mercredi 23 novembre 2016 - par Emile Mourey

Archéologues du mont Beuvray : aveuglement ou dérive sectaire ?

Le système nous écrase. Nos dirigeants politiques ne dirigent plus rien. Les oligarchies ont pris le pouvoir et manipulent nos esprits par l'intermédiaire des médias. On en a eu récemment la preuve dans le domaine de l'industrie du médicament. Et il y a pire. Des domaines qu'on croyait préservés sont aujourd'hui touchés. C'est le cas de la nouvelle archéologie française, dite scientifique, que l'ancien ministre Jack Lang a fait naître sur la hauteur du mont Beuvray à la demande du président Mitterrand. Bibracte ? c'est le célèbre oppidum éduen cité par César, la capitale des Gaules que les médias situent sur ce mont Beuvray, ce que je conteste depuis plus de 30 ans. Une brève opération de fouilles devait nous y révéler les secrets de la civilisation des Celtes. L'affaire a échappé au contrôle du ministre. Elle est devenue une véritable entreprise de marketing à rayonnement international avec en vitrine, un immense terrain de fouilles archéologiques, avec des trous qu'on creuse et qu'on rebouche, véritable tonneau des Danaïdes. La technostructure impose désormais sa loi sans qu'aucune preuve vienne conforter l'hypothèse d'origine, sans que les ministres successifs de la Culture, incultes, s'en soucient. Bien implantée au ministère et dans les Drac, cette technostructure règne sans partage. En dehors de sa doxa, un archéologue aura beaucoup de mal à se faire publier dans une revue scientifique. Pour l'indépendant que je suis, c'est chose impossible. Il y a quelques années, des archéologues ont mis au jour une ville fortifiée du Hallstatt sur le mont Lassois. La presse en a minimisé l'importance pour ne pas porter tort à la thèse officielle. Cette thèse officielle, c'est une Gaule en bois qui n'aurait découvert l'usage de la construction en pierre qu'avec l'arrivée des Romains au mont Beuvray, au Ier siècle avant J.C., une thèse tellement infantile que c'en est à pleurer.

J'ai fait le maximum pour alerter, pour arrêter le cheval gaulois qui courait et qui court toujours au précipice. Cela fait plus de 30 ans. Situation absolument incroyable : plus j'alerte, plus je me fais insulter, et cela, jusqu'au secrétaire d'état à la Culture, ministre en titre, qui m'a sèchement fait comprendre que j'étais un illuminé.... bref un cinglé.

Le 14.4.1999, FR3 Bourgogne m'a sollicité pour un interview avec Vincent Guichard, l'actuel directeur du Centre archéologique européen. Un piège dont j'aurais dû me méfier ! Il n'y a pas eu de débat face à face. On m'a coupé mes principaux arguments. Le journaliste m'a démenti et le faux entretien s'est terminé sur cette conclusion stupide : Dans la communauté scientifique, ça fait belle-lurette que plus personne ne doute. Ça fait au moins 130 ans que plus personne ne doute de la localisation de Bibracte, capitale des Eduens, mentionnée par César à multiples reprises, sur le Mont-Beuvray. C'est absolument clair. Quant à Matthieu Poux, autre personnalité de l'Archéologie, il a préféré abandonner après quelques échanges sur Agoravox.

J'aimerais débattre avec un archéologue qui connaisse vraiment le latin et le grec, mais je n'en trouve pas. Dans ces conditions, comment expliquer à un contradicteur que la première chose à faire est de revoir les traductions du siècle dernier. En 1926, le professeur Constans a, de toute évidence, falsifié sa traduction des Commentaires de César sous l'influence des archéologues, lesquels, aujourd'hui, s'appuient sur ses erreurs de traduction. Le diable se mord la queue.

Quant à la Géographie du grec Strabon, l'auteur le plus intéressant pour la connaissance de la Gaule antique, on se contente de la traduction litigieuse du siècle dernier. En voici un extrait parmi le plus important et le plus mal compris (expliqué et corrigé par mes soins, en caractères gras. L'expression "chef-lieu"n'est pas de moi).

Les marchandises passent d'abord par l'Arar, la Saône, ensuite dans le Dubis, la Dheune, affluent de l'Arar ; puis on les transporte par terre jusqu'à la Sequanas, Brenne, Armançon, Yonne, Seine, dont elles descendent le cours, et ce fleuve les amène au pays des Lexoviens et des Calètes, sur les côtes mêmes de l'Océan (IV, I, 14).

Lugdunum est en même temps le chef-lieu du territoire des Ségusiaves, lequel se trouve compris entre le Rhône et le Dubis, la Dheune. Quant aux peuples qui succèdent aux Ségusiaves dans la direction du Rhin, ils ont pour limite, les uns, le Dubis, la Dheune, les autres l'Arar, la Saône et la ThalieMais il y a encore une autre rivière, la Sequanas, la Brenne, l'Armançon, l'Yonne, la Seine, qui prend sa source dans les Alpes, Alpes + Jura, et qui va se jeter dans l'Océan, …Entre le Dubis, la Dheune, et l'Arar, la Saône + la Thalie, ce sont les Éduens qui habitent : la ville de Cabyllinum, sur l'Arar, et la place forte de Bibracte leur appartiennent.(IV, 3, 2).

Dans mon précédent article, j'ai expliqué en détails l'incroyable malentendu concernant le mot Dubis qu'il faut évidemment traduire par Dheune, suivant le contexte, et par Doubs dans un autre contexte : "entre la Saône et la Dheune habite le peuple des Éduens", ce qui prouve irréfutablement que Bibracte, la capitale éduenne, ne peut être que le Mont-Saint-Vincent, ancienne place forte des comtes de Chalon, des seigneurs burgondes, francs, puis du duc de Bourgogne, ancienne ville murée, et non le mont Beuvray qui se trouve au-delà. On aurait pu s'en douter quand, après la défaite des Helvètes, César écrit que les fugitifs rejoignirent les Lingons, ce qui leur faisait traverser cet au-delà... qui n'était pas en territoire éduen (DBG 1, 26, 5). On aurait pu s'en douter quand, après mes premières publications, j'ai expliqué, en traduisant correctement le texte de César, qu'il s'y trouvait une logique militaire absolument irréfutable qui nous obligeait à mettre Bibracte à Mont-Saint-Vincent et Gorgobina au mont Beuvray. 

