samedi 5 octobre 2013 - par jef88

Anniversaire de 5 octobre 1944

On a parlé, ces derniers temps d'Oradour sur Glane et des massacres commis par les allemands en 1944.

Mais on ne parle jamais des Vosges et en particulier de la vallée du Rabodeau ou 989 hommes furent déportés et environ 658 sont décédés dans les camps de concentration.

Je parlerai surtout du 5 octobre 1944 à Senones et Vieux-Moulin ou 400 hommes furent arrêtés.

Jean était mon père, Angèle ma mère, André mon oncle. Je suis né deux mois plus tard, en décembre et n'ai jamais connu mon père. Tout est véridique, je n'ai changé que les prénoms.

Ce matin là, l'ambiance familiale était excellente !

Angèle avait fêté son 24ème anniversaire la veille au soir et son père, Joseph, lui avait fait la surprise d'une magnifique tarte aux pommes.

Son mari Jean, 27 ans faisait des plans sur la comète en essayant d'imaginer ce que serait leur bébé qu'elle portait depuis sept mois...

Le programme de la journée était simple : arracher les pommes de terres dans un petit champ à moins de 500 m. Angèle et Joseph s'en chargeaient

Jean, recherché par les allemands comme réfractaire au service du travail obligatoire, et évadé deux fois, resterait à la maison pour reconstruire, à la cave, la zone de stockage des pommes de terre : une belle construction en bois ….

Le soir, à la nuit tombée il prendrait la brouette pour amener les sacs à la maison : son beau-père avait été amputé d'un pied en 1916 et la grossesse de son épouse ne lui permettait pas ce genre de sport.

Ils se séparèrent donc en riant et quelques instants plus tard le drame arriva !

Les allemands ont bouclé le village, pénétré dans les maisons, les hommes valides furent enfermés dans l'école, les autres habitants rassemblés puis chassés vers Senones à 1700 m. La dernière vision qu'eut ma mère Angèle en partant c'est que les allemands mettaient le feu à certaines maisons...

 

André le frère de Jean était au maquis.

La veille au soir son chef l'avait autorisé à rentrer chez ses parents pour quelques jours.

Il était rentré à la maison familiale la veille vers 23 heure après une longue marche en forêt et avait décidé de s'octroyer une grasse matinée qui le changerait de la terre battue et caillouteuse de la forêt.

La matinée était calme.... Puis des allemands le tirèrent du lit et l'emmenèrent dans une usine qui, pour une nuit, servi de centre de rétention …..

 

Léon, 44 ans, était un voisin de Jean et Angèle. Il était père de trois enfants, 10 ans, 8 ans 6 mois. Lui aussi arrachait ses pommes de terre, mais 500 mètres plus loin. L'occupation, il connaissait : il avait déjà vécu celle de 1914 1918.

Tout à coup, en contrebas, il vit des soldats allemands mettre une mitrailleuse en batterie, braquée sur le village. Il m'a dit plus tard qu'il n'avait pas réfléchi et qu'il s'était précipité vers la forêt toute proche. Cela lui a certainement sauvé la vie !

Tous les hommes arrêtés passèrent la nuit du 5 au 6 octobre dans l'usine ou certains furent torturés et le lendemain, entassés, debout, dans des camions ils prirent le chemin de leur calvaire. C'est au départ du convoi que ma mère vit mon père pour la dernière fois. Après une escale à Schirmeck, ils firent un stage rapide à Dachau puis furent dispatchés dans divers camps. Pour sa part Jean arriva à Auschwitz et n'en est pas revenu.

 

Mais la déportation dans la vallée n'en était pas à son début  !

Décrivons d'abord le cadre.

La vallée du Rabodeau se situe en limite sud d'un massif forestier long de 50 km, il va presque jusqu'à Sarrebourg, et large de 20 à 30 km.

Ce massif suit la ligne de partage des eaux entre la Meurthe et le Rhin. Les routes et voies ferrées qui traversent ce massif sont peu nombreuses et étaient difficiles à protéger par l'occupant.

 

Le Contexte maintenant.

En septembre 1944, l'offensive alliée s'était arrêtée sur la rive gauche de la Meurthe soit à environ 30 km de la bordure ouest du massif.

Stratégiquement sa possession était vitale pour l'armée allemande, des maquis actifs dans ce secteurs auraient pu paralyser sa logistique. À 30 km en arrière du front cela aurait fait désordre...

Pourtant des maquis étaient actifs et couvraient la vallèe :

- Maquis de la Chapelotte (la Tête des Hérins et le Jardin David puis replié à Viombois en Meurthe-et-Moselle).
- Maquis de Chatas qui prendra différents noms : de la Grande Fosse, de Grimaubois, du Col du Las, Grandrupt, de la Petite Raon, de la Roche Mère Henry.

