samedi 28 mai 2016 - par Luniterre

Anti-loi El Khomri : Le point de la situation actuelle, après le 49-3 !

 

Les manifestations contre la loi El Khomri laissent apparaître la situation suivante :
Un rejet massif de cette loi de la part de l’ensemble de la population salariée. Cela signifie un rejet direct de la politique de Valls et d’Hollande.

La droite et le Front National ont beaucoup de mal à capitaliser ce refus massif de la population salariée contre la Loi du Travail. La "gauche de la gauche" tente d'occuper ce vide politique, mais en ordre dispersé et sans présenter la moindre perspective crédible.


Il y a un réveil syndical encore insuffisant mais constant d’une partie de la classe ouvrière, de ses secteurs les plus militants, se développant rapidement comte tenue du passé récent.

Il est apparu, pour disparaître presque aussitôt, une forme d’expression sous prolétaire, lumpen-prolétaire, ainsi que de toute petite bourgeoisie, politique (même s’ils se défendent d’en faire), les "Nuits Débout". Sans aucune perspective réelle, elle a tout donné, c’est à dire, rien, avant de disparaître pratiquement. Les « intellectuels » qui s'y sont joints, n’ont pas soulevé le moindre intérêt parmi les travailleurs qui manifestent. Leur public est composé des jeunes dans l’enfance de la prise de conscience, des militants gauchistes et/ou anarchistes les plus déboussolés, des intellectuels en mal de renommée. Leur action se limite à bavarder de tout et de rien, en se prenant pour la forme la plus démocratique d’organisation et d’action. Leur faible bilan, que le gouvernement encourage en sous main, est parfaitement nul. Ex nihilo nihil.

Les « casseurs » (dont on ne distingue plus les provocateurs de la Préfecture des ingénus ou détraqués, des enfants politiques) sont une expression constante à double caractère, d’un côté ils font fait le jeu du gouvernement, de l’autre ils apprennent les rudiments de la lutte des rues par la pratique. Il résulte presque toujours que cet apprentissage est le facteur le plus important.

Aujourd’hui les bagarres avec la police sont le fait des provocations de la police après la fin des manifestations et n’ont absolument aucune effet, ni sur les prochaines mobilisations (il y en a eu plusieurs après les « casseurs » et l’affluence augmente au lieu de diminuer comme l’escomptait le gouvernement. De même pour l’opinion publique qui affiche un rejet à 70% de la Loi du Travail et du gouvernement)

Le parti socialiste a perdu encore des voix ouvrières et même à l’intérieur de sa majorité parlementaire la dite « fronde » a trouvé des « inquiétudes » et des propositions pour changer les aspects le plus réactionnaires de la loi. Valls, le premier ministre a rejeté aussitôt ces propositions d’une « opposition » interne qui a fait preuve de couardise politique en se refusant à voter la censure avec la droite pour empêcher la loi de passer. Mais Valls parle maintenant des « améliorations » et des aménagements » à la Loi.

Ce gouvernement est un des plus faibles que la France bourgeoise ait connu et cela se voit. Il ne tient plus qu'à un fil et le mouvement ouvrier et étudiant est en train d’en approcher le couteau.


L’application du 49-3 a donné un regain à la combativité, jamais complètement éteinte, des travailleurs.

Le gouvernement a voulu profiter pour garder le mouvement sous une perspective parlementaire, à l’intérieur du système. Les directions syndicales l’ont suivi là dessus, ainsi que le PCF, qui a gardé une position mi figue mi raisin nécessaire à ses prochains accords avec le parti socialiste.
Mélenchon, le leader du Parti de Gauche, seule figure politique connue à la gauche du PS et du PCF semble jouer une partition facile, et tente de ramasser le bénéfice politique du mouvement. Et cela presque sans dire un mot et presque sans se montrer sauf de très brefs apparition devant les médias et dans les manifestations. Pourquoi ? Tout simplement parce que sans une plateforme politique il n’y a tout simplement pas de réelle « convergences des luttes ». La "convergence" qui est réclamée par la plupart des militants de gauche qui croient faire du marxisme, n'est actuellement qu’une des variantes de l’anarcho-syndicalisme, celle qui met tout sur l’action « apolitique » de la classe ouvrière, par les moyens de lutte de la classe, mais sans se « salir » de politique.