Dans ces conditions, comment faire avancer le débat face à une presse servile et face à des archéologues qui, non seulement ont oublié leurs humanités, mais qui, en outre, ont la prétention de réécrire l'histoire antique sans passer par les textes, uniquement suivant l'interprétation qu'ils font de leurs fouilles. Le mont Beuvray en est un dramatique exemple. Première phase, on trouve un vestige un peu par hasard. Deuxième phase, on fait une première fouille pour savoir si l'endroit justifie qu'on s'y intéresse. Troisième phase, on fait une fouille approfondie et on en déduit l'histoire du monument ou du lieu.

Le problème est dans l'interprétation.

1. C'est sous Napoléon III que des membres de la Société éduenne d'Autun se sont persuadés que le mont Beuvray était le site de Bibracte, et cela en dépit de la mise en garde d'un certains nombre d'érudits qui ont tenté de leur expliquer que les textes ne le permettaient pas.

2. C'est ainsi qu'au vu des énormes débris d'amphores trouvés au mont Beuvray, les archéologues ont imaginé une importante population qui ne pouvait être, selon eux, que celle d'une grande capitale, Bibracte. Grave erreur, car sur ce lieu de toute évidence stratégique, il aurait fallu penser à une troupe militaire qu'il fallait ravitailler, ce qui explique les amphores pour transporter notamment le grain et l'huile. Idem pour expliquer les deux lignes de retranchement. En lisant les Commentaires de César, il n'était pourtant pas bien difficile de comprendre qu'il s'agissait du site de Gorgobina où César installa les Boïens après sa victoire sur les Helvètes (DBG VII, 9, 6). Pas bien difficile de comprendre que c'était ces mêmes Boïens que Vercingétorix assiégea par la suite. Ceux-ci s'étant probablement ralliés, Vercingétorix redescend pour soutenir les Bituriges mais César le devance et va assiéger Avaricum (DBG VII, 12 - 13). 

Il fallait aussi comprendre qu'avant les Boïens, les Arvernes occupaient la position et qu'ils y avaient appelés des mercenaires germains en renfort (DBG I, 31, 3-5), d'où la fameuse bataille perdue par les Éduens à Mesvres, la Magetobriga de Cicéron. Tout cela, César l'a très bien expliqué. Son récit est un rapport d'opérations militaires tout ce qu'il y a de plus normal, parfaitement clair... à condition que le lecteur mette les localités aux bons endroits.

3. Au vu des nombreuses monnaies découvertes, confortés par ailleurs par la présence d'amphores de provenance italienne, nos archéologues ont imaginé une importante relation commerciale entre le mont Beuvray et les Romains. Il s'agit, là encore, d'une hypothèse gratuite, contredite par le fait qu'aucune médaille de la République romaine n'a été trouvée.

4. De même, l'idée d'une place commerciale ouverte vers l'extérieur est démentie par la rareté des monnaies étrangères par rapport aux monnaies locales. La bonne explication serait d'y voir des offrandes aux divinités éduennes. La désignation du massif par le toponyme "Montjeu" - mont Jovis - au-dessus d'Autun, prouve, en effet, que le mont Beuvray était une autre "olympe" dédiée à Jupiter. Les Éduens venaient y brûler leurs morts en jetant des pièces de monnaie dans le bûcher.

5. Au vu des nombreuses traces d'occupation, les archéologues du mont Beuvray ont estimé que la population de la capitale qu'ils imaginent a pu s'élever entre 5 000 et 10 000 habitants. C'est absurde ! Il s'agit du passage très bref de la population boïenne qui y a été regroupée dans l'urgence.

6. C'est ce que confirment les nombreux trous de pieux dont on a retrouvé la trace. Vaincus, installés sans préavis sur le site par César, les Boïens se sont trouvés dans une situation d'urgence : l'urgence de se construire des abris de fortune. L'utilisation du bois à partir de l'exploitation de la forêt voisine était le procédé le plus simple et le plus rapide. Quant aux maisons en pierre du site, elles n'indiquent qu'un urbanisme normal pour le lieu, mais en aucun cas, un début de colonisation romaine. Au vu d'un tel fantasme né dans la nouvelle archéologie dite scientifique du mont Beuvray, je répéte que c'en est à pleurer.

7. Et ce n'est pas fini. Comment peut-on penser que César ait choisi ce lieu "hivernal" pour passer l'hiver. En revanche, son installation à Mont-Saint-Vincent lui a offert un climat bien plus doux en même temps qu'elle lui permettait d'intervenir rapidement avec sa cavalerie au profit de ses légions, lesquelles se trouvaient, l'une à Mâcon, l'autre à Chalon.

8. Vercingétorix lançant son appel au soulèvement général depuis le mont Beuvray, loin de la région populeuse des bords de Saône et alors que c'est de Chalon que viendra son principal secours lors de la bataille de Gergovie, bizarre !

9. Des remparts de jeu de construction, comparés aux solides murailles de Bourges et à ses trois hautes tours, bizarre !

10. Enfin, étonnante contradiction, le musée met en exergue des représetations de têtes dont une sculptée en les comparant à la tête boïenne de Mšecké Žehrovice trouvée sur l'oppidum de Manching, en Bohème. De même un anneau en sapropélite, matériau dont il est prouvé qu’il a été exploité en Bohème pour en faire des objets de parure. De même, Deschelette n'a-t-il mis au jour sur le site des poteries semblables à celles de l’oppidum boïen de Stradonice ?... trois indices archéologiques en faveur d'une présence boïenne dont on ne veut pas tenir compte. Bizarre !

Face à autant d'indices et de preuves qui s'ajoutent à ma traduction du texte de César, on est en droit de se poser des questions ? 

Faut-il que je poursuive en dénonçant l'autre incroyable malentendu concernant la ville d'Autun ?

Le malentendu d'Autun. Il suffit de lire les textes.

Je cite :« Puisque les empereurs ont voulu relever cette colonie - il s'agit d'Autun, colonie de Mont-Saint-Vincent - et la vivifier avec les plus grandes et les plus nombreuses ressources de l'empire, il est évident que leur intention est surtout de voir réparer ce sanctuaire de belles-lettres - il s'agit des écoles de Mont-Saint-Vincent -.