 

Les actions

De nombreux parachutages d'armes et de munitions ont été effectués .

L'on peut noter tout d'abord l'opération Loyton du côté de Moussey, un parachutage le 13 août avec la présence de britanniques qui circulaient en jeep.

Le 17 août une opération allemande, en forêt, dans le secteur des « bois sauvages » leur permis de récupérer deux sacoches d'officiers avec des documents comportant des noms.

Le lendemain ce fut la première rafle à Moussey avec l'arrestation de 52 hommes.

 

la réaction allemande

Je vous recopie la traduction d'une note, retrouvée en 1992 dans les archives de la Wehrmacht. Et datée du 25/8/44...

Le général V. Kirchbach rapporte qu'a la suite d'une action menée contre les terroristes par le SD d'Epinal, en collaboration avec les troupes des douanes allemandes un camp de terroristes a pu être anéanti dans la région de Schirmeck (note : les bois sauvages)

ce camp était tenu par 8 à 10 officiers anglais parachutés ; les terroristes étaient entraînés à tour de rôle. Il s'agissait surtout d'habitants des villages de Raon l'Etape, Moyenmoutier, Senones ETC… il a été constaté qu'il s'agissait surtout de jeunes.

_Wald_Fest

à présent le général a l'intention d'éliminer totalement ce troupeau de perturbateurs. Certains habitants de la région de Raon l'Etape, Moyenmoutier, Senones et autres lieux à désigner au cours d'une action seront transférés en Allemagne.

Suivent des réflexions concernant le personnel des usines textiles « qui possèdent de sérieuses commandes pour la Wehrmacht  »

conclusion : « une action devait être menée pour des raisons militaires, elle est absolument nécessaire pour étouffer dans l’œuf ce foyer de désordre . Il réduira les classes d'age pour que n'entrent en ligne de compte, pour être écartés que les hommes de 17 ans et au maximum de 35 ans. »

Suite à cette note, l'aktion "Waldfest" (son nom allemand) démarre "officiellement" le 1er septembre et dure 3 mois. Directement contrôlée par Himmler

Dans une vallée parallèle, le Le 4 septembre, 832 maquisards s'étaient rassemblés à la ferme de Viombois, . 150 seulement étaient armés. Ils attendaient un parachutage qui fut reporté pour raisons météorologiques et se regroupèrent pour la nuit à la ferme. Les allemands attaquent !

Le bilan fut de 57 tués à Viombois dont 52 à la ferme même et de 150 morts au total pour le GMA (accrochages, fusillés, déportés morts en déportation ou dans les suites immédiates).

du côté allemand il y eut 134 morts et 182 blessés

 

Elle a été ralentie par l'avance des alliés mais le 24 septembre eut lieu une seconde rafle à Moussey et dans les villages du haut de la vallée :Belval, La Petite Raon, Le Puid, Le Saulcy, Le Vermont !

les hommes valides seront conduits dans l’après midi, à pied, vers le QG local du SD qu’est le château de Belval. Le lendemain, après interrogatoires et "sélection", les hommes âgés de 17 à 50 ans, 144 de Moussey et 309 des villages environnants, seront conduits par le col du Hantz vers le camp de Schirmeck, toujours à pied, et seront déportés vers Dachau pour commencer... 317 n’en reviendront pas.

 

Le 5 octobre.

La rafle fut centrée sur Senones et Vieux-Moulin.

421 hommes furent arrêtés, 273 ne sont jamais revenus.

 

Bilan !

Ces chiffres sont extrait en très grande partie du « mémorial de la déportation. Ils incluent les déportés de 1941 à 1944 »

 

commune

population

déportés

% déportés

décédés

% décédés

Belval

188

19 

10 %

18

95 %

Chatas

67

11

16 %

9

82 %

La Petite Raon

1418 

193 

14 %

125

65 %

Le Puid

134

23

17 %

21 

91 %

Le Saulcy

580

86 

15 %

59

69 %

Le Vermont 

117

4 %

5

100 %

Moussey 1

216

201

17 %

144

72 %

Moyenmoutier

3814

37 

1 %

20

54 %

Senones

4154 

389 

9 %

249

64 %

Vieux Moulin 

306

32 

10 %

24

75 %

totaux

11994

996

8 %

674

68 %

 

Environ 500 familles dévastées, 450 veuves, 750 orphelins.

Il faut noter que des déportations avaient déjà eut lieu, dans tous ces villages depuis 1941 et que ces chiffres en tiennent compte.

