lundi 8 août 2016 - par alinea

Abondance

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...La corne , d'abondance, miroite nos espérances, dégueule de joyaux nos plus beaux idéaux...

Lumière crue qui accuse les traits d'être tirés, flétris fanés ridés de celles ou celui qui pousse son chariot, à la mine, de charbon ; des bonbons, des gâteaux, des pizzas des plumeaux, des produits qui nettoient qui briquent et désincrustent, des brilleurs en éclat, des viandes sous blisters, des pâtés des ragoûts, des crevettes pas chères, des chairs pas casher des saucisses des frigos des machines à café à friser à visser, des tablettes chocolat ou tactiles des CD des desserts des légumes très verts des thés des cafés des théières, des chaussettes des collants des pipes et des tire lait des chauffeuses des glacières des ventilateurs des volets des volières des bouteilles des pinards et des bières. Il en faut pour la smala il en faut pour la semaine il en faut pour le mois.

Les temples sont ouverts, le dimanche, ça va de soi et pour clore le décor c'est Byzance chez soi ; dans les caves, les greniers, que l'on vide les dimanches d'été sur les places des villages, dans les placards, les frigos, les congélos, les chambres, le salon, la cuisine, le cellier, c'est plein à craquer d'on ne sait même plus quoi.

Quel désir pourrais-je avoir ce week-end ? Et cet été ma chérie ? J'ai vu une pub, un séjour pas cher aux Maldives, ça te dit ?

C'est où les Maldives ? C'est loin, c'est bien.

L'amour de l'abondance n'est pas la peur de manquer ; la peur de manquer apporte l'économie, voire la radinerie. Le désir d'abondance, ce sont les histoires de riches que l'on nous a racontées, le rêve de tout à foison comme si c'était le repos assuré, mais, quand cette abondance est devenue accessible, on n'a pas regardé à la qualité : on préfère avoir deux pour le prix d'un, quitte à jeter. Cela est encore extrêmement prégnant dans notre société, c'est pourquoi il n'y a guère de conscience de la quantité de déchets, comme si plus la poubelle est pleine mieux on vaut. C'est pourquoi la conscience écologique est encore si peu partagée, on se fait croire à son bonheur, même si insipide on le niera, parce que le simple fait de se dédouaner de ses responsabilités est ressenti comme une liberté. L'oppression de l'homme sur l'homme n'y est peut-être pas étrangère ; une oppression que la nature ne donne plus, on a chaud, on n'a plus faim, cela est comme un dû dont le moindre manque non pas réel mais provoqué par des rêves imposés, rend aigri et hargneux.

Il faut être heureux, dans l'harmonie de sa vie pour prendre garde aux autres ; l'égoïsme,l'après-nous-le-déluge est un symptôme de mal-être caractérisé. L'abondance, ce sont les déchets qui s'accumulent, le gaspillage mais grand dieu, pourquoi encore un signe extérieur de richesse ?

Ma lutte contre le gaspillage peut sembler à certains, maniaque, mais je vous garantis qu'il aiguise l'inventivité, mobilise la vigilance et excite le courage. Oui, accommoder les restes, regarder au fond du frigo et nous mettre en cuisine pour, du vieux pain sec faire des pâtés végétaux ; ravauder les chaussettes, raccommoder les pantalons, coudre des torchons dans de très vieux draps, s'arranger avec les éboueurs pour qu'ils prennent vos sacs en plastique de récup' plutôt qu'en rajouter avec des neufs. Quand je vois la quantité de sacs remplis de déchets de tous ordres mélangés, deux fois par semaine devant les portes de mes voisins, leur inconscience m'émeut et je me mets à penser que s'ils devaient gérer la totalité de leurs déchets, ils ouvriraient plus vite les yeux, mais ils payent une fois par an, et on les débarrasse. C'est si simple, comme une magie enfantine d'où n'émane aucune question. Quelque chose les turlupine tout de même car il est fréquent qu'ils pensent à moi comme pré-poubelle sous prétexte de chevaux, de chiens ou de pauvreté !

L'abondance m'est tellement odieuse que j'ai du mal à saisir leur frénésie d'accumulation, mais rien à dire qui puisse être entendu.

Donc il y a l'abondance qui fabrique des déchets éternels, nommés joliment et justement « encombrants » dans nos décharges ; il y a l'abondance qui rend obèse et malade et il y en a une autre qui rend bête, impuissant ou soumis.

La surenchère de désinformation comme dernière attaque pour asservir les peuples fait déjà beaucoup de dégâts mais en fera beaucoup plus si nous n'y prenons garde. L'acceptation passive des nouvelles, et des analyses pour les plus lettrés, donne un confort bien ambigu, et potentiellement dangereux. Peu de gens se méfient de l'abondance, la surabondance ; c'est curieux, elle est pourtant comme une pluie de lave qui nous stérilise. La rareté fait figure de hors-jeu et il est vrai qu'il faut la quantité juste, en tout, pour nous nourrir. Sous-alimenté nous pouvons délirer mais sur-alimenté nous nous intoxiquons. Embarrassés de poisons notre esprit ne fonctionne plus librement, nous perdons jusqu'à la conscience de nous-mêmes, nos besoins, notre nature.