Je cite : Très illustre gouverneur, il est encore une circonstance qui rend cette construction plus célèbre et attire davantage sur elle les yeux des Césars et de tous les citoyens : c'est qu'elle est placée dans un lieu particulièrement bien choisi, pour ainsi dire entre les deux yeux de la cité, entre le temple d'Apollon - l'église actuelle toujours debout - et le Capitole - l'oppidum - Le voisinage de ces deux divinités, en rendant ce sanctuaire - Mt-St-Vincent) - plus vénérable, est un nouveau motif pour le réparer dans toute son étendue ; et il ne conviendrait pas que les deux très beaux temples de cette ville - le temple de Minerve et celui d'Apollon - soient défigurés par les constructions en ruines qui se trouvent au milieu. J'insiste sur cette pensée ; car il me semble que le premier constructeur des écoles moeniennes leur a réservé cet emplacement afin qu'elles fussent soutenues par les étreintes bienveillantes des deux divinités voisines ; et telle est en effet la position de cet auguste sanctuaire des lettres - le quartier des écoles - que d'un côté Minerve - le temple de Minerve - fondatrice d'Athènes, le protège de son regard, et de l'autre Apollon - l'église - entouré des Muses. Cet édifice, placé au front même de la cité, touchera de chaque côté à ces deux temples ô combien remarquables. » (Discours d'Eumène, pour la réparation des écoles moeniennes, vers 297 après J.C.)

je cite : Julien se trouvait à l’oppidum de Vienne, s’occupant avant l’hiver du ravitaillement, quand on l’informa que des rumeurs circulaient disant que la garnison de l’antique cité d’Augustodunum avait été attaquée par surprise par les barbares ; les murailles, très étendues, entouraient certes la cité, mais elles ne remplissaient plus leur rôle à cause de la vétusté qui les ruinait. Les soldats de la garnison étaient endormis ; ce furent les vétérans qui veillaient qui, en accourant, assurèrent la défense. Il en est souvent ainsi qu’une situation critique est sauvée par une réaction brutale et immédiate. (Ammien Marcellin, XVI, 2, 1-2, an 356. Traduction E. Mourey).

Conclusion : Mont-Saint-Vincent et Autun étaient une seule et même cité. À Mont-Saint-Vincent, l'antique forteresse de Bibracte, à Autun, la nouvelle ville consacrée au Dieu auguste. Une seule cité, un seul et même nom : Augustodunum !

Emile Mourey, 22.11.2016. Les croquis sont tirés de mes ouvrages. La photo représentant un chantier de fouilles est du Centre archéologique européen.

 



34 réactions


  • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 14:58


    J’APPELLE TOUS LES ARCHÉOLOGUES DE BONNE FOI...

  • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 14:59



    ... À SOUTENIR MON ACTION

  • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 15:13

    Dans mon texte, à l’expression ALPES + JURA, merci de rajouter ALPES + JURA + côte d’or + côte chalonnaise. C’est, à mon sens, la seule façon d’expliquer que Strabon mette la source de la Sequanas dans les Alpes.


  • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 16:46

    Rectificatif.


    Au lieu de : Autun, la nouvelle ville consacrée au Dieu auguste, il faut lire : Bibracte au Mont-Saint-Vincent, consacré au dieu auguste. Il s’agit bien évidemment du dieu auguste du ciel et non de l’empereur Auguste de Rome que les Éduens n’ont jamais invité. Pour Eumène, la ville d’Autun n’est qu’une colonie.

  • JBL1960 JBL1960 23 novembre 2016 18:05

    Saviez-vous que la théorie du Détroit de Béring était un mytho que l’archéologue Paulette Steeves avait démonté d’une manière très documenté = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/11/12/la-theorie-de-la-connerie/ Et ces mythos durent depuis au moins 2300 ans... Courage donc...


    • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 19:38

      @JBL1960

      Merci. Honneur à Vercingétorix qui fut le premier homme politique à proclamer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes contre le colonialisme romain qui, d’après les archéologues du mont Beuvray, nous aurait apporté l’usage de la construction en pierre. Absurde !

  • Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2016 20:07

    Contribuables, mobilisez-vous !


    Contre une archéologie de trous de pieux !

    Contre une archéologie qui se refuse à voir notre héritage construit gaulois

    Contre une archéologie qui veut réinventer une autre Gaule en bois !

    Pour une réhabilitation des Celtes de l’Irlande aux rives de la Volga !

    Pour une meilleure retraduction des textes anciens

  • Antenor Antenor 23 novembre 2016 21:09

    Une seule chose me pose problème au Mont-Saint-Vincent : l’accès à la voie de la Seine bouché par les hauteurs entre Autun et la Dheune. Hauteurs défendues par des forteresses non négligeables comme Uchon, Brandon et Couches voir Chassey le Camp. De ce point de vue, la citadelle de La Rochepot ; située presque exactement sur la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Dheune (Saône), de l’Arroux (Loire) et de l’Ouche (Seine) me paraît mieux placée pour rayonner dans toutes les directions.

    D’autant plus qu’à proximité, on trouve le Montmeillant / Mont Milan indiquant un ancien Médiolanum gaulois. Les sites portant ce nom sont toujours riches en vestiges. Au début des années 80, des fouilles limitées y ont mis au jour quelques éléments intéressants. Le peu d’intérêt que semblent actuellement porter les archéologues bourguignons à ce site et à sa superficie réelle est étonnant. Est-on sûr que ce « châtelet » ne fait pas partie d’un ensemble beaucoup plus vaste ?


    • Antenor Antenor 23 novembre 2016 21:23

      La colonne de Cussy ne représenterait-elle pas l’axe central de la Cité supportant symboliquement le ciel ?

      Parmi les forteresses barrant la route du Mont-Saint-Vincent vers le Nord, j’ai oublié la plus redoutable : Montcenis.


  • lsga lsga 23 novembre 2016 23:48

    Une petite question pour Emile : quand je lis « Napoléon 3 », et sachant que la construction du mythe national des « gaulois » date cette époque, j’imagine que vos travaux doivent jouer un rôle de déconstruction de la mythologie française. 


    Pourtant, vous même, semblez un peu du genre « cocorico vive la France éternelle », et vous semblez même assez friand des thèses mystico-mythologico-archéologiques du 19ème siècle à la sauce franc-maçonne. Mais peut-être est-ce une fausse impression. 

    En quoi la remise en cause de ce mythe de Bibracte est-elle un tel problème pour le mythe national français ? Que les facultés d’Histoire bloquent toutes les recherches archéologiques sur le mythe bidon de Jeanne D’Arc : on peut comprendre. Annoncer aux français que Jeanne D’Arc est une histoire inventée de toute pièce, c’est une peu comme d’expliquer au enfants que le père noël n’existe pas. Mais Bibract ? Quel est l’enjeu exactement ? 

    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 00:39

      @lsga

      Bonne question.