Il y a une "synergie" apparente entre les divers fonds anarcho-syndicalistes de toutes ces démarches "de gauche", celle des assemblées générales "citoyennes", des "nuits debout", du Front de Gauche, qui les noyaute fortement, et des multiples groupuscules anarchistes et anarcho-syndicalistes se proclamant tels eux-mêmes.
C'est une synergie qui a eut son côté positif au tout début du mouvement, pour en élargir la base dans les catégories sociales qui étaient en train d'exprimer leur révolte en premier.


Mais au fur et à mesure que le mouvement de masse se développe, cette "synergie" se retourne négativement en le maintenant à un niveau d'expression inférieur au niveau de conscience objectif qu'il a désormais atteint.

Rappelons nous qu'un des premiers slogans repris par la jeunesse révoltée, lors des premières manifestations, était :
"Loi El Khomri, précarité à vie, cette société là, on n'en veut pas !"

Depuis, le mouvement s'est enraciné dans toutes les couches sociales populaires, et même moyennes, sans que cette prise de conscience prenne une tournure concrète, par l'expression d'un projet politique alternatif. Et pourtant, la faillite du système actuel est patente aux yeux de tous.
Si Mélenchon, en candidat "incontournable" du Parti de gauche, sinon du Front de Gauche, parait ramasser la mise, c'est uniquement par défaut, et son seul "mérite" pourrait être de débarquer le candidat PS dès le premier tour, l'an prochain, sans pour autant constituer autre chose qu'une nouvelle alternative électoraliste, parlementariste, et illusoire !

Mélenchon deviendrait ainsi enfin ce qu'il rêvait d'être : un substitut "de gauche" à la démagogie populiste du FN, actuellement inopérante dans ce mouvement de masse.

Quel est cette problématique actuelle du FN ? Il "fait le mort" en attendant un éventuel triomphe à la Pyrrhus du gouvernement PS, et que le mouvement se "calme" par voie de démoralisation et qu’il puisse en profiter lors de prochaines élections. Et cela tout simplement parce qu’il est aussi l’expression de la démoralisation de la classe ouvrière et des travailleurs en général sans perspective politique propre.

Le Front National, s'il a tenté encore assez récemment, de mêler à sa démagogie populiste, nationaliste, quelques mots d’ordre empruntés au lexique de la "gauche" sociale-chauvine, ne peut trouver à dire un mot devant une telle réaction prolétarienne contre une loi qui favorise les patrons. Il en a profité tout de même pour s’aligner en sourdine, mais un peu plus ouvertement, sur une perspective d’ordre bourgeois. Il vise, hypocritement, le support du patronat. Pour le moment il a abandonné la scène publique sauf pour envoyer des deuxièmes couteaux réclamer « plus d’ordre ». Leur leader Marine Le Pen ne se montre pas.

Quelle est la problématique de la droite ? Voir surgir devant elle un puissant mouvement politique réellement prolétarien, soutenu par une lutte des travailleurs qui se développerait à partir de la lutte contre la Loi Travail. Il y a peu des chances que cela arrive rapidement, mais la force de la dynamique populaire est en train de créer les conditions pour l’éclosion d’un véritable mouvement politique prolétarien. Sa concrétisation dépendra des militants lucides capables de le réaliser.

Quel est la problématique de Hollande ? Survivre politiquement à la vague croissante, « subversive » comme il l’a fait dire par ses ministres, de la contestation ouvrière qui est en train de prendre une ampleur qui a surpris à tout le monde.
Cette vague, qui concentre non seulement le rejet ouvert, manifeste, massif contre la Loi Travail, mais aussi tout le ressentiment refoulé depuis des décennies après les innombrables assauts réussis de la bourgeoisie contre les droits, les acquis et les conditions de vie et de salaire des travailleurs.
Cette vague qui a commencé par un appel des étudiants, a été suivie par les organisations syndicales directement menacées par la Loi Travail et poussées par une base qui, par la force des choses, par les conséquences de la crise et par les attaques patronales, a été poussée vers la gauche. Cette vague, donc, qui a gardée une constance et une dimension à peu près égale pendant les deux premiers mois de lutte, pendant lesquels se sont succédées des manifestations dans tout le pays et qui après le passage de la Loi par un article de la Constitution, sans discussion au Parlement, a finalement augmenté encore le rejet de la loi El Khomri et le nombre des manifestants.