Il semble que nous arrivions au terme de cette intoxication aux vues de la nouvelle vitesse enclenchée par nos propagandistes, mais c'est de leur part une course idiote car une fois les ficelles de la manipulation découvertes, peu importe la quantité, au contraire, plus il y en a plus l'artifice se dévoile, et ça agace.

Quel que soit le niveau d'offres, nous vivons dans un gigantesque supermarché où nous n'avons pas les moyens de tout prendre, où il ne reste aucune place au désir, comment choisir dans cette gabegie de superflu, combien rentrant chez eux sont déçus en découvrant leur achat soudain tout nu, dépourvu de ses attraits ? Et pourquoi tant d'invendus, de fripes, de vide-greniers, de halles aux occasions et de poubelles pleines ? Se frayer un chemin dans cette jungle, aiguiser son regard avec d'autres critères, s'adapter, s'en satisfaire. Des milliers de bouquins entassés dans les supermarchés, des journaux, des revues dont rien, presque rien ne sera lu. Acheter un quotidien et n'en lire que la Une, trouver l'article trop long, pressé d'aller au suivant, se presser, forcément et ne jamais se poser pour s'apercevoir que finalement, tout est pareil, tout se répète, tout se ressemble, les musiques, les romans, les infos, les fringues, les objets.

Quel manque primordial ronge mes contemporains pour qu'ils se complaisent dans ce foisonnement qui prend tout leur temps ? Pour qu'ils pensent à un progrès, une chance dont ceux qui en sont dépourvus leur apparaissent comme des lésés du bonheur ?

Et couper les jardins sauvages au bord des routes, aimer l'ordre au point de haïr les débordements généreux d'une nature spontanée.

L'abondance naturelle est saisonnière et imprévisible, la rareté nous oblige à la frugalité et l'abondance nous rend prévoyant qui nous a appris à conserver ; mais les moyens techniques aujourd'hui sont si puissants que notre ponction n'est plus faite en fonction de nos besoins mais devient un pillage qu'il faut bien écouler en inventant des subterfuges pour les créer, et cette création de besoins a un nom : dépendance, comme on est dépendant d'une drogue et c'est ce qui fait que cela perdure malgré la répétition, malgré l'insatisfaction. On fait avec la nature comme on fait dans nos usines : on ne répond pas, on offre ! Nous consommons et ne goûtons plus, c'est pourquoi on avale n'importe quoi, nourriture insane et peu nourrissante, informations en boucle et superficielles, on consomme même ses relations.

L'addiction est un accablement d'autant que plus aucun rapport n'est fait entre l'effort fourni et l'acquisition d'un bien convoité, ni utile ni désiré.

L'homme est dépossédé de lui-même et que l'abondance lui soit montrée mais lui reste interdite, ou qu'il y tâte, s'il n'a pas gardé un lien avec l'essentiel – cela ne peut se définir mais peut se développer- il se perdra et chaque être qui se perd est une perte pour l'humanité.

Plutôt finir avec cette image :

Ou bien, frugalité ; d'abord ce moment de désintoxication et puis des pages qui s'ouvrent blanches à remplir de son encre ; frugalité comme une résistance, une lutte de tous les jours contre un ensevelissement programmé, hasta la victoria !



40 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2016 16:30
    Diogène de Sinope était connu pour son mépris des richesses et des conventions sociales. 
    Il n’hésitait pas à mendier auprès des statues afin de « s’habituer au refus ». 
    Il avait jeté son écuelle après avoir vu un enfant buvant à la fontaine dans ses mains. 
    Lorsqu’on l’avait interrogé sur la manière d’éviter la tentation de la chair, Diogène aurait répondu « en se masturbant », et aurait ajouté : 

    « Plût au ciel qu’il suffît aussi de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim ! »

    • alinea alinea 8 août 2016 16:53

      @Jeussey de Sourcesûre
      On peut avoir le mépris des richesses et aimer les bons repas, mais un bon repas est préparé et se partage !
      En fait, les richesses n’ont rien de sensuel, rien de naturel, elles ne satisfont que les bas instincts de domination, l’avoir est une maîtrise !


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2016 16:55

      @alinea

      dans ce cas là, ça s’appelle le luxe, pas les richesses.

    • alinea alinea 8 août 2016 16:57

      @Jeussey de Sourcesûre
      Ah bon ! 


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2016 17:00

      @alinea

      voui !

      l’eau est une richesse
      les pays et les peuples qui en manquent en savent quelque chose

      le champagne est un luxe : c’est un mauvais vin trafiqué pour être buvable, mais servant de marquage social aux snobs qui pètent plus haut que leurs culs.

    • alinea alinea 8 août 2016 21:51

      @Jeussey de Sourcesûre
      Oui !! La richesse !


  • Jacques_M 8 août 2016 18:15

    Bonjour alinea.