      Jeanne d’Arc n’est pas une héroïne bourguignonne. À cette époque, on était plutôt contre.
      Napoléon III, comme chef militaire, c’est un peu faible.
      France éternelle ? je commence à douter.
      Je n’aime pas l’orientation actuelle qui en voulant déconstruire l’Histoire, la dénigre, souvent en travestissant la vérité historique. Je ne vois pas comment on peut intégrer dans ces conditions. Dans les banlieues, le terme de Gaulois est synonyme de barbare attardé. Les archéologues du mont Beuvray y sont pour quelque chose qui les présentent comme ne sachant construire en pierre que lorsque les Romains les ont colonisés.
      Ce que je cherche : arriver à me mettre dans l’esprit de ces hommes du passé pour arriver à les comprendre tout en essayant d’être au plus près de la vérité historique.
      César est un cerveau. La logique de sa pensée, telle qu’on peut la découvrir dans ses écrits, comparée à la nôtre, est étonnante. Comme chef militaire, force est de constater qu’il a été incapable d’empêcher le massacre d’Avaricum, ce qui a d’ailleurs soulevé toute la Gaule contre lui ; le chef a été faible. Ce n’est pas mon modèle.
      En revanche, Vercingétorix, mort jeune, plein d’idéal, l’est. 

  • Raoul-Henri Raoul-Henri 24 novembre 2016 06:46

    Merci pour l’info sur les pièces jetées dans le feu mortuaire, Emile. Sauriez-vous sur quelle période cette coutume a-t-elle eu lieu ? Et si cette coutume n’avait lieu que dans cette région du Beuvrais ou aussi ailleurs : soit en même temps ou soit à des époques différentes ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 10:37

      @Raoul-Henri


      César en parle dans son DBG, livre VI, 19. Les funérailles, eu égard à la civilisation des Gaulois, sont magnifiques et somptueuses. Tout ce qu’on croit avoir été cher au défunt pendant sa vie, on le jette dans le bûcher, même les animaux ; et il y a peu de temps encore, on brûlait avec lui les esclaves et les clients qu’on savait qu’il avait aimés, pour complément des honneurs qu’on lui rendait.
      Diodore de Sicile dit qu’ils jetaient des lettres dans le bûcher, d’autres des contrats. Des monnaies ? Il faut que je retrouve ma référence. 

    • Raoul-Henri Raoul-Henri 24 novembre 2016 23:06

      @Tyrann’s orchid
      Merci pour ce H.S.
      Trogisme ?


    • Raoul-Henri Raoul-Henri 24 novembre 2016 23:20

      @Emile Mourey
      Merci Emile, je cite l’article : « Les Éduens venaient y brûler leurs morts en jetant des pièces de monnaie dans le bûcher. »
      C’est cette coutume là qui m’apparait importante.


    • Emile Mourey Emile Mourey 25 novembre 2016 00:49

      @Raoul-Henri


      Bonne question piège. Il se peut que j’ai repris un texte récent ou que j’ai fait une extrapolation à partir des textes antiques où il est dit qu’on jetait les biens du mort dans le bûcher pour qu’il les retrouve dans une seconde vie. Il y a aussi le plateau de Corent avec son chemin des morts et un témoignage de 1880 où il est dit que les jeunes gens se rendaient sur le plateau et qu’en grattant seulement le sol en surface, ils en ramenaient des pièces dans leurs casquettes. 

      Ce qui pourrait confirmer que dans les biens du mort jetés dans le bûcher, il y avait des pièces de monnaie est le fait que dans les urnes funéraires où étaient rassemblées les cendres du mort (après sa crémation), il y a presque toujours, ou très souvent, des pièces de monnaies. 

      Sachant que le plateau de Corent est un site sacré, ainsi que le mont Beuvray comme je l’explique, sachant par ailleurs que les Gaulois de l’époque qui nous intéresse brûlaient leurs morts, il faudrait que les archéologues trouvent une explication.

  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 24 novembre 2016 08:20

    Le plus gros contresens engendré par les écrits de César vient de sa connaissance très approximative de la langue gauloise : vercingétorix (grand roi de tous les guerriers) est un titre exceptionnel, plaçant son titulaire même au-dessus du titre de cingétorix (roi des guerriers), sorte de leader temporaire, de chef de guerre d’une coalition de peuples/tribus élu pour l’occasion. Celtill a obtenu cette dénomination par le lobbying important de l’assemblée des druides des Carnutes, centre religieux et culturel de grande autorité.

    Il a affronté plusieurs vercingétorix, et ce contresens a largement contibué à la fabrication d’un mythe patriotique sous le second empire qi se plaisait à fabriquer des idoles.

  • Gasty Gasty 24 novembre 2016 10:33

    « je répéte que c’en est à pleurer. »

    Je le pense aussi.J’inviterais les internautes à visiter le mont Beuvray et ensuite Mont-Saint-Vincent.Je ne suis pas un expert en archéologie mais tout de même, il y a ce que j’appellerais des évidences qui sautent aux yeux.Les communautés humaines ne se sont jamais installés sur un lieu pour en disparaitre dans un laps de temps aussi court. Toutes les villes ou villages ont pour la grande majorité un passé millénaire dans leur sous sol.


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 10:47

      @Gasty

      Oui, cette situation est absolument incompréhensible. Et il en est de même pour Le Crest avec son temple de Poséidon sur le sommet dont les ruines vont bientôt disparaître sous l’action du lierre. Pour être sûr que la ministre de la Culture soit prévenue, j’ai même alerté, en plus, des membres de sa famille, mais rien n’y fait.

      Merci pour votre soutien.

  • franc 24 novembre 2016 12:20

    Il y a aussi ce détail qui montre la fragilité de l’histoire gauloise enseignée par l’école officielle, quand on regarde le portrait de Vercingétorix sur la monnaie gauloise avec son effigie (voir photo montrée dans cet l’article) on y voit le visage d’un jeune et bel apollon imberbe et non un homme d’un certain âge avec une longue moustache d’apparence barbare ,image d’Epinal scolaire.

    Barbe est la racine de barbare , les romains nommaient les étrangers en dehors de leur civilisation barbares parce que ceux-ci laissent pousser la barbe alors que l e fait d’être rasé est la marque dune société civilisée comme l’est les romains et grecs de l’antiquité.