On peut noter aussi, que Moyenmoutier, plus à l'écart de la forêt a le moins souffert.

 

Mais pourquoi n'en a-t-on pas parlé ?

Tout d'abord quand les quelques dizaines de milliers de survivants des camps de concentration sont revenus, ils se trouvèrent en face de plus d'un million de prisonniers de guerre qui rentraient. Pour l'opinion publique de l'époque il était difficile de faire la différence entre un camp de prisonniers et un camp de concentration. Les uns n'avaient passé que quelques mois en captivité alors que les autre l'avaient été plus de 4 ans.

La presse vosgienne se pencha en particulier sur les vallées sinistrées par le feu. il faut dire qu'il y avait à faire... lors de leur retraite les allemands, en novembre 1944, ont brûlé toutes les agglomération sur une distance de 15 km … Imaginer la misère des nouveaux sans abris à l'entrée de l'hiver...

Le journal vosgien, « la liberté de l'est » fit paraître un opuscule sur la libération. La déportation est traitée en quelques lignes .

Il fallut attendre presque 20 ans pour qu'il y ait une véritable reconnaissance des déportés « politiques ». A Senones le déclencheur fut une allocution de Général De Gaulle, sur la place de l'église en 1963. il évoqua « la vallée des larmes « .

Néanmoins, j'ai sous les yeux un autre opuscule de « la liberté de l'est » datant de 2004.

il comporte 112 pages fortement illustrées en format 23 cm x 30 cm. Il s'étend sur les destructions d'agglomérations par incendies lors de la retraite allemande de novembre 44 et tout ce qui est dit sur la tragédie de notre vallée ce sont ces quelques lignes :

« La Petite Raon : la rapidité de l'avance alliée a empêché toute destruction. 167 hommes ont été emmenés par les allemands dans ce village de 1500 habitants  »

«  Senones : libérée le 22 novembre par la 100ème division US. Sur 4000 habitants 350 hommes âgés de 18 à 60 ans ont été déportés en Allemagne. Lors de la déroute allemande toute les usines ont été pillées, mais le village n'a pas souffert de la guerre.  »

Comme quoi le matériel prime souvent sur l'humain.....

 

Si j'ai écrit cet article c'est bien sur et tout d'abord pour raviver la mémoire.

La mémoire de mon père , de ses compagnons de misère, qu'ils soient rentrés ou pas.

Mais c'est aussi pour faire valoir l'horreur de la guerre en général !

Des chefs d'état, des généraux se bâtissent une gloire sur les champs de bataille...

Mais des gens ordinaires, comme je le démontre dans l'introduction, voient leur vie basculer vers l'horreur en un instant alors que le monde affecte de les ignorer et se dépêche de les oublier.

 

Bibliographie :

Mémorial, 1939-1945 le long martyrologue Vosgien écrit par les anciens déportés d'Entente Résistance, Internement, Déportation éditions de Crimée 2002

La libération des Vosges La Liberté de l'est 2004

Internet

l'opération WaldFest : _Wald_Fest

Un site : http://www.resistance-deportation.org/



21 réactions


  • loulou 5 octobre 2013 12:27

    Jeff, je ne connaissais pas ce drame.

    Et, comme vous le dites , avec, sans doute une pointe d’amertume : les victimes sont vite oubliées.Ce qui souvent déclenche un désir de vengeance et le cycle destructeur peut alors repartir.
    Chez vous, ça n’est sans doute pas le cas.Il y a de l’intelligence et de la compréhension dans tout cela.
     Et au moins, ce bon point, pour l’Europe actuelle.
    Je ressens l’importance Qu’a ce témoignage pour vous.
    Mais comment empêcher la guerre devant les folies humaines ?

    • jef88 jef88 5 octobre 2013 14:11

      A mon avis , la meilleure façon et la plus simple de faire disparaitre les guerres c’est de démontrer leur nocivité.
      pas avec des théories, mais avec des témoignages..... c’est ce que j’essaie de faire à mon niveau...
      C’est une question d’éducation collective ! pas facile ....


  • Rincevent Rincevent 5 octobre 2013 14:31

    Souvenirs d’enfance de cette région (colonie de vacances, années 50) : tombe d’un soldat allemand au bord d’une petite route perdue, ferrailles rouillées diverses (masques à gaz, étuis, douilles, etc. - pas toucher !) et surtout tout un coin de forêt où on ne pouvait pas pénétrer, ceinturé par de hauts barbelés : ça n’avait pas encore été déminé 10 ans après.

    Pour nous, enfants, la guerre était encore visible avec, en plus, la visite du camp de concentration du Struthof qui finissait de nous instruire...