    Si je peux me permettre une petite anecdote personnelle.
    Il y a quelques années, plusieurs vols avaient été commis dans ma région.
    Une sorte de folie s’empara de tout le monde pour se protéger le mieux possible.
    Je fis le tour des magasins pour me rendre compte du matériel à installer : serrures spéciales, alarme, caméras ...
    Après quelques jours, je me rendis compte que, finalement, je n’avais rien à voler (une vieille TV qui ne marchait plus, quelques meubles sans intérêt, une machine à laver, un PC ancien ....).
    Je me suis retrouvé rassuré et heureux .... de ne rien avoir de précieux !


    • alinea alinea 8 août 2016 19:11

      @Jacques_M
      C’est un luxe !! j’ai le même, ma porte n’est jamais fermée à clé même si je m’absente quelques jours ! Si on me volait mon bandonéon, je m’en remettrais mal, mais je fais le pari que ça n’intéresse pas, mais alors pas du tout, les petits voleurs de campagne !!


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2016 19:29

      @alinea

      un bandonéon diatonique qui fait une note quand on pousse et une autre quand on tire et qu’il faut faire des grimaces pour arriver à jouer petit papa noël ?

      moi ça m’intéresse , mais je sais pas où vous habitez et en plus je suis pas un voleur

      au fait, vous êtes argentine ou clownette ?
      parce que seulement ces deux catégories jouent du bandonéon

    • alinea alinea 8 août 2016 21:48

      @Jeussey de Sourcesûre
      J’ai les deux, diatonique et chromatique, le dernier coûte beaucoup plus cher ! ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, ( de AA, Alphonse Arnold) il faut donc essayer pour voir la différence, commode pour des voleurs !
      Ni clown ni argentine, quoique j’aie joué du Piazzola, non c’est un instrument riche qui peut faire plein de choses !!
      Vous devez pouvoir trouver ça d’occas pour pas trop cher !


    • Aristide Aristide 9 août 2016 08:34

      @alinea


      Voilà donc que vous ne fermez pas vos portes !!! Bizarre cette posture de dénonciation des biens de ce monde alors que vous avez relaté dans le temps vos conflits de voisinage pour quelques problèmes de bornage de VOTRE maison.

      Sur le fond, il n’y a que vous qui croyez que vos concitoyens sont dans l’abondance. Le nombre d’enfants qui n’ont qu’un repas par jour à la cantine est impressionnant, les personnes qui vont dans les centres de distribution de denrées augmentent, ... enfin il existe une part non négligeable de vos concitoyens qui souhaiteraient avoir accès comme vous à internet, disposer d’un ordinateur, ... D’autres sont sous couverture médicale minimale, se passent de soins, ...

      Votre posture permanente fixant ce qu’il faudrait être et avoir devient assez lourd. C’est sur que vous êtes propriétaire de votre maison, vous avez des chevaux, ... surement que les millions de français qui sont locataires sont aussi des nantis quand ils vont dans les hypermarchés pour essayer de payer le moins cher possible.



    • alinea alinea 9 août 2016 17:10

      @Aristide
      Vous êtes étonnamment le prototype du parfait connard volontaire qui trouve toujours à redire en tirant un bout de ficelle accessoire !
      J’ai la responsabilité de quatre chevaux qui ne sont en rien un signe extérieur de richesse, un seul m’appartient, et du temps où c’était ma profession. Disons que j’assume trois chevaux, pour les chevaux.Comme j’assume les huit chats qui me sont tombés dessus, et qui me coûtent, en argent, beaucoup plus cher !
      je suis propriétaire d’une maison que j’ai payé cent dix mille francs il y a quinze ans ; cet argent n’était pas le fruit de mon travail, jamais payé à son prix, mais la chance d’un héritage ; je serais dans une parfaite merde sans ça, et j’y pense tous les jours.
      la consommation est une pollution, de l’esprit, de l’environnement ; permettez-moi de l’exprimer. Et si chacun pouvait en pendre conscience, ce serait bien. mais ce n’est pas mon genre d’accabler les gogos, même si, parfois, en certaines occasions, ils me gonflent. les supermarchés ne sont pas moins chers qu’ailleurs, surtout qu’on ressort avec plus que ce pour quoi on était entré.
      mais vous êtes bon, vous, ça se voit au premier coup d’œil ; moi non.


  • sls0 sls0 8 août 2016 18:21

    Je réside dans un pays qui n’a pas les moyens pour ce type d’abondance, que de sourires quand je suis dans la rue.
    Avec une jeune femme qui était attirée par cette corne d’abondance, on a chronométré à une terrasse place de Paris à Luxembourg le temps pour voir un sourire. On a attendu 37 minutes, la dame étant noire, on a pas pinaillé, on l’a compté comme autochtone. Le Luxembourg est un pays à forte corne d’abondance.
    Un graphique, une validation par les chiffres des dires d’Alinea.

    En ce moment il y a une luxembourgeoise sous mon toit, elle est souriante, le contexte est différent, le PIB par habitant est de 10.000$ mais c’est souriant. C’est le contexte, pas l’origine qui influe.