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 13:00

      @franc


      Exactement. On en est encore à l’idée que les Romains ont apporté la civilisation à des Gaulois barbares et incultes. Plus j’avance dans mes recherches, plus je m’aperçois que c’est très exagéré. Vous avez raison. Il n’y a aucune raison de ne pas voir dans cette monnaie la représentation de Vercingétorix. Les nobles gaulois se rasaient, les rasoirs qu’on retrouve dans leurs tombes le prouvent. Florus décrit Vercingétorix comme un personnage hors du commun qui en imposait à tous : « terrifiant par son physique (corpore), par son intelligence (spiritu) ainsi que dans tout ce qui est en rapport avec la guerre (armis) ». Il le présente en outre comme un orateur exceptionnel qui entraînait les foules.
      Vercingétorix, fils de Celtil, était issu de la famille régnante. La logique veut qu’il se soit imposé comme le meilleur de ses frères pour succéder à Celtil. Son profil d’Apollon a dû compter mais aussi le fait qu’il ait été cultivé. Il n’y a aucune raison de douter de ses proclamations telles que César les rapporte. En l’an 21, il y avait des écoles à Mont-Saint-Vincent/Augustodunum où étaient instruits les enfants des familles nobles. Ces écoles n’étaient pas romaines. De même à Marseille.

  • Frédéric André 24 novembre 2016 15:10

    « Quant aux peuples qui succèdent aux Ségusiaves dans la direction du Rhin, ils ont pour limite, les uns, le Dubis, la Dheune, les autres l’Arar, la Saône et la Thalie »... L’Athalie qui, comme nul n’en ignore, est un affluent de la Jocaste  smiley


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 15:54

      @Frédéric André

      La Thalie était la muse de la poésie et de la comédie. Ne le savez-vous pas ? En guise de calembour, puisque vous semblez connaître Racine, on peut faire mieux comme le montre son célèbre « Et le désir s’accroit quand l’effet se recule ». Si vous ne comprenez pas, je vous ferai un dessin.

      Votre dévoué E. Mourey, simple ancien lycéen.

  • JCVD 24 novembre 2016 16:06

    « J’APPELLE TOUS LES ARCHÉOLOGUES DE BONNE FOI À SOUTENIR MON ACTION »

    « Contribuables, mobilisez-vous ! »

    Que de colère dans vos propos... Auriez vous quelques ressentis personnels vis-à-vis de ces archéologues et en particulier de ceux du Centre Archéologique Européen de Bibracte ?

    Bon, pour une fois, je trouve que vous faites preuve de mauvaise fois et je vais argumenter mon propos :
    1- " Il y a quelques années, des archéologues ont mis au jour une ville fortifiée du Hallstatt sur le mont Lassois. La presse en a minimisé l’importance pour ne pas porter tort à la thèse officielle.« 
    Le bien public (feuille de choux locale) en parle tous les ans, puisque les fouilles sont reconduites chaque année, aucun problème de médiatisation, simplement en comparaison avec la tombe de Vix, les vestiges sont loin d’être exceptionnels et ne méritent pas une promotion nationale (avis tout à fait personnel, vous en conviendrez). Ensuite, il y a une belle publication de synthèse (http://www.artehis-cnrs.fr/Les-fouilles-de-Vix-ete-2011?var_mode=calcul) qui est tout à fait honnête et synthétique sur la forme que prend l’habitat. Il n’y a pas véritablement de constructions en pierre si ce n’est le rempart (http%3A%2F%2Fwww.artehis-cnrs.fr%2FIMG%2Fjpg%2FFig4.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.artehis-cnrs.fr%2FPCR-Vix-et-son-environnement&h=375&w=500&tbnid=ivmwcsmzS1y5ZM%3A&vet=1&docid=H_i4eqqQRmZKdM&ei=qvM2WLOlEMK1a_nbrEA&tbm=isch&client=firefox-b&iact=rc&uact=3&dur=308&page=0&start=0&ndsp=44&ved=0ahUKEwizoqP8x8HQAhXC2hoKHfktCwgQMwg4KBUwFQ&bih=914&biw=1920) qui est en pierre (oui !) en blocage de pierre, c’est à dire (grossièrement) que c’est un tas de cailloux entouré de deux murs de parements en pierre et bois (comme on le voit sur l’illustration). Ce n’est pas de la construction en pierre comme ce qu’y est réalisé autour de la Méditerranée avec des pierre équarries.
    2- »J’aimerais débattre avec un archéologue qui connaisse vraiment le latin et le grec, mais je n’en trouve pas.« C’est faux, il y en a (Michel Reddé, S. Verger et bien d’autres), simplement la différence c’est que vous cherchez un historien et non pas un archéologue, » Etre archéologue, aujourd’hui c’est souvent accepter de ne produire qu’un passé partiel, fruit d’un compromis« (P. Jockey,2008, p.74).
    3.- »C’est ainsi qu’au vu des énormes débris d’amphores trouvés au mont Beuvray, les archéologues ont imaginé une importante population qui ne pouvait être, selon eux, que celle d’une grande capitale, Bibracte. Grave erreur,.. « Il suffit d’aller se poser sur le Beuvray pendant les vacances scolaires et observer les fouilles archéologiques pour se rendre compte de la quantité d’amphore, ce sont plusieurs tonnes chaque année qui sont exhumées ! Des tonnes et des tonnes ! Ensuite, ce qui est rigolo avec les amphores c’est que selon leur caractéristique stylistique, il est très facile de connaître leur provenance ainsi que leur contenu. Bizarrement au Beuvray (dans mon souvenir article de F. Olmer en 2011 dans la collection Bibracte 21-2) ce ne sont pas des réceptacles à graines, mais en majorité à vin.. puis petit à petit à huile d’olive, garum et autres productions à base de poisson pourrie. Bref, il est faux de dire que c’était utilisé pour le ravitaillement... Sauf si ce sont les seuls soldats qui ne font que boire et qui ne mangent jamais...
    4- »relation commerciale entre le mont Beuvray et les Romains. Il s’agit, là encore, d’une hypothèse gratuite« ... Encore faux, (Gruel 2007, p.47, publié dans collection Bibracte n°13) plus de 200 monnaies Républicaines des IIe et Ier siècles av. (plus 120 monnaies d’Auguste) sur un total d’environ 3000 monnaies exhumées. Oui, en plus des amphores, il y a des témoignages d’échanges commerciaux important !
    5- »rareté des monnaies étrangères par rapport aux monnaies locales« , c’est une base de la numismatique, dans notre porte-monnaie actuel nous avons plus d’euros français que d’euros venant des autres pays, néanmoins pour le Beuvray, les monnaies principalement présentes sont Eduennes (donc les locaux sont des éduens si on suit votre raisonnement et donc pas des Boïens, Ibid p. 36), ensuite ce sont les monnaies lingonnes, séquanes, bituriges, etc...(aucune monnaie Boïenne n’était clairement attestée en 2007 dans le corpus).
    6- Les trous de pieux traces d’abris de fortune... Cette remarque est emprunte de misérabilisme, ce n’est pas parce que les bâtiments sont en bois qu’ils ne peuvent pas être riches et pérennes (l’exemple du Japon est à ce titre significatif). De plus les trous de calages de poteaux peuvent attendre des largeurs et des profondeurs de plusieurs mètres ! Loin de toutes considérations de temps. Des bâtiments monumentaux en pierre et bois ont été attestés (découverte de 2016 ! dont les seuls éléments de comparaisons proviennent de l’ouest de la France, très loin des Boïens, L’Archéologue n° 139, p.17)... Bref c’est faux.
    7- »Comment peut-on penser que César passe l’hiver là-bas« ... C’est un encore du misérabilisme, en partant du principe que le site est couvert de bâtiment temporaire effectivement, ce ne seraient pas des conditions adéquates (et encore, César est un militaire, habitué aux conditions de vies dures). Mais, si vous vous attachez aux résultats concrets des fouilles du Beuvray, le site est extrêmement bien »urbanisé« et les conditions de vie devait être proche de celle des villes du Moyen-âge en France.
    8- »Des remparts de jeu de construction, comparés aux solides murailles de Bourges et à ses trois hautes tours, bizarre !« . Les fouilles de Bourges n’ont pas permis de mettre en évidence les structures défensives gauloises, si ce n’est une portion du fossé de barrage (exceptionnellement puissant) mais non intégralement fouillée. Donc on n’a aucune certitude concernant la structuration des fortifications... (la rampe construite par les romains est d’ailleurs remise perpétuellement en cause, Cf S. Krausz et O. Buchsenschutz). Les remparts du Beuvray, sont très loin du jeu de construction, ils sont indéfendable mais extrêmement massif et puissant par ailleurs. De plus ils en existent au moins deux différents, (le plus grand de plus de 8km, ce qui ne convient pas vraiment à votre idée d’une construction rapide) dont le deuxième est plus petit et plus pratique en terme de défense.
    9- »Enfin, étonnante contradiction, le musée met en exergue des représetations de têtes dont une sculptée en les comparant à la tête boïenne de Mšecké Žehrovice trouvée sur l’oppidum de Manching, en Bohème." Au delà du fait que Manching ne soit pas en Bohème, mais en Allemagne et que la statue a été découverte dans un Viereckschanze et pas un Oppidum. Vous soulevez le problème de l’art laténien, on compare ce que l’on connait... Il y a très peu d’éléments de statuaires à cette époque donc des comparaisons vont de fait être réalisée entre la Rep Tchèque et la France... Mais en ce qui concerne les datations (et ce que vous omettez de dire), la statue de Bibracte est plus récente que celle de Rep. Tchèque et elle est plutôt comparable aux statues retrouvées à Paule (Côtes d’Armor) et à Levroux (Indre), qui sont aussi présentée dans le musée de Bibracte.