    • jef88 jef88 5 octobre 2013 20:00

      c’étaient peut être des vestiges de 14....
      Je les collectionnais à la fin des années 50


    • Rincevent Rincevent 5 octobre 2013 20:17

      @ Jeff88

      Non, pas de 14, les casques étaient bien de 39-45, j’ai appris assez vite à différentier le matériel. Quand on grandissait en Lorraine, à cette époque, on baignait dedans...


  • juluch juluch 5 octobre 2013 14:55

    Merci pour votre témoignage Jef88


    j’ignorais totalement cet évenement.

    Merci de raviver la mémoire.

  • alberto alberto 5 octobre 2013 14:59

    Belle évocation !

    Quand tous les couillons qui rêvent de combats de chars, d’avions de chasses et de missiles se demanderont sérieusement à qui profite les guerres : on aura avancé d’un bon pas...

    Hélas, banquiers, chefs religieux, ou politiciens avides (pléonasme ? ) ne l’entendent pas ainsi : arriveront-ils à convaincre une nouvelle fois leurs ouailles que « la patrie est en danger » ?

    Merci à l’auteur.


  • La râleuse La râleuse 5 octobre 2013 16:10

    Bonjour jef88


    Les faits se sont produits à l’époque de ma naissance et jamais JAMAIS je n’en ai entendu parler !
    Alors, je me dis, quelle chance pour vos martyrs - et le mot n’est pas exagéré qui s’adresse tout autant à votre famille qu’à tous les résidents des lieux - que vous ayez le don de l’écriture qui permet que, grâce à vous, leur histoire ne soit pas oubliée. 
    • Et encore, nous sommes si peu à la découvrir à travers vous.
    • Et me vient ce doute horrible : combien de faits identiques ont eu lieu qui sont tombés dans l’oubli.
    • Et me vient cette certitude non moins affreuse. Avec ces nouvelles lois concernant l’enseignement scolaire, combien de temps encore sera préservé le devoir de mémoire ?
    J’espère qu’au moins raconter vous aura pansé l’âme, jef88.
    Très cordialement,

  • ZEN ZEN 5 octobre 2013 16:23

    Salut jef

    Merci pour cette information
    Je n’avais eu que quelques vagues échos, de la part d’ une tante qui habitait à Grandrupt, qui avait hébergé un résistant blessé du maquis de la forêt proche. Elle fut maltraitée, mais eu une chance inouïe de ne pas être raflée.
    La population civile des villages autour de Gérardmer et de La Bresse eut aussi à souffrir des Nazis, du fait de la proximité de maquis importants.


    • jef88 jef88 5 octobre 2013 20:03

      il y a eu environ 3700 déportés dans les Vosges !
      c’est le troisième département touché aprés le Nord et la Seine......
      mais en % de population c’est le premier ......


  • La râleuse La râleuse 5 octobre 2013 17:13

    Juste une petite précision,

    à mon modeste niveau, j’ai publié sur Facebook en demandant que ceux qui se sentaient concernés partagent à leur tour.
    Qu’au moins nous soyons un peu moins nombreux à rester ignorants.


  • eric 5 octobre 2013 18:16

    Cela pose une question de fond.
    Évidemment, mêmes les régimes les plus absurdes et les plus meurtriers ne durent pas éternellement. Ainsi, l’Urss a durée 70 ans et vers la fin, c’était plus la stagnation et la mort a petit feux par désespoir, alcoolisme, absence de soin que par massacre ( 57 ans d’espérance de vie chez les hommes au plus bas, avec évidemment ce que cela signifie en mortalité infantile liée a la mauvaise qualité de vie et de soin : un génocide « doux » en quelque sorte).
    Évidemment, pour un alsacien, a long terme, avoir été allemand ou français, qu’est ce que cela changerait au quotidien ?
    Évidemment aussi, les derniers génocides ont frappe des gens pour ce qu’ils étaient réputés être et pas pour ce qu’ils faisaient ou pas.
    Quand on vient te ramasser, toi, ton voisin, juif, koulak, il y a un moment ou l’idée que ’tous cela finira bien par passer, c’est conjoncturel, ne tombons pas dans le piège de la violence et de la guerre", etc...cela ne doit pas être facile.
    Je pense souvent au Pasteur Martin, objecteur de conscience avant la guerre avec toutes les conséquences qu’on imagine, et qui, sous l’occupation, la mort dans l’âme, et surtout, sans être sur d’avoir raison me disait il, s’est engage dans la résistance armée.

    Dans le protestantisme, il y a eu ceux qui se sont battus pour leur liberté religieuse, et ceux qui se sont laisse persécuter sans résister par conviction a l’exemple des martyrs chrétiens.