Avec l’entrée en grève des secteurs les plus militants des ouvriers, dans des entreprises stratégiques : distribution et production des carburants, électricité, ports, transports et avions, c’est l’entrée en lutte des bataillons les plus « protégés » et le mieux payés de la classe ouvrière (l’aristocratie ouvrière ), car les secteurs les plus précaires et les plus mal payés (un chiffre en augmentation en France) n’osent pas encore faire grève, risquer leur travail.

Et c'est là le point décisif pour le pouvoir PS, selon que les grèves avec blocage entrainent encore l'adhésion du plus grand nombre, ou se heurtent au désir de vouloir continuer le travail, malgré les difficultés, encore augmentées.
Comme d’habitude, faute d'organisation de masse idéologiquement structurée, et sans ordre ni direction politique, la classe ouvrière entre en bataille par divisions et donne, aujourd’hui, hélas, ses forces de manière échelonnée. C’est cela le manque que craignent le plus les militants politiques les plus conscients. Une défaite ou un compromis bancal par manque d’une perspective et d'une direction politique propre.

Le scénario actuel parait donc être le rêve doré des anarchistes : un puissant mouvement de masse qui pourrait balayer le gouvernement.
Mais actuellement, le seul mot d'ordre regroupant l'ensemble du mouvement de masse est le retrait de la Loi Travail. La chute éventuelle du gouvernement suite à l'aboutissement de cette revendication débouchera rapidement sur une séquence électoraliste qui servira à étouffer le mouvement de masse, en apparence "victorieux", et qui le sera réellement, on l'espère, sur le point de la loi El Khomri.

Actuellement, déjà, l’extension des grèves laisse le gouvernement à la merci des directions syndicales.
Celles-ci ne peuvent pas accepter l’article 2 de la loi qui les court-circuite complètement laissant le patron seul maître devant les ouvriers de chaque lieu de travail et faisant des organisations nationales syndicales des coquilles vides.
Mais elles ne passent pas encore aux mots d’ordre contre le gouvernement. Elles se cachent derrière leur « fonctions spécifique » purement syndicale.
En réalité elles se contentent de "surfer" sur la vague de luttes pour se refaire une santé, précédemment défaillante face à la CFDT ultra-réformiste, plus en phase avec le gouvernement social-démocrate.
Le radicalisme apparent de la CGT et FO dans cette lutte ne remet pas en cause le fond réformiste de leur démarche, même s'il favorise, provisoirement, l'expression des minorités anarcho-syndicalistes enkystées en leur sein depuis longtemps.

Les directions bureaucratiques syndicales, plutôt que d'impulser un travail éducatif de masse en direction des couches les plus défavorisées du prolétariat, qui ne se sont pas encore mises en mouvement, préfèrent également "surfer" sur l'agitation créée par ces minorités anarcho-syndicalistes, tout comme sur celle des "nuits debout" et autres groupuscules d'"assemblées citoyennes", ersatz des "indignados", "podemos" espagnols et autres "syriza" grecs.
D'une manière générale, il en va de même pour toutes les organisations, incluant le PCF, miné par ses divisions et ses contraintes électorales, et autres groupuscules situés à la "gauche de la gauche", incapables de la moindre initiative politique, et ne manifestant quasiment pas de volonté réelle dans ce sens, se contentant d’ânonner leur bréviaire dogmatique habituel et sans écho aucun. Il n'y a qu'un suivisme et un parasitisme généralisé à l'égard du mouvement de masse, en marge des manifestations syndicales.

Alors que les masses, plus intuitives que ces options sectaires, ont déjà compris le gouffre politique béant qui s'est ouvert dans la société française et restent dans l'attente de voir surgir une alternative crédible, et cherchent donc une option politique pour avancer. Alors qu'elle ne peut surgir qu'en leur sein même. Mais cela suppose que les militants les plus conscients soient capables d'analyse et cherchent à répondre à la question implicite que posait ce mot d'ordre :
"Loi El Khomri, précarité à vie, cette société là, on n'en veut pas !"