    Je ne veux pas paraître déplaisant et donc je m’arrêterait là, néanmoins je tiens à préciser que vous êtes insultant envers l’intégralité des archéologues dans vos propos, nous ne sommes pas omniscient, nous sommes faillible comme tout le monde. Cependant nous mettons simplement en rapport des faits concrets (des écrits ne sont pas des faits concrets) avec des hypothèses interprétatives, jamais nous établissons une vérité dogmatique. Si Bibracte aujourd’hui encore Bibracte est localisé au Beuvray c’est qu’aucun fait archéologique (et non historique) ne permet de remettre en cause cette identification. Enfin, si vous voulez poursuivre votre anathème vis à vis du Beuvray, je vous conseille de lire les volumes de la collection Bibracte, pour présenter des informations vraisemblables ! Ils sont disponibles dans la plupart des bonnes bibliothèques d’archéologie.


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 19:07

      @JCVD


      Oui, cela fait 30 ans que je suis en colère, mais ce n’est pas pour moi. 

      En colère contre les historiens/archéologues partisans du site de Bibracte au mont Beuvray qui ne réagissent pas à mes nombreux articles publiés sur la toile par Agoravox, et alors que j’ai publié une série d’ouvrages sur le sujet, dépôt légal depuis 1992. En colère quand j’entends M. Vincent Guichard déclarer qu’on ne va pas recommencer pour Gergovie une polémique d’Alésia. Quand dans un interview sur FR3 Bourgogne, on me stigmatise en disant qu’au mont Beuvray, on me considère comme un amateur non averti – ceci pour justifier un refus de débat - et je ne cite pas les nombreuses allusions dans les déclarations et ouvrages contre les historiens qui ne sont pas de métier et dont, manifestement, je ferais partie.

      Oui, en colère contre les médias qui se refusent à ouvrir le débat.

      1. Les archéologues du mont Lassois ? Mais ils sont l’honneur de la profession. Où voyez-vous que je les ai critiqués ? Bien au contraire, mais j’attends toujours qu’on me dise comment concilier les édifices qui ont été mis au jour sur le site avec la thèse d’une première ville gauloise en bois qui ne serait apparue au mont Beuvray qu’au IIème siècle avant J.C.
      2. Des archéologues connaissant le latin et le grec ? Mais où sont les retraductions qu’ils proposent ? Christian Goudineau fait l’éloge de la traduction ancienne de Contans mais quand il veut en retraduire un passage, il est manifeste qu’il se trompe.
      3. Au sujet des amphores, vous abondez dans mon sens en insistant sur leur très grande quantité, une très grande quantité qui ne se retrouve pas aux emplacements des autres capitales gauloises et, cela, vous vous refusez à en donner une explication crédible. Je ne suis pas archéologue mais je ne suis pas ignorant du fait que les grains n’imprègnent pas l’intérieur d’une amphore comme le vin, l’huile, le garum et le poisson pourri.
      4. Concernant les monnaies romaines je veux bien rectifier mon propos, mais il faudrait que Mme Gruel m’explique comment des monnaies se retrouvent en aussi grande quantité sur le site et non aux emplacements des autres capitales, et pourquoi sous forme de dépôts d’offrande, alors que vous me dites que c’est la preuve d’échanges commerciaux.
      5. Pas de monnaies boïennes ni germaines ? Je ne sais pas. Peut-être qu’ils n’honoraient pas les divinités éduennes ? Pourquoi beaucoup de monnaies éduennes ? Avant la guerre des Gaules ? Pendant ? Après ? Il y a certainement une explication.
      6. Des trous de pieux ? À partir de là, on peut tout imaginer. Déjà, les maquettes présentées au musée nous en donnent un avant-goût. De même, les dessins fabuleux de Jean Claude Golvin. Vous êtes en plein rêve.
      7. Si le climat du mont Beuvray est si doux, pourquoi désertez-vous le site en hiver ? César était un raffiné et comme tous les Romains de la haute société, aimait le confort, les femmes, et les banquets. Non, l’idée qu’il ait passé l’hiver au mont Beuvray est absolument indéfendable, ridicule, et inexplicable sur le plan stratégique.
      8. Concernant les murs de Bourges, il faudrait commencer par bien traduire la description que donne César des “murus gallicus” et vous comprendrez que des pans de ces murailles sont toujours là, que cela ne correspond pas à la reconstitution faite au mont Beuvray, que nulle part César a dit que Bibracte était entourée d’un murus gallicus. Il faudrait aussi comprendre que les trois hautes tours dont on a retrouvé la trace à Bourges sont gauloises et non romaines, et que cela explique la hauteur jamais vue jusque-là de la rampe d’accès romaine (une rampe étroite montante et non un terrassement parallèle au rempart).
      9. Tête sculptée boïenne ou germaine ? Peu importe, puisque j’explique que les Germains ont précédé les Boïens sur le site, mais c’est un détail.