  • Le paysan hystérique Le paysan hystérique 8 août 2016 22:08

    La simplicité volontaire n’est pas synonyme de simplicité intellectuel, il faut être plutôt futé pour la pratiqué adéquatement et résisté aux chants des sirènes consuméristes de l’abondance. Merci pour ce texte, au plaisir de vous lire !

    Bien à vous ! 

  • Raoul-Henri Raoul-Henri 9 août 2016 02:02

    "L’abondance m’est tellement odieuse que j’ai du mal à saisir leur frénésie d’accumulation,...« 

    Le Carrefour, où l’on trouvait jadis le Calvaire, un truc religieux au départ, qui réunissait utilement à la croisée des chemins les demandeurs et les offreurs (souvent les mêmes), mais un emblème devenu dogmatique aux fils des Mousquetaires avec des morceaux de Croix à l’intérieur. Je crois Auchan, tu croises Inter-marché, il Cora(n) au Mono-prix du Casino faire sa quête. A chacun sa carte de Fidélité et ses Ristournes.

    Mais où sont donc passées les ancêtres des coopératives que l’on nommait Abeilles ? A l’abbaye aussi tu quêtes, mais plus que dans un seul sens ; le ’Verbe’ est devenu trop cher pour les inquiets.
    Moins tu as de flouze (d’images) en réserve et en circulation et plus tu accumules du matériel par peur de manquer (même de l’inutile »çà peut servir« ). »Un ptit crédit capitaliste ?" :)

    Ptet qu’en virant les marchands du Temple ?


  • fred.foyn 9 août 2016 08:17

    La « GABEGIE » planétaire pour satisfaire de petits besoins personnels, ceux de gens décérébrés incapable de voir dans la fosse septique qui nous sert de société.
    Profusion de marchandises inutiles pour la plupart, mais nécessaires pour la survie de l’humanité lobotomisée.
    C’est bien vrai que la connerie humaine n’a pas de limite.


    • Aristide Aristide 9 août 2016 08:42

      @fred.foyn


      Et vous en faites la démonstration.

      Comment insulter une humanité entière qui pour les deux tiers ne bénéfice pas du minimum vital. Voilà donc que la satisfaction de besoins personnels devient une tare. Ces mêmes donneur de leçon savent ce qui est inutile, eux qui utilisent internet, un ordinateur, bénéficie de la SS, ont de quoi se loger, se nourrir convenablement, ...

      C’est quoi ces petits besoins personnels, écouter un bon morceau de musique ? Partager un bon repas ou une bouteille entre amis ? Se distraire avec un jeu ? Lire un livre sur sa tablette ? Faire du sport ? Une ballade en foret pour le citadin ? Un parcours en vélo avec ses enfants ? Quelques tours de manège ?

      Cela fait peur de voir autant de suffisance à croire que SES choix sont les bons et devraient s’imposer à tous ...

    • fred.foyn 9 août 2016 08:45

      @Aristide....Consultez mon bon, ça urge !


  • Fergus Fergus 9 août 2016 09:08

    Bonjour, Alinea

    Je plaide coupable en matière de consumérisme. Certes, j’essaie de ne pas tomber systématiquement dans le piège, (d’où, entre autres, ma vieille 206 quelque peu cabossée et mon refus de jeter de la nourriture), mais il n’est pas facile de s’en abstraire totalement. Et cela d’autant moins que nos enfants et petits-enfants sont issus d’un moule très différent. A croire que nous avons mal élevé les premiers, et que nous sommes impuissants face aux seconds.

    Je crains que la cause que tu défends ne soit assez largement perdue, malgré quelques initiatives locales ici et là pour tenter d’inverser la tendance, par exemple en rouvrant un four banal ou en aménageant un jardin collectif. Malheureusement, nombre de ces initiatives s’étiolent puis cessent au bout de quelques années, une fois retombé l’enthousiasme du départ.

    Et que dire de ces consommateurs de supermarché modestes - parfois chômeurs - qui utilisent un boîtier de « scanning » synonyme de perte d’emploi pour un travailleur de la grande distribution ! Certes, cette question n’a pas de rapport direct avec le sujet de l’article, mais elle n’en est pas moins emblématique de la manière dont nos concitoyens peuvent être conditionnés dans leur comportement.

    Bravo pour ton opiniâtreté !


    • Aristide Aristide 9 août 2016 09:36

      @Fergus


      J’adore cette histoire de four banal et de jardin collectif. Manque que les auto collants à fleurs sur la 206 pour masquer les cabosses. C’est une taquinerie, ... vous fâchez pas.

      Cette autoflagellation a quelque chose de ... pathétique. Comment donc pouvoir se sentir particulier dans ce monde d’ignares consommateurs, de chômeurs à scannette, ... C’est bizarre de devoir justifier son plus petit plaisir. Voilà donc que le moindre plaisir qui ne serait pas « éco-responsable », la moindre décision qui ne serait pas « bonne pour la planète », ... vous rangent dans les consommateurs compulsifs.

