à ce que certains voulurent nous faire croire dans ces commentaires, les Américains n’auraient jamais débarqué en Normandie s’ils n’avaient pas eu peur que les Soviétiques ne s’emparent des secrets industriels allemands (technologie des fusées, recherches sur l’eau lourde, technologie aéronautique, technologie chimique, etc.) et ne transforment toute l’Europe en satellites du communisme (fin de l’économie de marché, entre autres). En d’autres termes, s’ils pouvaient ne jamais débarquer en Europe, les Américains ne l’auraient jamais fait. En effets, si j’étais à la place des Américains, je ferais tout pour que l’Allemagne nazie et l’Union soviétique s’entre-tuent : je reste et j’attends parce que cela me coûterait moins cher quand j’aurais à intervenir. L’URSS ne cessa pas de demander un débarquement à l’Ouest qu’elle n’obtint que par défaut (c’est-à-dire, quand les Américains furent, par intérêt, contraints de débarquer). Quand les Américains se rendirent compte que les Soviétiques n’avaient plus besoin d’eux en termes d’autonomie militaire, ils se dépêchèrent de débarquer (Sicile, Normandie) : pragmatisme oblige. C’est ce que je ferais si j’étais les USA, en tous cas.

    Enfin, que nous le voulons ou non, nous devons notre tranquillité à ce moment, résumé dans un seul mot : Stalingrad.

    @Agfia :
    J’aime la façon dont vous essayez de présenter les choses : précision historique (peu connue du public) avec quelques anecdotes qui nous font réfléchir. Certains commentaires m’ont paru très pertinents et ont enrichi l’article, d’autres nécessitent plus de précisions. Je reconnais que mon piètre commentaire ferait sourire.
    J’oubliais ! J’adore « Jeannot, le lapin »... smiley J’aimerais bien le revoir.


    • L’immigré 29 octobre 2012 19:38

      Sorry ! I should have written « Agafia » instead of « Agfia ».
      Dazvedania !


    • Agafia Agafia 30 octobre 2012 07:36

      Merci l’Immigré. smiley

      Je m’attache toujours au côté humain de l’Histoire... ce que certains pourraient nommer la petite Histoire, mais l’Histoire, ce sont bien les hommes et femmes qui la font, une somme d’individus, de destins. Et c’est leur vécu qui me touche.

      Et puis je savais qu’avec un peu de chance, une fois le débat lancé, les commentateurs nous offriraient leurs connaissances tactique, stratégiques et politiques,pertinentes, parfois divergentes mais le débat s’enrichit toujours des avis divergents.

      Merci pour votre présentation et votre vision des faits auquels j’avoue adhérer à 100%

      PS :Quant au loup et au lièvre, vous pouvez les trouver sur youtube sans problème, en tapant nu pogodi smiley


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