    Personnellement, j’imagine que le vrai choix se présente en situation et qu’il est facile de dire, moi, j’aurai agit ainsi...Il me semble aussi qu’il y a un aspect choix individuel et un autre responsabilité collective. Une chose est de dire, je suis prêt a m’offrir en sacrifice a la paix, une autre de dire que le peuple ne doit pas se défendre. Dans l’ancien testament, il y a déjà le tu ne tueras point, mais aussi la nécessité de défendre et sauver le peuple.

    Ainsi, raviver la mémoire de l’horreur de la guerre peut aussi bien donner des raisons d’être pacifiste que de se dire qu’il faut bien préparer la défense du peuple....

    Quand a faire reposer les responsabilités sur quelques rares officiers supérieurs dans les conflits, je ne trouve pas cela très intéressant. Nous savons tous que les chefs suivent leurs populations et qu’il n’y a pas de conflit possible si il n’est pas voulu par un grand nombre de personnes, par nous en définitive. Cela me parati un peu facile de s’exonérer de sa responsabilité individuelle dans ces matières.


  • lloreen 5 octobre 2013 19:36

    "

    Mais des gens ordinaires, comme je le démontre dans l’introduction, voient leur vie basculer vers l’horreur en un instant alors que le monde affecte de les ignorer et se dépêche de les oublier.« 

    C ’est malheureux, effectivement .

    .Et quand je lis ou que j’ entends certains déclamer avec grandiloquence des »plus jamais ça« , en référence aux horreurs de la seconde guerre mondiale, je me dis que beaucoup ont la mémoire bien courte pour tolérer en 2013 l’ horreur de la guerre dans certaines parties du monde pas trop éloignées de chez nous.

    Le summum étant atteint lorsqu’un président déclare qu’ il veut la guerre et que cela ne semble pas ébranler grand monde...

    C ’ est un peu ridicule de vouloir trainer des gamins de quatorze ou quinze ans dans des visites de camps de concentration et de suggérer le soir au journal télévisé que la France doit »préserver la paix" en faisant la guerre ailleurs... 


  • jef88 jef88 6 octobre 2013 10:32

    quelques milliers de boches passent la frontière (pour la 3° fois en 50 ans).
    - erreur ! quelques centaines de milliers avec un armement et une tactique supérieurs à ceux de l’armée française ....
    - ce n’est pas 50 ans mais 70 !


  • jullien 6 octobre 2013 14:45

    Merci Jef88 de nous faire découvrir cette page d’histoire oubliée. Je ne la connaissais pas mais malheureusement elle n’étonne pas.


  • cedricx cedricx 7 octobre 2013 05:35

    Merci de ce témoignage bouleversant d’un épisode de cette guerre pour moi totalement inconnu ! Vous avez raison d’en parler car si vous ne témoignez pas vous, qui le fera à votre place ? 


  • Shawford42 7 octobre 2013 06:09

    Désolé pour le trollage d’hier soir sur votre fil. 


    Votre article n’autorisait en rien un tel comportement. Toutes mes excuses donc.

    Merci pour le devoir de mémoire et pour entretenir aussi ainsi la mémoire de votre famille.


  • gerard251 6 avril 2016 08:25

    Bonjour,
    Un de ses déportés avait un fils unique âgé de 13 ans à l’époque. Cet homme n’est pas revenu et ne figure pas sur la liste du monument. Avant d’être emmené il a demandé à son fils de s’occuper de sa mère.
    Ce qu’il a fait.
    Ce fils vient de décéder à Belfort fin mars 2016 à l’âge de 84 ans. Il s’est occupé de sa mère son existence durant. Il ne s’est pas marié n’a pas eu d’enfant.
    Cette vie triste est une conséquence directe de ce qui s’est passé à La Petite-Raon en octobre 1944.

    Merci Jeff pour votre travail de mémoire.


  • pierre 19 juillet 2017 17:16

    Je n’avais jamais lu cet article, merci à vous de ce travail de mémoire. Mon grand oncle a été arrêté à Cornimont, et déporté à la douce à Pforzheim dans une ferme, il a vécu le gigantesque bombardement , et a aidé à sortir les corps bouillis dans la rivière, il est revenu entier , mais cela devait être rare .


    • jef88 jef88 19 juillet 2017 19:48

      @pierre
      A Pforzheim ; c’étaient des déportés « stratégiques » le but était de dépeupler le secteur pour l’avancée des alliés ..... et non pas de supprimer les déportés !
      C’était moins dur mais le cerveau en prenait un bon coup !


Réagir