samedi 14 mai 2016 - par hommelibre

Affaire Baupin : battle libertine, agression ou coup de pied de l’âne ?

L’affaire Baupin continue de faire des vagues. Ce député Vert accusé d’agressions sexuelles subit une avalanche d’accusations. La France vit-elle à l’heure de la terreur du sexe ? La surenchère des mots bat son plein, comme on va le voir.

Caractère

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Qu’un homme se permette de solliciter une femme, cela arrive. Une femme peut aussi solliciter un homme, mais différemment de la plupart des hommes : l’histoire des deux sexes n’est pas symétrique. 

Une femme sollicite de manière plus discrète. Dans la mesure où l’homme, par nature et par culture, fait en général le premier pas, la femme choisit de lui répondre ou non.

La forme des sollicitations masculines dépend de plusieurs d’éléments. D’abord il y a l’éducation. Un minimum de politesse, de l’homme envers la femme et vice-versa, fait partie du respect de l’altérité. Les mots graveleux ne sont évidemment pas du goût de tout le monde, et pas du mien non plus d’ailleurs. 

Il y a aussi des personnalités et des caractères invasifs. Ceux-là frisent parfois la pathologie. Il y a le climat culturel d’une région ou d’un groupe. La France est connue pour son humour coquin, ses jeux de mots qui frisent le code des bonnes moeurs, sa drague pratiquée comme un sport national, son théâtre de boulevard où les tromperies sont légions, entre autres. Le climat des relations entre femmes et hommes tient souvent de la battle amoureuse et le libertinage est une tradition française.

 

Domination

Cela plaît ou non. Le tout est de définir les actes en question. Selon ce qu’en dit la presse, et faute de meilleure information, je considère, si les faits sont avérés, qu’il peut y avoir harcèlement pour des sms envoyés en nombre. Mais on ne peut parler d’agression sexuelle pour un baiser volé. Il faut voir le contexte et la manière dont les relations se font dans ce groupe.

Il est entendu qu’une femme ne souhaite pas forcément être sollicitée, et l’homme qui le fait prend un risque. Qu’elle lui dise non sans ménagements devrait suffire.

Mais voilà, Denis Baupin permet de remâcher un os en or. C’est ainsi que la co-secrétaire et porte-parole du groupe des Verts, Bénédicte Monville De Cecco, a déclaré :

« Ces violences à caractère sexuel manifestent de manière particulièrement ignominieuse un système de pouvoir des hommes sur les femmes bien plus global et séculier dans notre société. »

Ben tiens ! Il suffit d’un chien qui aboie le soir pour que la meute s’excite pendant toute une nuit. Il s’agit pourtant d’un homme précis : mais dans sa bouche de dominante cela devient un système de pouvoir ! Chère Madame, si on enlève les timides, les doux, les gentils, les sages, les faibles, les aimants, les bosseurs, les poètes, etc, il n’y a plus beaucoup d’hommes pour assurer une supposée domination. La domination est affaire de caractère, pas de groupe ni de sexe. Elle est le fait de femmes autant que d’hommes.

Mettre cette affaire sur le dos de tous les hommes est une agression contre la moitié de l’humanité. Les mères infanticides sont-elles toutes les mères ? Non. Les menteuses et les peaux de vaches sont-elles toutes les femmes ? Non.

 

Libertinage ?

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Les propos de cette Bénédicte Monville De Cecco sont aussi lourds et bien plus graves que n’importe quelle expression graveleuse. Les nazis ne faisaient pas autrement avec les juifs. C’est assimilable à une forme de racisme. Au point où il n’y a plus aucune envie de parler encore avec une Gorgone, mais seulement de lui faire ravaler son arrogance. Il faudrait même karchériser ces dominantes qui se créent sous nos yeux un système et une culture de domination des hommes, par l’accusation permanente et universelle. Gorgones, méfiez-vous du réveil des hommes.

Alors, agression ou battle libertine ? Jeu de séduction à la française ? Sans connaître précisément le type de relations qui prévaut entre femmes et hommes dans un groupe constitué, groupe dont les membres se connaissent bien et partagent une vision du monde, ou entre Denis Baupin et ces personnes précisément, il me paraît très difficile d’évaluer l’intention dans laquelle les choses se sont passées. Le ressenti d’une agression, sujet à contamination féministe, ne traduit pas automatiquement la réalité objective de l’agression. 

Si le libertinage traditionnel français prend aujourd'hui le sens d’agression sexuelle, le prochain président pourrait aussi bien être un évêque. La surenchère récurrente des mots conduit à redéfinir chaque notion et je ne prendrai certainement pas l’accusation d’agression sexuelle au sérieux sans savoir en détail ce qui s’est passé et le contexte dans lequel cela s’est passé. J’ai vu des femmes (et des hommes) agressées : elles n’attendaient pas avant de se plaindre. 

 

Ânes et ânesses

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C’est d’ailleurs le message à leur faire passer pour éviter le double discours qui brouille la limite entre liberté et interdit (sexualité féminine de plus en plus débridée, transgressive et accessible mais punitions sévères pour toute transgression masculine même minime) : si vous restez dans le silence il faut l’assumer et ne pas venir vous étaler devant la presse sans possibilité de défense pour l’accusé. 

Combien d’occasions avons-nous perdues pour n’avoir pas su réagir au plus vite dans certaines situations ? J’en ai mon lot et j’en fais mon deuil. 

Peut-être certaines ont-elles eu peur de dénoncer ? Peut-être en effet. Mais c’est un mauvais plan : la peur se paie toujours quelque part. Il faut les encourager à réagir plus vite, et pour cela refuser les coming out trop tardifs. Et si certaines ont réellement été intimées à se taire par leur parti, on considérera que c’est leur choix : c’est ainsi que l’on doit comprendre la responsabilité individuelle.