      Je vois des caddies remplies, ouaiss. Souvent des familles qui n’ont pas le temps de faire les marchés et d’aller aux courses tous les jours. De l’abondance ? Dans le caddie des autres, en fait quand on dispose de tout ce qui nous est nécessaire, on juge que ceux qui ont d’autres besoins sont vraiment des victimes du consumérisme. 

      Et puis, si cela sert à avoir une haute idée de soi face à la nullité ambiante, c’est tout bon ...


    • Fergus Fergus 9 août 2016 11:40

      Bonjour, Aristide

      « Dans le caddie des autres, en fait quand on dispose de tout ce qui nous est nécessaire, on juge que ceux qui ont d’autres besoins sont vraiment des victimes du consumérisme. » 

      Je ne porte pas de jugement sur le caddie des autres : chacun conduit sa vie comme il l’entend. Et le fait est qu’une grande partie des clients de la grande distribution fait en fonction de ses moyens.

      Mais pas toujours, force est de le reconnaître : à quoi rime, dans certaines habitations, des écrans de télé plasma ou des ordinateurs surdimensionnés en termes de puissance ou de fonctionnalités pour des usages limités ?

      En réalité, le consumérisme touche quasiment tout le monde, peu ou prou, exception faite des personnes en situation de grande précarité.


    • alinea alinea 9 août 2016 17:27

      @Fergus
      Tu me fais penser à un de mes plus vieux ami, plus de quarante six ans de relation... j’ai l’impression d’être pour quatre vingt dix neuf pour cent des gens que je connais, une parfaite étrangère ; je vois dans l’objet le déchet qu’il sera et je n’ai accumulé que ce qu’on m’a donné ; dans ma maison, je n’ai que deux objets achetés neufs, trois d’occas, tout le reste, on me l’a donné !
      J’aime la manière de recycler quoique ce soit dans les pays pauvres, je suis comme ça et je ne sais pas pourquoi. Pauvreté chronique sans doute, mais pourquoi ?
      Donc je ne fais pas leçon, néanmoins, je vois la gabegie et m’étonne du bonheur qu’elle semble donner. Je suis convaincue que c’est un manque de recul, une absence de responsabilité ; on me donne le trop plein comme pour se racheter... je vois très bien comment tout cela fonctionne, et j’aime qu’au fond, peu de choses se perdent, récupérées ; j’adore les déchetteries où les anciens, en retraite, viennent prendre les vieux aspirateurs, les vieux postes de radio, et les réparent et les donnent à la voisine qui n’a rien !
      la seule chose, c’est qu’aujourd’hui rien ne puisse se récupérer. Il faut vraiment changer ça.


    • Aristide Aristide 10 août 2016 10:54

      @Fergus


      Fergus, vous savez que la vie est un drame qui se fini très mal. Alors dans cet océan de malheurs, de déceptions, de maladies, de difficultés de tout ordre, .. chacun prend des toutes petites parcelles de plaisir. D’autres croient au bonheur et essaient de construire un monde idéal autour d’eux, s’il y arrivent ils sont de la chance. Pour la plupart des modestes et moyens, dont je suis, j’essaie au mieux de ne pas trop gâcher tous ces petits moments de plaisirs.

      C’est sur que de regarder un match de l’Euro sur grand écran HD dans son salon de 4 m2 à quelque chose de surprenant, que le remplacement d’un smartphone qui marche par le dernier qui fait tout est aussi étonnant, ... M’enfin, est ce vraiment un problème. Celui là, se fera aussi un plaisir de recevoir ses amis autour d’une bouteille de vin médiocre, il partagera quelques saucisses trop cuites et des patates pas assez, un bon livre, une escapade de WE au bord de la mer, ... 

      C’est cela la consommation, ce n’est pas le comportement excessif et marginal de quelques nantis qui comblent le vide de leur existence sociale par l’accumulation de biens qu’ils n’utilisent jamais. La plupart de nos concitoyens essaient de faire au mieux, dépenser en fonction de leurs moyens, .. Alors oui, de temps en temps, il se paient des extras. 


  • Hector Hector 9 août 2016 09:14

    Bonjour ALine,
    Dés les années 70, mes amis et moi-même, plutôt baba, régime zen ou macrobiotique, dénoncions déjà, bien qu’elle en fut à son début, cette société de consommation qui alimentait le corps et non l’esprit et qui flattait les bas instincts et non l’élévation vertueuse de notre culture.
    Et ce n’était que le début.

    Aujourd’hui, je reste, malgré l’habitude, toujours stupéfait et parfois ahuri de cet amoncellement d’achats dans les caddies ou sur les tapis de caisse.
    En 50 ans, soit environ trois générations, on a fait de nous des consommateurs compulsifs que rien maintenant ne pourra changer. Et ce dans tous les domaines.