Dans le contexte actuel, le mot d'ordre de retrait immédiat de la Loi Travail reste une base incontournable sur laquelle s'appuie le mouvement de masse, mais il est désormais insuffisant face au vide politique qui s'ouvre devant nous, et que la bourgeoisie s'efforcera de combler par une option encore plus réactionnaire, après une temporisation, avec un moment de prétendu "dialogue renoué", et, après, éventuellement, une séquence électorale !

Pour ne pas tomber dans ce piège, pour ne pas laisser les bureaucraties syndicales et politiques ramener le débat dans le giron du parlementarisme autour du49-3, il est d'abord nécessaire de remettre au premier plan ce mot d'ordre :
"Loi El Khomri, précarité à vie, cette société là, on n'en veut pas !", et de montrer qu'aucune des organisations actuellement en train de parasiter le mouvement n'y répond réellement, en ne posant pas clairement la question de l'organisation d'un mouvement de masse prolétarien anticapitaliste.

 

C'est à dire un mouvement capable de construire pas à pas une alternative réelle, sur la base de l'organisation de la résistance prolétarienne. Même s'il était totalement erroné dans sa démarche analytique, le seul précédent ayant amorcé une telle dynamique suite à un mouvement de masse, c'était la Gauche Prolétarienne, après Mai 68.

On sait aujourd'hui que l'option idéologique maoïste correspondait à une révolution nationale bourgeoise et paysanne et non à une révolution prolétarienne (*), et qu'à l'époque elle était déjà sur le point de basculer à nouveau dans le camp impérialiste, mais la dynamique de la GP, associée à un véritable ressourcement à l'idéologie Marxiste-Léniniste, aurait pu réellement ouvrir une voie politique prolétarienne nouvelle en France.


Il n'est pas question de revenir ici sur les raisons de la trahison et de la liquidation entreprise par la direction de ce mouvement, (tout comme celle du groupe VLR peu avant), mais de comprendre que les circonstances actuelles permettent la renaissance d'une telle dynamique prolétarienne.

Ce n'est que dans une telle dynamique que la question de la reconstruction d'un parti prolétarien peut prendre un sens.

 

Pour renouer avec une telle dynamique prolétarienne, encore faut-il en avoir la volonté politique.


"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" nous rappelle sans cesse la mémoire de Lénine, pour ceux qui veulent bien en voir l'actualité, plus brûlante que jamais.

 

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(NDLR : Cet article est le résumé d'une conversation que nous avons eue, avec le camarade Viriato, lors de la manifestation du 26 Mai, à Lyon. En matière de Résistance Prolétarienne, le camarade Viriato a l'expérience de son vécu dans le Chili d'Augusto Pinochet.)

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Viriato/Luniterre

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Source de l'article :

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/05/27/anti-loi-el-khomri-le-point-de-la-situation-actuelle-apres-le-49-3/

 

Sur la manif du 26 Mai à Lyon :

 

https://solydairinfo.wordpress.com/2016/05/27/lyon-la-manif-dhier-26-mai-en-bref/

 

( * De la structuration « maoïste » de la bulle chinoise…

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/ )

 

 

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13 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 mai 2016 17:08

    L’analyse ne manque ni de pertinence ni de discernement. C’est un examane lucide des forces en présence.


    Dommage que la conclusion soit un vœu pieu.

    En face, lé « bourgeoisie » transnationale a su construire un outil solide et dispose des leviers puissants des états, alors que les « prolétaires » n’arrivent pas à coordonner une action organisée par delà les frontières.

    Les Belges et les Français mènent leurs cations chacune de leur côté.


