lundi 10 avril 2017 - par GHEDIA Aziz

Algérie : campagne électorale sur fond d’austérité

Une campagne électorale dans un pays où le prix de la pomme de terre n’est pas à la portée de la ménagère ne peut que laisser le peuple indifférent. Au premier jour de cette campagne, ce que l’on peut dire c’est que, dans nos villes et nos villages, rien ne laisse présager que dans quelques jours les citoyens seront appelés aux urnes. Pour élire leurs représentants à l’APN. Et ce n'est certainement pas les candidats des partis en lice – qui doivent se frotter les mains en ce moment –qui pourront nous contredire.

Aucune activité politique n'est à signaler, hormis quelques banderoles sur les façades des sièges des différents partis. On pourrait peut-être rétorquer qu'il faudrait atteindre la vitesse de croisière de cette campagne pour se faire une idée plus précise. Mais, d'ores et déjà, il est certain que cette campagne n'intéresse personne. Et elle n'intéressera personne. Elle n'atteindra jamais sa vitesse de croisière et elle se terminera comme elle a débuté : dans l'indifférence générale.

Les Algériens ne sont pas dupes. Ils ont bien compris que les élections de quelque sorte que ce soit, législatives ou même présidentielles, ne régleront pas leurs problèmes, n'aideront pas le travailleur qui trime du matin au soir, le père de famille, à joindre les deux bouts. Ni la ménagère à remplir, moyennant une somme d'argent raisonnable, son couffin. C'est d'une évidence très simple. Elémentaire même.

 Les candidats à ces élections sont, en réalité, à mille lieues des préoccupations des citoyens et, une fois élus, une fois bien installés dans l'hémicycle de Zighout-Youcef, ils ne regarderont plus du côté de ceux qui, grâce à leurs voix, à leur devoir de citoyen, les ont faits parlementaires. Cela a toujours été ainsi et les citoyens savent bien qu'il n’y a aucune raison que cela change. Voilà pourquoi ils ne sont pas emballés par ces élections.

En 2007, lors de ces mêmes élections, j'écrivais ceci : « Quant aux partis politiques qui sont bien structurés, bien ancrés dans la société aussi et qui font partie déjà de la coalition gouvernementale (FLN, RND et MSP), ils sont déjà certains de rafler la mise dans un ordre chronologique et à des pourcentages tels qu'il n'est pas exagéré de dire que les dés sont déjà jetés et les jeux faits. Le gâteau est déjà partagé en tranches inégales, certes, selon l'appétit des uns et des autres, et la question qui reste à régler est : qui va s'emparer de la cerise qui orne le gâteau ? En d'autres termes, qui aura la majorité parlementaire ? Le parti FLN, qui continue, plus de quarante ans après l'indépendance, de jouer sur la fibre révolutionnaire des Algériens, le "bébé moustachu" (c'est comme ça qu'on appelait le RND au moment de sa création, en 1995) ou le frère ennemi de l’ex-FIS » ?

Force est de constater que dix ans après ce constat, rien n'a changé. La pratique et les mœurs politiques, en Algérie, sont immuables ; toujours les mêmes. Ce qui prouve que la rente n'est pas encore complètement épuisée et qu'il reste encore plus que des miettes à se partager. Quant au peuple, il n'a qu'à serrer encore d'un cran sa ceinture, l'austérité le touche de plein fouet, lui.

Aziz Ghedia
Membre fondateur de Jil Jadid



13 réactions


  • Abou Antoun Abou Antoun 10 avril 2017 20:48

    C’est fou ce que l’Algérie ressemble à la France....
    Seule différence (importante), les Français arrivent encore à se payer des patates, jusqu’à quand ?


    • Paul Leleu 11 avril 2017 18:06

      @Abou Antoun


      oui... partout un même système capitaliste qui étrangle les peuples... heureusment les religions permettent de séparer et d’embrigader les gens... ainsi un algérien pauvre se sent plus proche d’un algérien milliardaire que d’un français pauvre... cherchez l’erreur... 

      Il n’y aura pas d’émancipation populaire sans mise à bas de la religion. Les dirigeants du monde et leurs représentants locaux l’ont bien compris. Ils se partagent le gâteau pendant que les peuples souffrent et triment. Ils agissent pendant que les peuples pleurent et prient. Ils s’entendent pendant que les peuples s’opposent. 

      Comme le craignaient les socialistes algériens : « le maitre arabe a remplacé le maitre européen »...

    • Abou Antoun Abou Antoun 12 avril 2017 20:13

      @Paul Leleu
      Il n’y aura pas d’émancipation populaire sans mise à bas de la religion.
      C’est clair que c’est un outil d’asservissement depuis des millénaires, et, côté Islam, faut dire qu’on n’a pas beaucoup de recul. Enfin, ils sont en 1438, c’est à dire à peu près au même point que les chrétiens à pareille époque. Pour mémoire, le massacre de la Saint-Barthélemy c’était en 1572.
      Il y a eu des mouvements d’émancipation socialistes, laïcs, dans le monde musulman en Égypte, en Syrie, et au Maghreb (y compris en Algérie). Ces mouvements ont été discrédités partiellement par la corruption, mais ils reviendront peut être en plus ’clean’.


  • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 10 avril 2017 21:05

    Oui, Abou... qui ? N’oublions pas qu’il y a des liens historiques entre nos deux pays. L’un a dû hérité de l’autre ces.... comment dirai-je ?...situations anachroniques.


    • Paul Leleu 11 avril 2017 18:13

      @GHEDIA Aziz


      c’est la preuve que le nationalisme (et encore moins le cléricalisme) ne sont une vraie solution contre l ’exploitation des peuples... l’Algérie est indépendante mais elle est encore dans les chaines... l’Algérie est redevenue islamique et elle est encore dans les chaines... le peuple algérien ne parvient même pas à vivre correctement chez lui... 

      A quoi bon avoir des dirigeants locaux si ils ne sont que les représentants du pouvoir du Capital ? Ils peuvent même se laisser pousser la barbe et voiler leurs femmes et faire des génuflexions à la mosquée... ils seront toujours les représentants du Capital. Ils peuvent même dégobiller leur haine sur les juifs et les sionistes... ils seront toujours les représentants du Capital. ...ils peuvent accuser la France et l’Occident pendant 5 000 ans, ils seront toujours les représentants du Capital. 

  • eric 11 avril 2017 07:40

    Dans les pays arabes, il y a deux formes de socialisme : le laïque et l’islamiste. le fait qu’ils soient tous les deux musulmans n’y change pas grand chose. Bien sur, s’y mêlent des considérations tribales et familiales, mais elles sont trop complexes pour être aisément comprises par les observateurs extérieurs. La meilleure analyse géostratégique réalisé la dessus est sans doute la bande dessinée « l’affaire du voile », dans le moment ou se résout le conflit pour l’occupation d’une mosquée par des tendances variée de musulmans. En Libye, l’accord entre les deux plus grandes tribus pour que la plus petite, celle de Kadhafi, départage tous le monde parce qu’elle n’avait pas la force de trop dominer, est il transposable dans des concepts occidentaux démocratiques ?

    Le passage de l’islamo progressiste à l’islamisme tout court à du se produire quelque part au proche orient après les défaites successives des franges violentes islamo-progressiste contre des pouvoirs islamo laïques de type baasiste.

    Après, tout à dépendu de la capacité des dictatures néo marxistes à tirer dans le tas ou pas.

    La Tunisie, plus démocratique,est passé sans trop de heurt à autre chose en se débarrassant de son régime officiellement socialiste et laïque, corrompu et bureaucratique et membre de l’international socialiste.
    Un peu plus violent pour les égyptiens.
    Les régimes socialistes d’Irak et de Libye sont tombé eux, non victimes de leur incapacité à génocider leur propre peuple,mais biens d’interventions extérieures.
    Au Yemen and co, et peut être en Afghanistan, cela devient vraiment trop exotique pour qu’un occidental suive vraiment,

    Le cas algérien est particulier.

    Le régime a sut payer le prix du sang de ses citoyens avec dit on, quelques centaines de millier de mort après la victoire démocratique du FIS. Autre chose que Moubarak ou Ben Ali quand même.

    Vu de Paris, les histoire de distribution de poste tribales, les héritages familiaux, la corruption bureaucratique caractéristique de tous les socialisme, la distribution inégale de la rente énergétique, sont peu aisés à décrypté.

    Dans tous les pays arabes qui ont été socialistes, c’est en ce moment la catastrophe et le désordre à un degré ou un autre.
    Dans les pays arabes qui n’ont pas été socialistes, tous ce passe beaucoup mieux.

    l’Algérie est une sorte d’exception.
    Une hypothèse ? elle pourrait être victime de l’héritage colonial. Grace à une présence forte de durable de la France, elle serait un des rares pays arabe avec une vrai tradition étatique, des vrais bureaucraties socialistes et une armés un peu là, c’est le moins que l’on puisse dire.

    En revanche, il y a une vraie bombe à retardement. L’intensité des liens entre ce pays et la France. Il y a trop de contacte entre les deux pour qu’à la fin, la population algérienne ne finisse par faire rendre gorge à la mafia familiale qui se gave sous couvert de socialisme.

    On a donc sans doute pas finit d’entendre de la propagande anti française de la part du FLN.
    Avec les soutiens de Hollandes ou de Macrons, cela peut peut être encore faire l’affaire quelques temps.

    Il me semble quand même que l’Algérie est devenu un pays trop moderne et éduqué pour que cela dure toujours.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 avril 2017 12:28

    L’auteur n’informe pas l’opinion publique parce que lui-même ne comprend pas... ou veut tromper les humains !


    En Vérité personne ne donne un atome d’intérêt à ce cirque électoral qui n’intéresse ni les membres du régime avec tout le chapelet des privilégiés et des faussaires, ni le peuple totalement corrompus par la distribution des sacs d’argent...