      Non ! C’est vous qui dites que je suis insultant envers l’intégralité des archéologues. Vous me faites un mauvais procés. À défaut d’arguments convaincants, vous déplacez le problème. Je constate, par ailleurs, que vous n’avez pas réagi au contenu de mon article, une façon de ne pas vouloir entrer dans le vrai débat concernant la bonne interprétation des textes.

      Merci tout de même d’être intervenu.


  • JCVD 24 novembre 2016 20:01

    Pardon, je pensais que votre poste concernait (comme son titre semble l’indiquer) les archéologues du mont Beuvray, entre aveugles et participants d’une secte ? N’est-ce pas un peu insultant ? Je ne me permettrais pas de vous juger, néanmoins vous ne laissez que peu de place à l’archéologue normal.

    Je pensais avoir répondu au titre de l’article, en expliquant point par point que votre argumentaire ne tient pas vraiment la route sur les bases des faits archéologiques concrets. Je ne remets pas en cause votre lecture des textes de César. On m’a expliqué en tant qu’Historien qu’on devait se détacher du texte, qu’un auteur antique n’a pas du tout la même rigueur qu’un auteur actuel. Naïvement je me demande encore comment on peut prendre au mot les données géographiques d’un homme qui pensait que la terre était plate (par exemple, il n’est pas à une erreur près). J’explique clairement pourquoi votre point de vue, n’est pas empirique. Vous ne tenez pas compte des faits archéologiques concrets et vous reposez sur des données dont l’exactitude a été remise en cause de longue date.

    En ce qui concerne le texte, César dit dans son livre VII, Chap XVII, qu’il demande du blé aux Eduens et aux Boiens, et que ceux-ci forment un trop petit état pour répondre à sa demande car ils sont trop pauvres en ressources ? Vous l’admettez vous-même Bibracte est extrêmement riche ! Comment ça pourrait être la capitale d’un si petit état ? Si on s’appuie sur le texte de César c’est impossible.. Les exemples sont nombreux et je ne peux pas les relever dans leur intégralité. Je pense que cet argument économique contredit toute votre construction.

    En ce qui concerne les monnaies, les découvertes en dépôt monétaire sur le Beuvray sont rares (proportionnellement au nombre globale de monnaie), les pièces sont surtout retrouvées dans les niveaux de remblais ou de circulation, comme témoignage d’une activité économique quotidienne et ne peuvent pas témoigner de rite épisodique. Il n’y a d’ailleurs aucune traces de bucher sur le Beuvray.
    Dans toutes les autres capitales gauloises, les archéologues retrouvent des milliers de monnaies : Manching, Corent, Besançon, Mont Vully, etc, etc...

    Les amphores sont un contenant méditerranéen, elles ne sont pas fabriquées en Gaule Celtique, on connait donc très bien ce qu’elles contenaient (grâce aux nombreuses épaves échouées, qui auraient conservées des graines le cas échéant grâce au milieu anaérobie) et le problème c’est que comme tout contenant, elles étaient bouchées hermétiquement. Bouchon qui difficile à enlever, obligeait souvent les consommateurs à détruire la partie sommitale de l’amphore, les rendant souvent non réutilisables (c’est un peu la même chose qu’une brique de lait aujourd’hui).On retrouve des amphores en très grand nombre dans toutes les villes gauloises (sauf en Normandie, même si on tant à revoir les chiffres). Le seul problèmes certaines capitales gauloises sont encore aujourd’hui occupées et on ne peut pas atteindre les niveaux gaulois. Les niveaux gaulois de Bourges sont parfois à plus de 6 ou 7 m de profondeur, lors de la fouille en centre ville d’Avaricum (nom du centre commercial), il n’a pas été possible d’atteindre les niveaux gaulois, malgré une profondeur de 4m des fouilles.

    Les trois hautes tours de Bourges ont, malheureusement pour votre argumentaire, déjà été fouillées, elles sont médiévales. Je crois même qu’en ce qui concerne la très grosse tour de Bourges (aujourd’hui sous la Mairie), on possède encore les écrits de fondations sous Philippe Auguste et des textes expliquant les étapes de construction.

    Enfin pour conclure, des gens habitent encore aujourd’hui dans le Morvan et leurs conditions de vie ne semblent pas plus dur qu’à Paris ou Arles. De même, les archéologues ne fouillent pas au Beuvray durant l’hiver, simplement car le Beuvray est fouillé par des bénévoles généralement étudiants et ce qui est rigolo avec les étudiants c’est que durant l’année scolaire, ils sont à la fac. Il y a par ailleurs des activités archéologiques au Centre jusqu’à 23 décembre (cette année, avant deux semaines de pauses pour les fêtes, selon leur site internet).