    Depuis cette décennie magique ou l’on croyait changer le monde, je ne fais qu’un repas par jour et je ne mange plus de viande depuis belle lurette et j’aurais voulu que vous voyiez l’étonnement de ma toubib devant les résultats de mon bilan sanguin complet du mois dernier.
     
    J’ai un ordi, un piano, un grand écran pour les films ou documentaires, pas pour la télé et une voiture dont je me sers le moins possible puisque j’ai un vélo.

    Et les vacances, ah, les vacances ! Plus c’est loin et plus c’est bien. J’adore cette phrase. Elle est représentative de l’influence obsessionnelle que nous subissons à chaque instant.
    On nous a même appris à consommer un coucher de soleil au bout du monde, mais peut être n’est-ce pas le même ?
    Et j’aime aussi cette phrase ; « Connaitre d’autres cultures ». En quinze jours en voyage organisé ?
    On me raconte l’Australie ou l’Inde, mais on ne connait pas le Gers.

    De tout cœur avec toi Aline, nous sommes les derniers représentants d’un passé révolu, d’un désir suranné, mais qu’importe, il est trop tard, nous avons mis le doigt dans l’engrenage depuis trop longtemps.


    • cevennevive cevennevive 9 août 2016 09:36

      @Hector,


      Je vous salue et vous remercie pour ce message...

      Pourrons-nous encore, dans l’avenir, nous procurer le minimum nécessaire à notre vie, en dehors de ces montagnes de produits étalés dans les super-marchés ?

      Dans la petite ville proche de mon habitation, les petits magasins ferment les uns après les autres, détrônés par Carrefour où l’on trouve de tout. Heureusement, il y a encore le marché hebdomadaire, mais l’on n’y trouve plus ficelles, vis, pointes, marteaux. Et les petits paysans ne peuvent plus y vendre leurs produits...

      Bof, nous trouverons tout de même à manger ! Mes courgettes, mes haricots, mes tomates et mes concombres commencent à donner...


    • Hector Hector 9 août 2016 10:48

      @cevennevive
      Bonjour Cevennevive,
      Je lis toujours avec beaucoup d’intérêt et de plaisir vos trop rares interventions ou vos commentaires.
      Qu’ils soient élogieux ou critiques, ils ont toujours pour fond cette justesse et cette sérénité du bon sens que j’aime tant.
      Je pense que vous êtes une personne rare et je regrette de ne pas vous connaître de visu.
      Néanmoins, virtuellement, je vous transmets mes plus sincères salutations.


    • alinea alinea 9 août 2016 16:40

      @Hector
      Nous devons être de la même génération pour avoir vécu ces choses en même temps ! Ce qui est curieux c’est qu’une foule de copains d’alors se sont bien intégrés, consommateurs intelligents on va dire pour ne pas les vexer, mais, quand même !!
      Mon bonheur réside tout entier dans ce quotidien où mon attention me guide ; plus de viande, pas de grandes surfaces, récupes de bouts de ficelle, entraide,etc.
      J’ai tellement la certitude que ce bonheur là est plus intense que j’aimerais que les consommateurs compulsifs le connaissent ! Mais la fatigue venant, je m’en fous un peu désormais et je connais des gens de tout âge qui sont comme moi, et de tout âge qui s’abandonnent aux sirènes de la facilité !
      merci Hector


    • eugene eugene 9 août 2016 17:45

      @Hector
      J e vous rejoint, et je constate que malgré tout nous ne sommes pas que quelques uns. Même parmi les jeunes, il existe un esprit de contestation des valeur consuméristes. 

      Bien que les temps soient accablants par bien des propos, il existe bien des raisons d’espérer. Un autre monde est possible, il suffit simplement de le vouloir, sans attendre les autres. 
      Et cela commence par de tous petits questionnements. 
      Cet objet va t’il me servir, ou m’entraver. L’argent n’est souvent qu’un accélérateur de névroses : Ce n’est pas parce qu’on est forgeron, qu’on doit s’attacher des chaines aux pieds.
      Throreau, il y a 150 s’interrogeait déjà sur ces choses, dans « Walden, ou la vie dans les bois ». Un de ces livres qu’il devrait être urgent d’étudier en classe, tant les ramifications de cette pensée sont immenses. 

    • eugene eugene 9 août 2016 17:54

      @alinea
      beaucoup d’épiceries bio se sont ouverts un peu partout, pratiquant des prix tout à fait concurrentiels, et puis il faut savoir ce qu’on aime, ce qu’on veut. ...

      La facilité ? Ce n’est qu’un leurre, un boomerang qui vous revient en pleine gueule. 
      Le pouvoir, l’entassement , la vanité ? ...Respirer, marcher, sentir, voilà les seules réalités les seules satisfactions tangibles. 
      Prendre un crédit pour s’acheter une BM ?.....Ils parviennent pourtant à programmer l’activité des humains autour de ces choses aberrantes. Shopenhauer avait bien raison de penser que la quête du bonheur est une idée malsaine. Il arrive simplement quand on ne l’attend pas, et tant mieux, car il est bien différent de ce qu’on aurait pu en penser en l’envisageant. 
      Les marchands sont réussi ce tour de passe de la récupération de cette idée propre à abuser les ballots, comme Pinochio s’était fait avoir à la foire avec d’autres enfants....