D’ailleurs ces choses devraient être réglées sur le champ, de personne à personne, sans qu’une idéologie ne vienne se superposer.

Pour le reste, la justice ne semblant pas pouvoir trancher pour cause de prescription, on n’en saura probablement pas beaucoup plus. Baupin est désigné à une vindicte publique, méritée ou non. Mais je constate qu’attaquer après la prescription, c’est s’assurer qu’il n’y a plus de défense possible pour l’accusé.

Et puis, Denis Baupin est le mari de Madame le ministre Emmanuelle Cosse, ancienne secrétaire d’EELV qui a trahi la position non-gouvernementale des Verts. En visant son mari est-ce elle que l’on veut punir ? 

Le coup de pied de l’âne n’est peut-être pas loin. Surtout si l’on fait tout pour figurer dans le camp du Bien...



8 réactions


  • cevennevive cevennevive 14 mai 2016 15:31

    Bonjour hommelibre,


    Là, je vous donne entièrement raison en ce qui concerne le « harcèlement sexuel ».

    Bientôt un regard appuyé, une allusion galante, une main qui frôle la vôtre seront qualifiés de « harcèlement sexuel »... Une main aux fesses ou aux seins sera qualifiée « d’agression sexuelle »...

    Ces mots se sont attiédis maintenant que l’on peut plaider pour ces choses-là, et envoyer quelqu’un ployer sous l’opprobre de l’opinion publique.

    De tous temps les jeux de la séduction ont présidé à la rencontre amoureuse. Si cette rencontre n’est pas désirée par l’un ou l’autre, il n’est guère difficile de faire cesser le jeu s’il n’y a pas violence.

    Bien entendu, il y a aussi le « je ne veux pas perdre ma place ». Mais combien d’entre nous, les femmes, avons-nous fermé une porte sur un « patron » ou un « supérieur » un peu trop collant et avons perdu un poste que nous aimions. ? Bien plus que l’opinion publique ne le pense car nous ne nous en vantons pas outre mesure.

    Quant à ce fait divers lamentable, il éclabousse de boue aussi bien celles qui l’ont dénoncé que ceux qui l’ont provoqué. Et comme il s’y mêle la glauque politique, l’odeur en est immonde.

    Bien à vous.


  • alinea alinea 14 mai 2016 16:51

    Punir ? Se venger ? ignominie anyway !
    Sinon, pourquoi « dénoncer » ? j’ai dû recevoir une éducation moyenâgeuse qui m’a mise en demeure de me débrouiller de toutes situations. Comme il ne m’est jamais venu à l’idée d’être le chouchou du prof ou d’être bien vue en vue d’une bonne note ou d’une promotion, je n’ai jamais écopé de ce type d’attitude !
    Mais dénoncer, j’en reste coite ! Les bourgeoises n’ont aucune pudeur, c’est à ça qu’on les reconnaît ; et faire un flan de cette histoire doit faire bouillir de rage, de colère ou d’impuissance face à l’injustice, les vraies violées, mais du peuple, qu’on écoute d’une oreille distraite, histoire d’impressionner, avant de relâcher l’auteur présomptueux d’innocence !


    • cevennevive cevennevive 14 mai 2016 17:53

      @alinea, bonjour,


      En ce qui concerne cette « affaire », c’est de la sale politique tout simplement.

      Si le « coupable » était un agent de nettoyage ou un obscur employé de bureau, ces dames l’auraient mis à sa place sans en référer à la presse. A la limite, si elles étaient particulièrement garces, elles l’auraient fait licencier.

      Par contre, je suis bien sûre que, malgré leur « collet monté » de circonstance, elle tiraient une certaine fierté d’être courtisées, même « à la hussarde » ! Une grosse fille, boutonneuse et à lunettes n’aurait pas attiré de telles attitudes. Et peut-être la grosse fille les aurait-elle enviées d’être ainsi courtisées...

      Tous ces marigots parisiens hauts placés sont des nids à crocodiles. Mieux vaut s’en tenir loin.

      Bisous.



    • alinea alinea 14 mai 2016 18:46

      @cevennevive
      je vois encore une autre dimension à l’ignominie ; EELV est un parti dont on sait qu’il n’a guère de hiérarchie, et associe plutôt des « potes » ! Ainsi, ce n’était pas attaques du loup qui sort du bois, alors voilà des femmes qui font de la politique, briguent sûrement des responsabilités, qui se laissent tripoter et qui des années après jettent en pâture le malotrus sur la place publique.
      Oui, bien d’accord, ce marigot ne vaut pas tripette !
      Bisous printaniers aussi


  • tf1Groupie 14 mai 2016 23:24

    Solliciter , oui, oui.

    Donc quand on prend une femme de force on ne dit pas violer, mais solliciter.

    Qu’est-ce qu’il ne serait pas prêt à nous raconter Homme Libre pour défendre sa conviction que l’homme moderne est victime d’une maltraitance sournoise.


  • Pierre 14 mai 2016 23:37

       Ces pignoufs de gôche sont devenus des puritains à la con et se prennent à chaque fois leur bigoterie dans la gueule, souvenez-vous : lorsqu’ils ont institué la répression du harcèlement sexuel, le premier à s’être fait gauler est le maire socialiste de Pau à l’époque ! Quelle bande de tarés !!


  • Le p’tit Charles 15 mai 2016 09:13

    Baupin (et d’autres) servent de fusible aux turpitudes des politiciens-véreux au pouvoir...faut cacher la réalité des gouvernants incompétents..une affaire de cul fera l’affaire pendant quelques jours..les Français sont friands de ce genre de merde.. !


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