  • colere48 colere48 28 mai 2016 18:16

    LA FRANCE INSOUMISE :

    Nous ne nous soumettons pas à l’injustice et l’inégalité,
    aux terroristes ni aux racistes. Nous voulons la paix, la
    dignité sociale, la laïcité, la sécurité et la fraternité. Nous
    refusons le chômage et la précarité. Se soigner, se loger,
    s’instruire ne doivent plus être des privilèges. Nous voulons
    le partage des richesses. Nous ne nous soumettons pas
    à cette monarchie présidentielle ni à la caste d’oligarques
    qui dirigent. Nous voulons une assemblée constituante
    pour passer à la 6e République. Nous ne nous soumettons
    pas aux traités européens qui donnent tout pouvoir à la
    finance. Nous voulons le peuple souverain. Nous ne nous
    soumettons pas aux lobbys productivistes. Nous voulons
    la planification écologique et la sortie du nucléaire et des
    énergies carbonées. Nous voulons inventer, créer, partager.
    Nous ne nous soumettrons pas au futur que les puissants
    veulent nous imposer. Nous voulons la liberté et l’égalité.
    Nous sommes la France insoumise ! Tournons la page de cet
    ordre injuste et cruel. Proposons la candidature de Jean-Luc
    Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2017.
    Retrouvons-nous le dimanche 5 juin à Paris,
    place Stalingrad pour le défilé
    de la France insoumise et fière de l’être !

    La France Insoumise Meeting du 5 juin 2016 avec JL Mélenchon


  • Jo.Di Jo.Di 28 mai 2016 21:23

     
     

     « Tant que la production des états du sud de l’Union américaine était dirigée vers la satisfaction des besoins immédiats, le travail des nègres présentait un caractère modéré et patriarcal. »
     
    Marx Le Capital (Chap : Pour le benêt phrygien rouge)
     
    là est le marxisme ...


    • lsga lsga 29 mai 2016 14:53

      @Jo.Di
      Toujours des citations tronquées, hors contexte.
      TU prétends démontrer quoi avec cette citation ?Que Marx était pour l’esclavage modéré et patriarcal ? Tu es sérieux ? ça va dans ta tête ?


      « Nous complimentons le peuple américain à l’occasion de votre réélection, à une forte majorité . Si la résistance au pouvoir des esclavagistes a été le mot d’ordre modéré de votre première élection, le cri de guerre triomphal de votre réélection est : mort à l’esclavage ! » 
      https://www.marxists.org/francais/ait/1864/12/km18641230.htm

  • Croa Croa 29 mai 2016 08:53

    Beaucoup d’idées reçues dans ce texte mais une bonne intention.

    Exemple :
    « La ’’gauche de la gauche’’ tente d’occuper ce vide politique, mais en ordre dispersé et sans présenter la moindre perspective crédible. » La gauche de la gauche n’existe pas vu que « la gauche » officielle (le PS) n’est pas la gauche. Il vaudrait donc mieux parler de véritable gauche (mais avec des guillemets c’est bien tout de même, OK donc) « sans présenter la moindre perspective crédible » est plus critiquable : On voit là le résultat de la propagande médiatique agissant par suggestion mais clairement ici restitué par notre auteur pourtant bien intentionné.
    Tout le texte est du même tonneau. smiley
    (J’ai tout de même jugé « Bon » ce texte.)

    Coté forme : Pour citer il faut utiliser les guillemets français « » alors que les guillemets anglais ’’ ’’ marquent un recul. Cet auteur fait exactement le contraire ! → On le revoie sur les banc de l’école primaire ? smiley


    • Croa Croa 29 mai 2016 09:00

      « On le revoie » Comprendre bien sûr : On le renvoie !
      *
      Moi aussi je le mériterais ! smiley
      (Bien que ce soit un problème de clavier : on ne se relit jamais assez.)


  • Jo.Di Jo.Di 29 mai 2016 09:14

     
    La Baudruche, qui essaie de se regonfler avec l’air du temps
    ,
     
    duraaable, équitaaaaable, klimatiiiiik, castiste crasse donneur de leçons aux paysans, aux artisans etc ... s’est grillée définitivement avec son :
     
     
     « La traite négrière capitaliste est une chance pour le Boobaland »
     

    Sans compter son vote pour Maastricht, son « changer l’UE », sa supplication pour un poste au Flan, etc ...
     