    • alinea alinea 9 août 2016 18:27

      Eugène
      J’habite dans le Gard qui est un des deux départements, avec la Drôme, les plus bios de France.
      Il y a des coopés, j’y vais une fois par an faire le plein de ce qui se conserve. Mais certaines fois, j’ai un mauvais sentiment d’élitisme ambiant, je m’y sens mal ; je rêve que ce soit la « normalité » ! je rêve que des rebelles produisent bio hors label, je rêve que ma voisine mange bio, parce que c’est comme ça. le « petit peuple » a une réticence aux chapelles !
      mais il y a des tas de gens qui veulent l’apparence parce qu’ils pensent qu’ils ne valent rien sans elle, et à chacun la sienne : la BM, ou l’Audi, la coop bio ou le caddy.
      Que chacun soit lui-même sans les trompettes de l’image qu’il veut donner.
      Et ça, c’est politique, économique, sociologique, psychologique.. Autant dire, c’est pas demain.


  • cevennevive cevennevive 9 août 2016 09:42

    Bonjour ma belle,


    L’abondance !

    Pour moi, en ce moment, elle réside dans les mûres de ronces. Il y en a tant que j’ai déjà fait six pots de confiture et que je vais en faire encore le double si je considère les tiges garnies de fruits encore verts...

    Puis ce sera les pommes, les châtaignes et, je l’espère, les champignons !

    Mes placards seront pleins de mes conserves pour l’hiver.

    J’ai un petit atelier où sont encore les outils de mon père, des vis et des boulons, du fil électrique, etc. 

    Est-cela l’abondance ? Sans doute... L’abondance heureuse.

    Belle et bonne journée.




    • alinea alinea 9 août 2016 16:50

      @cevennevive
      Ah cette abondance, fruits de la nature généreuse et de notre travail, quel délice ; quelque chose à offrir au visiteur imprévu et des relents d’été quand l’hiver est venu.
      J’ai une belle-fille qui fait les meilleurs gelées de mûres que je connaisse ; la première fois que j’en ai goûté, j’ai ressenti une profonde émotion comme quelque chose de rare et qui venait de loin.
      J’aime semé, cultiver mais n’ai aucun talent pour la récolte et ne suis guère experte en conserve ! j’en ai fait pourtant, mais... c’était pas ça !
      Je viens de vider un grand atelier dans lequel je gardais des choses « au cas-où », et qu’il me faut déménager, deux ou trois remorques de choses utiles et en bon état.. que je dois jeter par manque de place !
      Grande fatigue, un passé jeté pour un avenir bouché ! Je me demandais si cet article n’était pas une anticipation de ce mal-être.


    • eugene eugene 9 août 2016 17:36

      @cevennevive
      Les pommes vertes cueillies au pied de l’arbre donnent de la peptine, et un demi kilo suffit pour 5 kilos de murs ; il suffit de renverser le pot pour éviter de mettre de la paraffine , juste après avoir fermé le couvercle, mais je suppose que vous connaissez ces trucs ; ça ne fait rien si ce conseil au vent sert à quelqu’un. 

      je fais chaque année au moins quinze kilos de mures. A chaque cueillette j’ajoute une étiquette, avec dessin humoristique, ou sensé l’être, clin d’oeil à ma vie, aux actualités, à ce qui me passe dans la tête, et que les miracles de l’informatique et picassa permettent de multiplier.
      Cela donne un esprit de printemps mâtine d’automne au cœur de l’hiver. 
      Pas un jour de la vie sans baptiser la vie, sans lire le nom de mes pots de confitures, qui valent bien des noms de romans que je n’ai jamais écrit. 
      Garder l’esprit, la magie de l’instant
      Au moins je ne vois pas mon nom dans les débarras des vides greniers, entre Troyat et Guy des Cars. Mais ce dernier en fait est trop ringard pour cet exercice. Une boite de sardines en conserves se bonifie au fil des années. Pas sûr que vous pouviez atteindre cette qualité en écrivant un livre sur les sardines, ou les « penn sardin », qui étaient le nom des filles de Douarnenez 
      Moralité : On peut faire de la confiture avec toutes sortes de fruits, plus difficilement avec les souvenirs

  • Taverne Taverne 9 août 2016 10:23

    L’exemple de Diogène de Sinope est excessif. Mais dans l’Antiquité grecque, on connaissait le précepte « rien de trop » qui veut dire « en tout, la juste mesure » : justice et modération.

    Sinon, j’abonde dans le sens de l’auteur. Abondance oui, mais abondance de quoi ? De bonne humeur, d’idées, de moments partagés, d’entraide, de découverte, etc ? Que l’abondance ne soit pas réservée aux biens matériels et aux informations !