    TOUS DÉVORENT LE CAPITAL ET LE PATRIMOINE NATIONAL, les uns en investissant à l’étranger les fortunes diaboliques qu’ils ont amassés sous la menace terrorisme préfabriqué, les autres en faisant chanter le régime le plus coupable de l’Univers qui n’a pas d’autre choix que de distribuer des sacs d’argent pour assurer la « stabilité » ! 

    L’OPPOSITION ? JE M’EXCUSE POUR LES LECTEURS, MAIS JE DIS MERDE A CETTE FAUSSE OPPOSITION LA PLUS CORROMPUE LA PLUS COMPLICE LA PLUS MISÉRABLE AU MONDE SOUTENUE BIEN ENTENDU PAR LES JOURNALISTES HYPOCRITES  !

    - Le régime algérien soutient le « candidat » Macron qui veut la continuité du régime de l’Elysée qui est en parfait symbiose avec le régime d’Alger, tous deux poursuivant la même idéologie ! 

    - Et le peuple soutient le régime qui le laisse barboter dans le plus grand Bazar du monde où le change de la piraterie des devises étrangères se fait devant chaque banque du misérable dinar pus que dévalué !

    Tant que les milliards continuent à pleuvoir, ce pays continuera dans la pratique de la CORRUPTION GENERALISEE , il faut comprendre que les Algériens sont les seuls individus au monde qui ne se soucient pas de l’avenir de leurs enfants ; depuis 60 ans jamais le peuple n’a demandé du travail, jamais personne ne revendique le respect des lois et leur application, jamais le peuple n’a demandé des comptes à ses fonctionnaires et à ses élus grand voleurs et fossoyeurs du pays le plus riche de la planète !

    Quand ils lisent quelque part que les ministres ou les Bach-Aghas ont détourné des montagnes de milliards, ils ne se révoltent pas : ILS RIGOLENT ET TROUVENT MÊME DES JUSTIFICATIONS... INSOLITE, NON ?

    @Auteur, pourquoi vous voulez tromper les gens ?

  • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 11 avril 2017 15:11

    A Mohamed MEDJOUR.
    Je trouve que votre conclusion est un peu hâtive. Elle a même été prise à la légère. Mon article est clair et net. Je n’ai à aucun moment essayé de tromper les gens. Bien au contraire, je me suis placé d’emblée dans le camp de l’opposition qui a appelé au boycott de ces élections. Malheureusement, celle-ci est très minoritaire : deux partis seulement, dont celui auquel j’adhère, Jil jadid. 


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 avril 2017 16:54

      @GHEDIA Aziz

      C’est ça « Jil jadid » de Mazafran de la pâtisserie et du Gazouz !!! 

      Moi je suis un véritable opposant et vous pouvez demander aux journalistes hypocrites « d’el watan » et de « liberté » qui justement privilégient la FAUSSE OPPOSITION A LAQUELLE VOUS APPARTENEZ : TOUS DU MÊME RÉGIME !DE LA CORRUPTION GENERALISEE !

      Vous pouvez vérifier sur ma page facebook : J’explique depuis 2009 qu’il ne faut pas appeler au boycott puisque cela travaille dans l’intérêt du régime qui validera le résultat du cirque même avec 5 pour cent de participation ! 

      IL FAUT REFUSER LE CIRQUE ÉLECTORAL COMME JE L’AI PRÉCONISÉ ICI DEPUIS DES ANNÉES EN CRÉANT SPÉCIALEMENT CE GROUPE :


    • Abou Antoun Abou Antoun 12 avril 2017 20:03

      @Mohammed MADJOUR
      Selon la net-ethique, écrire en caractères gras cela signifie ’crier’. Pouvez-vous, Mohammed, parler sans crier ?


  • Vipère Vipère 11 avril 2017 17:42

    Ils manquent de patates les algériens ? smiley La solution est simple me semble t-il, trop simple pour eux, peut-être ...

    Ils n’ont qu’à en planter des patates, ils en auront à profusion ! Aziz Ghedia peut il leur faire passer l’information, si ce n’est pas trop lui demander ?


    • baleti baleti 11 avril 2017 23:28

      @Vipère

      Puis se que tu a l’air d’un gros malin, tu devrais expliquer comment arroser ces cultures qui demande beaucoup d’eau.

      T’en a vue beaucoup des culture de patate,rentable, dans le sud de la France ?

  • baleti baleti 11 avril 2017 23:39

    Comme d’habitude 

    Les problème de la politique algérienne est vue et décrypter dans sont ensemble.
    Ce que peu faire aussi, n’importe qu’elle algérien, même illettré 

    A quand les dénonciations cibler, des intellectuel et journaliste ?

    Comment s’appelle le nouveau président de la SONATAC ?
    Il sort de prison, et un mois après, on lui confie l’entreprise qui fait vivre l’Algérie ?

    Ou sont les opposants ?

    Les bla bla bla, a d’autre, aller écrire des romans, si vous avez besoin d’écrire.

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