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 22:13

      @JCVD

      En effet, mon titre ne concerne que les responsables de l’archéologie qui affirment que le mont Beuvray est Bibracte et en aucun cas l’ensemble de la profession. Cette certitude dont j’explique depuis de très nombreuses années que c’est une erreur très grave, constatant par ailleurs qu’on se refuse à étudier mes arguments alors que je les ai longuement développés sur l’internet en plus des ouvrages que j’ai publiés, sûr que je suis de mon argumentation, non contestée dans un débat démocratique qu’on me refuse, je suis bien obligé de me poser des questions. Ou bien, c’est de l’aveuglement, ou bien c’est une volonté délibérée d’imposer comme vérité une thèse erronée.

      D’ailleurs, je rappelle qu’il avait été promis à la population de Bourgogne qu’elle serait informée dès que les découvertes qu’on prévoyait prometteuses seraient faites, découvertes et preuves qu’on attend toujours.

      Bien évidemment, il faut comprendre que lorsque j’envisage la possibilité d’une dérive sectaire, je prends, à tout hasard, mes précautions en utilisant la préposition “ou” .

      Vous ne mettez pas en cause ma lecture du texte de César. Mais alors, je ne vous comprends plus. Si dans le texte, tel que je l’interprète, César dit que Bibracte est à Mont-Saint-Vincent, Bibracte ne peut pas être au mont Beuvray.

      Quel est ce “on” qui vous aurait dit que César ne serait pas un auteur crédible ? Je ne vois pas, Matthieu Poux peut-être. Les commentaires de César sur la guerre des Gaules ont été publiés à Rome de son vivant. Les seules critiques qui en ont été faites concernent leur partialité “à la gloire de l’auteur”, mais pour le reste, ce ne fut que louanges pour leur précision et leur clarté. 

      Ce n’est pas la faute de César si la postérité a oublié l’emplacement de nos anciennes capitales gauloises. À l’époque de César, tous les hommes politiques de Rome connaissaient leur existence et probablement leur emplacement, au moins approximatif (par rapport aux fleuves et aux voies de circulation).

      Concernant les Boïens, je pense que vous vous mélangez les pinceaux. Si les Boîens, installés au mont Beuvray comme je l’explique, ne sont pas en mesure de fournir la quantité de blé demandé, c’est justement parce que le dit mont Beuvray était trop pauvre en ressources.

      Concernant les amphores, je ne vois pas que les Gaulois des autres capitales aient pavé leur chemin avec des débris d’amphores comme cela a été constaté au Beuvray.

      Concernant les médailles, je connais un peu l’histoire de Chalon et de sa région, je ne vois pas qu’on y ait trouvé le flot de médailles que vous prétendez.

      Au sujet des trois tours de Bourges, elles figurent dans une médaille des Bituriges sous forme de trois cercles, sous le cheval bondissant qui représente la cité. Concernant leur datation, passe encore que les archéologues se trompent entre période gauloise et romaine, mais jusqu’au Moyen âge, cela surprend.

      Enfin, pour conclure, reconnaissez que la vie est plus douce à Mont-Saint-Vincent ; il est reconnu que la localité bénéficie d’un climat de type océanique avec une tendance semi-continentale très favorable.


  • Jereminou 25 novembre 2016 00:22

    Que de colère monsieur...
    C’est bien dommage, vous devriez prôner la réconciliation au lieu de vous enfermer dans ce débat inutile. Vous vous alimentez des mots durs qu’on vous renvoie en vous faisant passer pour une victime, ce qui semble vous satisfaire au plus haut point (sinon vous n’en redemanderiez pas).
    La recherche scientifique n’est pas toujours faite de succès, et le vrai courage c’est d’admettre qu’on a parfois tort. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir, les théories restent des théories, si cela vous chante de passer votre vie à poursuivre des silhouettes dans la nuit c’est vous que cela regarde. Vous avez sans doute plus à gagner à profiter de votre propre vie plutôt que celle des autres. Nous n’y étions pas, nous ne saurons jamais à 100%, et même si c’était le cas, la quête est bien futile, c’est tout ce que m’inspire votre lecture. Et même si je viens de perdre 15 minutes de ma vie, je trouve ça bien peu comparé aux 30 années que vous avez perdu dans ce marasme de rancoeur ressassée et je vous pardonne.
    Ainsi va la vie.
    A vous de le comprendre.


    • Emile Mourey Emile Mourey 25 novembre 2016 01:25

      @Jereminou


      Oui, votre raisonnement se tient. Mais pour que les 30 années que j’a perdues ne le soient pas pour rien, il faut que ça craque d’un côté ou de l’autre. À 84 ans, il y a urgence. Vu que j’ai pour moi une vérité que je prouve, vu que mes adversaires déclarés ne donnent pas leurs arguments pour prouver la leur - seulement suivant leur expression « un ensemble d’indices conduisant à une quasi certitude », je n’ai que la solution de l’offensive à outrance. C’est ce qui explique mon titre volontairement provocateur. J’ai tout l’hiver pour cela, car je consacre la bonne saison à la restauration de mon monument historique. Oui, c’est dur. Ne serait-ce qu’avant-hier où j’ai dû passer, avec mes 90 kgs, par un oeil-de-boeuf pour aller nettoyer un cheneau bouché par les feuilles. C’est dingue.

  • Antenor Antenor 25 novembre 2016 17:55

    Attention aux monnaies !

    Si on déclare une monnaie éduenne parce que son aire de répartition est centrée sur le Mont-Beuvray et qu’en même temps on déclare que Bibracte est au Mont-Beuvray parce qu’on n’y trouve des monnaies éduennes... raisonnement circulaire.


    • Emile Mourey Emile Mourey 25 novembre 2016 18:51

      @Antenor


      Oui, il faut revoir la question. Si les Boïens ont pris d’assaut le mont Beuvray pour en chasser les Arvernes et les Germains, on devrait trouver des monnaies qu’ils ont perdues ou cachées.

      C’est comme les monnaies Togirix qui sont attribuées aux Séquanes alors qu’elles sont éduennes.


    • Antenor Antenor 25 novembre 2016 20:26

      @ Emile

      J’ignore comment se répartissent les monnaies « togirix » mais ils ne fait pas de doute que les émissions monétaires éduennes devaient s’agglomérer essentiellement le long de la Saône (Chalon, Mâcon). Peut-être est-ce la raison qui en a fait attribuer certaines aux Séquanes.


    • Antenor Antenor 25 novembre 2016 20:55

      @ Emile

      L’équivalent de Mont-Saint-Vincent en Côte d’Or c’est Sombernon qui permet de relier la vallée de la Saône à celle de l’Armançon ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 1er décembre 2016 18:28

    Je ne crois pas. Seuls émergent des textes Gergovie et Bibracte sans véritables autres concurrences.


Réagir