  • gogoRat gogoRat 9 août 2016 13:59

    admirable formule : ’on consomme même ses relations’
     !

     mais alors, comment pouvons-nous concilier cette ’abondance/consommation/accumulation’ avec la théorie de nos psys qui associent la tendance d’accumulation/rétention à un dérapage de la gestion de nos flux vitaux : alimentation/défécation ?

     ( voir ce texte (http://www.europsy.org/marc-alain/eco02.html) :

    •  L’accumulation exige la rétention. [...]
      Pour certains enfants le contenu de leurs intestins est senti comme une possession. C’est une partie du corps qui risque de s’en détacher et ceci est vécu comme un démembrement, prélude à une explosion corporelle. Seul un amour intense de la mère, qui semble y attacher un prix extraordinaire, permet de surmonter cette angoisse de mort et de décorporation. Il est le détenteur de ce qu’il veut garder dans son sac de peau, acquis par son travail digestif, parfois laborieux. Aussi certains le couvent longuement avant de s’en séparer à regrets. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait et en gardent des droits d’auteur. Ils ne veulent pas être dépossédés de ce qui en droit leur appartient et en redoutent la perte. Quand ils seront adultes ils auront une joie à manier des billets et des pièces de monnaie ou à en garder sur eux dans une bourse ou un portefeuille bien rempli. Ils seront conservateurs et défendront le droit sacré de la propriété en étant les apôtres de l’ordre et de la symétrie.
      )

     Voir l’excès de consommation comme un excès d’accélération de l’accroissement d’entropie ?
     Question d’équilibre : ne pas trop déféquer tout de même, sous peine d’être noyés dans nos propres égouts ?
     A propos, osons alors cet autre parallèle : http://www.topsante.com/medecine/cancers/cancer/soigner/le-jeune-peut-il-aider-a-soigner-le-cancer-52251


    • alinea alinea 9 août 2016 17:39

      @gogoRat
      Il y a peut-être aussi un complexe « d’immortalité » ; croire qu’on pourra relire tous nos vieux livres et en découvrir d’autres, écouter nos vieilles musiques et en découvrir d’autres, relire tous nos courriers du cœur tout en en écrivant d’autres, garder le passé possible en avenir et désirer l’avenir et le nouveau !!
      Autre chose est garder l’écrou, la vis, le bout de tissu... encore faut-il le mémoriser, lui et le lieu de sa cachette !


    • Raoul-Henri Raoul-Henri 10 août 2016 06:47

      @gogoRat
      Magnifique extrait de thèse qui rejoint et prolonge celle de Freud sur la rétention et le fameux blocage au stade anal : la constipation, qui est la maladie la plus répandue chez l’humain.
      Le parallèle avec cette « monnaie dette » qui nous submerge de part sa présence ou son absence est édifiant. Deux milles ans de « pêchés » à pardonner, et avant cela le fruit de l’arbre du milieu que nous pouvions soit-disant ’manger’, ont déterminé cette endémique rétention monétaire tous azimuts, en ’oubliant’ tout simplement que la loi organique naturelle de la remise de dette systématique définit par essence le pas-radis.

      @ Alinéa,
      il faut virer les marchands du temple, car leur ’système’ monétaire uniquement capitaliste est seul responsable de la surconsommation et de nombreuses maladies à cause de la peur de manquer.


  • Abou Antoun Abou Antoun 9 août 2016 14:03

    Alinea,
    Bonjour !
    J’abonde dans votre sens.


  • eugene eugene 9 août 2016 14:44
    Notre civilisation est malade de l’objet. Peut être sommes nous dans une phase de désenchantement, de prise de conscience.
     Les trocs et puces sont là pour nous montrer que la valeur des choses s’est dégonflée. 
    Une bonne chose : Beaucoup d’associations récoltent des objets et des meubles en parfait état, les redistribuent pour quelque euros. Un pied de nez à la marchandisation, au toujours plus qui déborde, qui frise la crise de foi. De foie aussi.
    Je me dépouille. j’ai envoyé une demi tonne de bouquins, et pas des merdes à des associations caritatives. 
    A partir d’un certain moment dans la vie, vous vous apercevez que vous êtes au sommet du col, et que les objets que vous trimbalez dans votre remorque vous vous alourdir dans la descente.
     Tout à coup vos pauvres collections ne valent plus rien, vous paraissent ridicules, objets de souffrance et de vanité,syndrome de névrose de l’avoir du poing fermé....
    Vous n’êtes riches que de ce que vous donnez.
    Main ouverte au vent
    Juste gardé ma collection de marques pages, car elle me ramène en enfance

    • alinea alinea 9 août 2016 17:33

      @eugene
      Il y a aussi qu’on s’aperçoit qu’on ne pourra pas tout « revoir », tout relire ; c’est difficile car on ne le sais pas à l’avance.
      Il y a des exceptions qui engrangent en leur mémoire la place et le lieu de chaque objet qu’ils ont réservé, à l’atelier, à la cave, au grenier, dans leur bibliothèque, mais enfin nous imaginons bien que nous n’aurons pas dans l’avenir le temps de découvrir encore et retourner à tout ce que nous avons découvert dans le passé !!


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