    « [...] remplacer une force supérieure et plus chère [le souchien] par plusieurs forces inférieures et bon marché [le colon], l’homme pas la femme, l’adulte par l’adolescent et l’enfant, un Yankee par 3 Chinois. Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et rendre l’offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires [...] » Le Capital, Marx


    • lsga lsga 29 mai 2016 14:38

      @Jo.Di
      « Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu’elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices ; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire. »


  • Jo.Di Jo.Di 29 mai 2016 12:25

     
     
    « L’idéologie de la ‘compassion’ sert des intérêts de classe [...] C’est le principe qui est à la base de tout le capitalisme moderne : continuellement susciter de nouvelles demandes et de nouveaux mécontentements qui ne puissent être apaisés que par la consommation de marchandises. »
     
    « Quand au système d’assistance sociale, il ‘socialise’ le coût humain de la production capitaliste - chômage croissant, insuffisance des bas salaires [...] et freine où détourne ainsi l’évolution vers des solutions plus radicales. »
     
     ‘La culture du narcissisme’ Christopher Lasch
     
    Au final le revenu minimum garanti, nanifie l’état (privatisation alors possible des superstructures d’entraide et d’assurance), concentre le Capital (mort du petit capitaliste contribuable), et pousse le consumérisme (comme la prime de rentrée scolaire sert à l’écran plasma)


  • quartiersauvage 30 mai 2016 00:08

    L’article de luniterre confirme que la classe ouvrière reprend le rôle dirigeant qui lui revient. Et l’image des étudiants et des lycéens brandissant les drapeaux CGT est pleine de sens, si on pense à mai 68.

    Si une partie d’entre elle peut bloquer le pays, cela signifie que tout entière, elle tient dans ses mains le pouvoir de briser ou de faire renaître l’économie, toute l’économie du pays, y compris virtuelle, immatérielle et tutti quanti.

    Sans elle les catégories intermédiaires n’ont pas d’issue, les paysans en difficulté n’ont pas d’issue non plus, parce que c’est la seule classe capable d’affronter le grand capital.

    Au-delà de la lutte syndicale et politique contre la loi travail, il n’y a pas de perspective. Pas de perspective électorale s’entend. Ceci confirme l’échec de la stratégie électoraliste d’Union de la Gauche. Pas de perspective électorale signifie aussi que la seule issue est une révolution, cela dit sans anticiper la forme qu’elle prendra. Et « pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire ».

    Il manque juste à la classe ouvrière ce parti révolutionnaire "indépendant de toutes les formations bourgeoises". C’est là que se trouve l’issue : reconstruire le parti communiste.

    Ça tombe bien, son congrès commence jeudi. On ne va pas rêver mais d’une manière ou d’une autre l’avenir pousse et l’enfant devra sortir. L’époque noire des Thatcher et des Mitterrand est révolue. No country for the old man.


  • doctorix, complotiste doctorix 30 mai 2016 00:22

    Intéressant, cet article, mais on n’aborde pas la bonne question.

     La loi El Khomri, comme la loi Macron, sont imposées de l’extérieur par l’article 121 de Bruxelles. D’autres pilonnages nous attendent, toujours imposés par Bruxelles.
    C’est donc de Bruxelles et de l’Europe qu’il faut se débarrasser en tout premier lieu, pour retrouver notre pouvoir décisionnel.
    La précarité, le manque de compétitivité, nous viennent d’un Euro trop cher et de l’impossibilité de le dévaluer : c’est donc de l’Euro qu’il faut sortir.
    Et les dépenses somptuaires, la politique extérieure guerrière imbécile nous viennent de l’appartenance à l’OTAN : c’est donc l’OTAN qu’il faut impérieusement quitter.

    L’homme politique qui proposerait ces trois points devrait rallier tous les suffrages et contenter l’immense majorité de la population.
    Le seul à le faire est Asselineau.
    CQFD, et tout le reste est baratin, enfilage de mouches.

  • quartiersauvage 30 mai 2016 08:14

    A propos de mouche, si on arrose une merde elle ne fera pas de fleurs.

    Les principales causes de nos problèmes sont les contradictions internes à notre pays et non celles de l’Europe. Du reste nos industriels ne sont pas les derniers à y faire du lobbying et imposer des lois scélérates.
    Après on dit c’est la faute à Bruxelles...c’est une façon de les mettre hors de cause.

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