À M. le huitième président de la Vème République au sujet d’Alésia, de Bibracte et de Gergovie
Monsieur le Président, le débat pour l'élection présidentielle qui vient de se terminer a montré qu'il y avait lieu de s'interroger sur notre histoire, dans ses excès comme dans sa grandeur.
Or, force est de constater que les précédents gouvernements ont trébuché sur la question de notre identité nationale, en particulier sur l'histoire de son origine. Si la retenue actuelle peut, en partie, s'expliquer par le souci de ne pas intervenir dans le débat public, la conséquence en est un appauvrissement du débat intellectuel argumenté au profit de la presse bobo. J'en veux pour preuve l'article du journal auvergnat La Montagne du 8 avril qui se plaît à dénigrer le personnage de Vercingétorix (1). Vous-même, n'avez-vous pas déclaré le mercredi 16 mars 2016 au micro d'Europe 1 : La rumeur d’Alésia, je la connais, elle est récurrente, elle fait partie des classiques de l’histoire, mais il faut la laisser vivre (…) (2)
Certes, ce n'est pas à l'État de dicter à la presse ce qu'elle doit écrire mais n'est-il pas de sa responsabilité de dire ce qu'il en est vraiment ? N'est-il pas dans son rôle d'apprendre à la jeunesse l'histoire de la nation comme cela se fait dans d'autres pays, pour la mémoire de ceux qui nous ont précédés sur le sol de la patrie, dans le souci de la vérité historique et pour le maintien de l'esprit civique ? Ceci étant dit, concernant la bataille d'Alésia, est-il normal que le doute perdure encore aujourd'hui dans la population comme votre déclaration le laisse entendre et alors que les fouilles archéologiques confrontées aux textes ont amplement prouvé sa localisation à Alise-Sainte-Reine ? Le fait que Mme Azoulay, ministre de la Culture, ne soit venue en Bourgogne que pour parler de cinéma ou d'arts de la rue sans se rendre au musée récemment construit pose question.
De même pour le musée archéologique européen du mont Beuvray. Sa non-venue surprend et étonne. Le seul ministre de la Culture venu sur le site depuis la disparition du président François Mitterrand est celui du Burkina Faso. Curieusement, le seul journal qui relate avec emphase les événements qui concernent le musée archéologique qui s'y trouve est le journal du Centre alors que celui de Saône-et-Loire se fait beaucoup plus discret. Il faut dire qu'ici, le doute s'est installé depuis que Mme Aurélie Filippetti a fait, au Journal Officiel, aprés d'autres, une superbe réponse langue de bois à notre député, Christophe Siruge, qui l'interrogeait sur le bien-fondé de la localisation de Bibracte au mont Beuvray. En effet, les textes, notamment celui de Strabon, sont clairs et sans ambiguïté : Bibracte ne peut être que l'ancienne ville murée de Mont-Saint-Vincent en Bourgogne du sud ; le mont Beuvray n'est que le site secondaire de Gorgobina. (3)
De même, il est absurde de situer Gergovie dans la ville en bois imaginée par l'archéologue Matthieu Poux. Seul, le site fortifié du Crest correspond à la description que César en donne dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules. (4)
Monsieur le Président de la République, de tels errements sont un scandale. L'affaire est d'importance. Il faut tout revoir.
C'est une autre interprétation qu'il faut faire des vestiges archéologiques qui se trouvent sur ces sites-capitales précités, vestiges enfouis ou toujours debout, anciens temples gaulois aux pierres usées par le temps transformés en églises, murailles écroulées mais toujours là. C'est une autre idée qu'il faut se faire des origines de notre histoire. Les habitants de la Gaule s'appellaient les Gaulois. Les Gaulois divinisaient la nature. Cela signifie qu'ils vivaient en étroite harmonie avec elle, contrairement aux modernes que nous sommes. Leurs villages, ce sont ceux que nos guides touristiques présentent comme les plus beaux villages de France dans leurs écrins de verdure. Les Celtes venaient du Proche-Orient comme je l'ai expliqué dans mes articles. Ils ont apporté aux Gaulois une croyance judaïque de type essénien. En évoluant, cette croyance a donné le christianisme. Comme l'a expliqué le philosophe Marcel Gauchet, ce christianisme a enfanté notre démocratie. (5)
Cette épopée est inscrite dans la pierre de nos vieux monuments toujours existants, des plus importants aux plus modestes.
Ainsi comprise, notre histoire retrouve tout son sens. Il serait absurde de la renier, aussi absurde pour un enfant que de renier son père et sa mère. L'éducation et la formation de notre jeunesse en dépend et, par conséquence, l'unité de la nation.
En 1986, M.Philippe de Villiers, secrétaire d'Etat au ministère de la Culture pour le Patrimoine déclarait ceci : La Culture, c'est l'emploi de demain. La France est le pays du monde qui a les ressources les plus extraordinaires par son histoire, ses monuments et ses savoir-faire. Ces ressources sont largement sous-utilisées. (6)
M. le Président de la République, nos vieilles églises, nos anciennes basiliques et cathédrales, ne datent pas du Moyen âge pour la plupart, mais de l'Antiquité, y compris tardive. Il s'agit d'un gigantesque patrimoine ignoré ou mal compris qui ne demande qu'à être mieux interprété et mieux mis en valeur. Il s'agit d'un véritable trésor. Il s'agit d'un fabuleux gisement d'emplois.
Emile Mourey, lt-colonel en retraite, légion d'honneur, mérite national, valeur militaire, deux citations, wwww.bibracte.com, auteur de sept ouvrages publiés sur la véritable Bibracte que je situe à Mont-Saint-Vincent, sur la véritable Gergovie que je situe au Crest, sur la véritable histoire d'un Christ que les Anciens ont imaginé dans le ciel, auteur d'un manuscrit sur le Prophète au visage voilé, refusé systématiquement par les maisons d'édition.
Renvois
1. http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/vercingetorix-et-la-presse-191689
2. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-rumeur-d-alesia-je-la-connais-178976
3. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/cette-plaisanterie-de-bibracte-au-189584
4. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/alesia-gergovie-les-bafouillages-65179
5. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/8000-juifs-esseniens-immigrent-en-187396
6. Promouvoir le patrimoine français pour l'an 2 000, éditions de la Caisse Nationale des monuments historiques et des sites, 1987, page XII).